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HTC : retour sur un constructeur (trop) en avance

HTC devrait annoncer son rachat prochain par Google. En une décennie et demie, le fabricant taïwanais a connu de jolis succès, et aussi quelques errances...

HTC : pionnier de Windows Mobile et Android

HTC, comme nombre de constructeurs qui ont fini par voler de leurs propres ailes, a commencé en marque blanche pour des opérateurs, un partenaire forcément intéressant pour lancer un nouvel OS mobile ou proposer des terminaux d’entrée de gamme. En France, on se souvient particulièrement de la gamme SPV chez Orange, des smartphones sous Windows Mobile, tactiles ou non. Mon premier smartphone était d’ailleurs un SPV E200 et son slot SD (oui, SD, pas Micro SD !).

Cette approche de partenaire, le taiwanais la conserve encore aujourd’hui. Avec Google, HTC a réalisé le premier smartphone Android, le premier Nexus et a collaboré sur d’autres produits comme la tablette Nexus 9. Le prochain Pixel 2 sera fabriqué pour le compte de son — probable — repreneur, comme les Pixel et Pixel XL sortis en 2016.

On a cité Windows Mobile, mais le constructeur était également l'un des premiers sur les rangs pour Windows Phone 7 comme pour Windows Phone 8 avec, pour les connaisseurs, des smartphones comme les Mozart ou 8X. Souvent parmi les meilleurs terminaux disponibles au lancement, d’ailleurs.

Des smartphones au design soigné

Car HTC n’est pas qu’un fabricant de smartphones parmi d’autres. Dans l’écosystème Android naissant, HTC a non seulement sorti les premiers terminaux, mais souvent les plus sexy de leur génération, comprenant avant les autres l’attrait d’un design travaillé autour de beaux matériaux. Le Hero, le Desire premier du nom, le Sensation, le One X ou le One M7 se distinguaient tous par le soin apporté à leur construction et leur esthétique, là où beaucoup de concurrents privilégiaient plutôt l’efficacité.

On serait tenté de dire que ça ne leur a pas trop réussi, puisque c’est Samsung, raillé pour ses smartphones en plastique, qui a tiré son épingle du jeu -- ce n’est évidemment pas l’unique raison --, mais regardez aujourd’hui la quasi-totalité des smartphones vendus. À part les plus bas de gamme, lesquels arborent encore un design « plastoc » ? Tous les constructeurs poussent au maximum vers le « premium » et cherchent à vendre un bel objet en plus d’une commodité.

HTC Sense : un apport à double tranchant

Un autre apport de HTC se situe au niveau logiciel et celui-là est à double tranchant. Il faut se rappeler de ce à quoi ressemblait Android avant la version, allez, disons 2.0, et ça n’était pas franchement engageant, comme on dit aujourd’hui. HTC a appliqué à Android sa recette de Windows Mobile, que le Taiwanais avait recouvert sur ses smartphones d’une interface plus « iPhone-esque », TouchFlo 3D.

Sur Android, l’interface s’appelait Sense, et si, franchement, elle rendait les premières versions de l’OS de Google beaucoup plus agréables à utiliser, Sense a créé un précédent. Touchwiz, EMUI, et toutes les horreurs alignées par LG au cours des années suivantes, quelque part, c’est la faute à HTC. Et à Google qui a mis du temps à faire du design d’Android une priorité, ce qui a fini par payer avec l’arrivée de Matias Duarte. Il n’empêche que Sense, quitte à personnaliser Android, a toujours fait partie des initiatives les plus réussies en la matière, et le constructeur est allé dans la bonne direction en rendant l’interface de plus en plus discrète et proche d’un Android « stock ».

En avance, mais sans savoir le vendre

En fait, le problème de HTC, c’est peut-être son incapacité à se vendre correctement, tout en apportant des innovations intéressantes, même si elles n’étaient pas toujours bien exécutées. En 2013, le HTC One misait sur un capteur privilégiant la taille des pixels plutôt que leur nombre. Et c’était une excellente idée, reprise depuis par de nombreux constructeurs.

Mais le choix d’un capteur de 4 mégapixels en 2013 éliminait malgré tout les bénéfices de ce choix, en produisant des images beaucoup trop petites. Son successeur, le HTC One (M8) ajoutait un second capteur, destiné uniquement à capturer des informations de profondeur pour effectuer des mises au point à postériori et des effets « bokeh ». Et le résultat était franchement perfectible, mais en avance sur une fonctionnalité que la plupart des constructeurs, de Huawei à Apple, intègrent désormais sur leur haut de gamme.

On pourrait citer des choix plus farfelus, comme celui d’un écran 3D sans lunettes qui, franchement, n’avait aucun intérêt sorti d’une 3DS, ou les haut parleurs Boom Sound au rendu exceptionnel, mais encombrant beaucoup trop la coque de smartphones pourtant magnifiques, mais du coup trop volumineux (ah, les HTC One M7 et M8 !).

Alors bien entendu, HTC n’est pas mort. Il est forcément délicat d’écrire ces mots sans que cela fasse « nécrologie », c’est surtout un moyen de rappeler l’importance de HTC, comme on l’a déjà fait quand les premières rumeurs sur son rachat ont fait surface.

Si cela se confirme, le Taïwanais peut être un sérieux atout pour Google, mais on espère que la firme de Mountain View saura tout de même lui laisser une certaine indépendance.