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Google et la TV : une stratégie finalement payante

Google a-t-il réussi à imposer sa présence dans le salon ? Si Android TV est encore loin d'être parfait, il trouve néanmoins sa place, notamment sur les gammes de Philips tandis que Google a réussi à imposer son Chromecast abordable et efficace. Pas si mal vu ses débuts chaotiques...

Google TV : des débuts peu prometteurs

En 2010, j’assistais à une démo de Google TV à la conférence Adobe Max, à cette époque où Flash sur Android allait être l'avenir (c'est dire si ça remonte). Non, pas Android TV, l’interface que nous connaissons aujourd’hui, mais Google TV, disponible à l’époque sur un boitier signé Logitech, la Revue ! Et… Disons que ça n’était pas vraiment au point. Une belle promesse de contenus TV disponibles depuis une simple boite de recherche, mais une interface qui datait du Google « à l’ancienne », et des problèmes de réactivité rendaient l’expérience peu agréable. Le monde de la TV connectée en était encore à ses balbutiements, entre une Apple TV encore rigoureusement inutile, Netflix qui commençait à peine à développer son activité de streaming (on était encore à trois ans de la première saison de House of Cards), Microsoft qui tentait d’imposer sa Xbox 360 comme plateforme de divertissement dans le salon… Et surtout, nous regardions ça d’un air amusé, avec nos box internet qui en faisaient déjà plus.

Google a continué pendant quelques années encore à nous laisser perplexes avec sa stratégie de contenus pour le salon. À la Google I/O 2012, la firme de Mountain View révélait au monde le Nexus Q, boitier (ou plutôt sphère) connecté permettant de diffuser du contenu issu de Google Play. Le Q fit une apparition plutôt furtive, puisque sa commercialisation, aux États-Unis uniquement, dura exactement 6 mois.

Chromecast : la clé du succès

Difficile de voir dans ces expériences pas franchement réussies autre chose qu’un échec cuisant, renforcé par l’affirmation d’un Eric Schmidt à l’optimisme démesuré, qui assénait en décembre 2011 : « D’ici à l’été 2012, la majorité des téléviseurs que vous verrez dans les magasins seront équipés de Google TV ». Le monde a facepalmé. Mais 6 ans après cette tranche de rigolade, si Google n’a pas complètement pris d’assaut notre salon, sa stratégie à tâtons a fini par payer, au moins en partie.

Car le Nexus Q, s’il est parti aussi vite qu’il est arrivé, est à l’origine de concepts qui ont été repris sur un appareil au succès beaucoup plus massif : le Chromecast. Débarrassé de sa dimension « premium » et réduit à sa plus simple expression – un petit bout de plastique affublé d’un connecteur HDMI qui diffuse du contenu vidéo depuis une URL – le Chromecast est le chemin le plus simple du contenu au téléviseur. Pas d’interface à l’exception d’un bouton permettant d’envoyer la vidéo (ou l’audio), le smartphone devenant une simple télécommande.

Grâce à son prix plancher et une offre de subvention par Netflix aux États-Unis, pile au moment où Netflix commençait, cette fois, à développer son propre contenu, le Chromecast a été un franc succès. Et la « Schmidtade » de paraître moins absurde qu’elle en a l’air : si Google TV a été un échec cuisant, le Chromecast a su faire office de cheval de Troie, transformant potentiellement tout téléviseur équipé d’un port HDMI libre en une forme de « Google TV » ultra simplifiée. Une TV connectée qui devient une extension du smartphone.

De l'entrée de gamme aux téléviseurs OLED

L’autre partie de la stratégie est évidemment Android TV, un successeur de Google TV certes loin, bien loin d’être parfait encore aujourd’hui. Mais tout de même beaucoup mieux peaufiné, et cette fois, les constructeurs de téléviseurs ont mordu à l’hameçon. Pas dans les proportions des prédictions délirantes de l’ex PDG de Google, certes. Mais tout de même, Android TV a su trouver sa place dans les gammes de Sony et Philips. Ce dernier a présenté sa gamme 2018 de téléviseurs OLED, tous basés sur un Android TV désormais maîtrisé par le constructeur, et offrant une intégration poussée avec – évidemment – les ampoules Philips Hue, et plus généralement à tout l’écosystème de Google Assistant.

Avec des tarifs allant jusqu’à 40 000 euros, Google peut donc se retrouver dans le salon par la toute petite porte via Chromecast, pu les multiples box sous Android, telles que les Mi Box de Xiaomi.  Ou par la (très) grande sur les téléviseurs, jusqu'au très haut de gamme, sans compter sa présence sur les boitiers des box Internet.

En France, Android TV est présent chez deux des quatre opérateurs (BBox Miami et Freebox Mini 4K), et il se pourrait qu'il intègre la prochaine Freebox V7.

Ça aura pris beaucoup plus de 6 mois, et Google est loin d’avoir enterré la concurrence. LG et Samsung demeurent deux bastions imprenables, liés à leurs propres solutions. Et surtout, Google reste dépendant de ses relations avec des partenaires qui peuvent devenir des ennemis : sa récente querelle avec Amazon lui a valu de voir le Chromecast banni des rayons virtuels du marchand, qui produit à la fois du contenu et des appareils concurrents qui peuvent marcher sur ses plates-bandes.