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Abus de position dominante : Amazon devra montrer patte blanche outre-Atlantique

Exercer des pressions sur les entreprises pour les empêcher de vendre leurs articles moins chers ailleurs que sur Amazon. C’est ce que la justice américaine reproche à la firme de Jeff Bezos, accusée d’abus de position dominante et d’entrave à la concurrence dans le secteur du e-commerce. D’après Karl Racine, procureur de Washington DC chargé du dossier, « le comportement d’Amazon et sa part de marché prouvent son intention de bâtir un monopole, avec une dangereuse probabilité de succès ».

Cité par l’AFP (via BFMTV), le magistrat américain accuse notamment Amazon de « maximiser ses profits aux dépens des vendeurs et des consommateurs, forcés de payer [ailleurs que sur Amazon, NDLR] des prix artificiellement élevés, tout en nuisant à la compétition et à l’innovation ».

Cette attaque est étayée : une clause dans les contrats signés par les entreprises cherchant à vendre des produits sur Amazon leur interdisait en effet de les proposer à moins cher sur d’autres portails de vente en ligne. Cette clause, supprimée en 2019 rétorque Amazon, a d’après le juge été remplacée par une autre règle prévoyant des sanctions pour les vendeurs tiers qui commercialisent leurs produits pour des prix moins élevés ailleurs.

La justice américaine a aussi dans le collimateur les importantes commissions prélevées par Amazon sur les articles vendus sur sa plateforme (jusqu’à 40 % du prix de vente total). La plainte antitrust déposée contre le groupe prévoit de « retirer à Amazon la capacité de nuire à la compétition » et pourrait aller jusqu’à des mesures structurelles comme un démantèlement, note BFM Business.

Ce que dit Amazon pour sa défense

Pour Amazon, les règles en vigueur sur sa plateforme sont équivalentes à celles de ses concurrents. « Les commerçants déterminent leurs prix pour les produits qu’ils vendent dans notre magasin », a expliqué un porte-parole de la firme, avant d’ajouter qu’Amazon « est fier de proposer des prix bas sur une sélection large, et, comme n’importe quel magasin, nous nous réservons le droit de ne pas mettre en avant des offres dont le prix n’est pas compétitif ».

Le géant du commerce en ligne, dont les revenus et la valorisation boursière ont explosé depuis le début de la crise sanitaire, argue que les mesures envisagées par le procureur général « forceraient Amazon à afficher des prix plus élevés pour les clients, ce qui est paradoxalement contraire aux objectifs essentiels des lois antitrust ».

Ryan Young, analyste du centre de réflexion Competitive Enterprise Institute, cité par BFM, prend la défense d’Amazon en assurant que les demandes du procureur « nuiraient aussi aux PME, qui sont déjà suffisamment en difficulté en ce moment ». Pour rappel, un argumentaire semblable avait déjà été employé par Facebook lorsqu’il cherchait à contrecarrer les projets anti-suivi d’Apple pour iOS 14.5.

Comme le souligne BFM, la Commission européenne et les équipes de Margrethe Vestager ne sont plus seules à s'en prendre aux pratiques anti-concurrentielles des GAFA. Les autorités américaines commencent elles aussi à voir d'un mauvais œil les libertés prises par les géants du numérique. Outre-Atlantique, Google et Facebook font ainsi déjà l'objet d'enquêtes fédérales axées sur leurs monopoles publicitaires.

Signe des temps : Joe Biden pourrait confier les clés de la FTC (agence américaine de la concurrence) à Lina Khan. Cette juriste s'était illustrée dans le monde académique en publiant, en 2017, une enquête dévoilant la faiblesse des outils législatifs américains dans la lutte contre les pratiques anti-concurrentielles des GAFA.