Les smartphones haut de gamme vendus avec forfait n’ont vraiment plus la cote

 

Les médias spécialisés, et les technophiles en général, n’ont d’yeux que pour les smartphones haut de gamme, à la technologie qui fait rêver. Mais l’utilisateur lambda, lui, a des désirs bien plus modestes…

Les téléphones qui font rêver, ce sont les Galaxy S9, les iPhone X les LG V30, les Mate 10 Pro et autres OnePlus 5T, ces appareils au design novateur et aux fiches techniques qui feraient pâlir de jalousie un ordinateur d’il y a quelques années seulement. Ils occupent l’essentiel de l’actualité, on parle presque uniquement d’eux dans la presse spécialisée — y compris chez FrAndroid –, mais ce ne sont pas forcément ceux auxquels on pense le plus au moment de changer de téléphone.

Il faut dire qu’avec l’arrivée de Free Mobile sur le marché français en 2012, et donc par extension des forfaits sans engagement, une nouvelle perspective s’est ouverte : celle des smartphones au rapport qualité-prix acceptable ne nécessitant pas de s’engager sur deux ans avec un forfait coûteux. On a alors vu arriver certains constructeurs comme Wiko ou plus récemment Echo qui proposent des appareils à tout petit prix, et parfois même à moins de 100 euros. Des appareils qui sont bien plus discrets, mais qui rencontrent cependant un certain succès.

Les petits budgets à l’honneur

Afin de savoir quels smartphones allaient marquer les ventes sur les prochains mois, FrAndroid a mené un sondage Google Survey (dont la méthodologie peut être consultée sur le site de Google) auprès d’un panel de 1 500 Françaises et Français.

Le résultat est sans appel, 27,7 % des participants ne souhaitent pas consacrer plus de 100 euros dans l’achat de leur prochain smartphone tandis que 25,4 % d’entre eux sont enclins à pousser jusqu’à 200 euros maximum. Les appareils d’entrée de gamme représentent donc plus de 50 % des intentions d’achat à l’heure actuelle, tandis que les appareils à plus de 400 euros ne représentent que 20,4 % des intentions d’achat.

Notons par ailleurs que cette tendance se dégage sur toutes les tranches d’âges et pas uniquement sur les plus jeunes, souvent encore étudiants et peu enclins à débourser de grosses sommes, ou les plus âgés, généralement moins férus de technologie. La tranche 25-34 ans est la plus sujette à mettre la main au portefeuille, mais reste majoritairement tournée vers les smartphones à moins de 200 euros (46,2 %). Plus d’un quart de cette génération est cependant prête à débourser plus de 400 euros (26,7 %).

L’effet Free

Il y a quelques années de cela, un tel résultat n’aurait pas forcément été significatif d’une baisse d’intérêt pour les smartphones haut de gamme. Souvenez-vous cette époque bénie où l’on pouvait se procurer un iPhone à un prix convenable sous réserve de payer une dîme de 70 à 100 euros par mois à son opérateur pour 5 heures de téléphone et des SMS illimités. Ici, ce n’est pas vraiment le cas.

En effet, sur le panel interrogé, seulement 26,6 % des répondants souhaitent se tourner vers un opérateur, en renouvellement ou non. Et ce chiffre tombe en dessous de 17 % lorsque l’on scrute à la loupe les 18-24 ans uniquement.

Vous l’aurez compris, ce sont donc bien les forfaits sans engagement qui ont la cote.

Un marché à conquérir

De plus en plus, les segments d’entrée et de milieu de gamme arrivent à se rendre désirables. S’il y a encore un an ou deux un smartphone à moins de 200 euros était synonyme de casserole infâme, moche et peu ergonomique, ces petits prix ont réussi au fil du temps à se montrer parfois très alléchants. Entre l’amélioration des composants et le portage de certaines spécificités auparavant réservées aux flagships comme le capteur d’empreintes, le double capteur photo ou l’écran « bord à bord » 18:9, on pourrait presque avoir l’impression de prime abord d’avoir un smartphone de milieu ou de haut de gamme dans les mains.

Ce glissement des technologies sur l’entrée de gamme s’accompagne d’une surenchère souvent peu utile sur le haut de gamme qui ne paye pas forcément. On peut par exemple le constater dans une certaine mesure avec les ventes « décevantes » de l’iPhone X qui n’arrive pas à justifier son prix par rapport à l’iPhone 8.

Le haut de gamme est-il mort ?

Bien sûr, il y aura toujours de la place pour des téléphones plus puissants, avec de meilleurs appareils photo, de nouvelles technologies coûteuses (comme la reconnaissance faciale d’Apple ou les futurs écrans pliables) et des écrans toujours plus beaux, mais les constructeurs doivent désormais composer avec une forte concurrence de ce marché d’entrée de gamme, y compris en Occident. Et c’est une bonne chose puisque cette concurrence devrait les obliger à redoubler d’efforts. Ou de termes marketing fumeux pour aveugler le client, mais ça, c’est encore une autre histoire.


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