StopCovid : sans l'aide d'Apple « l’application ne sera jamais prête pour le 11 mai » reconnaît le gouvernement
Dur retour à la réalité pour Cédric O. Auditionné par la commission du Sénat au sujet de StopCovid, le secrétaire d'État au Numérique a bien dû reconnaître l’incapacité du gouvernement à développer une application de traçage franco-française. La souveraineté numérique n’est donc pas pour aujourd’hui. Mieux (ou pire), Cédric O reconnaît que sans l’aide d’Apple « l’application ne sera jamais prête pour le 11 mai ». En cause, les contraintes techniques imposées par Apple. Le secrétaire d'État au Numérique déclarait lundi au Sénat :
Limitations techniques et applications concurrentes
Les freins techniques mentionnés par Cédric O reposent sur la méthode de traçage de StopCovid. Pour fonctionner, l’application doit garder le Bluetooth activé en continu ou quand les téléphones sont verrouillés. Or, Apple n’autorise pas ce type d’application dans l’App Store.
Cédric O rappelle également qu’Apple et Google développent leur propre application de traçage et espère « qu’elles ne seront pas un prétexte, pour les deux opérateurs, à refuser aux États européens ces modifications ». Et d’insister :
StopCovid, pas une fin en soi
Si Apple et Google ont donc un rôle essentiel dans la création de l’application StopCovid, les politiques devront aussi tomber d’accord. Si Cédric O rappelle à qui veut l’entendre que le téléchargement de l’application sera « volontaire et sans aucune contrepartie » avec une « anonymisation totale des données », le groupe socialiste du Sénat déplore que ce sujet ne soit pas voté au Parlement. « La représentation nationale n’est pas un club de réflexion » grognait le sénateur Jean-Pierre Sueur.
Le Premier ministre a en effet annoncé que le sujet ferait l’objet d’un débat sur le traçage des données des populations, sans qu’il ne soit soumis à un vote. Cédric O assure que cela « ne permettrait pas de respecter la date du 11 mai », mais incite les sénateurs à « tracer les lignes rouges auxquelles doit se conformer absolument la technique pour être déployée ». Pour calmer le jeu, le secrétaire d’État au Numérique ajoute que l’application StopCovid n’est pas une fin en soi, mais fait partie d’un plan plus global. Il concluait hier devant les sénateurs :