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Test AOC Agon Pro AG274QXM : un moniteur MiniLED excellent pour jouer en HDR

Le marché des moniteurs est souvent le parent pauvre des téléviseurs, une chose qui est peut-être de moins en moins vraie, comme le montre AOC qui a rapidement dégainé son offre à destination des joueurs. Il faut dire que la marque appartient au groupe TP Vision, celui-là même qui produit les téléviseurs Philips.

Il n’a jamais été aisé de trouver un moniteur aux grandes capacités HDR, du moins à un prix raisonnable et conçu avant tout pour le jeu vidéo. Le MiniLED offre aujourd’hui cette possibilité aux fabricants, à un prix qui reste corsé certes, mais sur lequel on peut compter une baisse progressive dans les mois et années à venir. Avec ses 576 zones de gradation locale et ses milliers de minileds, l'écran AOC Agon Pro AG274QXM propose une dalle IPS de 27 pouces qui se donne les moyens de marquer un nouveau tournant sur ce marché, en réalisant le moins de concessions possible sur les performances et la qualité d’image, HDR compris.

Fiche technique du AOC Agon Pro AG274QXM

Le moniteur nous a été prêté par AOC pour ce test.

Du RGB en veux-tu en voilà

AOC n’y va pas avec le dos de la cuillère en matière de design et d’esthétique. Si l’écran de face semble rester sobre, ce n’est qu’apparence. Le pied joue sur les couleurs avec une base métallique teintée de noire alors que la poignet (bien pratique pour soulever l’écran) et son système de fixation reprenne la couleur rouge la marque.

C’est surtout l’éclairage RGB qui nous a sans doute le plus marqué. On le retrouve à l’arrière avec des bandes symétriques des deux côtés de l’écran, mais aussi avec la projection du logo AGON et encore sous l’écran, à la base de la dalle, avec une longue barre LED bien visible. Pour couronner le tout, la télécommande filaire fournie avec l’écran a elle aussi le droit à son éclairage, fixe et rouge contrairement au RGB entièrement personnalisable via l’OSD tant sur la couleur que les effets lumineux.

Pour le reste, on profite de bordures minces sur trois côtés, une bordure inférieure un peu plus épaisse pour ne pas changer, et des finitions qui, dans l’ensemble, respire la qualité.

L’écran semble en effet particulièrement robuste avec son support en métal, les plastiques au dos sont classiques à souhait et semblent être de bonne facture. Seul le support rétractable pour casque, sur le côté gauche, nous parait quelque peu fragile, d’autant que l’on a un peu de mal à le déplier et le replier.

Une ergonomie correcte malgré un pied beaucoup trop imposant

L’AOC AOC Agon Pro AG274QXM fait bonne figure en matière d’ergonomie avec un réglage sur la hauteur d’une amplitude de 12 cm, une rotation de 20° à gauche comme à droite, des angles d’inclinaison de -3° à +21° et la possibilité de basculer en mode portrait.

En revanche, si le pied est excellent de par sa qualité de fabrication et sa solidité, il devient clairement une faiblesse au moment d’installer l’écran sur notre bureau. Avec plus de 350 mm de profondeur, il occupe un espace conséquent et vient parfois gêner nos mouvements de souris. Il faut dire qu’un système rudimentaire de passage de câble vient ajouter de la longueur à l’arrière et sert de troisième point d’appui pour le support.

Ce n’est pas beaucoup mieux au niveau de l’ergonomie logicielle, avec un joystick franchement désagréable à l’usage en raison d’un manque de précision et de clics qui ne sont pas toujours pris en compte. Cela rend délicat la navigation des les menus, d’autant que l’interface de l’OSD est petite. On finit par s’y faire, mais l’usage est plus agaçant qu’autre chose lorsque l’on doit s’approcher de l’écran pour avoir une bonne visibilité sur l’OSD et cliquer trois fois de suite pour valider une action. Heureusement, la télécommande permet de se passer de ce joystick peu efficace et rend la navigation largement plus simple.

Une connectique complète, qui fait l'impasse sur l'HDMI 2.1

On a le droit à une connectique qui couvre la plupart des besoins avec ce moniteur AOC. Le seul regret selon nous est à voir du côté du choix d’offrir deux entrées HDMI 2.0 et pas une seule au standard HDMI 2.1. C’est dommage pour les joueurs consoles qui voudraient profiter d’un tel écran pour jouer. Les Xbox Series S et X seront donc limitées à du 2560 x 1440 pixels à 120 Hz, et la PS5 à du 1920 x 1080 pixels à 120 Hz.

Pour le reste, l’écran propose un DisplayPort 1.4 et un port USB-C qui gère la charge jusqu’à 65 W, suffisant pour alimenter un laptop, mais un peu juste pour des ordinateurs portables plus puissants. On trouve ensuite trois ports USB 3.0, et un port USB-B pour y connecter la télécommande.

Du côté de l’audio on profite de deux connecteurs jack 3.5 mm, autrement dit une sortie casque et une entrée micro. Enfin, deux haut-parleurs de 5 W équipent ce moniteur, suffisamment pour avoir un retour des sons systèmes et pour utiliser ponctuellement faute de mieux.

Input lag, réactivité et ghosting

Il n’y a pas de quoi se plaindre de ce moniteur en matière de performances et de réactivité. Le refresh rate de 170 Hz peut paraitre un peu trop bas pour certains, notamment depuis que l’on observe des références qui donnent beaucoup dans la surenchère, jusqu’à 240 Hz, voir 360 Hz. En réalité, les 170 Hz proposés par ce moniteur sont déjà un excellent compromis pour la fluidité. C’est d’autant vrai que le taux de rafraichissement ne fait pas tout, le temps de réponse et le décalage d’entrée (input lag) sont deux éléments importants pour le gaming et in fine pour une pratique compétitive.

Sur ce point la dalle IPS de l’Agon Pro AG274QXM dispose de bons arguments. Nous avons notamment pu constater des transitions de pixels relativement rapides, pas assez cependant pour gommer tout effet de ghosting avec les réglages par défaut de ce moniteur. Il est nécessaire d’activer l’overdrive pour supprimer ces effets de flou de mouvements sur les scènes rapides, son ajustement est toutefois délicat puisqu’il peut induire l’effet inverse, à savoir du reverse ghosting. Nous sommes parvenus à un bon compromis en sélectionnant l’option d’overdrive « Medium », au-delà le reverse ghosting est quasiment aussi impactant que le ghosting lorsque l’overdrive est désactivé.

Nos relevés concernant l’input lag sont excellents, le moniteur présente un décalage d’entrée de seulement 8,9 ms, soit bien moins d’une image de retard par rapport à une source à 60 Hz. Précisons toutefois qu’il existe une option « low input lag » au sein de l’OSD. Celle-ci est activée par défaut, lorsqu’elle est désactivée le retard monte en flèche avec une mesure à 40 ms.

Pour terminer, nous n’avons relevé aucun souci avec la synchronisation variable qui fonctionne entre 48 et 170 Hz, aussi bien du côté du G-Sync de Nvidia avec notre RTX 3080 FE, qu’en ayant recours au FreeSync d’AMD à l’aide du ROG XG Mobile et sa RX 6850M. Certes, l’écran n’est pas officiellement certifié G-Sync, cela ne l’empêche toutefois pas d’être pleinement compatible. Précisons tout de même que la définition Quad HD du moniteur demandera une configuration assez solide pour faire tourner vos jeux dans de bonnes conditions, on est toutefois encore loin de ce que peut demander la 4K UHD.

Qualité de l'image

Le moniteur d’AOC montre de belles choses en HDR, comme nous allons le voir. Il y a en revanche pas mal de choses à soulever concernant sa dalle IPS, sa restitution des couleurs, son rétroéclairage MiniLED et enfin ses capacités en SDR.

Commençons par le contraste, inférieur à la moyenne pour une dalle IPS avec un rapport de 920:1. Ce n’est pas vraiment une surprise, on connait les faibles capacités des dalles IPS a produire des noirs profonds. Ici le rétroéclairage Mini-LED n’aide sans doute pas à obtenir un meilleur contraste. En revanche, les angles de vision sont bons, tout comme la luminosité en SDR, mesurée à 716,4 cd/m² à son pic. On profite donc d’une luminosité presque excessive pour des contenus SDR, comprenez par là que selon le réglage de luminosité l’écran peut vite devenir fatigant pour les yeux, surtout si vous naviguez sur des sites ou utilisez des logiciels où il n’est pas possible d’activer un quelconque mode sombre. D’un autre côté, cela apporte un réel dynamisme à l’image et nous fait oublier le contraste médiocre de la dalle, hormis dans les scènes les plus sombres.

On fait face à deux autres limitations en SDR. Tout d’abord, les couleurs s’affichent avec une certaine saturation en l’absence d’un mode qui permettrait de fixer l’espace sRGB. La température des couleurs se montre trop chaude avec une mesure à 6 151 K, et devient bien trop froide lorsqu’on tente de l’ajuster via l’OSD. La courbe gamme suit presque à la perfection la courbe de référence, tandis que l’échelle de gris se veut relativement précise. Malgré un Delta E moyen de 2,72, on doit faire avec des dérives chromatiques bien présentes sur le rouge, le vert et le bleu et un Delta E de 6,55 à sa valeur maximale. Dernier point à souligner en SDR : il n’y a aucune option de local dimming. Autrement dit, le rétroéclairage MiniLED apporte un boost très important de luminosité, mais on ne profite pas de son grand nombre de zones en SDR.

Les choses sont différentes en HDR. Toutes les options d’ajustements d’image sont grisées une fois l’HDR activé, et nous avons accès à plusieurs modes HDR prédéfinis. Nous avons évalué le mode DisplayHDR comme le meilleur compromis entre luminosité et précision colorimétrique. La courbe EOTF n’est pas suivie avec une grande précision, en revanche la luminosité bat des records ici pour un moniteur gaming.

On relève un pic de 1 208 cd/m² sur une fenêtre de 10%, une valeur qui monte jusqu’à 1 351,94 cd/m² sur une fenêtre de pleine taille, comme vous pouvez le voir sur notre capture d’écran. Concernant la précision colorimétrique, le Delta E moyen s’établit à 4,13. Il faut néanmoins relativiser en raison d’une mesure qui nous semble imprécise sur le blanc, sans doute en raison des limitations inhérentes à notre sonde. Les espaces WCG sont largement couverts en HDR, notamment avec 98,37 % du DCI-P3 et 84,75 de l’espace Rec. 2020, d’excellentes valeurs pour un moniteur.

Il est clair que les performances en HDR de ce moniteur sont fantastiques. Elles se traduisent par un excellent dynamisme de l’image en jeu et surtout des effets de blooming bien contenus par rapport à des écrans plus classiques. On perçoit bien l’allumage des zones de rétroéclairage en déplaçant notre souris sur un fond noir, elles sont néanmoins suffisamment petites pour que cela n’impacte pas significativement le rendu en jeu. Sur ce point, seul l’OLED est capable de meilleures choses. Enfin, notre exemplaire de test n’a pas montré de signes d’IPS Glow ou autres fuites de lumières.

Une consommation électrique (très) élevée

Un mot sur l’alimentation de ce moniteur, avec une consommation électrique largement supérieure à la moyenne. On se doutait bien qu’un moniteur doté d’autant de MiniLED consommerait plus qu’un écran avec un rétroéclairage plus classique. Un coup d’œil sur son alimentation externe ne trompe pas : il s’agit d’une énorme brique de presque 1 kg. Idem sur la dalle en elle-même, elle chauffe beaucoup selon le mode d’image choisi et son niveau de luminosité, si bien que l’on peut ressentir la chaleur … sur notre visage après une session assez longue. De quoi s’assurer un beau bronzage pixellisé !

Pour traduire cela par des mesures, sachez que nous relevons une consommation de 34,8 W en diffusant une mire blanche sur une fenêtre de 10 % avec une luminosité ajustée à 150 cd/m². Cela représente une consommation relative de plus de 173 W/m², quasiment le double de la moyenne. Et bien sûr, cette mesure a été effectuée en coupant tout éclairage RGB et avec une luminosité relativement basse. L’éclairage RGB arrière consomme environ 5 W une fois activé sur « Strong », comptez encore un peu plus d’un watt pour le projecteur de logo. Pour vous donner une idée plus proche de la réalité, l’écran consomme entre 88 W et 90 W avec son éclairage RGB, son logo, dans les modes FPS, RTS, Racing et Gamer 1. Soulignons que seules les modes Gamer 1, 2 et 3 autorisent le réglage du niveau de luminosité.

Prix et disponibilité de l’AOC Agon Pro AG274QXM

L’AOC Agon Pro AG274QXM est déjà disponible depuis quelques semaines. Son tarif est fixé à 1 049 euros, une somme encore élevés qui reste toutefois raisonnable pour un moniteur certifié DisplayHDR 1000.