Quand Orange et Bouygues négocient, les hommes d’affaires placent leurs pions

 

Les négociations entre Orange et Bouygues Telecom devraient s’accélérer cette semaine. Si Bouygues espère vendre sa filiale des télécoms contre une participation dans Orange, Xavier Niel et Vincent Bolloré sont également sur l’affaire.

Stéphane Richard (Orange) et Martin Bouygues (Bouygues)
Stéphane Richard (Orange) et Martin Bouygues (Bouygues)

La semaine dernière, on en avait la confirmation : Orange était bien en pourparlers avec Bouygues Telecom pour racheter ce dernier. Il était question que Bouygues Telecom entre, en retour, au capital d’Orange. Le JDD vient de révéler de nouvelles informations au sujet de l’affaire. Selon le journal, c’est le 27 novembre que les discussions ont réellement débuté entre Stéphane Richard, PDG d’Orange, et Martin Bouygues. Selon une source du dossier, « la dynamique est bonne, ça avance » et « les discussions se poursuivent et doivent entrer dans le dur cette semaine« . L’opération semble donc quasiment bouclée.

Les actifs vendus à Free Mobile

Cette semaine, les deux hommes devraient discuter – sur les conseils de leurs banques – des actifs qu’ils devront vendre à Free Mobile et SFR afin que l’Autorité de la concurrence valide le projet et que l’ARCEP ne s’y oppose pas. Il se murmure que Free Mobile pourrait reprendre une partie du réseau, des boutiques et des abonnés pour plus de 2 milliards d’euros. On se souvient qu’en 2014, lorsque SFR avait tenté de racheter Bouygues Telecom, Free Mobile avait été prêt à débourser 1,8 milliard d’euros pour une partie des actifs (antennes et fréquences 4G) de Bouygues Telecom.

 

15 % des parts d’Orange pour Bouygues

Le JDD apporte quelques précisions sur l’opération financière : Orange échangerait l’acquisition de Bouygues Telecom avec des titres. Plus exactement, Bouygues SA entrerait au capital d’Orange avec 15 % – on avait entendu 25 % la semaine dernière – des parts alors que la participation de l’État passerait de 23 à 20 %. Ainsi, Martin Bouygues ne délaisserait pas le secteur des télécoms mais renforcerait sa présence, par l’intermédiaire de son leader actuel.

 

La fibre, la couverture mobile et l’emploi

A priori, l’État ne devrait pas s’opposer au rachat de Bouygues Telecom par Orange. La semaine dernière, Emmanuel Macron ne s’est pas opposé au retour à trois opérateurs sur le marché des télécoms en France. Le JDD précise que le cabinet du ministre de l’Économie imposerait toutefois « la priorité à l’investissement, dans la fibre comme pour la couverture mobile et l’emploi ». Selon les sources proches du dossier, les négociations pourraient se terminer d’ici la fin du mois, ou au plus tard en janvier.

 

Xavier Niel et Bolloré en Italie

Parallèlement à ce dossier, Vincent Bolloré souhaite engloutir Telecom Italia, de l’autre côté des Alpes. L’opération permettrait à l’homme d’affaires breton d’espérer entrer au capital d’Orange par le biais d’un rapprochement de sa nouvelle prise avec l’opérateur hexagonal. Il faut en outre compter sur Xavier Niel, lui aussi présent sur le dossier, puisque le fondateur d’Iliad détient un peu plus de 15 % du capital de Telecom Italia par le biais de produits financiers. Si l’on ignore s’il souhaite lui aussi entrer au capital d’Orange par le biais d’un rapprochement entre Telecom Italia et son concurrent en France, il fait résolument partie des éléments à prendre en compte pour démêler l’équation Orange-Bouygues Telecom.


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