Prise en main OnePlus 2 : que vaut le « flagship killer de 2016 » ?

 

Trois jours après l’annonce officielle du OnePlus 2, nous avons enfin pu prendre en main le nouveau téléphone de OnePlus. Sur le papier, le successeur du OnePlus One a beaucoup d’arguments pour séduire : puissance, design, écran et surtout le prix font du OnePlus 2 un « flagship killer », un smartphone capable dépasser sur tous les plans les autres téléphones haut de gamme de Samsung, LG ou Sony. Et une fois en main alors ? Premiers éléments de réponses dans notre prise en main.

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Des matériaux de meilleure qualité et un léger embonpoint

Succéder au OnePlus One n’est certainement pas une chose aisée. C’est ce qui explique sûrement pourquoi OnePlus n’a pas vraiment pris de risque du point de vue du design avec le OnePlus 2. La première prise en main est plutôt satisfaisante. Le OnePlus 2 se veut un peu plus compact que son aîné, mais aussi un peu plus massif. Le téléphone est un tout petit peu moins grand que le OnePlus One et un millimètre plus large que son aîné, ce qui n’empêche pas la prise en main d’être confortable. Désormais, le OnePlus 2 dispose de bords en métal relativement épais et plat qui renforcent l’aspect premium du téléphone. Cet aspect premium, il se retrouve un peu partout sur l’appareil. Contrairement au OnePlus One, où l’on sentait que la marque avait réalisé des économies sur le design, le OnePlus 2 dispose de finitions vraiment irréprochables. Tout est parfaitement agencé, solide, respire la qualité. Un cap a été franchi depuis l’année dernière.

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Le OnePlus 2 à gauche, le OnePlus One à droite
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Des matériaux qui se payent toutefois par l’embonpoint pris par le téléphone. Si vous trouviez le OnePlus One un peu gros, vous trouverez le OnePlus 2 vraiment massif. Il faut dire qu’il a pris un bon millimètre d’épaisseur et quelques grammes par rapport à son aîné. Et cela se ressent vraiment dans la main : le OnePlus 2 est un gros téléphone, à réserver aux grandes mains et aux poches profondes (et résistantes). On le disait, OnePlus a soigné les finitions et les détails de son téléphone. Le slider, ce petit bouton glissant qui se trouve sur la tranche gauche du téléphone, en est le meilleur exemple. Il est présent afin de passer d’un mode de réception des notifications à un autre (jamais, prioritaire, toujours), et peut donc être mis dans trois positions différentes. Il est en métal, est surmonté d’un grip et son comportement est particulièrement plaisant. Il est assez dur à faire passer d’une position à l’autre, cliquète et fait vibrer le téléphone lorsqu’on l’active. Non seulement c’est une excellente idée, mais c’est en plus un bonheur à utiliser.

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Le slider permettant de filtrer les notifications.

 

Un capteur d’empreintes digitale et un slider physique pour les notifications

Même constat pour les autres boutons physiques situés sur la tranche droite, également en métal, et bien positionnés. Le bouton d’allumage tombe idéalement sous le pouce et les boutons de volume ne demandent pas d’efforts particuliers pour être atteints. Qu’on ne s’y trompe pas (et beaucoup de journalistes présents dans la salle y ont pensé avant de prendre le téléphone en main), il n’y a pas d’autres boutons physiques sur le téléphone. Sur la façade, au centre des touches capacitives se trouve un renfoncement qu’on pourrait prendre pour un bouton physique similaire à ceux des smarpthones Samsung. Il s’agit en fait du capteur d’empreintes digitales qui fait également office de bouton Home capacitif. Son positionnement est un peu étrange à première vue, mais on s’y fait très vite.

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Ce n’est pas un bouton, c’est un capteur d’empreinte digitale

Des quelques essais que j’ai pu réaliser, ce capteur d’empreinte digitale est très réactif. Après avoir passé son doigt une bonne quinzaine de fois sur le capteur pour le calibrer, il est possible de verrouiller ou déverrouiller son écran simplement en posant son doigt sur le capteur. Le téléphone s’allume ou se déverrouille alors très rapidement, en tout cas, suffisamment rapidement pour que cela ne me frustre ou ne choque pas outre mesure. OnePlus semble l’avoir correctement intégré à son téléphone.

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Contrairement aux apparences, il s’agit de haut-parleurs mono.

Un mot sur ces touches de navigations d’ailleurs. Contrairement au OnePlus One, elles n’ont pas d’icônes multitâches ou retour, mais affichent simplement deux traits lumineux à la luminosité très faible, ce qui, j’avoue, m’a un peu déçu alors que c’était un défaut du OnePlus One. Comme sur le One, il est possible dans les options de leur attribuer le comportement que l’on souhaite, à l’endroit que l’on souhaite et en fonction du temps de pression. On reviendra sur les options proposées par Oxygen OS un peu plus tard.

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Une coque amovible, mais toujours pas de port carte microSD

Pour terminer sur le design, il faut rappeler que le One Plus dispose désormais d’une coque amovible. Elle ne renferme rien de particulier si ce n’est un port double nano-SIM et une sous-coque en plastique. Rappelons que le OnePlus 2 n’a ni batterie amovible ni port carte microSD. Par défaut, le téléphone sera vendu avec une coque grise et feutrée (ou rapeuse selon le point de vue) semblable à celle du OnePlus One. Mais surtout il sera possible d’acheter des coques supplémentaires en kevlar, en bambou, en bois de rose ou en bois d’abricotier. L’un des représentants de OnePlus nous a indiqué qu’elles devraient coûter un peu moins de 27 euros chacune. Esthétiquement elles sont très réussies, même si j’avoue être un peu déçu par le toucher, que je trouve un peu trop lisse pour des matériaux « naturels ».

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Pris un à un, les différents éléments de design du OnePlus 2 sont tous très réussis. On le répète, le OnePlus 2 est un smartphone solide, bien fini, et beaucoup plus premium que son aîné. Pour autant, son design, pris dans l’ensemble, est un peu banal. C’est une évolution mineure du OnePlus, un gros monolithe noir aux formes et aux courbes un peu moins prononcées que le One. On n’aborde à peine le positionnement du bloc dédié à la photo dans la coque, très central, et qui confère un look un peu étrange à l’appareil. On sent que OnePlus a fait des compromis : de meilleurs matériaux en dépit du design.

Un écran très prometteur

L’écran, en revanche, est une excellente surprise. Il s’agit toujours d’un écran de 5,5 pouces Full HD, toujours en provenance de JDI. Mais l’affichage n’a plus grand-chose à voir avec le OnePlus One. Beaucoup plus lumineux, plus coloré aussi (les blancs sont légèrement plus roses que sur le One), il semble également beaucoup plus proche de la vitre au point qu’on se demande si la technologie OGS n’est pas utilisée. Bref, du point de vue de l’affichage, j’ai été convaincu. On attendra d’avoir le téléphone un peu plus longtemps en main pour pouvoir réellement juger de sa qualité.

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Concernant la délicate question de la chauffe du téléphone, on se gardera de répondre pour le moment. De fait, j’ai eu le téléphone une heure en main sans pouvoir installer d’applications gourmandes dessus. Nous avons lancé l’enregistrement d’une vidéo 4K durant une minute et le OnePlus 2 a chauffé (comme tous les smartphones qui enregistrent une vidéo 4K) de façon raisonnable. Rien d’alarmant à première vue. J’ai posé la question à des représentants de OnePlus pour savoir ce que la marque avait fait pour éviter la surchauffe du Snapdragon 810 qui équipe le téléphone et ces derniers ont bafouillé une hideuse langue de bois à base « de coopération sur le logiciel et le software avec Qualcomm » ou de « on ne va pas rentrer dans des considérations techniques trop compliquées pour vous (sic) ». De fait pour l’instant on se contentera de constater que ce processeur est sous-cadencé et certainement bridé de façon à éviter la surchauffe. Encore une fois, il faudra attendre les tests pour vérifier si le processeur tient la cadence sur la longueur.

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Oxygen OS, dans la lignée de CyanogenMod

On termine par l’aspect logiciel. Le OnePlus 2 est installé sous Oxygen OS dans sa version 2.0. Il s’agit en fait d’une surcouche développée par OnePlus se basant Android 5.1.1. Je pense que si l’on ne m’avait jamais dit qu’il s’agissait d’Oxygen OS, j’aurais immédiatement pensé qu’il s’agissait encore de CyanogenMod. C’est bien simple, que ce soit le launcher, le tiroir d’applications ou encore les menus des paramètres, tout est identique, ou presque. Il y a bien Shelf, un panneau situé sur la gauche de l’écran d’accueil qui permet d’accéder aux applications et aux contacts les plus utilisés, en plus de permettre d’ajouter des widgets. Mais c’est pour l’instant assez sommaire, pour ne pas dire anecdotique. Dans les menus des paramètres, on sent clairement que OnePlus a tout fait pour conserver les options phares de CyanogenMod : gestures, contrôle des applications, personnalisation des boutons, sécurités diverses, il faut vraiment exploiter CyanogenMod à fond pour trouver quelque chose à y redire. De fait, l’utilisateur lambda qui vient d’un OnePlus One ne devrait pas être perdu. OnePlus a également insisté sur le fait que la partie logicielle du OnePlus 2 devrait être bien mieux suivie et plus rapide que celle du OnePlus One. Il devrait d’ailleurs avoir une mise à jour OTA le jour de la sortie du téléphone.

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Le OnePlus 2 sera mis en vente dès le 11 août prochain, à condition d’avoir une invitation et d’être sélectionné par OnePlus. Les représentants de la marque nous ont assuré que le système d’invitation a été entièrement revu pour la sortie du téléphone. Si les membres du forum OnePlus seront encore prioritaires, les autres demandeurs devraient avoir de bonnes chances de pouvoir acheter le téléphone rapidement. Des promesses auxquelles il faudra croire en attendant le 11 août prochain, d’autant plus que la liste d’attente pour les invitations semble plutôt longue pour l’instant. Rappelons que le OnePlus 2 sera disponible à  339 euros dans sa version 16 Go (et 3 Go de mémoire vive) et à 399 euros dans sa version 64 Go avec 4 Go de mémoire vive.

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Un bon flagship de 2015, oui, mais sûrement pas de 2016

Cette première prise en main s’est révélée tout à fait convaincante. Le fait est là : le OnePlus 2 est un bon téléphone, qui vaut largement son prix en l’état. Pour l’instant, il se présente comme un téléphone au rapport qualité-prix excellent, mais un moins bon que le OnePlus One, pour un smartphone de 2015. OnePlus, de son côté, n’hésite pas à communiquer en indiquant qu’il dispose déjà des caractéristiques d’un smartphone haut de gamme de 2016. Je ne veux pas me lancer dans un jugement définitif (on attendra le test pour cela), mais en l’absence de NFC, de charge rapide et d’écran 2K, je pense très sérieusement que OnePlus est un brin présomptueux. On en reparle à l’occasion du test, qui devrait normalement arriver dans les prochaines semaines.


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