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Project Treble n'est pas la solution miracle contre la fragmentation d'Android

Project Treble pourrait bien réduire la fragmentation historique propre à Android. Pour autant, les obstacles sont encore difficiles à franchir et la nouvelle architecture ne suffira pas à les supprimer.

Une très belle idée, mais pas pour tous

L’annonce de Project Treble a suscité de nombreux espoirs dans la communauté Android. La fin, peut-être, de la fragmentation, ou du moins sa réduction, via un processus simplifié pour les constructeurs, qui peuvent désormais appliquer plus rapidement les mises à jour système. Hautement personnalisable pour les fabricants comme pour les opérateurs, Android peut s’avérer assez complexe à mettre à niveau, ce à quoi Treble offre une solution pertinente en séparant Android en deux partitions. La première contient les « frameworks » Android de base et la seconde les personnalisations et pilotes.

Un bénéfice évident, mais qui concerne essentiellement les appareils sortis directement sous Android 8.0 Oreo, qui intègrent forcément Treble. Ce n’est pas le cas, en revanche des terminaux passant de Nougat à Oreo. Les premiers Pixel sont ainsi compatibles Treble après leur évolution en version 8.0. Huawei a, de son côté, promis une prise en charge avec la mise à niveau vers Oreo de son Mate 9. En revanche, aucun smartphone actuel de OnePlus ne passera à Treble, y compris le tout nouveau OnePlus 5T. HMD fera également l’impasse sur tous ses modèles existants, dont le Nokia 8. La raison, donnée à FrAndroid par Juho Sarvikas tient à l’impossibilité de revoir la partition du système via une mise à jour OTA.

Android 7.0 Nougat, toujours présent

Deux obstacles se posent alors quant à l’efficacité de Project Treble pour résoudre l'épine historique dans le pied du système. Le premier est l’évolution à plusieurs vitesses de l’environnement. Nous sommes fin 2017 et des smartphones continuent à être commercialisés sous Android Nougat. Même le Xiaomi Mi A1, terminal Android One sorti en octobre, attend toujours l'arrivée imminente de Oreo. Entre ceux, nombreux, qui resteront en Android 7.0, ceux qui passeront à la dernière version sans se soucier de Treble et ceux qui auront droit aux deux, c’est déjà mal parti. Quand on découvre que certains smartphones, comme le Honor 7X, voient encore le jour fin 2017 avec un port Micro USB, on se dit qu’il va falloir s’armer de patience.

Et je parle de Nougat, mais il ne faut pas oublier qu'il y a encore, au global, des millions d'utilisateurs « coincés » sur des versions encore antérieures. Selon les derniers chiffres fournis par Google, Marshmallow demeure en tête à 30,9 %, suivi de Lollipop à 27,2 % (en additionnant 5.0 et 5.1), puis vient seulement Nougat à 20,6 % (7.0 et 7.1). KitKat vient à peine de passer sous les 14 %, tandis que Froyo, sorti en 2010, vient tout juste de disparaître ! Pour eux, Treble n'arrivera jamais, et on parle de smartphones pas forcément antiques : pensez par exemple au Moto X 2014, qui ne dépassera jamais (officiellement) Marshmallow.

Peu de contraintes pour les fabricants

Mais surtout, même avec Treble, qu’est-ce qui peut vraiment pousser les constructeurs à faire preuve de bonne volonté ? Après tout, la nouvelle architecture d’Android n’a rien de contraignant. Les fabricants vont être obligés de l’implémenter s’ils sortent des terminaux sous Android Oreo, mais l'engagement s’arrête là. Et quel intérêt a réellement un Samsung ou un Huawei à pousser une mise à jour d’Android sans attendre d’avoir également des nouveautés à proposer sur son EMUI ou Samsung Experience ? Project Treble ne change absolument rien à leurs priorités, et n’implique pas du tout la fin de leurs pratiques en matière de suivi logiciel.

Les réticences de Nokia et OnePlus nous rappellent qu’il s’agit là d’un outil à la disposition des fabricants pour leur faciliter le travail de mise à jour, mais en aucun cas une garantie qu’ils s’exécuteront. Plus que la prise en charge ou non de Project Treble sur votre prochain smartphone, c’est sur la constance et la réactivité de son constructeur en matière de mise à jour qu’il faut, avant tout, focaliser son attention. Sur ce point, HMD Global se veut rassurant et semble plutôt bien parti, même s’il faudra des actes sur le long terme, au-delà des promesses.