Essai de la Volkswagen Polo 2017 : une mini-Golf connectée

 

Les citadines croissent et grandissent pendant que les équipements des modèles supérieurs descendent en gamme. C’est au croisement de ces deux courbes que se situe la toute nouvelle Polo, de la taille d’une Golf d’il y a quelques années et avec des dotations technologiques en droite ligne des hauts de gamme. Essai en région lyonnaise.

Loin des publicités l’appelant « la Fourmi » dans les années 80, la petite Polo (6e du nom) est devenue grande, autant que se grande sœur la Golf de 3e génération des années 90 (aujourd’hui, la Golf 7 en est à 4,25 m). Avec une toute nouvelle plateforme permettant d’atteindre 4,05 mètres de longueur et 351 litres de volume de coffre, elle est spacieuse et peut accueillir une petite famille avec un enfant ou quatre adultes pour un voyage confortable, grâce à un espace aux jambes aux places arrière en très nette progression. De quoi renforcer le succès de cette petite très polyvalente, importante pour Volkswagen en France puisqu’elle y est la première vente de la marque.

Question design, comme pour la Golf, VW reste très prudent et, à défaut d’audace, le résultat est agréable à l’œil. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais une chose est sure, ce classicisme plaît, au vu des 40 000 ventes par an de ce modèle dans l’Hexagone. À noter, le diesel prend gentiment la porte de sortie à ce niveau de gamme, prévu pour 90 % en motorisation essence en 2018. Question tarifs, la Polo reste au niveau des modèles les plus chers dans son segment (14 430 € à 28 920 €, de 65 à 200 chevaux en essence), avec une image en béton, une haute qualité de fabrication et des équipements de bon niveau, particulièrement technologiques. De quoi attirer les fameux « millenials » ou « génération Y », ce public si convoité par les marques, né entre les années 80 et 2000, qui est en progression dans la clientèle de l’auto (+ 19 %).

Virtual cockpit et Android Auto

Il y a seulement 3 ans, le Virtual Cockpit de la nouvelle génération d’Audi TT faisait sensation. Un vrai « effet wahou » alors unique en son genre : une dalle numérique remplaçait complètement les bons vieux compteurs à aiguilles. Depuis, il s’est bien généralisé dans d’autres gammes et chez d’autres constructeurs au point de rejoindre pour la première fois ce segment à bord de la Polo, sous le nom d’Active Info Display. Impressionnant, même s’il est réservé aux versions haut de gamme (en série sur Carat Exclusive – 21 550 € minimum – et sur la future GTI) ou disponible en option à 470 € à partir de mars 2018. Configurable à volonté, le bel écran de 1 280 x 480 (133 PPP) de 10,25 pouces peut afficher la cartographie de navigation pour une lecture encore plus confortable. Son affichage est une nouvelle version simplifiée de ce que l’on trouve dans la gamme supérieure. Avantage de la cartographie présente ici, on la consulte dans l’axe de la route plutôt qu’en déportant son regard sur l’écran de la console centrale.

Et cet écran multimédia central plus classique est très réussi, particulièrement réactif et rapide (version 8’’), doté de beaux graphismes et d’une ergonomie parmi les meilleures. Les menus sont clairs, les animations jouent la bonne partition, juste assez pour donner un effet sophistiqué, mais sans ralentir pour autant les transitions entre deux commandes. À noter, en roulant, un capteur de proximité réveille le système lorsqu’on approche la main et la zone d’action d’une commande est élargie, le système comprenant instinctivement dans la plupart des cas quelle est l’action voulue par le doigt un peu maladroit, balloté par les cahots de la route. C’est ce que le constructeur appelle « Intuitive Touch ». Livré dès l’entrée de gamme en 6,5 pouces, l’écran central passe en 8 pouces (800 x 480 pixels) à partir de la finition Confortline, 2e niveau de finition de la gamme.

Mais attention, aussi beau soit-il, à ce niveau de gamme, il n’inclut pas la navigation GPS assurée par l’excellent système TomTom qui, une fois connecté en data, bénéficie d’un guidage dynamique de qualité grâce à son information trafic contributive de qualité. Il faut rajouter 790 € pour l’obtenir.

Et pour ceux qui comptent sur Android Auto (ou CarPlay ou MirrorLink), il faut aussi passer par la case option sur la version Confortline pour obtenir le système Car-Net App Connect qui inclut le mirroring, de série sur les finitions supérieures.

Enfin, l’application Media Control permet aux passagers de contrôler certains aspects du système d’infodivertissement de bord (audio, vidéo, navigation) depuis une tablette ou un smartphone.

Services connectés

Les voitures équipées du système de navigation et infodivertissement Discover Media bénéficient des services de la plateforme Car-Net Guide & Inform qui permet de préparer son guidage à distance (smartphone, tablette ou ordinateur). À noter, VW assure que les données sont anonymisées et ne sont transmises à aucun partenaire extérieur. Pour l’anecdote, aujourd’hui seuls 25 % des propriétaires de Volkswagen connectées utilisent leur compte, mais ce chiffre est en hausse selon un représentant de la marque (14 % seulement encore au début de l’année). Les mentalités évoluent, lentement mais sûrement…

La connectivité peut être au choix faite au travers du smartphone du propriétaire (sur ses données) ou avec un stick USB/carte SIM à acquérir en option. Alors que les volumes de données des forfaits actuels sont très élevés, ce n’est pas forcément un souci, d’autant que la réception est amplifiée via l’antenne de l’auto lorsque le smartphone est posé dans son réceptacle spécifique (lié à l’option charge à induction QI, 440 €). Mais attention cependant aux données dans certains pays, même frontaliers (Suisse, Andorre…).

Ergonomie étudiée

L’ergonomie du poste de conduite, comme à l’habitude dans les productions du groupe VW, est particulièrement soignée et on apprécie de trouver chaque commande à sa place : bouton rotatif à gauche de la colonne pour les phares, commodos, boutons au volant (régulateur de vitesse adaptatif avec assistance dans les bouchons et réglage de distance, radio FM et DAB+, ordinateur de bord et enfin, commande vocale en option à 220 euros…). À noter, en haut de gamme, la sono est signée Beats Audio et elle développe pas moins de 300 watts.

Les aides à la conduite, elles aussi, descendent en gamme et on trouve nombre d’options possibles à bord de la petite Polo. Freinage d’urgence en ville, aide à la sortie de stationnement, aides aux manœuvres de parking, régulateur de vitesse adaptatif, etc. Dommage, l’assistance à la conduite dans les bouchons n’inclut pas de direction active pour aider au maintien de ligne. Une fonction présente chez certaines concurrentes qui complète la panoplie des aides à la conduite disponible actuellement et exploitant au plus loin la législation actuelle.

Plus pop ou populaire ?

Le responsable marketing de la marque insiste à plusieurs reprises sur le côté « pop » de cette nouvelle génération. Il est vrai que l’austérité a toujours marqué les intérieurs de la marque allemande et qu’ici, les designers ont réussi à imposer un bandeau de couleur vive courant sur la planche de bord pour égayer tout cela. C’est bien, mais cela ne suffit pas à transformer l’esprit de l’habitacle aux plastiques noirs (parfois de qualité décevante, étonnant) tout en sobriété. Notons que 14 couleurs de carrosserie sont disponibles, dont 8 sont nouvelles. De quoi personnaliser cette auto que l’on risque de croiser en nombre dans les prochaines années sur nos routes.