Google devrait se séparer de Huawei : l’absurde requête de certains législateurs américains

 

Des sénateurs et députés américains ont demandé à Google de reconsidérer ses liens avec les entreprises chinoises, dont Huawei, car elles sont considérées comme une potentielle menace.

Google devrait rompre ses liens avec Huawei. C’est le souhait incongru qu’un groupe de sénateurs et députés américains ont adressé à la firme de Mountain View. La requête est surprenante, mais s’inscrit dans un contexte politique très particulier entre les États-Unis et la Chine.

Pour plus de clarté, il est bon de rappeler quelques faits importants. Aux États-Unis, les autorités mènent la vie dure à Huawei. Considérée comme une potentielle menace pour la sécurité de l’Oncle Sam par certaines agences de renseignement, l’entreprise chinoise a vu sa conquête du marché outre-Atlantique se fracasser contre un protectionnisme frisant la paranoïa.

Comme il s’agit d’une entreprise chinoise, celle-ci pourrait servir d’outil d’espionnage à Beijing d’après certains représentants américains. Le distributeur Best Buy a ainsi retiré tous les produits de la marque de ses rayons et, en avril dernier, un responsable de Huawei laissait clairement entendre que son entreprise allait simplement abandonner l’idée de vendre des smartphones et des infrastructures télécoms sur le marché outre-Atlantique (mais compte toujours y commercialiser des tablettes et des ordinateurs).

Mais cela n’est sans doute pas suffisant pour apaiser les craintes puisque, comme nous le disions plus haut, d’après Reuters, cinq législateurs (quatre Républicains et un Démocrate) ont envoyé une lettre au patron de Google Sundar Pichai. « Bien que nous regrettons que Google n’ait pas voulu poursuivre une longue et fructueuse tradition de collaboration entre les entreprises militaires et technologiques, nous sommes encore plus déçus que Google soit apparemment plus disposé à soutenir le Parti communiste chinois que l’armée américaine », écrivent-ils.

La réponse de Google

Ils font ainsi référence au projet Maven que Google a abandonné — son intelligence artificielle devait y être utilisée pour analyser des images capturées par des drones militaires. En caricaturant un peu les traits, on pourrait également penser qu’ils accusent le géant américain d’être une entité communiste aux antipodes de l’image très capitaliste que renvoie la multinationale.

Une porte-parole de Google a annoncé que l’entreprise allait bientôt répondre officiellement. En attendant, elle a déclaré par mail que « comme beaucoup d’entreprises américaines, nous avons des accords avec des dizaines de fabricants dans le monde entier, y compris Huawei. Nous ne fournissons pas d’accès spécial aux données des utilisateurs de Google dans le cadre de ces accords, et nos accords incluent la protection de la vie privée et la sécurité des données d’utilisation ».

Google ne semble donc pas enclin à répondre favorablement à la requête des sénateurs et des députés et donc, autrement dit, ne privera pas Huawei d’Android. C’était d’ailleurs la menace qui planait sur ZTE, un autre constructeur chinois. Cependant, le président Donald Trump a décidé d’intervenir pour essayer d’éviter de trop lourdes sanctions à l’encontre de l’entreprise.


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