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Test du LG Wine Smart, un clapet dans le monde d'Android

Annoncé peu avant l'IFA, le LG Wine Smart, déclinaison européenne du Gentle coréen, est désormais disponible. Il ose un pari fou que Samsung a relevé, mais seulement en Asie : proposer l'expérience d'un smartphone dans un téléphone à clapet. Expérience concluante ? La réponse dans ce test.

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À la réception du Wine Smart de LG, une bouffé de nostalgie a envahi la rédaction : enfin un téléphone avec lequel il serait possible de raccrocher rageusement d'un claquement sec, comme au bon vieux temps où les clapets avaient pignon sur rue. Autant dire qu'il nous tardait de tester ce que pourrait donner l'expérience combinée d'un smartphone sous Android, et 5.1.1 s'il vous plaît, dans le corps d'un téléphone "à l'ancienne". En la matière, on notera que les options qui s'offrent à l'utilisateur européen sont maigres, puisque si Samsung est également présent sur ce secteur en Asie, avec ses Galaxy Golden, il n'a pas prévu à court terme de les commercialiser en Occident.

Fiche techique

Design

Les smartphones à clapet que l'on a connus il y a dix ans disposaient parfois d'un écran en couleur, mais toujours dans un tout petit format, ce qui permettait d'obtenir des appareils tout petits, une fois fermés. Le Wine Smart est beaucoup plus massif que ses ancêtres, avec des dimensions de 222,3 × 58,7 × 9,7 mm... ouvert. Il approche donc largement des deux centimètres d'épaisseur lorsqu'il est fermé (1,66 cm), pour une hauteur dépassant les 10 centimètres (11,7 cm) . Heureusement, son poids reste modéré, avec 143 grammes sur la balance.

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La première question que l'on est en droit de ce poser avec un tel téléphone concerne son ergonomie : est-il pratique à utiliser ? Hors point de vue logiciel, on ne peut que constater que sa grandeur, une fois déployé, empêche même les grandes mains de le fermer d'un coup sec. Dommage, lorsque l'on sait qu'il s'agit là d'un des points forts des téléphones du genre. De plus, lorsque l'oreille est collée au haut-parleur de sa partie supérieure, la bouche sera éloignée de cinq bons centimètres du microphone situé sur sa partie inférieure. Visuellement, l'effet est étrange, et il donne quelques doutes quant à la qualité d'appels que l'on pourra obtenir.

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Pour le reste, LG assure une conception qualitative. L'effet cuir de sa coque en plastique rend plutôt bien et évite les traces de doigts, les tranches à effet métal brossé sont satisfaisantes, et la diode située dans le coin inférieur gauche du Wine Smart fermé est bien lisible. La charnière ralentit la fermeture du téléphone, ce qui a au moins le mérite d'éviter les risques de bris accidentel. Côté touches et connectiques, lorsque le téléphone est fermé, seul le port micro-USB, sous l'appareil, la barre de volume et le port jack sont accessibles. Celle-ci, située sur la tranche gauche, ressort peu et est difficilement accessible, dommage. Un dernier point à l'extérieur : il n'y a pas de second écran, si petit soit-il. Attention donc si vous configurez le décrochage à l'ouverture du téléphone : vous ne saurez pas qui vous appelle. Et malheureusement, vous ne saurez pas, lorsque le téléphone vibre à la réception d'une notification, de quel type d'information il s'agit.

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Ouvrez le téléphone et vous y trouverez les touches de navigation Android (Retour, Home, Multitâche) en haut du pavé numérique. En-dessous, un cercle permettant de naviguer dans le téléphone, et une touche de validation. De part et d'autre, un accès à l'app SMS, une touche "étoile" à configurer en tant qu'accès rapide à une app ou à un contact favori, un accès à l'appareil photo et un autre au répertoire. Sous cet ensemble, des boutons décrocher, annuler (touche d'effacement) et raccrocher, puis le pavé numérique. C'est donc le retour des touches étoile et dièse (qui permet également d'activer le vibreur). La course de ces touches n'est pas désagréable, et les boutons sont suffisamment larges et espacés pour que les moins habiles puissent espérer taper des messages sans taper sur le mauvais bouton.

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Écran

Avec son écran de 3,2 pouces, le Wine Smart est à mille lieues de la tendance actuelle des terminaux Android, qui au contraire privilégient les grands écrans. Il affiche une définition de 320 × 480 pixels, soit une résolution d'environ 180 ppp, faible, mais envisageable sur un écran d'entrée de gamme. Il faut tout de même bien noter qu'en termes de détails, il sera difficile de s'y retrouver, notamment lorsque l'on affichera de petits éléments sur cet écran assurément déconseillé aux presbytes.

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On ne lui reprochera pas outre mesure sa luminosité, fixée à 410 cd/m2, dans la moyenne des smartphones de sa gamme. En revanche, cette dalle TFT est située loin de la vitre, ce qui accentue les reflets et les problèmes d'angles de vision. Comprenez que si vous penchez trop votre téléphone, vous risquez d'avoir affaire à un écran entièrement blanc ou noir. Pas de chance, puisqu'on a justement tendance à pencher beaucoup un téléphone à clapet.

Logiciel

Le Wine Smart tourne sous Android 5.1.1, une bonne nouvelle sur un smartphone atypique, vendu qui plus est à moins de 200 euros. En revanche, si l'apparence du téléphone fait penser à n'importe quel smartphone LG récent, l'expérience est bien différente.

Commençons par le launcher, qui ressemble à tous les autres chez LG, puisque les apps Google sont incluses dans un dossier, la barre de recherche est présente, de même que la barre de notifications. Celle-ci ressemble, en plus petite, à celle que l'on pourrait retrouver sur n'importe quel téléphone, avec des toggles sur une seule ligne, à faire défiler latéralement (il ne peut s'en afficher que 4 sur la largeur de l'écran). Il est possible d'afficher le pourcentage de batterie dans la barre d'état, qui sera toutefois très vite encombrée à la réception de notifications différentes. Mauvaise nouvelle également : lorsque l'écran est verrouillé par un code PIN, les icônes de notifications (pour les messages par exemple) n'apparaissent pas.

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Passé l'accueil, le tiroir de notifications est classique, mais ne s'affiche pas sur fond blanc comme sur Lollipop. On y retrouve des applications classiques, et très peu d'ajouts de la part de LG, si ce n'est une app de back-up, une app permettant de configurer des numéros d'appel favoris pour chaque touche du pavé numérique et... des paramètres. Beaucoup de paramètres. Car si en bas du panneau d'accueil, on retrouve un raccourci vers les paramètres du téléphone (les mêmes que dans la barre de notifications), on retrouve trois apps dans le tiroir d'applications : une Paramètres, pour l'ensemble des réglages, une Paramètres Google, pour régler ce qui touche aux comptes Google, et Paramètres Simples, pour contrôler les sons, le vibreur, etc. Il est possible d'y régler la taille d'affichage de la police de caractères, assez grosse par défaut : la cible de LG est claire.

Toujours au rayon des paramètres, a-t-on des paramètres spécifiques à ce téléphone ? Pas beaucoup, et il faut chercher pour les trouver. Dans les paramètres généraux, on trouve une option ("Application affichée lors de la fermeture du rabat") qui permet, comme son nom ne l'indique pas, de choisir de fermer ou non les applications ouvertes lorsque l'on referme le clapet du téléphone. La possibilité de décrocher à un appel en ouvrant le clapet se cache dans les paramètres de l'application d'appel, et permet de raccrocher par le mouvement inverse.

Passons à la navigation. Celle-ci mêle plus ou moins heureusement le tactile, car l'écran répond bien au doigt, et l'usage du bouton de navigation physique. On peut donc, avec ce gros bouton rond, lancer une application, ouvrir le tiroir d'applications notamment. Pour abaisser la barre de notifications, il faudra chercher habilement dans les boutons physiques, et appuyer longuement sur la touche étoile (un petit logo signale la fonctionnalité). Mais seulement depuis un panneau d'accueil...

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Dans les applications, la navigation fonctionne à peu près, mais pas dans tous les titres ni, pour celles qui sont prises en charge, pour toutes les fonctionnalités. Ainsi, la navigation dans Google Maps se fera-t-elle entièrement en tactile, quand celle dans Gmail mêlera les deux : vous pouvez naviguer dans les mails avec le bouton (une mince barre bleue sur le côté témoigne de votre position dans vos messages), mais pour cliquer sur le menu hamburger pour changer de libellé ou de boîte email, il faudra appuyer sur l'écran. On vous passe les applications tierces dans lesquelles la navigation est plus aléatoire.

Un mot sur le clavier, pas franchement évident à prendre en main. Il faut certes (re)prendre l'habitude d'utiliser un pavé alphanumérique, qui déroutera ceux qui n'y ont pas touché depuis près de 10 ans, mais aussi composer avec le T9. Un affreux système de prédiction textuelle qui n'autorise aucune marge d'erreur dans le texte, et qui transformera vos tentatives de communication en casse-tête. En réalité, il est possible de s'affranchir du T9 par le biais d'un appui long sur la touche dièse. Les connaisseurs rappelleront que sur les feature phones, c'est encore souvent le cas, mais les habitués à Android seront sans nul doute perdus. Et ceux qui n'arrivent pas à supporter la lenteur de la saisie d'un SMS via le clavier physique devront passer par le clavier virtuel affiché sur un écran de 3,2 pouces pour babiller tranquillement. Mieux vaut alors avoir des doigts de fée pour s'en sortir (et de bons yeux), l'étroitesse des touches étant idéale pour multiplier les fautes de frappe.

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Performances, Autonomie et multimédia

Performances

Là encore, il faut distinguer théorie et pratique. Car notre bon Wine Smart est doté d'un Snapdragon 210 avec quatre cœurs Cortex-A7 cadencés à 1,1 GHz et combinés à 1 Go de RAM. Pas de quoi espérer des miracles, puisqu'il s'agit de la puce la moins performante de la gamme 4G de Qualcomm. Néanmoins, elle suffit à assurer une expérience stable, quoi que minimale, d'Android Lollipop. Dans les faits, c'est à peu près l'expérience que l'on fera du Wine Smart, qui est absolument tout sauf un foudre de guerre. On peut donc jouer à des petits jeux (en anticipant un rendez-vous prochain chez l'ophtalmologiste), lancer des applications de productivité, mais pas plus. Prenez PCMark : nous avons installé le benchmark et, pour la lancer, il nous a fallu ensuite presque deux minutes, l'affichage de tous les éléments de l'interface prenant un temps infini. C'est évidemment beaucoup moins le cas dans les autres applications, mais la lenteur (plus ou moins prononcée selon le nombre d'applications ouvertes) est de mise. On ne peut pas parler de ralentissements, mais simplement d'un téléphone souffrant d'une certaine lenteur.

Pour vous donner un ordre d'idée, nous avons tout de même réalisé quelques benchmarks (ceux que la mémoire étriquée du téléphone laisse installer sans carte mémoire). Et comme les terminaux en Snapdragon 210 sont chose rare sur le marché, nous avons comparé ces résultats théoriques, on le rappelle, à ceux d'un appareil de même gamme de prix et doté d'un Snapdragon 410, afin de constater les différences entre les deux. AnTuTu comme PCMark montrent bien la différence entre l'expérience théorique (les performances brutes, censées être assez proches entre les S210 et S410, à la différence que leurs cœurs sont de nature différente) et l'usage pratique, puisque les résultats sont très proches de ceux d'un BQ Aquaris M4.5, pourtant bien mieux pourvu et largement plus réactif au quotidien.

Autonomie

Avec sa batterie de 1700 mAh, on n'aurait pas misé cher sur l'autonomie du Wine Smart. Mais il faut bien se rappeler que des appareils aux performances modestes comme lui, et dotés de petits écrans (c'est-à-dire une espèce disparue depuis 2012) dépassaient rarement les 1500 mAh, et que cela suffisait à obtenir une autonomie d'au moins une journée. C'est largement le cas avec ce Wine Smart, qui a l'avantage d'être si peu commode à utiliser dans des usages gourmands, type vidéo, qu'on ne le sollicitera pas à son maximum. En usage réel, vous pouvez compter sans optimisme démesuré sur deux jours d'autonomie.

Nous avons tout de même réalisé notre test habituel consistant à visionner pendant une heure, en WiFi et en HD (en SD ici, forcément), une vidéo YouTube, l'écran étant réglé à 200 cd/m2. Quand les meilleurs dépassent les 10 % de batterie consommée, le Wine Smart s'en sort avec seulement 7 % de batterie épuisée. On n'en attendait pas moins d'un téléphone à l'écran si peu gourmand - mais aussi, il faut l'avouer, si peu qualitatif.

Photographie

Peut-on vraiment parler de smartphone lorsque l'on équipe son téléphone d'un appareil photo dorsal de 3 mégapixels, à mise au point fixe et sans flash ? Il est inutile d'espérer réussir des photos tout juste suffisantes pour l'envoi d'un MMS, puisque le Wine Smart ne permettra pas d'enregistrement correct si la lumière est faible ou si le sujet est mouvant.

Ces caractéristiques en deçà de l'entrée de gamme (actuellement, les 5 mégapixels avec flash et autofocus sont devenus la norme) sont accentuées par le format du téléphone. L'écran permettant de contrôler la prise de vue n'abrite pas, au dos, de capteur photo, puisqu'il est situé derrière le clavier. Lorsque vous souhaitez viser en mode paysage, il faudra donc tenir le clavier face à vous, et l'écran sera incliné. C'est perturbant, et cela fonctionne beaucoup mieux lorsque l'on prend des photos en mode portrait.

Communications

L'usage naturel d'un téléphone, même si la navigation web a largement pris le pas sur les appels, est de pouvoir discuter avec se correspondants. Et si l'envoi des SMS n'est pas de tout repos, il faut bien avoir qu'au niveau des appels, le Wine Smart est purement catastrophique. Du côté de l'utilisateur, le son est très étouffé, parfois à la limite de l'audible, quand le son est seulement lointain du côté de l'appelé. Il faut dire que pour avoir l'oreille collée au haut-parleur, il faut avoir la bouche bien loin du micro.

Pour le reste, on retrouve une connectivité 4G dont on fera un maigre usage, mais qui fonctionne sans encombre, du Bluetooth 4.1, Wi-Fi 802.11b/g/n mais pas de NFC. Notez un fonctionnement très correct du GPS, qui nous a fourni un premier fixe à froid en une quarantaine de secondes.