Détox numérique : le retour au feature phone n’est pas une fin en soi

 

Le feature phone fait son retour, sous la forme de remakes plus ou moins réussis (les Nokia 3310, qui passe à la 4G, et 8110), ou de projets participatifs orientés « digital detox ». Un vrai moyen de décrocher des réseaux sociaux ou l’équivalent numérique du « souping » ?

Vraie addiction, faux coupable ?

Ah, souvenez-vous quand votre téléphone ne faisait que téléphoner et envoyer des SMS. Pas de Facebook, pas de Twitter, pas de selfies, pas de snap avec des oreilles de chat, pas de Clash Royale… Bon il y avait Snake, mais les vrais savent que ça n’était pas pareil ! Bon, sauf qu’à l’époque on se trouvait déjà accros à nos portables en regrettant l’époque bénie où personne ne pouvait vous joindre quand vous franchissiez le seuil de votre porte.

Bien entendu, il y a là une vraie problématique. L’addiction aux réseaux sociaux, aux jeux ayant recours à des mécanismes venues des jeux d’argent, et plus généralement à toutes les notifications qui vous interrompent et vous déconnectent du monde réel, tout cela est une vérité. Et le coupable est tout désigné, c’est notre smartphone. Cet appareil qui permet de faire tellement de choses : jouer, lire, communiquer, s’affubler d’oreilles de chat, travailler, déprimer en restant connecté à ses mails professionnels à 22h30…

Ils ont essayé de me faire utiliser un 3310, et j’ai dit « non, non, non ! »

D’où l’émergence de la « détox numérique », dont l’un des moyens prônés pour décrocher est… justement de revenir à un téléphone qu’on ne fait que décrocher. Un de nos lecteurs s’était d’ailleurs livré, l’été dernier, à une expérience dans ce sens, n’utiliser qu’un Nokia 3310 nouvelle version pendant 15 jours. Ce brave anonyme (c’était son souhait) était arrivé à la conclusion, sur la partie « détox », que le remake du téléphone emblématique ne l’avait pas du tout aidé à décrocher de son smartphone, mais lui avait au contraire fait prendre conscience de son importance.

Chacun sa solution pour décrocher : l’idée ici n’est pas de juger ceux qui font le choix du « dumb phone » ou de « la semaine sans Facebook ». Pour des utilisateurs dont l’addiction a des conséquences vraiment néfastes, il est tout à fait possible que des mesures radicales soient efficaces. Je ne vous donne ici que mon ressenti personnel d’utilisateur parfois saturé par sa vie numérique. Et entre passer à l’équivalent d’un Light Phone, dont la version 2 va permettre d’envoyer des SMS, et réduire son écran d’accueil aux icônes Téléphone et Messages, je pense qu’il y a un juste milieu qui ne tient pas de la privation.

Se réapproprier plutôt que se priver

Il m’arrive ainsi de décrocher des réseaux sociaux. Pas en me forçant à ne plus les utiliser du tout, mais simplement en supprimant les apps de mon écran d’accueil, et en les remplaçant par ce que j’aimerais faire de ce temps-là. Par exemple, de la musique ou l’interface de mon blog. De cette façon, quand le réflexe me vient, je trouve ces apps à la place. Je ne les utilise pas forcément tout le temps, mais ça m’arrive.

Couper le sifflet aux notifications indésirables aussi, les apps sociales, si vous souhaitez vraiment conserver les apps natives sur votre téléphone, permet aujourd’hui un contrôle relativement fin sur la façon dont on est averti de telle ou telle action. Rejeter la faute sur les applications en question, pas sur l’outil qui vous permet de les utiliser. Filtrer le contenu de tout ce qui vous rend malheureux ou vous met en colère. J’ai poussé un grand soupir de soulagement le jour où j’ai coupé le sifflet au widget d’actualités de mon téléphone. Non pas que je ne veuille pas me tenir au courant de l’actualité, mais je ne veux pas la subir sur mon écran de verrouillage pour autant.

Mais tout le reste, ce qui me rend service, mon abonnement de streaming audio qui me permet d’écouter n’importe quel album n’importe quand et n’importe où, le plaisir de lancer une petite partie d’Alto’s Adventure (ou de n’importe quel jeu qui vous détend, moi en ce moment c’est Alto et sa suite), l’efficacité d’un Google Maps pour trouver son chemin ou une bonne adresse, la chance d’avoir dans sa poche un appareil produisant de belles photos, je ne vois personnellement pas ce que cela m’apporterait de m’en priver.


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