L’ambition de Google derrière Daydream, la réalité virtuelle pour tous

 

Vous n’avez certainement pas prévu de dépenser près de 900 euros dans un casque virtuel, sans oublier 1000 euros dans une configuration de PC ni de réorganiser les meubles de votre salon pour profiter d’une expérience de réalité virtuelle chez vous. Google a bien compris cela, après avoir introduit les Cardboard, la firme de Mountain View avance ses pions et a dévoilé Daydream. Une plateforme de réalité virtuelle pour tous.

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Daydream est prometteur

Daydream est prometteur. Ce n’est pas le cas de tous les produits et services de Google, mais Daydream est véritablement prometteur. En partenariat avec les constructeurs de smartphones et différents acteurs du secteur, comme Unreal Engine et Unity, Google souhaite proposer une expérience de réalité virtuelle convaincante.

Pas l’expérience des casques en carton Cardboard, mais une expérience plus proche de ce que propose le HTC Vive ainsi que l’Oculus Rift. Google va donc également concevoir un casque de réalité virtuelle, ainsi qu’un contrôleur qui servira d’étalon.

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Une expérience incomplète

Comme vous le savez,  tous les smartphones Android peuvent déjà faire fonctionner de la VR à travers le Cardboard de Google. Ces casques en carton sont équipés de simples lentilles en plastique, et fonctionnent avec (presque) tous les smartphones Android. Vous pouvez ainsi découvrir les quelques jeux du Play Store dédiés à la VR, ou encore les vidéos à 360 degrés qui sont déjà disponibles sur YouTube. Mais cette expérience est incomplète, le casque doit être maintenu à deux mains, et l’expérience dépend de la qualité de votre écran, de la puissance de votre appareil et de la présence des capteurs.

Le niveau d’immersion est encore loin de ce que propose le HTC Vive ou encore l’Oculus Rift, et même du Gear VR. Le Cardboard est amusant quelques minutes, pour une dizaine d’euros, mais l’intérêt reste très limité. Cela n’a pas empêché Google d’en distribuer plus de 5 millions et de fournir à de nombreux constructeurs les plans. Résultat : de nombreux modèles pullulent sur le Web, et sont plus au moins bons. Chez FrAndroid, nous vous conseillons le Original Cardboard, conçu par une petite équipe française.

Au-delà du Cardboard, Google a une ambition : proposer une expérience de VR mobile, accessible et abordable, mais en très haute qualité, et interactif.

 

La réalité virtuelle est exigeante

La réalité virtuelle nécessite de la puissance de calcul, ce n’est pas pour rien que l’Oculus Rift et le HTC Vive nécessitent une configuration minimale à 1000 euros, avec une Nvidia GeForce 970. C’est là que Daydream fait avancer les choses. La nouvelle plateforme de Google va certifier des smartphones en fonction de la puissance, de la qualité de l’écran et des capteurs présents. D’anciens appareils, comme le Samsung Galaxy S7 par exemple, pourront ainsi prétendre être Daydream Ready.

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Google promet donc une latence de 20 ms entre le traitement des données par le GPU et le CPU et l’apparition du pixel. Pour comparaison, la latence moyenne du Cardboard est de 80 ms, alors que le Samsung Gear VR est d’environ 20 ms. 20 ms de latence, c’est le minimum pour fournir une expérience de qualité.

Le casque Daydream n’a pas été présenté mais Google l’a décrit. Il sera différent des casques actuels, en trois mots il sera : confortable, pratique et léger. Cela passera par l’utilisation de nouveaux matériaux, conçu comme un vêtement.

 

Daydream, c’est également une interface dédiée

Au delà du matériel, Daydream introduit également une nouvelle interface dédiée à la VR. Ce matin, nous avons ainsi pu découvrir cette interface qui sera embarquée au sein d’Android N, la nouvelle version d’Android. Daydream Home vous transportera au milieu d’une forêt, c’est l’écran qui vous donnera accès aux icônes d’apps et au contenu de VR. En gros, il s’agit d’un launcher dédié à la VR.

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L’expérience VR ira plus loin et permettra aux utilisateurs de ne pas de soustraire de leur casque, tout a été conçu pour être immergé. Le Play Store possède donc une interface spécifique pour la réalité virtuelle, YouTube également, ainsi que Google Maps.

 

Le contrôleur, une vraie problématique

Une fois le casque et l’interface conçus, une autre problématique n’avait pas de solution. Il s’agissait du contrôle de l’interface. HTC et Oculus ont été obligés de concevoir des manettes dédiées, en plus des capteurs qui tapissent la salle. Évidemment, c’était un défi supplémentaire pour la construction de Daydream.

À l’heure actuelle, l’industrie n’a pas de normes. Le Cardboard possède un seul bouton physique qui ne peut pas faire grand-chose, tandis que le HTC Vive est équipé d’une paire de contrôleurs de mouvement qui vous obligent à installer des capteurs de suivi laser. Oculus travaille sur des contrôleurs de mouvements, mais en attendant, l’entreprise affiliée à Facebook a livré ses casques avec une manette de Xbox 360.

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Pour construire le contrôleur, Google a conçu près de 100 prototypes différents et plusieurs dizaines de maquettes physiques avant de se décider sur une petite petite télécommande. La télécommande fait penser à celle qui équipe l’Apple TV, ou encore la Nexus Player. Elle tient dans la main et intègre quelques boutons physiques. Elle intègre surtout des capteurs, tels qu’un gyroscope et un accéléromètre. Au final, elle fonctionne comme un pointeur laser et ressemble à une télécommande de téléviseur.

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Google a déjà une démo de développement qui dispose de 16 fonctions uniques qui sont programmées dans le contrôleur : ce sont essentiellement des mini-jeux, qui montrent les possibilités de l’objet. De la pêche simulée, de la cuisine de pancakes et de la sculpture sur bois.

Google ne veut surtout pas normaliser la réalité virtuelle. Daydream doit offrir de nombreuses possibilités d’aborder la VR. Dans la vraie vie, certains d’entre nous aiment les montagnes russes, d’autres les détestent. Bien d’entre vous aiment être tout devant dans les salles de cinéma, moi je préfère être assis à l’arrière. Daydream doit donc permettre aux développeurs et aux utilisateurs de personnaliser l’expérience de réalité virtuelle.

 

Le Project Tango, la botte secrète de Google

Pour permettre à Daydream d’avoir une longueur d’avance sur les casques des concurrents et de proposer une expérience unique, Google s’est donc appuyé sur sa technologie Project Tango.

Pour rappel, Project Tango est une technologie créée par les équipes ATAP qui a débuté il y a deux ans. Cela consiste à utiliser un smartphone bourré de capteurs, dont une caméra de profondeur de champ. Tango vous permet de recréer l’environnement réel, la forme de ce qui vous entoure mais aussi les couleurs. Tout fonctionne en temps réel, c’est impressionnant.

Daydream n’aura pas spécialement besoin de capteurs de position, comme le HTC Vive, pour comprendre les contraintes spatiales de votre environnement. C’est toujours la même volonté de Google : la réalité virtuelle doit être mobile.

Project Tango

Nous savons donc désormais ce que l’équipe du Project Tango fait : elle a intégré l’équipe dédiée à la réalité virtuelle chez Google. D’ailleurs, Lenovo va bientôt dévoiler son smartphone dédié au Project Tango, d’ici quelques jours.

Voilà ce qu’est Daydream, celui que l’on appelait encore Android VR la semaine dernière. Nous devrions en apprendre davantage dans l’année, Google a prévu de dévoiler son casque et son contrôleur.