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C'est la crise dans la tech : Amazon le confirme avec de nouveaux licenciements

Les licenciements massifs s'enchaînent : après 18 000 employés en décembre dernier, Amazon a annoncé en remercier 9 000 de plus, comme le rapporte le Wall Street Journal. Ces suppressions de poste concernent le cloud d'Amazon et la publicité, dans une stratégie de réduction des coûts.

9 000 suppressions de poste supplémentaires chez Amazon

Pourtant, tout n'aurait pas dû se passer comme cela : au début de la pandémie de Covid-19, Amazon avait massivement recruté. Plus de 800 000 postes avaient été pourvus entre fin 2019 et début 2021, pour faire face à l'augmentation des commandes. Mais à la fin des restrictions sanitaires, ces dernières ont vu leur nombre diminué. Pour répondre à cela, Amazon a gelé les embauches et a réduit son implication dans des activités non rentables. Mais cela ne suffit pas apparemment : Andy Jassy, directeur général d'Amazon, a indiqué au journal américain que « Compte tenu de l'incertitude économique dans laquelle nous vivons et de l'incertitude qui règne dans un avenir proche, nous avons choisi de rationaliser nos coûts et nos effectifs ».

Ces licenciements n'ont pas été annoncés plus tôt parce que l'entreprise avait besoin de déterminer quels postes devaient être supprimés. Ils seront achevés d'ici à la fin du mois d'avril. Les 18 000 salariés congédiés en décembre dernier représentaient déjà 5 % environ de la masse salariale d'Amazon. Ces précédents licenciements concernaient surtout les produits, le recrutement et la vente sur le site d'Amazon. Au total, c'est donc entre 7 et 8 % des salariés de la société qui seront licenciés.

Les conséquences du contexte économique pourraient aussi s'étendre aux salariés qui restent. Le Wall Street Journal explique qu'« Amazon a procédé à d'autres changements qui entraîneront probablement une rotation volontaire plus importante que ces dernières années. » Le journal explique que cela « signifie que de nombreux employés verront leur salaire réduit cette année ».

Pourquoi les entreprises de la tech licencient autant ?

Ce licenciement massif chez Amazon est en fait la conséquence d'une tendance chez les clients de services cloud. Selon l'analyste d'IDC Rick Villars interrogé par le Wall Street Journal, ils cherchent à faire des économies sur leurs infrastructures informatiques. Mais d'un autre côté, les innovations promises par l'intelligence artificielle et par les outils de génération automatique de textes et/ou d'images n'ont pas encore d'impact significatif.

Certains clients font même le choix d'avoir recours à des infrastructures autohébergées, surtout les plus gros. Le média CIO écrivait il y a quelques jours que l'éditeur Ahrefs, spécialisé dans le SEO, a réussi à économiser 400 millions de dollars en trois ans. Des économies très importantes qui seraient liées au choix d'avoir recours à de l'auto-hébergement plutôt qu'à Amazon Web Services.  Pour le responsable de la production IT d'Ahrefs Efim Mirochnik, cela aurait engendré « des coûts si élevés que nous nous demandions si notre entreprise pouvait exister avec une infrastructure à 100 % dans sur le cloud. » En fait, le coût de l'hébergement chez Amazon serait 11 fois supérieur à ce que dépense aujourd'hui Ahrefs.

D'un autre côté, Amazon n'a jamais généré autant d'argent avec son activité d'informatique dématérialisé et c'est pareil pour le reste du marché. En réalité, on assiste à un ralentissement de la croissance et des dépenses dans les « Gamam », que ce soit sur le cloud, mais aussi sur les autres marchés. Amazon le reconnaît lui-même : son directeur financier Brian Olsavksy déclarait se mois-ci que « l'entreprise avait constaté un ralentissement continu des dépenses AWS, les clients cherchant à réduire leurs coûts. L'activité publicitaire d'Amazon, qui est devenue un important moteur de vente, a également connu un ralentissement au quatrième trimestre », écrit le Wall Street Journal. Pour le journaliste des Numériques Maxence Fabrion, les grandes entreprises « ont arrêté de rêver » et se reconcentrent sur leurs activités principales et les plus lucratives.

Cela se concrétise chez Amazon par l'arrêt de DPReview, site média (et chaîne YouTube) spécialisé dans les appareils photo, devenu en vingt-cinq ans une référence anglophone. Depuis 2007, il était propriété d'Amazon, mais la société a décidé d'arrêter cette activité. Si The Verge précise qu'il n'y aurait « que » onze employés, on peut supposer que le média ne soit pas rentable pour Amazon et que ce dernier ait décidé d'arrêter les frais. Autre conséquence : Amazon a annoncé la fermeture de huit magasins Amazon Go. Il s'agissait de magasins physiques avec une promesse, celle du libre-service. On entrait dans le magasin, on prenait des articles et en ressortant, on était automatiquement débité.

La tech en crise : plus de 300 000 employés licenciés depuis 2022

Selon le site Layoffs.fyi, qui répertorie les licenciements dans l'industrie des nouvelles technologies dans le monde, il y aurait eu plus d'un millier d'entreprises qui auraient remercié quelque 161 000 salariés. En 2023, le mouvement a tendance à s'accélérer, puisqu'on compterait plus de 150 000 licenciements déjà dans plus de 500 sociétés.

Cette tendance date en réalité depuis le deuxième trimestre 2022, synonyme de fin de plusieurs restrictions sanitaires à travers le monde, mais aussi de difficultés économiques liées à des pénuries de composants et plus globalement à une inflation généralisée. Comme tous les secteurs de l'économie mondiale, celui des nouvelles technologies est impacté.

Ces licenciements massifs se voient encore plus chez les géants du numérique, tant ils concernent de salariés : on parle en milliers. En janvier, Microsoft a annoncé le licenciement de 10 000 employés, soit 5 % de sa masse salariale. L'objectif était là aussi de rationaliser les coûts, tout en se mettant en ordre de marche pour se concentrer sur l'IA. Deux jours plus tard, c'était au tour de Google de nous informer du remerciement de 12 000 travailleurs. Sundar Pichai, PDG de l'entreprise, parlait lui aussi de difficultés économiques et de redéfinition des postes de dépenses. Autre mastodonte à indiquer des congédiements importants : Meta. L'entreprise de Mark Zuckerberg avait déjà licencié 11 000 salariés fin 2022 et est revenue à la charge avec 10 000 licenciements supplémentaires il y a quelques jours. Au total, pour ces cinq seules entreprises, on compte pas moins de 71 000 licenciements en moins de cinq mois.