Le marché des tablettes au point mort ?

 

Le cabinet de recherche IDC a publié ses derniers résultats sur les ventes de tablettes à travers le monde, et y constate que la croissance est presque nulle.

tablettes

L’Agence France Presse (AFP) rapportait hier des résultats publiés par le cabinet de recherche IDC sur les ventes de tablettes dans le monde, et les constructeurs seront certainement mécontents de constater que ce marché est en nette baisse. En effet, alors que les ventes de tablettes progressaient encore de 28,2 % au dernier trimestre 2013, le premier trimestre 2014 n’est pas du même acabit. Une progression de seulement 3,9 %, et des prévisions tout aussi mauvaises. Ce sont tout de même plus de 50 millions de tablettes qui ont été vendues dans le monde en début d’année. Le cabinet de recherche prévoit une croissance nulle ou presque pour le reste de l’année.

Concernant les explications, les analystes d’IDC s’accordent à dire que « l’essor des téléphones à grand écran, et les consommateurs qui conservent leur tablette existante pour une durée plus longue ont contribué à un trimestre plus faible que prévu ». Il faut dire qu’une tablette est en moyenne bien moins utilisée qu’un smartphone, et sa durée de vie n’en est que plus grande.

Et quelle est donc la marque qui remporte les suffrages des consommateurs ? C’est Apple. Les tablettes de la firme de Cupertino se sont écoulées à 16,4 millions d’exemplaires sur ce premier trimestre 2014 et représentent 32,5 % de parts de marché. Un chiffre impressionnant, mais lui aussi en baisse de presque 8 points par rapport à la même période l’an passé. Le Poulidor de la compétition n’est autre que Samsung, avec un peu plus de 11 millions de tablettes vendues, et un parcours en dents de scie. Représentant 22,3 % des ventes, le géant coréen fait mieux qu’au dernier trimestre 2013 (18,8 %) mais moins bien qu’à la même période 2013 (32 %). Asus se classe troisième avec 5 % des ventes, et Lenovo passe près du podium avec 4,1 %.

 

Comment expliquer ce ralentissement ?

Selon l’IDC, le ralentissement est dû à un marché de la tablette qui est arrivé à maturation, avec la stabilisation des prix et une baisse des achats de tablettes « bon marché ».

Saturation du marché ? En France, le taux d’équipement est loin d’être impressionnant : notez que les CSP+ (52,6 %), les consommateurs âgés 35 à 49 ans (41 %) et les foyers composés de une ou deux personnes (51,2 %) possèdent une tablette. Au total, 8 millions de foyers français sont équipés d’une tablette (Credoc). Dans les autres pays, le taux d’équipement est même inférieur… Ce marché est donc loin d’être saturé. Il se pourrait tout de même que les consommateurs actuels ne soient pas enclin à renouveler facilement leurs équipements, faute à une offre trop molle ?

Le prix ? Cela peut également être le prix, néanmoins, depuis deux ans, les constructeurs se sont lancés dans une véritable guerre du prix : à commencer par Amazon et sa gamme Kindle, puis la Nexus 7 sans oublier dans les modèles chinois qui se sont grandement améliorés en termes de qualité.

L’offre ? Entre l’iPad, les tablettes Android et les tablettes Windows 8 (que l’on peut trouver autour de 250 euros désormais), l’offre est vaste avec des modèles de toutes les tailles. Samsung a même lancé une tablette de 12,2 pouces, la Galaxy Note Pro. La différentiation par le prix, par l’OS et par la taille d’écran est un fait.

Qu’en pensons-nous ? La croissance viendra de l’éducation, mais les tablettes sont surtout attendues pour infiltrer les petites, moyennes et grandes entreprises. Nous attendons également des nouveautés du côté de l’OS : avec l’intégration de ce que l’on appelle l’Internet des Objets, la tablette aura une place de choix dans nos salons (domotique), nos voitures connectées ou nos bureaux.

Si le marché est réellement arrivé à maturité, les ventes augmenteront plus lentement et finiront par se stabiliser. Les constructeurs continueront à différencier leurs produits. Une concurrence intensive entrainera sûrement une nouvelle guerre des prix, et nous pourrions nous attendre au départ de certains constructeurs à cause de leur trop faible marge.

Et vous, qu’en pensez-vous ?