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Test de la GameTab-One de BigBen : du gâchis, tout simplement

Après Archos et son GamePad 2, c’est au tour du spécialiste des périphériques de jeu BigBen de se lancer sur le marché des tablettes destinées au jeu. La GameTab-One est très différente de la tablette d’Archos sur de nombreux points. D’abord parce qu’il s’agit d’une véritable tablette sous Android, sans bouton ni croix directionnelle directement intégrés sur la façade de l’appareil. BigBen a en effet pris le parti de séparer la tablette du gamepad afin de rendre le tout plus flexible : on joue avec la tablette insérée dans le sabot ou on utilise la tablette de façon classique, sans joystick pour venir gêner les mains. La seconde différence avec la tablette d’Archos, c’est que la qualité technique de cette tablette est vraiment décevante. Voici pourquoi la GameTab-One est un immense gâchis.

 

Fiche Technique

Avant de se lancer à proprement parler dans le test, il me semble nécessaire de revenir sur le principe de cette tablette d’un genre assez particulier. La GameTab-One est présentée par son constructeur comme une tablette capable d’une grande flexibilité : en la glissant dans son support-gamepad, elle est idéale pour jouer à de nombreux jeux Android présents sur Google Play et s’avère parfaite pour les émulateurs. Une fois son sabot détaché, elle possède tous les avantages d’une tablette classique, pour surfer sur le web, visionner des vidéos ou écouter de la musique. Sur le papier, ses caractéristiques sont pratiquement identiques à l’Archos GamePad 2, à un détail près, son écran possède une définition de 1024 × 600 pixels. Une différence de taille comme on le verra plus loin.

 

Une tablette sans charme, mais aux finitions solides

La tablette en elle-même possède un design grossier. Littéralement grossier puisqu’avec ses 1,2 cm d’épaisseur et ses bons 346 grammes sans le gamepad, la tablette de BigBen est à la fois lourde et imposante en main. Elle ne tient par exemple pas du tout la comparaison avec la Nexus 7, plus fine et surtout bien plus agréable à la manipulation. Pour autant, tout n’est pas à jeter dans le design de la GameTab-One. Sa coque en aluminium n’est pas désagréable au toucher. En fait, ce choix de matériaux a été pris non pas pour des considérations esthétiques, mais bien pour des raisons pratiques : le métal permet une meilleure dissipation de la chaleur, et, comme on le verra plus bas, c’est quelque chose dont elle a terriblement besoin.

Le toucher de l’écran fait très plastique. Il n’est fait aucune mention d’une quelconque protection de l’écran dans la fiche technique de la tablette, mais il fait peu de doute qu’elle doit être pratiquement inexistante. De fait, le toucher n’est vraiment pas ce qu’il se fait de plus agréable et la sensation de glisse est très moyenne.

La GameTab-One dispose d’une connectique très intéressante. Sur le haut de la tablette se trouve un classique port Jack 3.5, un port mini-HDMI, un port destiné à recevoir l’adaptateur secteur — unique moyen de recharger la batterie — et enfin un très pratique port carte micro-SD capable d’accueillir des cartes allant jusqu’à 64 Go. Tout cela est donc très complet. On remarquera tout de même qu’il est impossible d’utiliser le port HDMI lorsque l’on alimente la GameTab-One. On ne sait pas trop pourquoi. Nous pensons que c’est à cause d’un problème de chauffe trop important.

Le dos de la tablette est bardé d’avertissements brandis sur des autocollants ou apposés directement sur la coque. Il est possible de les enlever, mais cela laissera indubitablement de belles traces de colle sur la tablette. On retrouve sur le côté droit l’appareil photo de 3 mégapixels, les boutons power et de réglage du son. Vous noterez également l’existence d’un bouton Reset, inhabituel sur des tablettes Android, présent en cas de plantage de la tablette. Une simple pression avec une épingle éteint la tablette sans aucun autre avertissement.

En bas de la tablette se trouve un port micro-USB 2.0. Celui-ci ne sert pas à recharger la console, mais simplement à connecter la GameTab-One à un PC et à brancher le sabot sur la tablette.

 

Un Gamepad bien pensé

C’est le plus grand point fort de la GameTab-One. Le gamepad fourni avec la tablette est de bonne qualité. Non seulement il est agréable à prendre en main avec des plastiques de qualité, mais en plus l’espacement des boutons est très bien pensé. Les sticks directionnels, cliquables, tombent parfaitement sur les pouces. Même la croix directionnelle, habituel point faible de ce genre de périphériques, nous a agréablement surpris. Les gâchettes présentes sur les tranches ne sont pas de véritables gâchettes analogiques, mais de simples boutons.. Ils sont assez bruyants d’ailleurs. Enfin, on ne sera pas aussi élogieux avec les quatre boutons 1,2,3 et 4 en façade dont les finitions laissent un peu à désirer. Je prends les paris que ce sont eux qui lâcheront les premiers sur ce sabot. En bas du gamepad se trouve un bouton destiné à activer ou désactiver le gamepad.

Une fois la tablette enclenchée dans le gamepad, l’ensemble n’est pas sans rappeler une Game Gear géante. Les fentes destinées à accueillir la tablette la maintiennent solidement, il faudrait vraiment secouer l’ensemble de façon frénétique pour la faire tomber. L’ensemble tablette + gamepad est également très agréable à prendre en main. Non seulement le poids n’est pas choquant (pour peu que l’on soit assis), mais en plus le dos du gamepad épouse parfaitement toutes les mains, y compris les plus petites. Non, vraiment, ce gamepad est une franche réussite.

Notez pour terminer que ce sabot ne convient qu’à la tablette fournie par Bigben. Impossible d’y faire tenir un téléphone et encore moins une autre tablette d’une autre marque.

 

Un écran d’un autre âge

De fait, la GameTab-One n’était pas aussi inquiétante que sa fiche technique le laissait paraître lors de son déballage. Du moins jusqu’à ce que l’on presse le bouton de démarrage… L’écran de cette tablette est de loin le pire que l’on a pu voir cette année. Couleurs aussi pâles que hideuses, luminosité à la ramasse, angles de visions catastrophiques, fuites de lumières énormes et définition préhistorique font partie des reproches que l’on peut lui adresser.

La raison ? Certainement pour des motifs de réduction de coût, BigBen a choisi une technologie d’écran de type TN. Autrement, dit en penchant la tablette, l’écran s’obscurcit et les couleurs — déjà calamiteuses de base — pâlissent. Une horreur pure et simple. Dans la pratique, c’est encore plus gênant. Les angles de vision sont tellement mauvais que si l’on ne tient pas la tablette strictement en face des yeux, il est quasiment impossible de distinguer ce qui se passe à l’écran. N’imaginez pas un seul instant jouer tranquillement dans votre jardin ou sur votre balcon avec cette tablette, c’est tout simplement impensable.

Et puis il y a cette définition de 1024 × 600 d’une telle pauvreté que l’on pensait ne plus jamais en voir en 2014. La résolution de 170 ppi ne permet pas encore de voir les pixels de la dalle, mais l’ensemble reste systématiquement à la limite du flou. Une horreur, pour ne pas dire une abomination. Plus jamais ça.

 

Des performances très moyennes pour un produit de 2014

Cet écran sorti tout droit des enfers a au moins un avantage, il ne tire pas trop sur le processeur et le GPU. De fait, la plus faible définition de la GameTab-One lui permet de dépasser d’une courte tête la GamePad 2 d’Archos en termes de puissance. Avec un score de 20 161 sur AnTuTu (contre 18 012 chez Archos) et 5694 sur Quadrant (contre 5414), les résultats sont très proches de ce que l’on vu chez la concurrence l’année dernière.

Pour autant, on ne peut vraiment dire qu’en termes de puissance la GameTab-One soit un monstre avec son SoC à base de RockChip RK3188. Si les petits jeux tournent très bien sur cette tablette (Ruzzle, JetPack Joyride, Rayman Jungle Run), les gros jeux en 3D ont beaucoup plus de mal. Dead Trigger 2 se comporte relativement bien, mais le nombre d’images par secondes a tendance à rapidement baisser dès le nombre de zombies affichés à l’écran dépasse 3. Un Asphalt 8 ou un Real Racing 3, quant à eux, ont tendance à méchamment saccader au moindre mouvement de la caméra. En d’autres termes, la GameTab-One fait tourner la très grande majorité des jeux du Google Play, mais ne parviendra jamais à afficher des graphismes clinquants. Au niveau des émulateurs en revanche, aucun problème technique notable n’est à soulever. Et heureusement, a-t-on envie de dire…

Terminons cet aspect technique par l’autonomie. BigBen annonce sur son site une autonomie de 15 heures. Dans les faits, on serait plus proche des 6 heures que des 15. Et pour cause, écran pourri oblige, il est obligatoire de mettre la luminosité au maximum en permanence. Ajoutez à cela des jeux généralement bien plus énergivores qu’une utilisation classique et vous avez une petite idée de ce qui vous attend. Durant nos tests, nous n’avons jamais réussi à tenir une journée entière avec tablette, quand bien même celle-ci n’était pas allumée toute la journée. C’est très médiocre, donc, et ce ne sont pas les 4000 mAh affichés de la batterie qui vont nous faire dire le contraire.

 

Une version pure d’Android, mais de nombreux plantages

La GameTab-One tourne sous Android 4.2.2 Jelly Bean. C’est d’ailleurs une version stock presque pure d’Android qui est proposée. Il y a très peu de choses à redire sur cette interface si ce n’est qu’elle est parfois (et de façon inexplicable) très lente à lancer des applications basiques, quand elle ne plante pas purement et simplement. Après quatre jours d’utilisation classique, il ressort un sentiment de précarité constant : est-ce que cette application va se lancer correctement ? Dois-je rebooter la tablette alors que cela fait une grosse minute que le menu paramètres ne répond plus ? Pourquoi la tablette chauffe-t-elle autant alors que cela ne fait que 10 minutes que je regarde une vidéo YouTube ? Autant vous dire qu’on ne ressort pas indemne psychologiquement de l’utilisation prolongée de la GameTab-One.

On le disait, BigBen n’a pratiquement pas touché à l’interface d’Android. Il s’est contenté d’ajouter un bouton supplémentaire en forme de manette dans la barre de navigation. En appuyant dessus, des boutons de manettes apparaissent alors à l’écran. Ils permettent de mapper les boutons physiques sur les contrôles tactiles dans le cas où le jeu ne reconnaît pas automatiquement le gamepad. Par exemple, sur Rayman Jungle Run, il suffit de lancer une partie et d’appuyer sur ce bouton manette. L’affichage va alors recouvrir de boutons que l’on peut déplacer n’importe où sur l’écran. Il suffit alors de placer un bouton sur la commande tactile “sauter”, un autre sur la commande “taper”, de sauvegarder le profil et de rappuyer sur le bouton manette. Désormais en appuyant sur les boutons physiques du gamepad, ces derniers vont émuler la commande tactile. Nous l’avons essayé avec plusieurs jeux (JetPack Joyride, Rayman Jungle Run) et il faut bien admettre que cela fonctionne admirablement bien.

Dommage toutefois que ce mappage des touches ne soit disponible qu’en mode paysage. Lorsque l’on passe en mode portrait, l’interface de mappage des touches de la manette ne s’affiche qu’à moitié. Compréhensible, mais dommage. On remarquera également que ce système touche à ses limites sur un jeu comme Real Racing 3. On peut par exemple bien mapper le volant tactile sur le stick directionnel, mais celui-ci ne tournera pas autant que le véritable volant tactile. Enfin, aussi pratique soit ce système de mapping, il n’égale pas l’ingénieux système de profil qu’avait mis en place Archos sur sa Gamepad 2. Pas question ici de pouvoir télécharger des profils déjà tout prêt pour des jeux uniquement tactile, il faut tout faire soi-même et, dans les jeux les plus compliqués, expérimenter plusieurs profil avant de trouver quelque chose de satisfaisant.

On terminera cette partie logicielle en notant que trois jeux Gameloft sont déjà préinstallés sur la GameTab-One. Il s’agit de Asphalt 8, Danger Dash et Dragon Mania, trois jeux habituellement gratuits sur Google Play. Et si Asphalt 8 est une excellente démo technique des possibilités offertes par le gamepad, les deux autres jeux se jouent en mode portrait et nécessitent de débrancher le sabot pour en profiter. On vu plus judicieux comme choix...