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YotaPhone 2 : quand l'encre électronique gomme les principaux défauts des smartphones

La marque russe Yota a annoncé son Yota Phone 2 la semaine dernière. Ulrich avait d'ailleurs pu réaliser une prise en main lors de l'évènement organisé par le constructeur à Londres. Nous avons pu passer quelques jours avec le Yota Phone 2 pour tenter de cerner un peu plus l'intérêt de l'écran e-ink situé dans la coque arrière.

Pour découvrir le Yota Phone 2 en détail, vous pouvez lire ou relire la prise en main d'Ulrich. Dans ce dossier, nous allons surtout nous intéresser à ce qui fait la spécificité du terminal : son écran à encre électronique qui vient compléter l'écran AMOLED principal.

Commençons par les présentations : la diagonale de l'écran e-ink du Yota Phone 2 est de 4,7 pouces et la définition 960 x 540 pixels, ce qui correspond à une résolution de 234 PPP. L'écran n'est pas en couleur, mais en noir et blanc, ou presque, avec l'utilisation de 16 niveaux de gris. Il n'est pas rétroéclairé mais réflectif : il est donc illisible la nuit, mais très lisible avec un peu de lumière. En plein soleil, il est encore totalement lisible - largement plus que les LCD et AMOLED - et aucun reflet ne vient gâcher la fête.

A quoi sert donc cet écran dorsal ? Il serait difficile d'y répondre en une seule phrase et nous avons donc souhaité découper ce dossier en plusieurs points. Dans tous les cas, l'objectif de l'écran e-ink répond à une double problématique : réduire la consommation d'énergie de l'appareil et apporter des notifications plus voyantes à l'utilisateur qu'une simple LED lumineuse. Mais d'autres usages pourraient bien ressortir grâce à ce nouveau type d'écran qui ne consomme aucune énergie lorsqu'il affiche une image statique. Découvrons tout cela ensemble.

YotaHub = YotaCover + YotaPanel

Avant toute chose, clarifions le fonctionnement du YotaHub, l'application qui prend en charge l'écran e-ink. Le YotaHub est découpé en deux : le YotaCover d'un côté, qui affiche un fond d'écran (ou un diaporama) ainsi que les icônes téléphone, SMS, mail et notifications diverses. Le YotaPanel quant à lui est plus complet puisqu'il affiche de nombreux widgets en plus des icônes citées précédemment. Il est possible de passer d'un mode à l'autre rapidement, en appuyant sur une partie dédiée de l'écran e-ink. A ce propos, pour déverrouiller l'écran à encre électronique, il suffit de tenir le smartphone à l'envers (l'écran AMOLED dans le creux de la main) puis d'appuyer sur le bouton d'allumage du téléphone ou glisser son doigt de bas en haut. Une manœuvre qui demande une certaine habitude pour être réalisée avec brio et on préfèrera alors passer par le bouton physique.

Des notifications toujours visibles, ou presque

Le premier intérêt de l'écran e-ink, c'est d'afficher les notifications directement dessus. Étant donné que cet écran est allumé en permanence, c'est très pratique pour consulter les notifications. Il existe plusieurs possibilités : se contenter des icônes du YotaCover qui indiquent à l'utilisateur la présence d'une ou plusieurs notifications par l'intermédiaire d'une petite pastille au-dessus de l'icône concernée avec le nombre de notifications. De cette manière, le contenu de la notification n'est pas affiché à l'écran. Pour ceux qui n'ont pas peur de divulguer leur vie privée, il est possible de modifier le comportement des notifications pour les afficher en clair sur l'écran e-ink. Vous recevez un SMS, un mail ou un appel en absence ? L'information sera affichée sur l'écran et y restera tant qu'une nouvelle notification n'aura pas pris sa place ou que l'utilisateur n'aura pas manipulé le smartphone.

Il est possible de faire apparaître seulement les notifications des contacts préférés. Autre option : afficher le contenu des notifications non pas sur le YotaCover, mais sur le YotaPanel. Ainsi, l'utilisateur peut laisser le YotaCover pour plus d'intimité et lorsqu'il voit qu'il a une notification - grâce à la pastille au-dessus des icônes - il peut passer en YotaPanel pour découvrir la notification. Ainsi, la consommation d'énergie est presque nulle (il faut tout de même actualiser l'affichage) et largement inférieure à un écran standard. L'autre solution est d'allumer l'écran AMOLED pour lire la notification. L'intérêt : profiter de l'écran e-ink pour attirer l'œil en cas d'arrivée d'une notification.

La lisibilité avant tout

L'écran e-ink est également très pratique pour la lecture, qu'elle se fasse le soir au lit avec un éclairage d'appoint ou dehors en plein soleil. Dans les deux cas, la lisibilité est excellente et l'œil n'est pas fatigué puisqu'aucun rétroéclairage ne vient troubler la fête. De nombreux usages sont alors possibles. Le premier qui nous vient à l'esprit, c'est bien sûr la lecture des livres électroniques et Yota a d'ailleurs prévu une application dédiée à cette activité, accessible facilement depuis le YotaPanel et regroupant les PDF du téléphone. Il est également possible de sauvegarder des captures d'écran pour ensuite les "lire" depuis l'écran e-ink.

Yota Phone 2-11

Mais on peut faire bien plus de choses que se limiter à la lecture. En effet, les baroudeurs apprécieront fortement le Yota Phone 2 pour plusieurs raisons. Ceux qui ont tenté de lire une carte sur un smartphone en plein soleil savent de quoi je parle. Le Yota Phone 2 permet de basculer l'affichage principal de l'écran AMOLED vers l'écran e-ink et de profiter d'Android et de ses applications, donc de n'importe application de géolocalisation. Pratique pour la lisibilité, mais également l'économie d'énergie, un élément sur lequel nous reviendrons un peu plus loin.

Après la lecture et les activités extérieures, un peu de jeux ! L'écran e-ink permet en effet de jouer. Il ne faut pas compter fragguer sur Battlefield, mais on pense plutôt aux jeux d'échecs. Et justement, Yota propose de base plusieurs jeux simples prenant en charge totalement l'écran e-ink, c'est-à-dire développés en prenant en compte les 16 niveaux de couleur. On trouve donc un jeu d'échecs, un sudoku, un jeu de dames, mais aussi un 2048. Les développeurs peuvent tirer parti de l'API pour proposer leurs propres jeux ou applications optimisées pour l'écran à affichage électronique. C'est par exemple le cas de Twitter qui propose une version optimisée de son application. Le flux se rafraichit en temps réel et la lecture est très agréable, si l'on met de côté la latence lorsque l'écran se rafraichit.

Enfin, l'écran e-ink permet de réaliser des selfies avec le capteur principal qui se situe sur la coque arrière. En fait, l'écran à encre électronique peut afficher le retour du capteur photo en direct, pour pouvoir se prendre un petit selfie. Malgré les 16 niveaux de gris,on arrive bien à cadrer et se rendre compte de la photo finale. En revanche, il sera impossible d'utiliser cette fonctionnalité en très faible luminosité, à moins d'éclairer l'écran e-ink.

Yota Phone 2-16

Une autonomie de plusieurs jours

L'écran e-ink pourra se révéler fort utile pour toutes les personnes en ultra mobilité : celles qui passent de longs jours loin de toute prise électrique. On pense notamment à toutes les activités physiques et sportives qui éloignent l'utilisateur plusieurs jours de tout lieu civilisé. En effet, si l'on n’utilise pas l'écran AMOLED et qu'on se contente de l'écran e-ink pour consulter ses mails ou écrire les SMS  il est possible de tenir environ 48 heures d'utilisation. Yota annonce même 100 heures de surf en 4G. Ce qui donne une autonomie de plusieurs jours puisqu'on ne se sert pas de son smartphone continuellement. Yota indique aussi plus de 100 heures de lecture de livres en continu. Pas mal pour une batterie de 2500 mAh. Même si ce n'est pas l'utilisation principale du Yota Phone 2, nous avons soumis le téléphone à notre test habituel d'autonomie (vidéo YouTube en Wi-Fi avec luminosité au maximum). La batterie du mobile a perdu 15 % de sa capacité. C'est dans la moyenne des terminaux avec des écrans standards. Malheureusement, nous l'avons eu en main seulement quelques jours et il a donc été impossible de mesurer réellement l'autonomie en usage pleinement e-ink.

Ce qui est certain, c'est que ce téléphone permettra d'obtenir une autonomie largement supérieure aux autres smartphones. La bonne nouvelle, c'est que toutes les applications Android sont compatibles avec l'écran e-ink. En effet, si elles ne supportent pas l'API de Yota (qui permet d'optimiser au mieux l'affichage), les applications pourront tout de même être affichées grâce au mode qui fait passer l'affichage principal de l'écran AMOLED vers l'écran e-ink. Par l'intermédiaire de cette fonctionnalité, il est ainsi possible de profiter de toutes ses applications un peu spécialisées, comme par exemple celles dédiées à la randonnée. Dommage que le téléphone ne soit pas certifié IP pour la protection contre l'eau et la poussière, ça en aurait fait un excellent baroudeur.

Toutefois, l'utilisation du Yota Phone 2 en mode uniquement e-ink est difficile. On est en effet habitués à des terminaux réactifs alors que l'écran à encre électronique est tout l'inverse. Il met 0,12 seconde à se rafraîchir, empêchant une navigation fluide. On réservera alors cet usage aux moments où l'utilisateur a un besoin impérieux d'autonomie et n'est pas forcément pressé. Après tout, c'est un peu le principe des balades ! Il y a également des effets de rémanence très perceptibles sur la navigation Internet. Sur la capture d'écran, on peut voir que l'image ne s'est pas complètement rafraichie après le scroll vers le bas et c'est pour cette raison que du texte apparaît sur l'image TAG Heuer.

Performances et capteur photo : présents

Même si ce n'est pas le sujet principal de l'article, nous avons voulu vérifier les performances du Yota Phone 2, que ce soit au niveau processeur et puce graphique, mais également pour sa partie photo.

Au niveau des performances, il n'y a aucun souci à signaler, Android KitKat est fluide. Dans les benchmarks, on note que le Yota Phone 2 est légèrement en retrait par rapport au Nexus 5 alors que les deux appareils partagent la même base technique : écran Full HD et Snapdragon 800. L'écart n'est toutefois pas énorme, mais bien présent. Par rapport à l'Oppo Find 7a qui représente l'un des smartphones les plus performants en Snapdragon 801, la différence est un peu plus creusée. Le Yota Phone 2 n'est donc pas le smartphone le plus performant de l'année, mais sur les appareils originaux, on a souvent l'habitude de trouver des composants en retrait. Ici ce n'est pas le cas, et c'est tant mieux.

Pour les photos, le Yota Phone 2 fait appel à un capteur de 8 mégapixels. Le rendu est plutôt bon et on vous laisse une série de clichés pour en juger par vous même. En revanche, le mode HDR n'est pas convaincant.

Yota Phone 2 photos

 

Un smartphone standard, avec de l'encre électronique

Au final, le Yota Phone 2 est très attrayant. Son écran e-ink constitue un atout indéniable. Il permet de gommer deux principaux reproches qu'on peut faire aux smartphones : l'autonomie ridicule et la lisibilité limitée au soleil. Nous n'avons pas vraiment parlé de design lors de cet article, mais profitons de la conclusion pour en toucher deux mots. Le téléphone est bien fini et l'intégration de l'écran e-ink parfaite. Lorsqu'il affiche du texte, on a l'impression que celui-ci est directement gravé sur le téléphone ou sur un autocollant. C'est assez bluffant ! Si son prix peut paraître élevé, le Yota Phone n'a aucune concurrence sérieuse dans le domaine et profite donc de cette situation. Pour ceux qui veulent un smartphone haut de gamme avec un écran à encre électronique, le Yota Phone 2 est la réponse, si l'on tient compte des défauts de la dalle e-ink (latence, rémanence et 16 niveaux de gris).

Le Yota Phone 2 peut se trouver en vente à la Fnac pour 699,90 euros. Les livraisons sont prévues à partir du 12 décembre prochain.