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Test de la Poss Touch Tablet 10 Fluo : un V8 dans une Twingo ?

Après Boulanger ou Auchan, c’est au tour de Carrefour de sortir une tablette sous sa propre marque. La Poss Touch Tablet 10 Fluo, ou CT1030 de son petit nom, est une tablette d’un peu plus de 10 pouces commercialisée moins de 160 euros qui s’inscrit dans la vague de tablettes low-cost vendues en marque blanche par les grands distributeurs français. Et si elle ne va certainement pas bousculer un marché maintenant bien occupé, elle peut potentiellement s’avérer comme un produit d’appoint intéressant.

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Fiche technique :

Mettons la  Poss Touch Tablet 10 Fluo (que l’on appellera dans la suite Touch Tablet 10 dans la suite de ce test afin d’économiser du papier virtuel) en perspective. Il s’agit avant tout d’une tablette d’entrée de gamme dont les coûts et les composants ont été réduits au minimum afin d’être vendus moins de 160 euros. Sur le papier, la proposition n’est cependant pas mauvaise. Certes, on se retrouve avec un écran de définition et de résolution médiocre (1280 × 800 pixels, soit moins de 150 ppi) mais sur une dalle IPS, ce qui garantit généralement des angles de visions honnêtes. Surtout, Haier, parce que c’est bien le constructeur chinois Haier qui est derrière cette tablette, a profité des prix très attractifs proposés par Intel afin d’intégrer un excellent processeur dans sa tablette. Haier ne s’est pas moqué du monde, c’est un chipset 64 bits, le genre de puces qu’on s’attend généralement à trouver dans des produits milieu voire haut de gamme de 2015 ! Cet étonnant processeur (on y revient plus bas dans la partie performances) est épaulé par 1 Go de RAM, 16 Go de stockage et le tout est animé par une batterie de 6000 mAh. En se basant sur la fiche technique, il n’y a vraiment rien de honteux dans cette tablette. Mais comme souvent avec les produits d’entrée de gamme, la réalité est souvent éloignée de la théorie. Voyons cela en détail.

Des traces de doigts partout !

Avant même de déballer la tablette, il me semble nécessaire de parler de l’emballage. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est très travaillé et réussi. Design moderne, couleurs à la mode et divers logo rassurant (après tout, qui ne serait pas rassuré de voir un logo Intel Inside sur un emballage ?) sont bien présents pour rassurer le récent acheteur. L’intérieur de la boîte est un peu plus sobre puisqu’elle contient la tablette, un chargeur, un câble USB et surtout beaucoup de carton. Cette grosse boîte en carton n’est pas anodine, elle permet, après un astucieux montage de créer un porte tablette tout en carton afin de pouvoir y poser l’appareil et regarder facilement des films.

L’emballage d’ailleurs est un peu trompeur sur la marchandise. Une fois la tablette en main, on se rend compte par exemple que les bordures d’écrans sont bien plus larges que ce que l’on pouvait entrevoir sur le carton. Dans l’ensemble, la Touch Tablet 10 n’est pas l’objet hi-tech le plus esthétique qui soit passé entre nos mains. L’écran, par exemple, est encadré par des grosses bordures noires très épaisses et fort peu élégantes. La grille gris clair comprenant les haut-parleurs et la caméra frontale située au-dessus de ce cadre noir, rajoute une troisième couleur à cette façade - en plus gris foncé de l’écran éteint - donne à l’ensemble un caractère unique à la tablette. La beauté de la chose est cependant très subjective.

Tablette low-cost oblige, la Touch Tablet 10 est du genre replette avec son centimètre d’épaisseur. Les tranches en elles-mêmes font 7 ou 8 mm, mais le centimètre est largement atteint avec le dos bombé. La tranche gauche accueille toute la connectique - port jack, port USB, port mini HDMI et un slot carte micro-SD - ainsi que trois boutons. Outre les deux boutons volumes, le troisième permet de lancer l’application appareil photo et, une fois l’application photo lancée, de prendre directement des photos lors d’une pression. C’est plutôt bien vu en dépit d’un appareil photo très médiocre. Sur la tranche supérieure se trouve le bouton power. Les boutons en plastique, de simples boutons pressoirs ne respirent pas vraiment la qualité et donnent un aspect bas de gamme à la tablette.

 

 

Le dos de l’appareil, enfin, est intégralement en plastique gommé. Le toucher n’est pas mauvais mais il a tendance à accrocher les poussières et les traces de doigts. À la fin de ma première journée d’utilisation, je pense que j’aurai pu montrer le dos de la tablette à mes collègues et ils auraient pu deviner ce que j’avais mangé le midi. Les petites rayures présentes sur la partie supérieure de la tablette sont purement esthétiques. Ce sont également de remarquables pièges à poussière. La finition du dos de la tablette est médiocre. En touchant le milieu du dos, on sent un creux et la coque bombée rebondit sur ce qui semble être la batterie. On a déjà vu mieux des appareils mieux finis.

 

Un écran correct mais des fuites de lumière gâchent tout

La Touch Tablet 10 dispose d’un écran de 10,1 pouces avec une définition de 1280 × 800, soit une résolution d’un peu moins de 150 ppi. C’est peu, très peu, et cela se ressent rapidement sur les jeux en 3D sur lesquels on peut voir très nettement de l’aliasing. Les pixels des objets affichés à l’écran sont également très visibles. Un défaut qui s’estompe toutefois lorsqu’on regarde un film à un mètre de la tablette. Heureusement.

Haier a eu le bon goût d’intégrer un écran IPS LCD à sa tablette. Et c’est heureux puisque les angles de vision sont relativement bons. Deux gros défauts viennent toutefois entacher ce constat. Le premier concerne les traces de doigts, que j’ai évoquées un peu plus haut sur le dos de la tablette et qui sont tout aussi agaçantes et présentes sur cet écran visiblement dénué de tout traitement. Cette absence de traitement concerne aussi les reflets, omniprésents dès qu’il y a un peu de lumière dans la pièce on l’on se trouve. Le second défaut de cet écran, et le plus pénible, concerne les fuites de lumière présentes en haut et en bas de l’écran. C’est bien simple, ces fuites de lumière sont si importantes qu’il est impossible d’afficher un écran noir correctement. Le noir est alors au mieux gris, au pire carrément blanc lorsqu’on le regarde de côté. C’est vraiment dommage puisque les couleurs sont plutôt fidèles et la luminosité est tout à fait satisfaisante sans qu’il soit nécessaire de la pousser au maximum.

 

Android Stock, sans surprise

La partie logicielle de la Touch Tablet 10 est très simple : il s’agit d’Android Stock en version 4.4.4. Et on a donc presque tout dit. Carrefour (ou Haier) n’a pratiquement pas touché à Android. Ce sont donc les menus sombres de la version Stock de KitKat que l’on retrouve un partout, avec ses habituels points forts et points faibles. Parmi ces derniers, l’absence de pourcentage de batterie… Mais il faut bien reconnaître que l’on n’est jamais perdu, d’autant plus que les fonctionnalités et applications supplémentaires se comptent sur les doigts d’une main.

Carrefour a ainsi préinstallé deux applications sur la tablette : Nolim App et Carrefour Apps. La première est un magasin d’eBooks tout droit issu des NoLimBook, les liseuses sous marque blanche de Carrefour. Les Harlequin, Cinquante Nuances de Grey et Danielle Steel sont particulièrement mis en avant, bref, autant dire que si les histoires à l’eau de rose ne vous intéressent pas, il vaut mieux se tourner vers la concurrence. Je suis un peu méchant puisque la boutique est relativement complète et permet de trouver un catalogue de bouquins très complet et relativement à jour. L’autre application préinstallée est Carrefour Apps, une application très simple qui propose de télécharger les applications Carrefour, Carrefour Drive ou Nolim Films et qui renvoient vers le Play Store lorsque l’on clique dessus. Ces applications ne sont pas préinstallées sur la tablette, on ne pourra pas donc pas accuser le commerçant d’être particulièrement intrusif.

Dernière fonctionnalité originale de la tablette, une option « Intel Smart Video » est présente dans le menu des paramètres. Sa description est aussi floue que son principe : « Améliore la qualité vidéo en réduisant le bruit et artefacts éliminer avec un contenu entrelacé (sic) ». Sur les quelques vidéos en HD et en Full HD que j’ai testées, je n’ai remarqué aucune différence. Notons pour finir que cette tablette est tout à fait apte à recevoir Lollipop. Mais nous n’avons aucune idée de la politique de Carrefour et de Haier concernant les mises à jour du firmware de la tablette.

 

Des performances surprenantes

Carrefour et Haier n’y sont pas allés de main morte sur le processeur de cette tablette. Assez logiquement, ils se sont servis chez Intel, qui ne se cache plus de brader ses puces sur le marché mobile. Et en ce qui concerne cette tablette, c’est une très bonne nouvelle, puisque les performances sont tout bonnement excellentes. Avant de rentrer dans le détail des benchmarks, intéressons-nous à la puce.

Il s’agit d’un Intel Atom Z3735G, un processeur 64 bits à quatre cœurs cadencés à 1,33 GHz. Il partage d’ailleurs 1 Go de mémoire vive avec le GPU, un classique HD Intel Graphics. Un trio qui fonctionne très bien, malgré une mémoire vive un peu faible.

Nous avons comparé ici la Touch Tablet 10 avec d’autres tablettes de milieu de gamme. Et à quelques points près, les performances sont pratiquement identiques. Nous n’avons pas pu tester les performances de la tablette sur tous les benchmarks GFX Bench pour une raison inconnue (« Out of Memory », une erreur qui semble intervenir aléatoirement). Des benchmarks qui se confirment d’ailleurs dans les faits. La navigation sur la tablette est très fluide, le mode multitâche est très réactif et il est possible de jouer à Nova 3 sans aucun ralentissement notable. Un vrai bonheur et une très bonne surprise. Seul petit point négatif, lors de l’utilisation d’applications gourmandes - des benchmarks, des jeux en 3D et même une vidéo en Full HD - la tablette a tendance à chauffer beaucoup et rapidement.

 

Les haut-parleurs de la honte

L’avantage de posséder un processeur puissant, c’est que cette tablette n’a aucun mal à afficher des films lourds en HD ou en full HD. Un bon point immédiatement contrebalancé par la qualité globale de l’écran, qui ne rend vraiment pas hommage aux films passés. Surtout on reprochera à cette tablette la qualité tout simplement affreuse de ses haut-parleurs frontaux. À quoi bon les placer sur la façade pour mieux profiter de leur puissance si ces derniers ne sont plus audibles à un mètre de distance ? Il faut en effet mettre le son au maximum pour entendre tout juste convenablement ce qui en sort, ce qui a également pour effet de saturer les aigus et d’annihiler toutes les basses. Pour faire simple, l’écoute de cette tablette se rapproche de ce que l’on entend dans les transports en commun lorsque son voisin met le son au maximum de son casque. À ceci près que l’on n’entend pas les basses. Une pure et simple horreur.

La Touch Tablet dispose également d’une sortie micro-HDMI, permettant de la brancher sur un téléviseur ou sur un écran compatible. Le tout se gère dans le menu des paramètres de la tablette de façon très simple. Une fois la tablette branchée sur l’écran, l’image s’adapte automatiquement à la définition de l’appareil externe. Le câble n’est toutefois pas fourni avec la tablette.

 

Une autonomie médiocre

Haier n’a pas été particulièrement radin sur la capacité de la batterie de la tablette. Cette dernière affiche une capacité de 6000 mAh, ce qui est dans la moyenne des tablettes de 10 pouces d’entrée et de milieu de gamme. Dans la pratique, l’autonomie de la tablette est très moyenne. La luminosité de l’écran étant presque au maximum et le processeur étant assez gourmand, elle a du mal à tenir plus d’une journée lorsqu’elle est allumée en permanence. Une autonomie médiocre confirmée par ailleurs par notre habituel test d’autonomie (une heure de vidéo sur YouTube avec le son et la luminosité au maximum) puisque la tablette a perdu 25 %. C'est bien au-dessus de la moyenne, qui s'établit généralement à 18 ou 20 %.