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Test de la Nexus 9, la représentante d'un écosystème Android haut de gamme ?

Voilà trois ans que HTC n'avait pas sorti de tablette. Le constructeur revient sur le devant de la scène avec un produit qui a fait grand bruit lors de son officialisation : la Nexus 9. En partenariat avec Google, HTC a tenté de concevoir une tablette résolument tournée vers le haut de gamme pour promouvoir comme il se doit une version d'Android totalement revue et corrigée avec l'arrivée de Lollipop. Le produit final est-il à la hauteur du pari ?

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Sur le papier, la Nexus 9 du couple HTC / Google à tout pour plaire : un écran 8,9 pouces doté d'une définition élevée (2048 x 1536 pixels) et un puissant Tegra K1 en version 64 bits, parfait pour aller de pair avec Android Lollipop qui supporte, enfin, les processeurs 64 bits. Mais la fiche technique ne fait pas tout, comme nous allons le voir dans notre test.

 

Une fiche technique au top

 

Une conception (trop) perfectible

La Nexus 9 ne revoit pas entièrement les codes de la Nexus 7 2013, et conserve ses bons points, tout en en ajoutant de nouveaux. On conserve un poids très raisonnable (ici 425 grammes pour une tablette WiFi et 436 grammes pour sa version 4G), un dos soft touch agréable à la prise en main et un format resserré.

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Alors bien sûr, on passe d’une tablette 7 pouces à une ardoise de 8,9 pouces, ce qui impose un changement de format notoire : on passe à un produit mesurant 228,2 x 153,7 x 7,9 mm. Ce n’est donc pas la tablette la plus fine du moment. En main, on frise la perfection : un dos doux au toucher, des tranches en métal élégantes et un écran qui laisse agréablement glisser le doigt. Si ce n’était des arêtes qui accrochent chouïa le doigt, on approcherait du sans faute, d’autant plus que le cadre noir entourant l’écran est suffisamment fin. Sur la version noire, le dos en soft touch marque malheureusement trop les traces de doigts.

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Au rang des petits défauts, cette très légère impression de creux au centre de la tablette, sous la coque arrière. Lorsqu'on appuie sur le logo Nexus, on sent que le plastique s'affaisse de quelques millimètres. Sur notre version noire achetée dans le commerce, le problème est moins prononcé que sur la version blanche de prêt. Mais dans les deux cas, la sensation de solidité n'est pas au rendez-vous, à cause de ce plastique pas assez dur. Un problème qui nous rappellera la Shield Tablet de Nvidia qui avait le même problème de finition. Pour illustrer ce petit défaut, voilà un GIF réalisé par un utilisateur de Google+. On espère que HTC parviendra à régler rapidement ce petit défaut.

Nexus 9 défaut

Autre point noir : le capteur photo un peu protubérant et assez peu esthétique. Cela rompt avec l’impression d’épure que laisse cette tablette.

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Pour le reste, on trouve la prise jack au sommet de l’appareil tenu en mode paysage, à droite de la tranche, les boutons power et barre de réglage du volume se trouvent sur le côté droit (pratique pour un usage en mode portrait, moins en mode paysage). Petit point noir : sur nos 3 exemplaires de test, les boutons d'un exemplaire étaient mal finis puisqu'ils sont, de base, légèrement enfoncés, rendant leur usage peu pratique. Le port micro-USB se situe quant à lui en bas. On remarquera également la présence de haut-parleurs en façade, entre la coque et l’écran, qui recueilleront sans faillir les poussières environnantes. Bon point pour son appareil photo : il est assorti d’un flash LED.

Un écran qui déçoit

L'écran de la Nexus 9 est plutôt impressionnant grâce à sa définition très élevée (2048 x 1536 pixels), autant que l'iPad Air. Son écran est plus petit que le concurrent direct (9,7 pouces), donnant alors une résolution supérieure à la Nexus 9 : 288 PPP contre 264 PPP. La luminosité semble également élevée, mais c'est bien le seul argument de la dalle IPS de l'appareil de HTC. Pour la température des couleurs, le contraste, le clouding et les fuites de lumière, c'est tout simplement mauvais.

Nous allons tempérer légèrement notre jugement : sur les trois exemplaires que nous avons reçus, les trois avaient les mêmes problèmes, plus ou moins prononcés : des fuites de lumière en haut et en bas de la dalle et du clouding (nuages de couleur qui résultent d'un défaut d'uniformité de la dalle). Le blanc n'a rien à voir d'un exemplaire à l'autre, et tire vers le bleu, ou vers le jaune. Malheureusement, nous ne disposons pas (encore) des outils nécessaires à des mesures objectives, mais il est clair qu'aucune des trois dalles n'est parfaite, et loin de là. La dalle de la Nexus 9 se fait tout de même repêcher grâce à de bons angles de vision, merci à la dalle IPS.

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Android Lollipop : la raison d'être de la Nexus 9

Au niveau de la partie logicielle, il y a beaucoup à dire. Et pour cause : c'est le premier appareil disponible à être équipé d'Android Lollipop, en version 5.0. La première chose qui saute aux yeux lors de l'allumage de l'appareil, c'est le design d'Android qui fait la part belle au Material Design. Le fond d'écran par défaut y est pour quelque chose, tout comme l'écran de verrouillage. On se sent tout de suite sur un système d'exploitation bien plus évolué, moins désuet, rien qu'avec les notifications qui apparaissent dorénavant sur l'écran de verrouillage. D'ailleurs, le centre des réglages rapide est également disponible depuis l'écran de verrouillage. Encore plus pratique : un raccourci permet de lancer l'appareil photo directement depuis cet écran.

Une autre nouveauté intéressante, c'est Google Now qui se trouve maintenant tout à gauche de l'écran d'accueil et qui permet d'avoir accès plus rapidement à ses cartes. La fonctionnalité reste toujours accessible avec un appui long sur le bouton (tactile sur la Nexus 9) accueil. Le drawer prend désormais la forme d'un popup avec un fond blanc, laissant de côté le vieillissant fond noir en plein écran. L'interface graphique d'Android stock avait vraiment besoin d'un petit coup de pinceau et Lollipop apporte la touche de couleur et d'ergonomie qu'il manquait à KitKat pour séduire plus que les power users. Le besoin des interfaces constructeur pour le grand public se fait moins ressentir avec cette nouvelle itération de l'OS de Google. À titre d'exemple, le pourcentage de batterie et le raccourci pour la lampe torche sont enfin présents de base ! Ou plutôt pratiquement présents, puisque le pourcentage de batterie ne s'affiche pas encore dans la barre de statut, mais dans les réglages rapides, après deux manipulations.

Les nouveautés logicielles sont nombreuses et nous ne pourrons pas toutes les traiter dans le test de la Nexus 9. Des dossiers plus complets sont à prévoir, mais on peut citer à la louche une nouvelle gestion des utilisateurs, des notifications ou encore de la restauration des appareils. Un mot tout de même sur la fonctionnalité d'économie d'énergie qui fait enfin son arrivée sous Android stock. Celle-ci permet de limiter les performances, la luminosité maximale, mais également les données en arrière-plan. Nous avons aussi remarqué que les animations lors de l'ouverture/fermeture des applications étaient désactivées, rendant la navigation dans l'interface un peu plus brute. On peut décider de l'activer automatiquement lorsque la capacité de la batterie atteint un certain seuil (5 ou 15 %) ou même à tout moment de manière manuelle. Lorsque le mode d'économie d'énergie est activé, deux barres rouges viennent prendre place en haut et en bas de l'interface pour rappeler qu'elle est en place. Dans les faits, les performances sont bien amputées puisque le score sous PCMark passe de 5 800 à 3800 points. L'explication est rapide : le processeur limite sa fréquence à 1 GHz contre 2,5 GHz en mode standard.

Enfin, l'autre grande nouveauté de Lollipop, c'est la gestion du multitâche. Au lieu de se retrouver avec des cartes rangées à la verticale comme sous KitKat, les cartes sont ici empilées les unes sous les autres avec la possibilité de voir davantage d'applications et de pouvoir fermer plus rapidement les applications les plus anciennes. Un multitâche vraiment plus pratique que celui de KitKat et qui ressemble beaucoup à ce qui se fait déjà sur TouchWiz en version Galaxy Note.

 

Une tablette davantage tournée vers la productivité que le multimédia

Côté multimédia, la Nexus 9 a quelques éléments à faire valoir. Pour l'audio, on peut faire confiance à deux haut-parleurs stéréo situés à gauche et à droite de la tablette lorsqu'on la tient à l'horizontale. Le son délivré est puissant, mais pas non plus renversant. Le rendu stéréo est en revanche appréciable par rapport à des tablettes équipées d'un seul haut-parleur.

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Pour la partie photo, le capteur de 8 mégapixels ne fait pas des merveilles. L'ouverture à f/2.4 permet de réaliser des macro avec des effets de flou sympathiques, à condition de profiter d'une excellente luminosité. Sinon, le grain est beaucoup trop présent sur la photo. Dans tous les cas, les photos manquent clairement de détails pour être exploitées ailleurs que sur la tablette. Et encore, la définition élevée de la dalle met un peu trop en exergue les défauts des photos. Bon point pour la Nexus 9 : on note la présence d'un flash à l'arrière.

Enfin, terminons par la partie vidéo. Le format 4/3 de la Nexus 9 n'est pas ce qui se fait de mieux pour la lecture des films et à ce petit jeu, une dalle 16/9 voire 16/10 sera plus adaptée. La raison : une dalle 4/3 sera obligée d'ajouter des bandes noires horizontales pour afficher un film en format original ou en 16/9. En revanche, pour une utilisation bureautique et sur Internet, le format de la Nexus 9 est un régal puisqu'on pourra s'en servir à la verticale.

 

Le Tegra K1 et les cœurs Denver 64 bits font parler la poudre

Sur le papier, la Nexus 9 promet des performances de premier ordre grâce au nouveau Tegra K1 dans sa version dual-core 64 bits couplé à la puce graphique Kepler qu'on trouvait déjà dans la version 32 bits du Tegra K1 (présent dans la Shield Tablet et la Xiaomi Mi Pad). Pour évaluer les performances de la Nexus 9, nous avons utilisé notre suite habituelle de benchmarks. Nous avons commencé avec AnTuTu pour les performances synthétiques, PCMark pour les performances applicatives puis 3DMark et GFXBench pour les performances graphiques. Une fois cette session terminée, nous avons soumis la Nexus 9 à deux tests vidéoludiques pratiques en mesurant les performances sous Nova 3 et Real Racing 3, deux jeux gourmands. Nous avons comparé avec deux tablettes en Tegra K1 32 bits : la Shield Tablet de Nvidia et la Mi Pad de Xiaomi, mais aussi avec la Z3 Compact de Sony en Snapdragon 801.

Les résultats dans les benchmarks sont tout bonnement excellents et placent la barre très haut, bien au-dessus de tous les appareils sous Android que nous avons pu tester jusqu'à présent. Que ce soit sous AnTuTu ou PCMark, on voit que les deux cœurs Denver du Tegra K1 64 bits ne sont pas à la traine et n'ont rien à envier aux processeurs octo-core en Cortex. Nvidia a donc réussi à suivre Apple dans la voie des processeurs qui comportent peu de cœurs, mais des cœurs puissants.

Dans les benchmarks graphiques, la puce graphique Kepler Mobile fait des merveilles. C'est la même que l'on trouve dans le Tegra K1 en version 32 bits qui équipe la Shield Tablet et la Mi Pad. Pourtant, à première vue, la Nexus 9 obtient un moins bon score sous 3DMark que la Shield Tablet. La raison ne provient pas des performances graphiques, mais du test physique, qui fait appel au processeur. Sur ce test, les quatre cœurs Cortex-A15 se révèlent plus performants que les deux cœurs Denver. Mais rare sont les moteurs physiques à tirer parti des quatre cœurs en même temps. Il faudra donc réaliser des mesures en jeux pour tenter de voir la différence.

Concernant GFXBench, le constat est à peu près similaire : les scores sont très proches entre la Nexus 9 et la Shield Tablet puisque ce benchmark fait massivement appel au GPU. En revanche, on peut noter que sur T-Rex, la Shield Tablet devance la Nexus 9 de quelques pourcents. Soucis d'optimisation ? On penche plutôt pour le fait que l'absence de deux coeurs supplémentaires se fait ressentir puisque moins le GPU est à la peine (ce qui se traduit dans les faits par un framerate plus élevé) et plus le CPU travaillera.

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Nous avons ensuite voulu mesurer les performances avec des jeux et non plus des benchmarks. Malheureusement, nous nous sommes confrontés à un problème de taille : notre logiciel de prédilection, GameBench, n'est pas encore compatible avec Android Lollipop, tout comme FPS Meter. Il nous a donc été impossible de relever le framerate (nombre d'images par seconde) moyen dans des jeux gourmands comme Real Racing 3 ou Nova 3. Nous avons alors procédé de manière empirique : en mettant côte à côte un Oppo Find 7 réputé pour ses performances. Dans les deux jeux, le framerate semblait être plus élevé sur la Nexus 9 que sur l'Oppo Find 7. Nous avions mesuré lors du test de ce dernier plus de 40 FPS et nous pouvons donc penser que la Nexus 9 se rapproche, voire atteint, les 60 FPS, barrière minimale pour les hardcore gamers.

 

Une autonomie qui fait tache

L'autonomie de la Nexus 9 n'est pas vraiment le point fort de la tablette. Nous avons réalisé deux tests de lecture vidéo : 1h de vidéo en 1080p sur YouTube via Wi-Fi et 1h de vidéo 1080p en local en mode avion. Pour les deux tests, la luminosité de l'écran était réglée à son maximum. Sur le premier test, la batterie de la Nexus 9 a perdu 16 % de sa capacité (de 99 à 83%) contre 14 % sur le second test (de 100 à 86 %). Dans les jeux gourmands comme Nova 3, il ne faut pas compter jouer plus de 2h30. Sans être catastrophiques, ces scores ne sont pas excellents, mais auraient pu être bien meilleurs à l'image de la Galaxy Tab S qui avait perdu 8 % sur le premier test. C'est toutefois dans la moyenne des tablettes équipées en Tegra K1 comme la Mi Pad de Xiaomi. On peut donc supposer que le SoC de Nvidia est performant, mais gourmand.

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