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Spotify, leader fragile du streaming musical ?

Spotify règne en maître sur le streaming musical, au moins en nombre d'abonnés. Mais cette position de leader n'est pas si solide qu'on pourrait le penser et Amazon ou Apple inquiètent par leur position dominante.

Une concurrence qui fait des victimes

Le streaming musical est l’avenir de l’industrie du disque, c’est un fait. Même Apple s’apprêterait à amorcer une transition vers le tout streaming en abandonnant, d’ici fin 2019, les téléchargements payants sur iTunes. C’est aussi un marché où les acteurs sont nombreux, et pour la plupart beaucoup plus fragiles qu’on ne le pense. On apprend la fin possible de Tidal, le service racheté par Jay Z. Le mari de Beyoncé avait su fédérer autour de lui de nombreux artistes persuadés qu’une offre qui leur garantirait une meilleure rémunération ferait suivre leur public grâce à des exclusivités. Perdu : Tidal aurait moins de 6 mois de réserves de cash avant de mettre la clé sous la porte.

On a également vu récemment la fin d’offres telles que Microsoft Groove Music. Pas plus motivé que ça pour soutenir son offre, pourtant parmi les pionniers du genre (souvenez vous, le Zune Pass…), Microsoft a jeté l’éponge et passé le témoin à Spotify. Le suédois est actuellement le leader de la catégorie, et de très loin. Avec plus de 140 millions d’utilisateurs, dont 60 millions d’abonnements payants, Spotify bénéficie d’une avance considérable sur Apple Music, les autres ne se partageant que les miettes.

Il est toutefois intéressant de constater que cette position de leader est loin d’être aussi stable qu’elle en a l’air. La réussite de Spotify est remarquable. En 10 ans, le service a su s’imposer sur de multiples plateformes : smartphones, tablettes, consoles de jeu, TV, amplis et enceintes connectées. Plus récemment, il a su innover avec des playlists personnalisées impressionnantes par leur pertinence. Qu’est-ce qui peut bien clocher alors ?

Spotify face aux mastodontes Apple et Amazon

En soi rien. Juste le fait qu’en face, les concurrents restants s’appellent Amazon, Apple et Google. En deux ans d’existence, Apple Music a réussi à générer 30 millions d’abonnés. Ce n’est que la moitié des utilisateurs payants de Spotify, mais Apple Music a su partir du bon pied avec des débuts gratuits et naturellement une intégration sans pareil à iOS et MacOS. Quel que soit l’appareil Apple que l’on utilise, Apple Music est juste au bout de l’icône Musique ou iTunes. Et pour une entreprise comme Apple ou Amazon, un service de streaming musical n’est qu’un rouage dans une offre matérielle ou de services. Pour Spotify, c’est absolument tout.

Le cas de Google, pris entre son Play Music et une refonte à venir de YouTube, est un peu plus flou, mais là encore, on a une entreprise qui commercialise un service de streaming au sein d’une offre plus globale, qui inclut également du matériel. Les enceintes Google Home n’excluent pas Spotify, au contraire, Google l’utilise même dans certaines démos. Ça ne les empêchera évidemment pas de mettre davantage en avant le nouveau YouTube « remix ».

Et c’est là le danger pour un service d’excellente qualité, mais qui n’a pas grand-chose d’autre à offrir que des fonctionnalités qui ne se démarquent pas franchement de la concurrence. Je continue à penser que les playlists personnalisées de Spotify sont de loin les plus pertinentes et correspondant le mieux à mes goûts parmi les services que j’ai pu tester. Mais combien de temps avant qu'Amazon ou Apple, qui n’ont sans doute pas dit leur dernier mot en matière d’exploitation de données, ne s’alignent ? Le récent rachat de Shazam par Apple pourrait aller dans ce sens. Il faudra sans doute plus qu'une refonte légère de l'interface.

L'Union européenne appelée à la rescousse

C’est sans doute la raison qui pousse Spotify à aller frapper à la porte de l’Union européenne. Selon Digital Music News et le Financial Times, après avoir fondé une alliance avec Deezer et Soundcloud, le suédois a fait part de ses inquiétudes dans une lettre à Jean-Claude Juncker. Car si Spotify est présent sur iOS, il doit pour cela reverser 30 % des revenus générés par les abonnements depuis l’App Store. Ceci est un exemple cité par l’alliance dans sa lettre. Et derrière Spotify, confortablement assis sur sa place de leader malgré tout, il faut aussi voir les plus petits, les Qobuz, Deezer ou Soundcloud, plus directement affectés par cette concurrence acharnée. Ou Tidal qui, quoique l’on pense de son propriétaire, a le mérite de militer pour un streaming haute résolution.