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Rachat de SFR : Bouygues tape du pied, Altice ne surenchérit pas

La bataille pour le rachat de SFR n’est pas complètement terminée. D’un côté, Bouygues estime que Vivendi se doit de prendre en compte sa dernière offre, tandis que du côté d’Altice - la maison-mère de Numericable - on assure que rien ne bougera et que tout est en ordre. Explications.

Bouygues Telecom SFR

La dernière fois que l’on vous parlait du feuilleton SFR-Numericable-Bouygues, la filiale Telecom de Bouygues offrait 1,4 milliard d’euros supplémentaires pour le rachat de SFR, quand bien même Vivendi avait déjà entamé des négociations exclusives avec Numericable. Une nouvelle offre qui n’est évidemment pas restée sans conséquence, puiqu’elle a délié les langues et a permis d’en apprendre un peu plus sur le déroulement pour le moins opaque du choix de Vivendi. Faisons le point.

Les détails tout d’abord. Un très intéressant article du Monde fait un point complet sur le déroulement des offres d’achat de Bouygues et d’Altice pour mettre la main sur SFR. On y apprend que Vivendi a préparé la vente de SFR en interne en ouvrant un projet Kate. Ce projet Kate attendait les projets d'offres d’achat au nom de code Base chez Bouygues et Arsenal chez Numericable. Ces deux projets sont le fruit d’un long travail de banquiers et d’avocats, avec chacun leurs appuis relationnels dans le conseil de surveillance de Vivendi. Le plus avantagé semblait alors Bouygues. Ce dernier annonce le 8 mars dernier être parvenu au terme de trois jours de discussions avec Free à signer un projet de revente de son réseau d’antennes et bénéficie, en plus, du soutien du gouvernement. Mieux, Vincent Bolloré, un grand ami de Martin Bouygues, est destiné à prendre la tête du conseil de surveillance de Vivendi en juin 2014 et devrait donc l’appuyer au sein de Vivendi.

Le conseil de surveillance de Vivendi, cet univers impitoyable

C’était visiblement sans compter sur Jean-René Fourtou, l’actuel président du conseil de surveillance de Vivendi, qui avait une préférence pour l’offre d’Altice. Des représentants de Bouygues assurent au Monde que dès l’annonce du projet de revente des antennes de Bouygues à Free, Vivendi leur aurait mis des bâtons dans les roues. Alors que Vivendi avait demandé à Bouygues et Altice de remettre leurs offres de rachat le mercredi 12 mars au soir par exemple, Altice aurait attendu que Bouygues dépose son offre à 20 heures pour faire une proposition plus élevée. Et aurait déposé son offre, plus élevée de 450 millions d'euros, le jeudi à deux heures du matin. Des représentants de Bouygues déclarent alors que Altice aurait eu accès au dossier de Bouygues, ce qui lui aurait permis de revoir son offre à la hausse. Une déclaration que dément Altice, qui aurait eu vent de l’offre de Bouygues par le biais de la presse.

Quoi qu’il en soit, Vivendi aurait pris sa décision dès le jeudi 13 mars au soirCe qui expliquerait pourquoi Arnaud Montebourg a alors déclaré le vendredi matin au micro d’Europe 1 que la vente était pliée, Numericable avait été choisi. Tout est fini ? Non, dès le jeudi 20 mars, Bouygues fait une nouvelle offre à Vivendi, et ce, alors même que les négociations ont commencé entre Vivendi et Altice.

Cette deuxième offre, Bouygues espère bien qu’elle va être prise en considération par Vivendi et menace même la société de Jean-René Fourtou de représailles juridiques si elle n’est pas considérée. C’est en tout cas ce que relait Les Echos qui cite un représentant de Bouygues : « En droit des sociétés, Vivendi doit prendre la meilleure décision dans son intérêt. Il a donc l'obligation de revoir notre offre, de la recomparer. C'est une situation nouvelle. Vivendi ne pourra pas prouver sa bonne foi devant les tribunaux s'il continue les négociations avec Numericable ». Bouygues précise enfin que sa nouvelle offre s’élevant à 13,15 milliards d’euros est valable jusqu’au 8 avril prochain, soit 4 jours après la fin des trois semaines de négociations exclusives entre Vivendi et Altice.

Du côté d’Altice, ces pressions ne semblent pas vraiment contraignantes. Altice a précisé aujourd’hui au Wall Street Journal qu’il n’envisageait pas de revoir son offre à la hausse. Le Wall Street Journal laisse aussi entendre que Patrick Drahi, le président d’Altice, espère finaliser la négociation avant le 4 avril, soit avant la fin des trois semaines de négociations exclusives.

La balle est maintenant dans le camp de Vivendi, qui peut aussi bien entériner le rachat de SFR par Altice et boucler la vente que décider d’examiner l’offre de Bouygues et réaliser un superbe coup de théâtre. La semaine prochaine risque donc d’être riche en annonces du côté des opérateurs.