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Test du Motorola Moto X Force, la résistance à l'honneur

Motorola a lancé il y a quelques mois aux États-Unis un Motorola Droid Turbo 2, qui se décline désormais en une version internationale, et toujours avec un nom à rallonge, Motorola Moto X Force. Une appellation internationale qui rappelle d'ailleurs bien plus la caractéristique principale de ce terminal : son écran présumé incassable. Une chose que l'on ne manquera pas de vérifier lors de ce test, du moins après avoir fait passer à notre mobile notre batterie d'épreuves plus classiques. 

Moto X Force 8

Fiche technique

 

Un grand (et fort ?) gaillard

Si vous connaissez les smartphones de Motorola sortis cette année, le design du Moto X Force ne vous surprendra guère. Il reprend les grandes lignes des Moto X Play, Moto X Style et même Moto G de troisième génération, avec quelques spécificités supplémentaires. Mais s'il est un trait de caractère que l'on retrouve d'un téléphone à l'autre, c'est bien leur aspect massif. On a ici affaire à un téléphone épais, compte tenu des standards de l'année 2015 (9,2 mm tout de même), pas vraiment léger (169 grammes), au style robuste.

Moto X Force 9

On constate d'abord qu'en main, le téléphone est confortable, bien qu'il ne puisse pas réellement être utilisé à une main. Ses touches volume et power sont bien placées, même si leur course est un peu courte, et les stries qui recouvrent le bouton d'allumage ajoutent un peu de confort à l'usage. Le reste est à l'avenant : un port micro-USB (mais pas type-C) centré sur la tranche inférieure du Moto X Force, une prise jack en haut, à côté du chariot dédié à la carte nano-SIM et à la microSD, des tranches adoucies. Si le confort est de mise, on regrette tout de même que la coque dorsale en nylon tissé de notre modèle soit un peu glissante en main. Rien de bien grave toutefois.

Moto X Force 6

Côté esthétique, c'est une autre histoire. Les tranches métalliques du téléphone et son module photo entouré d'une pièce de métal sont bien vus, mais en façade, les grilles dédiées aux haut-parleurs et microphones sont tout sauf glamour. On reste perplexe devant les efforts qu'a fournis Motorola pour maintenir un semblant de symétrie, plaçant le flash avant (une excellente idée) à l'opposé du capteur photo. Dans l'ensemble, la marque de Lenovo livre un téléphone sans finesse, sans grande originalité, et sans véritable charme. Mais la qualité de sa finition et l'impression de solidité qui s'en dégage séduisent. Espérons seulement qu'avec une coque en cuir coloré, ce Moto X Force dévoile une facette un peu plus séductrice...

 

ShatterShield, la solution maison

La première chose qui frappe quand on a cet écran en face des yeux, c'est sa teinte jaunâtre. On s'en rend d'ailleurs bien compte lorsqu'on affiche une page blanche sur Chrome ou lorsqu'on essaie de se faire une idée des angles de vision de la bête. Certains pourraient croire que cela provient de la technologie utilisée par Motorola pour protéger son écran, mais c'est plutôt relatif à la gestion de la dalle AMOLED de Motorola, comme on en avait eu l'exemple avec le Nexus 6. De toute façon, on se rend bien compte que de nombreux constructeurs ont du mal (ou s'en fichent ?) à calibrer leurs écrans AMOLED parfaitement, les écrans portant parfois sur le bleu, parfois sur le jaune.

Moto X Force 2

Dans les données récoltées par notre sonde, on constate que certaines couleurs sont bien trop saturées, expliquant aussi en partie cette teinte jaune. Autrement, la température des couleurs se situe à 6800 K, ce qui est très légèrement trop élevé. Quant à la luminosité maximale, elle se situe à 350 cd/m2, et le contraste est infini comme sur toute dalle AMOLED.

Mais ce qui intéresse vraiment sur ce téléphone, ce qui est son élément différenciant, c'est la réputation de son écran censé être incassable. Un argument de vente que Motorola met en avant pour tous ceux qui en ont marre de devoir faire réparer leur mobile. Pour cela, il intègre une nouvelle technologie, développée en interne, et qui prend le nom de Moto ShatterShield.

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D'après Motorola, ShatterShield permet au mobile de se plier au lieu de se fissurer ou de se briser. Ainsi, le terminal résiste à la plupart des chutes de moins de 1,5 mètre, même sur des surfaces solides. Cette technologie se compose en fait de cinq couches. La première, c'est un châssis rigide en aluminium qui permet de maintenir l'ensemble. On trouve ensuite la dalle AMOLED, puis une double couche tactile qui permet, en cas d'impact sur la première couche tactile, d'en avoir une seconde pour continuer d'utiliser l'écran tactile. On trouve ensuite un film intérieur dont le constructeur dit qu'elle est "ultra transparente et forme un écran de protection net et incassable", et enfin film extérieur qui est une couche de protection avec revêtement propriétaire conçu pour protéger contre les chocs et l'abrasion. Vous l'aurez compris, Motorola a en fait érigé une petite forteresse sur la façade de son mobile plutôt qu'un seul type de verre dit "incassable". Il a résisté aux nombreuses chutes que nous lui avons fait subir sans broncher. Voilà qui rassure.

Pour convaincre le consommateur, Motorola garantit également l'écran 4 ans. Mais avec un tel niveau de protection, on se demande réellement quelle justification on pourra apporter au service après-vente pour obtenir la réparation de l'écran.

 

Une interface classique, mais...

Motorola, comme toujours, propose une interface totalement épurée et proche d’Android Stock, la même qu'on retrouve sur tous les mobiles de la marque depuis longtemps. Côté fonctionnalités maison, on peut citer la présence d'Active Display, qui active l'écran de veille, et reprend un peu de sens puisque les notifications s’affichent en blanc sur fond noir sur l’écran verrouillé, permettant d'économiser un peu d'énergie.

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Comme il l'a annoncé il y a peu, Motorola a décidé de jeter Moto Migrate et Moto Connect aux oubliettes après des années de bons et loyaux services. Une décision injuste, qui aurait certainement mérité une pétition sur Change.org, mais qui est malheureusement irrévocable. Fini donc l'ère de la facilité, où l'on faisait migrer ses données d'un ancien téléphone à notre nouveau joujou Motorola en scannant simplement un QR code. Motorola se justifie en expliquant qu'une fonctionnalité similaire est présente sur Android 6.0 Marshmallow, mais il y a deux problèmes : le premier, c'est que lors de ce test, Marshmallow n'était pas disponible sur le mobile, et le second, c’est que de toute façon, la manière de rapatrier les données est assez différente, nécessitant de le faire depuis les serveurs de Google.

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Pour le reste, rien n'a changé sur cette interface. On a toujours accès à un menu de sécurité très complet, et à un panel de gestures pour facilement prendre en main le téléphone.

 

Un Snapdragon 810 débrouillard

"Qu'est-ce qu'on a comme smartphone en Snapdragon 810 et écran QHD ?", s'est-t-on demandé avant d'entamer les tests de performances. Et c'est vrai qu'il n'y a au final que deux exemples de smartphones ainsi équipés, du moins parmi ceux que nous avons pu tester : le Moto X Force et le Google Nexus 6P. Sur ce dernier, et malgré un ressenti très bon en performances quotidiennes, on notait qu'il s'agit du terminal en S810 qui dispose des moins bonnes performances, avec une médiane de 23 FPS durant les 15 minutes de jeu sur Real Racing. On voit également que la partie graphique du test de 3D Mark est peu glorieuse, et la bonne surprise, c'est que le Moto X Force est plus doué sur ces épreuves.

On a ainsi un mobile qui se comporte bien sur les benchmarks courts, atteignant des scores bien supérieurs à ceux enregistrés par le Nexus 6P. Sur Real Racing, avec une session de jeu de 15 minutes donc, on obtient une médiane de 29 FPS, soit 6 FPS de mieux que le Nexus 6P. L'explication est ici assez simple : deux Cortex-A57 du mobile tourne à plein régime (2 GHz) durant au moins 3 minutes, avant de peu à peu disparaitre et laisser les Cortex-A53 faire le sale boulot, comme sur tous les S810. Quant au GPU, il fonctionne lui aussi à une fréquence de 400 MHz pendant 3 minutes. À la lecture des graphiques, on s'aperçoit que le GPU ne tombe d'ailleurs jamais en dessous d'une fréquence de 305 MHz, ce qui est une bonne chose quand on voit que celui du Nexus 6P plafonnait à 180 MHz tout au long de ce même test.

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Mais ce ne sont que des chiffres, et on connait de toute façon les difficultés du Snapdragon 810, qui ne se règleront qu'avec l'arrivée d'un nouveau SoC haut de gamme chez Qualcomm. Dans les faits, et avec une interface très épurée, on a face à nous un mobile très réactif, très fluide, et très agréable à utiliser pour nos tâches quotidiennes. Pour ceux qui s'inquiètent de la chaleur dégagée par le mobile, elle n'est vraiment pas excessive et même moins marquée que sur d'autres terminaux. On se demande toutefois si le nylon balistique n'entraine pas une dissipation plus lente.

 

Réseaux

Le Motorola Moto X Force supporte la 4G de catégorie 6 (4G+) avec des débits de 300 Mbps dans le sens montant et 50 Mbps dans le sens descendant. Il supporte également le Wi-Fi sur les normes 802.11 a/b/g/n/ac sur les bandes 2,4 et 5 GHz avec deux antennes (MIMO 2X2) pour augmenter les débits avec les routeurs compatibles, jusqu’à 866 Mbps. Une partie réseau qui est donc solide, et aucun problème à signaler sur la qualité des appels ou de réception du GPS.

La qualité d'appel est au rendez-vous, mais on regrette parfois un volume un peu en deçà lorsque les conditions d'écoute sont difficiles, comme par exemple sur un boulevard parisien bien trop fréquenté.

 

Multimédia

Photographie

Motorola, que ce soit pour le Moto X Style ou pour le Moto X Force, a joué la carte du haut de gamme en dotant ses mobiles du capteur le plus moderne de Sony : l'IMX230. Difficile de faire mieux en se fournissant chez le constructeur nippon. C'est le même que l'on retrouve aussi sur les derniers Sony Xperia Z5, Z5 Compact et Z5 Premium. Entre tous ces mobiles, la différence se joue donc sur le traitement logiciel, et sur l'application photo en elle-même. À noter que le capteur possède un autofocus à détection de phases et une ouverture f/2.0.

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On vantait récemment la capacité du Style à réaliser de belles captures dans n’importe quelles conditions, de jour comme de nuit, à l'extérieur ou sous lumière artificielle. C'est le même constat ici, avec un mobile qui fait partie du haut du panier dans ce domaine. On est par contre bien moins fan de l'application trop simpliste pour être facile d'utilisation. On tapote simplement l'écran pour prendre une photo, ce qui n'est pas du genre pratique pour faire la mise au point sur un objet précis, mais on peut faire apparaitre un bouton de réglage de la mise au point et de la luminosité à tout moment. Enfin c'est tout de même dommage de devoir effectuer plusieurs actions pour simplement faire une mise au point particulière et prendre un cliché.

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Le menu des options, où l'on trouve justement le bouton de réglage de la mise au point et qu'on fait apparaitre en tirant le bord gauche de l'écran, est très fouillis et peu intuitif. Pour avoir récemment testé un HTC One A9, avec un logiciel photo très simple à manier, on est ici dans un autre monde. C'est peut-être un avis trop personnel, mais l'application de Motorola gâche clairement l'expérience photo de ce téléphone, dans le sens où elle n'est pas à la portée de l'utilisateur lambda.

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Pour la qualité générale des clichés, on en revient à ce qui a été dit sur le Moto X Style. Le rendu des couleurs est bon, la luminosité est bien gérée en automatique (même si l’on aura tendance à utiliser assez souvent le HDR pour éclairer les clichés), et les scènes sont bien contrastées. On peut émettre quelques réserves sur le bruit occasionnellement présent lorsqu’on agrandit les images sur grand écran, et sur les difficultés à obtenir un des clichés très nets lors de mouvements.

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Vidéo

Le Moto X Force est également capable de filmer en 4K, et ses performances en vidéo sont plutôt bonnes. On a une bonne exposition, un bon rendu des couleurs, et la stabilisation est très correcte. C’est l’autofocus qui pêche dans ce domaine, avec une mise au point pas toujours facile à obtenir.

Grosse batterie, meilleure autonomie

Sur notre test d'autonomie habituel (une heure de vidéo HD sur YouTube en mode avion), on relève une perte de charge de 13 %. C'est dans la moyenne des mobiles haut de gamme de l'année, sans être parmi les meilleurs.

Au quotidien, l'autonomie de ce téléphone est plutôt bonne, mais on ne sent pas réellement d'énorme différence avec le Moto X Style, qui s'était révélé lui aussi plutôt bon, alors même qu'on a ainsi une batterie plus imposante. Il faut veiller à ne pas laisser l'écran allumé bêtement - en ayant par exemple mal réglé la mise en veille - puisqu'il semble que c'est l'élément pompant le plus de charge sur ce téléphone. Pour avoir fait le test, on peut même tenir deux jours quand on est un peu économe. La bonne nouvelle, c'est que le Moto X Force supporte la recharge rapide TurboPower (25W) de Motorola, et on peut effectivement recharger le mobile a une vitesse folle (environ 50 % en 30 minutes, et une recharge complète en un peu plus d'une heure).