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Connaissez-vous le constructeur français Crosscall ?

À cette question, la très grande majorité d’entre vous devrait répondre « Non ». Pourtant, cette entreprise française est en train de réaliser un tour de force : se faire une place parmi les grands constructeurs avec des smartphones spécialisés. L’entreprise au capital 100 % français s’est attaquée à une cible bien précise : ceux qui ont tendance à casser ou noyer leurs smartphones. Voici les smartphones durcis sous Android.

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Nous avons rencontré David Eberlé, ancien PDG de Samsung France, désormais Directeur Général et Associé chez Crosscall. On imagine que sa décision très récente a été motivée par des ambitions bien précises. Quitter le leader de la téléphonie pour rejoindre un groupe quasi inconnu, voilà un défi de taille.

Qui se cache derrière Crosscall ?

Crosscall, ce n’est pas David Eberlé. Comme nous l’avons plus tôt, son arrivée chez Crosscall est très récente, mai 2016. Non, Crosscall a été créé par Cyril Vidal. La création de Crosscall vient d’un besoin du fondateur : « Cyril Vidal, il aimait faire du sport de haut de niveau dans un environnement hostile : du jet ski en mer. Le besoin était là, il avait besoin d’un produit solide et sûr ». Le second besoin, il vient de l’expérience du fondateur également : « il travaillait dans la pétrochimie, il avait donc besoin d’un smartphone résistant aux chutes, aux graisses et à la poussière. À l’époque, en 2009, ce téléphone n’existait pas ».

L’enjeu était donc là : concevoir un téléphone résistant avec les mêmes usages que les smartphones dits « classiques ». Et comme toutes les histoires d’entreprise, la création de Crosscall a débuté avec une étude de marché : il fallait chercher des produits qui existaient, identifier des concurrents, néanmoins aucun produit ne correspondait. Il l’a donc fait fabriquer et importé de Chine.

Le premier produit se nommait Shark, ce n’était pas un smartphone, mais ce que l’on appelle un « featured phone ». En gros : il n’était pas sous Android, et n’avait pas de fonctions connectées. Néanmoins ce produit avait une particularité, en plus d’être résistant, il pouvait flotter grâce à une mousse intégrée dans le châssis du téléphone. Un produit atypique qui a trouvé sa cible dans l’environnement marin. À l’époque, il y avait seulement 10 salariés, mais Crosscall tenait quelque chose.

 

Difficile de se différencier

La gamme s’est élargie, les produits se sont développés. Crosscall a réussi à rapidement innover, ils ont développé une technologie nommée Wet Touch. En augmentant la sensibilité des écrans tactiles avec plusieurs points d’impact, ils devenaient alors utilisables avec les doigts mouillés.

Nous avons mis en place un paramétrage spécial de la sensibilité de l’écran tactile capacitif. Pour fonctionner, celui-ci détecte des pics d’électricité statique (en x et en Y) pour localiser les doigts sur l’ecran. Avec l’eau, ces pics sont beaucoup plus diffus. Grâce au paramétrage nous réussissons à capter tout de même les doigts sur l’écran et faire la différence avec les gouttes d’eau.

Le reste a suivi rapidement : toute la gamme de Crosscall a été bâtie autour de ces innovations : les smartphones durcis que l’on trouve désormais chez Crosscall ont été conçus pour résister aux chocs : la structure est renforcée avec des barres latérales pour absorber les chocs, ou encore des membranes pour empêcher l’eau sale de rentrer.

Un des derniers produits est le TREKKER-X2. Effectivement, il est encore « spécial », comme nous pourrions le décrire. Son apparence est loin des standards que l’on a désormais sur le marché, néanmoins il a d’autres arguments : une résistance aux chocs, à l’eau, à la poussière et une autonomie importante. L’offre est simple et a séduit de nombreuses entreprises et distributeurs.

Aujourd’hui, les produits Crosscall sont disponibles auprès de revendeurs pros, mais aussi chez Bouygues Telecom ou encore SFR Pro. L’entreprise a doublé son chiffre d’affaires tous les ans, depuis trois ans. Tout en conservant 100 % du capital en France, Crosscall a réalisé plusieurs levers de fonds, auprès de ACG Management par exemple, 4,5 millions d’euros, mais aussi un prêt auprès de la BPI, 2 millions d’euros. L’entreprise emploie désormais 70 personnes.

 

Comment travailler avec la Chine ?

Mais comment peut-on réussir à créer un fabricant français quand la fabrication de smartphones est réalisée en Chine ? Crosscall fonctionne avec deux partenaires en Chine, un pour les « featured phones », l’autre pour les « smartphones ». Tout est géré depuis Hong-Kong, à quelques dizaines de kilomètres de Schenzen en Chine, où trois Français travaillent dans un bureau de 10 personnes.

Ces personnes sont en charge de la bonne exécution du cahier des charges, pour assurer la qualité des produits. La partie contractuelle est gérée à Hong-Kong, c’est un point crucial : les entreprises chinoises ont tendance à copier les modèles et les innovations. Qu’est-ce qu’ils peuvent copier ? Tous les designs sont créés à Aix en Provence en France, par des designers français. Ils sont uniques, David Eberlé me l’assure : « vous les retrouverez nulle part ailleurs ». Crosscall a dû trouver un partenaire sérieux de « premier rang ». Ce fameux constructeur de premier rang est un gage de sérieux pour Crosscall : il lui permet de garantir la propriété intellectuelle des design et des innovations de Crosscall, il garantit également le droit des travailleurs chinois.

 

50 % pro, 50 % perso

Aujourd’hui, la part des clients pros de Crosscall est de 50 %, un utilisateur sur deux a donc acheté un smartphone en tant que particulier. Ces données proviennent des distributeurs, il doit être difficile d’évaluer ce marché : une bonne partie des utilisateurs utilisent leur smartphone « à la maison et au bureau », ils suivent ce que l’on appelle la tendance « Bring You Own Device ».

David Eberlé m’assure, « Crosscall a déjà une importante crédibilité sur le terrain de l’entreprise avec des petites et moyennes entreprises aux flottes raisonnables ». Crosscall s’est donc entouré de partenaires pour répondre aux problématiques des entreprises : des solutions de gestion de flottes sont proposées, et des solutions sur-mesure sont développées en fonction de la taille du client. « L’entreprise recherche des produits efficaces et pratiques, c’est une exigence de qualité nécessaire ».

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Des produits résistants, étanches, autonomes… la promesse est alléchante et pour convaincre, Crosscall s’est tourné vers des sportifs de haut niveau. À l’image de GoPro, les ambassadeurs de Crosscall peuvent démontrer les capacités de résistance des produits : Cédric Gracia, champion de VTT, utilise les produits Crosscall « sans être payé » me souffle t-on à l’oreille.

« Mais vos produits ne sont pas sexy ! », j’y suis allé franco. Crosscall en est conscient, « nous allons sortir de nouveaux produits plus minces, colorés et design, mais toujours aussi résistants ». Crosscall veut désormais être une marque « lifestyle », on comprend mieux pourquoi David Eberlé les a rejoints.

Rendez-vous en 2017, Crosscall.