Retour haptique et « physital » : comment Audi révolutionne ses habitacles

 

La première mondiale de la très belle Audi A7 Sportback est l’occasion de découvrir de près le nouvel univers intérieur des haut de gamme de la marque, tout en surfaces tactiles. Découverte dans le tout nouveau centre de style Audi à Ingolstadt.

« Nous sommes dans l’ère du physital (physical + digital), » explique M. Muntada, en charge du design de l’éclairage chez Audi. Cela n’a peut-être l’air de rien, mais l’impression que donne une voiture commence par ses phares, qui sont son regard, et ses feux, que l’on voit si bien de nuit. Audi soigne depuis longtemps ces détails et la toute nouvelle Audi A7 Sportback en est une spectaculaire illustration, avec ses LEDs en trois dimensions alternant ombre et lumière, symbolisant l’alternance de 0 et 1 en code. Car cette auto, grande GT haut de gamme, symbolise l’évolution toujours plus high-tech et l’emprise des systèmes électroniques dans l’auto.

En s’approchant de l’A7, ses feux font un petit show de lumière et en entrant dans l’habitacle, on découvre un univers particulièrement impressionnant et soigné, probablement comme jamais dans un intérieur de voiture de série. Longtemps défenseur de commandes d’info-divertissement avec une molette (nommée MMI) et réfractaire aux écrans tactiles salissant, Audi opère un virage à 180° avec cette nouvelle génération.

Place au tout tactile

Un des designers se moque des concurrents chez qui on a l’impression d’avoir jeté une tablette sur la planche de bord (bonjour, Mercedes !), et il peut se le permettre car ici, les deux écrans qui trônent au beau milieu de la planche de bord sont magnifiquement intégrés derrière des panneaux noirs. Les designers nous ont expliqué comment ils commencent le développement de l’organisation des menus sur les écrans de manière empirique en jouant sur un grand nombre de possibilités avec des menus aimantés découpés et placés sur un bête support magnétique, les graphismes pour la meilleure lecture possible ajustés à coup de programmes spécifiques sur un ordinateur portable, dans un faux habitacle respectant juste les dimensions de la vraie voiture, etc. Une longue route avant d’arriver à un résultat abouti.

Tournée vers le conducteur, la console centrale divise ses informations en deux grands domaines. En haut, sur un écran de 10,1 pouces (1 540 x 720 pixels), toutes les fonctions classiques d’info-divertissement, avec la navigation, la musique, les réglages système, etc. En dessous, un écran de 8,6 pouces est la zone où vous pourrez taper du texte ou l’écrire de manière naturelle (manuscrite) du bout du doigt, et c’est aussi l’écran de réglage de la climatisation et des fonctions de confort.

À la jonction du physique et du numérique

Les menus offrent des accès très directs, les graphismes sont à la fois esthétiques et très lisibles et les spécialistes UI/UX semblent avoir effectué un remarquable travail ici – à vérifier au volant évidemment. Devant les yeux du conducteur se trouve en toute logique le Virtual Cockpit (12,3’’), qui peut afficher la cartographie en XXL et même une vision nocturne. Mais ce qui impressionne le plus, c’est la qualité du retour haptique qu’offrent les deux dalles tactiles de la console centrale. On a vraiment pratiquement l’impression d’avoir enfoncé une touche physique se trouvant exactement à l’endroit pressé. Voilà à nouveau la jonction « du physique et du digital ».

Le système est en outre hautement personnalisable avec 400 paramètres sur lesquels on peut jouer et l’organisation des touches de commandes peut être chamboulée à votre guise selon ce que vous utilisez le plus souvent. Très agréable à l’usage mais bien sûr, toutes ces manipulations sont génératrices de traces de doigts qui gâchent un peu le design très propre de l’ensemble. Une commande vocale peut aussi servir pour à peu près tout et de manière très naturelle : « J’ai chaud » fera baisser la température de la climatisation. Les services connectés sont également développés pour inclure la possibilité aux Audi (dans un premier temps avant que cela ne devienne plus universel) de se « parler » en temps réel pour signaler, par exemple, un obstacle derrière un virage (vehicle to vehicle ou V2V). Enfin, Android Auto est de la partie.

Se préparer pour la conduite autonome

Pas de chance, les voitures qui sortent aujourd’hui doivent encore composer avec des réglementations routières interdisant toujours de lâcher le volant. L’A7 pourrait pourtant bien se débrouiller toute seule dans les bouchons avec ses quelque 23 capteurs, dont un radar laser (lidar) et 39 fonctions d’assistance à la conduite. Elle peut aussi être garée, avec le conducteur à l’extérieur, qui commande la manœuvre de son smartphone, comme avec les autres vaisseaux amiraux allemands du moment.

Ce concentré de technologies sera lancé en France au mois de mars pour un tarif débutant aux alentours de 67 000 euros avec un moteur essence V6 turbo de 340 chevaux. La bonne nouvelle, c’est que ces technos débutent toujours ainsi avant de descendre en gamme et devenir plus accessible au commun des mortels. Ainsi le virtual cockpit vient de rejoindre la dernière VW Polo, alors qu’il avait été présenté pour la première fois il y a seulement 3 ans sur l’Audi TT.


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