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Test du téléviseur OLED Android TV Philips 55POS901F : sublime, mais ne l'achetez pas !

À l'IFA 2016, Philips annonçait sa première TV OLED, la 55POS901F. Contrairement à ce que propose déjà LG en la matière, celle-ci ne tourne pas sous WebOS, mais sous Android TV, un système qui nous touche donc directement. Mais est-ce le meilleur mariage ? Voici notre verdict.

Caractéristiques techniques

Sur le papier, le POS901F semble un très bon écran OLED, mais son principal point distinctif est bien sûr d'être le premier écran associant cette technologie d'affichage à Android TV.

Design

Plus qu'un simple écran familial, le téléviseur est aujourd'hui devenu un objet de décoration dans un salon. Il faut dire qu'avec l'augmentation des tailles, ils sont généralement difficiles à cacher dans un meuble, et il faut donc pouvoir les entreposer fièrement dans la salle principale de nos habitations. Philips l'a bien compris et livre ici un objet design, très bien fini et, avouons-le même s'il s'agit d'un jugement très subjectif, très beau.

La dalle se pare d'un cadre en aluminium chromé brillant très fin et d'une légère bordure noire venant tout juste souligner la dalle OLED. Difficile d'ailleurs au vu de la profondeur des noirs de celle-ci de différencier ce bandeau de l'écran en lui-même. La finition chromée se retrouve également sur les pieds métalliques en Y, disposés de part et d'autre du téléviseur. Un choix qui ne ravira pas forcément les maniaques puisque les traces de doigts et la poussière y sont particulièrement visibles. Le positionnement de ces pieds les rend peu visibles, mais ils exigent en contrepartie un meuble aussi large que le téléviseur, ce qui n'aurait pas été le cas avec un pied central. Notons par ailleurs qu'ils sont très stables et que le téléviseur ne risque pas de chuter à la moindre pichenette.

La dalle en elle-même est très fine, mais le téléviseur possède un renfoncement d'un peu moins de 4 cm afin d'intégrer la partie électronique. Cette zone est bien ventilée (au-dessus et au-dessous) et se veut moins salissante puisqu'en alu brossé. Notons également qu'une grande partie de la connectique peut être masquée par un cache amovible solide et assez large pour recouvrir même un Chromecast 2.

Précisons par ailleurs que la connectique est plutôt complète avec 4 HDMI, 3 USB, un port Ethernet, une sortie optique et les habituelles entrées antenne et satellite. Attention à ceux qui veulent brancher de vieux appareils cependant, ce téléviseur ne propose aucune entrée composite/composante (les amateurs de retrogaming devront se procurer un convertisseur séparé).

Enfin, Philips fournit deux télécommandes avec son téléviseur, l'une Bluetooth, complète, avec un clavier Azerty au dos, un pavé de navigation tactile et un micro afin d'assurer l'utilisation de la recherche vocale, l'autre plus traditionnelle, plus simple et plus légère, en infrarouge. Un combo idéal pour s'assurer des disputes en famille. Notons au passage qu'il est dommage que la télécommande haut de gamme ne propose pas un rétroéclairage des touches et que son pavé tactile, trop sensible, puisse provoquer quelques erreurs de manipulation de temps à autre.

Interface Android TV

Contrairement à Android, Google ne laisse pas les constructeurs apporter des modifications profondes à l'interface d'Android TV. On retrouve donc le format bien connu constitué de tuiles ou de cartes, chacune d'elles représentant un contenu ou une application, ce qui permet une navigation simple et agréable.

Malheureusement, Philips a pris la liberté d'ajouter une section dédiée à sa propre sélection d'applications, avec son propre store. Celle-ci squatte irrémédiablement l'écran d'accueil, à la manière d'un bandeau publicitaire, si bien qu'on ne se sent pas tout à fait chez soi.

Un menu des paramètres didactique

Bon point en revanche pour les paramètres maison, qui remplacent purement et simplement l'application Paramètres d'Android TV. Ils offrent une bonne catégorisation des nombreux réglages de l'image, avec des illustrations parlantes, accessibles aux profanes. Difficile de s'y perdre.

Des réglages d'image par application

Notons à ce sujet l'existence d'un menu de paramètres rapide, qui ne donne accès qu'à certains réglages, mais permet surtout de passer d'un préréglage à l'autre (Standard, Film, Jeu…). Ces réglages sont enregistrés indépendamment d'une source à une autre, mais aussi indépendamment d'une application Android à une autre. On peut ainsi régler la réduction des artefacts MPEG au maximum pour Molotov ou myCanal, choisir le préréglage Films pour Netflix et un réglage Jeu pour l'entrée HDMI de sa console.

Des ralentissements impardonnables

Sur le plan technique, le téléviseur repose sur un SoC MediaTek MT5890, une puce destinée aux téléviseurs, comportant un CPU à quatre cœurs, dont deux ARM Cortex-A17 et deux ARM Cortex-A7, et un GPU ARM Mali-T624. Elle est ici associée à 1,5 Go de mémoire vive et à 16 Go de mémoire interne.

Le POS901F offre une navigation globalement assez fluide, mais pas exempte de ralentissements. C'est difficilement pardonnable sur un téléviseur à ce prix, sachant qu'une Nvidia Shield TV dix fois plus performante ne coûte qu'une fraction du prix de ce téléviseur, quinze fois moins.

Le minimum syndical

Cette puce assure le décodage matériel des vidéos avec le lecteur maison, mais aussi, plus rare, avec Plex et Kodi. La lecture des vidéos personnelles est donc fluide, y compris celle de fichiers MKV de sauvegarde de 15 Go, alors que tous les décodeurs Android TV ne peuvent pas en dire autant (à commencer par la Bbox Miami de Bouygues Telecom).

Inutile en revanche d'espérer jouer à des jeux Android. Asphalt Xtreme par exemple se lance péniblement, ne s'affiche que sur une fraction de l'écran, et quand on parvient à lancer une course, le jeu est tout juste jouable, avec de nombreux ralentissements voire gels de l'image. Il faudra donc s'en tenir aux rares jeux du dimanche jouables avec une manette (non fournie).

Enfin, Philips ne comble pas la relative immaturité d'Android TV, qui ne prend en charge ni le système de fichiers NTFS, ni l'exFAT, si bien qu'il est impossible de lire des MKV de sauvegarde de plus de 4 Go depuis une clé USB ou un disque dur externe.

Qualité d'image

Après avoir couvert la mise en œuvre d'Android TV, le second critère déterminant pour un téléviseur Android TV OLED, c'est bien sûr la qualité d'image. Coupons court au suspense : l'image du 55POS901F est affreuse avec les réglages d'origine, sublime une fois réglée.

C'est que ce téléviseur Philips repose sur la même dalle que tous les téléviseurs OLED du marché, celle du seul fournisseur mondial d'OLED grand format : LG Display. Les fabricants ne peuvent donc se démarquer que par le traitement électronique de l'image. Et en l'occurrence, Philips en fait beaucoup trop, et ne le fait pas très bien.

Non aux traitements OGM

Comme tous les téléviseurs, malheureusement, Philips active par défaut toutes sortes de traitements : renforcement de la netteté, du contraste, fluidification de l'image, réduction du grain, simulation HDR… Chacun dénature un peu l'image.

Concrètement : le grain de peau est beaucoup trop prononcé, le grain d'une pellicule est au contraire lissé… Quant à la fonction Perfect Natural Motion, elle porte très mal son nom. Indépendamment du fait que ces fonctions de fluidification sont accusées de transformer des productions cinématographiques en téléfilms, elle marche terriblement mal sur ce téléviseur. Le découpage des plans est très approximatif, un halo entoure les personnages ou les voitures et des images fantômes apparaissent.

Oui à l'image bio

Or une dalle naturellement si définie et contrastée n'a pas besoin de tous ces palliatifs.

Il vaut mieux prévenir que guérir, il vaut mieux s'attaquer aux causes. Autrement dit, un tel pur-sang mérite une bonne alimentation, naturelle. En recourant aux préréglages "Films" ou en désactivant tous les traitements, le Philips POS901F fait honneur aux bonnes sources. L'image parait fade quelques minutes, mais après un court délai de réadaptation, on s'émerveille face aux qualités intrinsèques de l'OLED Ultra HD Premium.

La plus belle image du marché (ex-æquo)

Sur quelques uns des programmes Ultra HD et HDR diffusés sur Netflix (Marco Polo, Afrique sauvage de BBC Earth, Chef's Table France), les couleurs sont à la fois vives et naturelles, les noirs parfaitement noirs, les reflets blancs éclatants, la rémanence nulle. L'image est réaliste, et sans parler de 3D, par on ne sait quelle sorcellerie, on perçoit beaucoup mieux la profondeur que sur le téléviseur Ultra HD milieu de gamme de la rédaction.

Les mêmes programmes revus le soir-même sur mon plasma Panasonic, l'un des derniers avant l'abandon de la gamme, une référence de l'ère Full HD, paraissent fades et flous en comparaison. Le fossé est presque aussi grand qu'entre la SD et la Full HD.

Et s'il ne fait pas de miracle avec des flux fortement compressés, tels que la télévision par internet de Molotov ou de MyCanal, le téléviseur délivre aussi de très bonnes prestations avec de bonnes sources 1080p, tel qu'avec des MKV de sauvegarde de plus ou moins 10 Go.

Une seule lacune à signaler, la même que sur les autres téléviseurs OLED : l'écran n'est pas capable de maintenir une forte luminosité sur la totalité de l'image. Par exemple lorsqu'une forme blanche recouvre progressivement toute l'image, sa luminosité diminue progressivement. En pratique, les situations dans lesquelles c'est visible sont rares.

En somme, une fois le téléviseur réglé (c'est-à-dire réduit à sa plus simple fonction), il n'y a presque rien à redire sur la qualité d'image. C'est simple, on ne fait pas mieux sur le marché à ce jour, on fait tout au plus aussi bien, avec les autres téléviseurs intégrant la même dalle OLED Ultra HD Premium.

Ambilight

Evoquons brièvement Ambilight, cette technologie exclusive de Philips, qui consiste à diffuser derrière le téléviseur les teintes de l'image. En l'occurrence, on trouve 3 bandeaux de LED au dos du POS901F, qui diffusent de la lumière uniformément au-dessus, à gauche et à droite du téléviseur.

La technologie tient sa promesse : elle renforce l'immersion. C'est inefficace en plein jour, mais il n'est pas nécessaire d'être dans l'obscurité pour autant. Ambilight plonge la pièce dans le bleu sur un plan d'océan, dans le vert sur un plan de forêt, et il étend une explosion au-delà des limites de l'écran.

C'est superflu pour le JT de 20 h, mais sans être un critère d'achat, c'est un bonus bienvenu dans les films, les séries et les jeux vidéo.

Qualité sonore

Passons enfin aux prestations sonores du téléviseur Android TV OLED de Philips. La meilleure image ne valant rien sans un bon son, le téléviseur ne se contente pas de haut-parleurs orientés vers le bas ou l'arrière, il arbore un bandeau sonore frontal.

Mais Philips n'a pas transigé sur la finesse du téléviseur, contrairement à d'autres fabricants comme Loewe, si bien que cette barre sonore n'est pas digne de la meilleure dalle du marché. Elle délivre seulement 3 x 10 W RMS, manque de graves, sature dès un volume intermédiaire, en somme elle ne fait pas beaucoup mieux qu'un autre téléviseur.

Elle ne dispense donc pas d'adjoindre au minimum une barre de son avec un caisson de grave. En fait, si on veut rester homogène et cohérent, un tel téléviseur, parmi les plus haut de gamme du marché, mérite un véritable home cinema, avec un amplificateur AV et un 5.1, qui dispense a contrario de recourir au son du téléviseur.

On aimerait qu'un jour un fabricant ait le courage de commercialiser un écran haut de gamme sans haut-parleurs.