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Manifeste pour un bootloader déverrouillé

Nokia, avant de se rétracter partiellement, a confirmé que le bootloader de ses smartphones était verrouillé, et amené à le rester. Une mauvaise décision, ce que confirme le rétropédalage hâtif.

Nokia/HMD : un (faux) pas vers la communauté

Dans le monde très concurrentiel des smartphones Android, il y a une position qui marche toujours assez bien, c’est celle de l’outsider sympa, du fabricant respectueux de la communauté, et s’adressant aux vrais fans de l’OS. A ceux qui ne veulent pas de terminaux à l’interface modifiée par le constructeur, bourré d’applications tierces, et plus généralement verrouillés. Surtout dans un marché français où on manque cruellement de smartphones mis à jour directement par Google depuis deux ans, il est toujours bon de savoir que l’on peut se rattacher à un fabricant suffisamment ouvert pour prendre en compte nos priorités et nos valeurs.

HMD, à travers sa reprise de la marque Nokia, entend bien jouer cette carte. La firme finlandaise met l’accent sur la réactivité de ses mises à jour, et sur l’absence de personnalisation d’Android sur ses smartphones. Et c’est très bien, même si on attendra de voir sur le long terme si c’est toujours le cas. Et c’est pour cette raison que leur décision initiale de verrouiller le bootloader des terminaux Nokia ne va pas dans le bon sens.

Bootloader : la clé vers les ROM alternatives

Si vous lisez cette chronique, il y a de grandes chances que vous sachiez déjà ce qu’est un bootloader et ce qu’il apporte de pouvoir le déverrouiller. Mais ça n’est pas forcément votre cas, et un petit rappel ne fait pas de mal. Le bootloader ou, chargeur d’amorçage en français, est un petit logiciel dont le but est d’effectuer des vérifications au démarrage du smartphone et de lancer le système d’exploitation. La plupart des constructeurs verrouillent ce programme, ce qui a pour effet de rendre impossible l’installation d’une autre ROM que celle fournie.

L’intérêt ? Pour commencer, justement, l’installation d’une ROM alternative permet de contourner les problèmes évoqués plus haut : si le constructeur charge la mule avec une interface personnalisée à outrance et des applications tierces doublon ou carrément gadget (je ne cite pas de nom, suivez mon regard), on peut la remplacer par quelque chose de plus « clean ».

Prolonger la durée de vie de son smartphone

Mais alors pourquoi s’en prendre à un Nokia/HMD qui ne fait rien de tout ça ? Parce que cela va au-delà du bidouillage pour puristes. Vous pouvez choisir le fabricant le plus respectueux de ses utilisateurs, même Google lui-même, vous resterez à sa merci. Quand il décidera de faire tomber le couperet sur votre téléphone, vous n’aurez rien à dire. Et ces décisions sont parfois rationnelles (pilote plus pris en charge, caractéristiques trop limitées pour le nouvel OS), parfois pas. Android n’étant pas iOS, la nature plus ouverte du système, à condition que les constructeurs jouent le jeu, permet de se reposer sur la communauté pour continuer à obtenir des mises à jour sur un smartphone que l’on n’a pas forcément envie de changer.

En contrepartie, il est vrai que l’ouverture du bootloader introduit un risque de sécurité supplémentaire. Il faut néanmoins tempérer cette affirmation. D’une part, le constructeur n’est pas obligé de le débrider par défaut, l’idée est simplement qu’il fournisse les outils pour le faire sans trop de prise de tête. C’est déjà le cas de Google, Motorola ou OnePlus, preuve que ça n’est pas un truc de petit constructeur obscur qui ne prendrait pas au sérieux la sécurité de ses terminaux. En outre, de toute façon, la plupart des utilisateurs ne chercheront pas à compromettre l’expérience par défaut : seuls les technophiles avertis manifesteront probablement ce besoin. Mais il est bon de conserver cette possibilité.

HMD a rapidement repris sa communication en main. Sans s’engager sur un calendrier ou même affirmer qu’il sera bien possible de déverrouiller le bootloader des téléphones Nokia, Juho Sarvikas a au moins promis de consulter le directeur technique Mikko Jaakkola sur l’éventualité. A défaut de précision, on a déjà une position plus ouverte et moins catégorique. Affaire à suivre…