Test du Bouygues Telecom Bs 402, alias ZTE Blade Q Mini
Bouygues Telecom, comme la plupart des opérateurs, fait régulièrement appel aux marques blanches pour commercialiser des smartphones en son nom. Déclinés sous le nom peu accrocheur de "Bs + chiffre", ils sont positionnés en entrée de gamme. Le Bs 402, conçu par ZTE, ne fait pas figure d'exception.
ZTE n'est pas nouveau dans le monde des marques blanches, par le biais duquel il s'est d'ailleurs fait connaître en France. Et ses liens avec Bouygues Telecom ne datent pas d'hier : il y a maintenant quatre ans, le Chinois dévoilait ses premiers appareils en son nom propre (le ZTE Link, pour les mémoires d'éléphant) chez le troisième opérateur hexagonal. Assailli par la concurrence d'autres marques chinoises offensives, dont Oppo sur l'open market, mais aussi et surtout Huawei, dont la montée en puissance des modèles Ascend s'est largement fait ressentir, ZTE s'est montré relativement discret en 2013. Il a toutefois signé son retour en fin d'année avec une gamme complète de Blade Q, dont un modèle "standard" (lire notre test du ZTE Blade Q), une version Maxi et une déclinaison Mini qui nous intéresse aujourd'hui. En France, seuls les Blade Q et Blade Q Mini sont disponibles, mais aucun n'est trouvable sous la marque ZTE : tous deux sont commercialisés au couleurs d'un opérateur, le premier adoptant le rouge de SFR (et le nom de Startrail 4), et le Mini, le bleu de Bouygues Telecom, avec le petit nom de Bs 402.
Comme les terminaux haut de gamme, le Blade Q, pourtant positionné en entrée/milieu de gamme, possède sa déclinaison "mini". Un Blade Q au rabais ou une version digne de ce nom ? C'est ce que nous verrons dans ce test.
Contenu du coffret
Rien de très original avec le Blade Q Mini, livré avec des accessoires standards :
Une prise secteur
Un cordon USB / micro-USB séparé
Un kit d'oreillettes (pas d'écouteurs intra-auriculaires)
Caractéristiques techniques
Le Blade Q Mini n'a rien d'exceptionnel par rapport à la concurrence, et l'on aurait même tendance à dire qu'il est relativement onéreux dans l'absolu, avec son tarif "nu" fixé à 119,90 chez Bouygues Telecom. À vrai dire, certaines marques à la Kazam ou Alcatel One Touch font à peu près aussi bien à un prix plutôt situé autour de la centaine d'euros. Qu'importe, on a au moins le soulagement de ne pas descendre en-dessous des 480 x 800 pixels, et de conserver le même processeur Mediatek que chez le Blade Q standard. D'ailleurs, tout reste identique, le processeur, la RAM, la mémoire interne, les connectiques et même l'appareil photo. Un "mini" certes, mais qui ne rogne pas les caractéristiques de son grand frère (déjà modestement armé pour affronter le monde de la téléphonie mobile).
Prise en main : le côté sombre
Pour les grandes mains, on peut dire que le terminal fait assez petit. Pour le décor de ce boîtier, ce sera plastique noir pour tout le monde : Bouygues ne propose en effet qu'une seule couleur pour son terminal. Heureusement, ZTE (le constructeur) n'a pas fait l'effroyable erreur de mettre du plastique brillant sur son smartphone. Seule exception à cette noirceur ambiante, les touches permanentes d'Android.
Le dos du smartphone est en plastique noir mat, une couche plutôt douce au toucher. Pour ce design, il y a un petit côté "bonbon" : des bords lisses et bien arrondis.
Notez la légère proéminence du capteur photo dorsal (5 mégapixels). Ce dernier est couplé avec un flash LED et un petit micro additionnel pour les vidéos.
Là où l'opérateur français Bouygues s'est fait plaisir, c'est l'ajout du logo, plutôt discret. La petite fente située au bas du dos est celle du haut-parleur. Oubliez donc la stéréo.
Côté tranches, c'est un peu bizarre de retrouver la prise micro-USB en haut à gauche du portable. On a parfois plus l'habitude de voir cette prise située en dessous du smartphone, ce qui rend son utilisation plus aisée lorsqu'il est branché. Le bouton de déverrouillage se situe en haut du téléphone, ce qui est, là par contre, plutôt standard. Il en va de même pour les boutons de volume, placés sur le côté droit du terminal.
Le smartphone embarque une petite diode en haut de l'écran qui signalera vos notifications. Elle s'illumine alors en vert ou en rouge, selon les situations.
Pour vous faire une idée du design du Bs 402, nous l'avons mis à côté d'un Moto G. Si les deux smartphones se ressemblent beaucoup de face (hormis leurs tailles d'écrans et les boutons de façade), la comparaison s'arrête là. Les dos ne sont pas du tout les mêmes.
Un écran lumineux, tactilement peu satisfaisant
Pour un smartphone à environ 110 euros, ne vous attendez à ne pas trouver un bel écran. Le Bs 402 propose un écran de 4 pouces d'une résolution WGA (définition 480 x 800 pixels, 223 ppi). Les angles sont globalement satisfaisants malgré une tendance à l'assombrissement. Pour la capacité tactile, on regrettera les approximations de l'écran à saisir les touches. Cela tient au fait que l'écran du terminal est plutôt petit mais aussi à sa qualité de conception. Nombre de fois, le testeur s'est fait piéger en voulant appuyer sur la barre d'espace dans le clavier et a déclenché, par inadvertance, le bouton home.
Quand on passe aux comparatifs d'écran, le Bs 402 (au centre) se défend relativement bien face au HTC Desire 601 (à gauche) sans toutefois égaler l'écran du Moto G (à droite).
Sur les dégradés, le Bs 402 confirme sa tendance vers le blanc, et c'est particulièrement criant face au Moto G. Le mauvais point réside aussi dans le fait dans cette étrange pixellisation (ensemble de petits points noirs et blancs dans le dégradé).
Le Bs 402 aime bien les hautes luminosités.
Pour finir, la mire : alors que le HTC Desire 601 est toujours coincé dans ses problèmes de luminosité, le Moto G gagne la course avec un meilleur respect des couleurs.
Un logiciel sobre et simple
Comme nombre de terminaux d'entrée de gamme, le Bs 402 embarque Android 4.2.2. On déplorera ce choix là où certains constructeurs font des smartphones similaires qui seront dotés de la dernière version du Bugdroid (Android KitKat pour la L Series III de chez LG). Il n'y a rien de transcendant sur le Bs 402 : on est très proche d'une ROM stock Android, à quelques détails près. On citera la customisation de la barre des raccourcis (appels, contact, navigateur...).
Rien de particulier en soi sur les applications présentes par défaut sur le terminal. Les applications Google sont traditionnelles pour tout smartphone ayant passé la certification GMS. Bouygues Telecom a ajouté ses propres applications, comme l'annuaire téléphonique Pages Jaunes, le quotidien Metro France ou encore les sonneries KKO (qui vont feront payer pour acheter des sonneries polyphoniques). Le smartphone inclut également des applications sur mesure pour l'opérateur comme une gestion de comptes SIM.
Plutôt sympa le petit effet de déplacement pour déporter intuitivement ses raccourcis sur l'écran principal.
Une réception un peu faiblarde
Le Bs 402 est poussif sur la 3G et sur le H+ : il a un peu de mal à accrocher le H+ aux endroits où l'on a l'habitude de l'avoir. En ce qui concerne les appels, il y a eu quelques soucis lors du contact avec d'autres terminaux mobiles, avec une légère distorsion du son en réception. Ce problème n'est survenu qu'une fois durant le test, il est très certainement passager. À noter que Bouygues signale que son appareil sera SIM-locké et qu'il ne sera donc pas utilisable directement pour d'autres opérateurs.
En ce qui concerne les réseaux GPS, pas de problème à signaler avec un temps d'accrochage de 10 secondes et une précision de 5 mètres en GPS assisté.
Une caméra franchement pas au point
On sait. Lorsque vous achetez un smartphone pour 120 euros doté d'un capteur dorsal de 5 mégapixels (et sans capteur frontal), ce n'est pas pour faire de la grande photo. Mais il existe quand même un minimum attendu sur les smartphones en terme de capture photo. Tout d'abord, passons rapidement sur les différentes définitions proposées par le BS 402. Les 5 mégapixels sont atteints en photo et le capteur vous permettra de filmer en HD.
Comme on en vient au sujet de la photo, c'est là que ça se gâte. Voici une série de photos du Sugar Phone désespérément tentée lors de la présentation presse. Et comme vous pouvez le voir, même à la lumière, la stabilisation n'est pas bonne du tout. Il est très difficile d'obtenir quelque chose de net lorsque vous photographiez à main levée.
Pour les photos d'intérieur nettes, pensez à vous appuyer sur quelque chose ! Heureusement le mode HDR (à droite) corrige à peu près le tir, en ce qui concerne les couleurs.
Côté vidéo, le téléphone donne la possibilité de filmer en HD (720p). Le résultat en intérieur est plutôt moyen avec un manque de netteté pour le petit Bugdroid.
https://www.youtube.com/watch?v=7L5cSkJSTns
Des performances correctes mais sans plus
Processeur MediaTek MT6572 dual-cœur cadencé à 1,3 GHz, 1 Go de RAM... C'est une bonne attention de la part de ZTE d'avoir doublé la mémoire vive par rapport à d'autres terminaux d'entrée de gamme ne disposant que de 512 Mo de RAM. Quant au processeur, le MT6572 est utilisé par bon nombre de terminaux économiques comme l'Acer Liquid Z5 ou encore l'Alcatel OneTouch Pop C5.
Pour mieux vous rendre compte des performances du Bs 402, nous l'avons confronté à plusieurs smartphones de la même gamme.
Vu que ces smartphones disposent tous du même processeur et de la même puce graphique, la différence se jouera donc sur l'optimisation et sur les éventuelles surcouches déployées par les constructeurs sur leurs smartphones. Dans cette course, c'est le Liquid Z5 de Acer qui s'en tire le mieux, malgré un écran plus grand. C'est peinant de constater que le Bs 402 fait moins bien que le Alcatel One Touch Pop C5 alors que ce dernier dispose d'un écran plus grand et de 512 Mo de RAM !
Durant le test, on s'est aperçu que le Bs 402 avait quand même du mal à assurer les doubles tâches : le terminal ralentit fortement lorsque vous passez de YouTube à vos messages, par exemple. En dehors des ralentissements, on notera une performance correcte sur les benchmarks graphiques qui, comme toujours, tient surtout à la résolution modeste du Bs 402.
Une bonne autonomie
La batterie (1 500 mAh) du petit téléphone endurera les journées de travail. Sur un usage normal du terminal, sans faire trop de YouTube, Dailymotion ou de jeux, vous aurez épuisé un peu plus de la moitié de la batterie en une journée.
Voici le décompte de l'autonomie en fonction des activités que vous avons fait subir au BS 402.
30 minutes de YouTube (luminosité écran plein pot, Wi-Fi On, réseaux mobiles On) 100 % -> 87 % de batterie
30 minutes de vidéo sur carte SD (luminosité écran plein pot, Wi-Fi On, réseaux mobiles On) 87 % -> 78 % de batterie
Disponibilité
Le Bs 402 est une exclusivité de l'opérateur Bouygues Telecom. Il sera donc vendu sur son site. Comptez 9,90 euros avec forfait ou 119,90 euros sans forfait.