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Prise en main du BlackBerry Leap : un Z30 légèrement remanié

BlackBerry a lancé il y a quelques jours un nouveau smartphone dont la particularité est de ne pas comporter de clavier physique : le BlackBerry Leap. Un smartphone vendu un peu moins de 300 euros, et donc d’entrée de gamme pour BlackBerry. Il n’est pas sans rappeler le Z30, un autre smartphone de BlackBerry sans clavier.

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Aussi sommaire que solide

Si BlackBerry est bien connu pour ses smartphones à clavier, de nombreuses entreprises utilisent énormément les Z30 dans leur flotte. Et pour cause, c’est l’un des rares téléphones du constructeur canadien à être entièrement tactile. C’est aussi, et c’est lié, l’une des meilleures ventes de BlackBerry. Il n’est donc pas étonnant que BlackBerry conçoive un successeur capable de le remplacer efficacement. Du point de vue du design, il ne fait aucun doute que le Leap est un smartphone d’entreprise. Épais, lourd, massif, austère, son design est tellement brut qu’il ferait presque passer un parpaing pour une sculpture d’exception de la Grèce antique. J’exagère à peine. Avec ses dimensions de 144 × 72,8 × 9,5 mm et son écran de 5 pouces, le Leap est un tout petit peu plus petit que mon OnePlus One et son écran de 5,5 pouces. Son design est également très sommaire, ou plutôt, devrait-on dire, rectangulaire. Les seuls arrondis se trouvent au niveau de la coque. Le reste est très « plat » et anguleux. On sent que BlackBerry a fait le minimum d’effort possible pour rendre son téléphone esthétique. Cela se retrouve également sur la coque en plastique gris piqueté à l’esthétique très discutable.

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Pour autant le téléphone n’est pas du tout désagréable à prendre en main, au contraire. La première chose qui choque lorsque l’on prend l’appareil, c’est son poids de 170 grammes, bien au-dessus de la moyenne des smartphones de 5 pouces. Une fois passée la surprise, la prise en main s’avère particulièrement confortable. BlackBerry a pris soin d’arrondir la coque arrière et de la biseauter sur la face avant de façon à ce qu’elle ne coupe pas les mains. Les boutons physiques de volume sont également très facilement accessibles, ce qui n’est pas le cas du bouton de mise en marche, situé au sommet du téléphone et donc bien trop haut. Il est toutefois possible d’activer le téléphone en faisant simplement glisser sa main sur l’écran.

 

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Comme d’habitude avec BlackBerry, si le design est franchement moyen, les finitions sont irréprochables. Rien ne grince, tout semble incroyablement solide, il ne fait vraiment aucun doute que le Leap est un smartphone fait pour durer. Je ne me suis pas amusé à le faire tomber, mais c’est le genre d’appareil incassable. Un point particulièrement important pour des entreprises toujours réfractaires à remplacer des smartphones coûteux.

Une fiche technique anachronique

Pour qui s’intéresse de près au monde des smartphones, le BlackBerry Leap est un téléphone pour le moins surprenant. Sa fiche technique est à l’opposé de ce que l’on trouve aujourd’hui sur la majorité des smartphones Android. Le Leap embarque en effet un processeur de 2013, un SoC Qualcomm Snapdragon S4 Plus (MSM8960), à deux cœurs cadencés à 1,5 GHz et dispose d’un « vieux » GPU, un Adreno 225. Autant dire d’emblée que ce n’est pas pour jouer que vous en prendrez un. BlackBerry a toutefois fait un effort sur la RAM, puisque le téléphone en embarque 2 Go. Sa batterie de 2800 mAh s’avère également très confortable pour un appareil de 5 pouces.

Est-ce que les performances sont aussi désastreuses que le laisse entendre cette fiche technique ? Je n’ai pas lancé de benchmark mais je ne doute pas un instant que le BlackBerry Leap soit très loin derrière n’importe quel smartphone Android d’entrée de gamme. Pour autant, durant les quelques jours d’utilisation du téléphone, les ralentissements ont été extrêmement rares. Il faut vraiment lancer une dizaine d’applications en même temps pour que le Leap commence à toussoter. Le reste du temps, que ce soit pour de la consultation d’emails, de cartes ou encore de petits jeux en 2D, le Leap s’est montré très fluide. Les 2 Go de RAM doivent jouer pour beaucoup là-dedans. On notera également que le Leap embarque une application vidéo qui, si elle ne supporte pas autant de formats que VLC, par exemple, est capable de lire de la vidéo en 1080p sans aucun problème. Le haut-parleur situé sur la coque arrière se montre même plutôt convaincant. Malgré sa fiche technique d’apparence faiblarde, le Leap n’a pas à rougir de ses performances. Au quotidien c’est même un téléphone plutôt agréable à utiliser.

Terminons le tour de la fiche technique du téléphone par l’écran. Il s’agit d’un écran (IPS) de 5 pouces en HD, d’une résolution de 293 pixels par pouces. C’est un affichage avec une bonne luminosité, des diagonales d’écrans irréprochables mais des couleurs beaucoup trop flashy. Le vert de FrAndroid, une fois le site lancé sur un navigateur Internet, a tendance à devenir vert fluo sur l’écran du Leap. Qu’on se rassure, cet écran est très loin de ce que l’on peut voir sur des smartphones d’entrée de gamme sur Android. Dans l’ensemble, il est très satisfaisant.

Une version logicielle sans surprise mais toujours aussi efficace

Le Leap est installé d’office sous BlackBerry 10.3 OS. On ne va pas revenir en détail sur ses fonctionnalités, nous les avions déjà largement décrite dans notre prise en main du BlackBerry PassPort. Ce qu’il faut retenir, ce que c’est un OS très bien pensé pour qui travaille beaucoup avec les emails. Le HUB de BlackBerry est une application de productivité toujours aussi bien pensée : elle concentre les emails, les SMS, les notifications et les rendez-vous de façon très claire et très instinctive. En revanche, et comme pour le PassPort à l’époque, il ne faudra pas vouloir télécharger beaucoup d’applications. Certes, l’App Shop (pour installer des applications Android, avec lesquelles le Leap est compatible) et le BlackBerry World, les deux boutiques d’applications préinstallées sur le téléphone permettent de trouver quelques applications Android et dédiées aux appareils BlackBerry mais on est très loin du choix gargantuesque du Play Store. On y trouve toutefois facilement son compte quand il s’agit d’applications de productivités.

 

Finalement, la principale nouveauté logicielle du Leap, c’est le clavier virtuel. J’avoue ne jamais avoir mis les mains sur un BlackBerry Z30, je ne saurai donc pas comparer le clavier du Leap avec ce dernier. Quoi qu’il en soit je l’ai trouvé particulièrement bien pensé. Il prend certes plus d’un tiers de l’écran quand il s’affiche et certaines lettres sont bizarrement placées (le M, notamment). Mais il dispose d’une fonctionnalité de prédiction très performante (et qui apprend de l’utilisateur) et est capable de parler trois langues à la fois sans faire intervenir un auto-correcteur pénible. Du beau boulot.

À qui s’adresse le Leap ?

Finalement, le principal problème du BlackBerry Leap, c’est son prix. Vendu entre 289 et 299 euros nu, il ne fait clairement pas le poids face à des smartphones de milieu et d’entrée de gamme Android. Pour le grand public, la question ne se pose presque pas - à moins d’être un fan inconditionnel de BlackBerry - il existe beaucoup mieux sous Android à ce tarif-là. Pour les entreprises, la question est tout autre puisque c’est surtout l’OS qui les intéresse. Et du point de vue de la productivité et de la sécurité, il faut bien admettre que BlackBerry OS est bien supérieur à Android. BlackBerry aurait toutefois pu faire un petit effort de design : un téléphone solide, c’est très bien, mais un beau téléphone solide, c’est encore mieux.