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Et si Apple s’éloignait de la Silicon Valley ? L’entreprise y réfléchit de plus en plus…

Apple a un très beau et très vaste campus qui a mis des années à sortir de terre afin d’offrir à ses employés un lieu agréable, accueillant et paisible pour travailler. Mais cela ne semble plus suffire à faire le bonheur de tous.

Selon Mark Gurman, journaliste spécialiste d’Apple chez Bloomberg, la fuite des talents serait telle que l’entreprise réfléchit de plus en plus à « se décentraliser » loin de la Silicon Valley.

Un recrutement de plus en plus compliqué

Dans sa newsletter hebdomadaire Power On, Mark Gurman explique que les dirigeants d’Apple « intensifient leurs efforts » pour ouvrir des bureaux ailleurs qu’au sud de San Francisco. Après des années à se persuader que la vie technologique ne pouvait avoir lieu que dans la région californienne, la marque à la pomme doit se rendre à l’évidence : elle peine à garder ses talents et à en attirer d’autres.

La faute au coût de la vie qui a explosé avec le boom technologique de la Silicon Valley et l’ultradomination des Facebook, Google et autres entreprises de renom ou startups en devenir. « Pendant des années, les hauts gradés de l’entreprise se sont battus contre la décentralisation », écrit Mark Gurman qui s’appuie sur des échanges avec des employés d’Apple. « L’entreprise a perdu des talents qui (…) ont déclaré pouvoir à peine se permettre le coût extraordinaire de la vie dans la région de la Baie de San Francisco. »

Le coût de la vie en question

De nombreux ingénieurs ont ainsi renoncé, ne pouvant se permettre les frais de subsistance engendrés et les frais de scolarité des enfants par exemple. « Apple se rend compte qu’il ne peut plus attendre que les meilleurs designers et ingénieurs gravitent autour de son vaisseau spatial. Il doit aller là où ces gens vivent aujourd’hui », écrit le journaliste, ajoutant qu’Apple se retrouve désormais en concurrence avec Amazon, Google ou encore Netflix pour attirer les talents.

La prise de conscience serait relativement récente et plusieurs membres de la direction poussent désormais en ce sens après avoir longtemps été minoritaires. Eddy Cue, responsable des services d’Apple, a ainsi ouvert des bureaux à Los Angeles et Nashville (Tennessee). Johny Srouji, responsable du silicium chez Apple, a implanté des équipes de la Floride au Texas en passant par l’Oregon, mais aussi en Israël, en Allemagne et dans certaines régions d’Asie.

La décision d’étendre le télétravail en raison de la pandémie a sans doute été une première pierre sur le chemin de l’expansion au-delà de la Silicon Valley, plusieurs employés ayant pris leurs distances avec une vie délicate pour leur portefeuille en période de crise.

Tim Cook s’est dit favorable à un dispositif hybride à la rentrée prochaine (3 jours au bureau, 2 en télétravail) alors que les employés pourront réintégrer l’Apple Park ou les entrepôts après près d’un an et demi loin de leurs bureaux. Une décision qui n’a pas fait que des heureux en interne alors que les Google, Twitter et autres voisins proposent à leurs salariés de ne jamais revenir au bureau s’ils le souhaitent. Le patron Tim Cook a d’ores et déjà annoncé qu’il réévaluerait l’an prochain ses plans si nécessaires.

Une délocalisation à l’échelle mondiale

Par ailleurs, la réflexion pousse même Apple à penser sa mue à l’échelle planétaire et « on discute en interne des avantages en termes de coûts d’une main-d’œuvre mondiale ». L’entreprise peinerait notamment à recruter de « la main-d’œuvre plus diversifiée », même si le nombre a augmenté en cinq ans (+ 64 %). Deirdre O’Brien, la nouvelle responsable des magasins et des ressources humaines, plaide ainsi pour une plus grande diversité des recrutements en décentralisant les bureaux aux États-Unis et au-delà.

Car ouvrir des locaux ailleurs qu’à Cupertino aurait un intérêt économique certain pour la firme. En Californie, le coût des opérations se retrouve ainsi extrêmement élevé. Dans des régions moins chères du pays, Apple pourrait « obtenir le même travail de ses employés avec des salaires demandés moins importants ».

Gurman annonce ainsi qu’Apple s’est engagé dans une expansion coûteuse (on parle de deux milliards de dollars) pour construire de nouveaux campus au Texas, où l’entreprise a déjà des usines, et en Caroline du Nord, mais aussi étendre ses bureaux le long de la côte Pacifique. Des ingénieurs ont également été embauchés au Canada, en Espagne, au Royaume-Uni ou encore en Allemagne et Nouvelle-Zélande. Des dizaines de milliers de salariés potentiellement loin de la Silicon Valley.

Dans une étude interne évoquée récemment par The Verge, 59 % des salariés d’Apple se disaient « tout à fait d’accord » avec l’idée que certains d’entre eux quitteraient l’entreprise en cas de manque de flexibilité dans les options de travail. Chacun réfléchit donc dans son coin à l’avenir au sein de l’entreprise (en physique ou non). Entreprise qui est cependant l’une des rares à vivre encore à la frontière entre le service en ligne et le produit physique, situation pas toujours facile à gérer à distance. Mais tout se met progressivement en place au sein d’Apple pour attirer de nouveaux talents… tout en pensant à les laisser chez eux. Vaste compromis à trouver et philosophie de travail à concevoir.