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Prise en main de l'Asus Zenbook 17 Fold OLED : le mot-clé ici est « patience »

Dans l'idée, on en rêve tous, non ? Un écran qui se plie en deux. Vous pouvez le transporter comme une tablette. Vous pouvez le caler et l'utiliser comme une Surface Pro. Vous pouvez le plier à moitié et l'utiliser comme un ordinateur portable classique. Vous pouvez le plier légèrement et le tenir comme un livre. Ainsi, tous ceux qui vous verront le sortir de votre sac vous demanderont : « Waouh, qu'est-ce que c'est ? ». Et, vous pouvez leur dire « Oh, ce n'est rien. Juste un PC pliant. ». De quoi vous sentir comme un vrai early adopter.

Bref, on a eu la chance de mettre les mains sur l'Asus Zenbook 17 Fold OLED. Tout d'abord, ce n'est pas la première machine du genre… le Lenovo ThinkPad X1 Fold est déjà commercialisé. On avait pu le prendre en main au CES 2020. Toutefois, aussi impressionnante que possible, la machine Lenovo s'est avérée assez mauvaise. Asus avance donc avec une machine sérieusement ambitieuse, mais ils ne sont pas les précurseurs. Ce qui est forcément positif pour éviter de vivre les premiers faux pas que Samsung a connus avec le Galaxy Z Fold par exemple.

Non, on ne voit pas la pliure

Avec les appareils pliables ou pliants, il y a toujours une grande question. La réponse à cette question est non : vous ne pouvez pas voir le pli lorsque la machine est dépliée entièrement, bien qu'elle soit visible lorsque l'appareil est éteint. L'exception est lorsque le Zenbook 17 Fold OLED est partiellement plié comme un livre, l'éclairage est un peu inégal, on voit potentiellement la pliure sur les angles. Véritablement, quand l'écran est totalement déplié, il est totalement plat.

Pour rappel, quand il est déplié, le ZenBook Fold utilise un écran OLED d'une diagonale de 17,3 pouces (2,5K) au format 4:3, compatible Dolby Vision. Quand il est replié, c'est un écran 12,5 pouces de diagonale (Full HD) au format 3:2. De plus, ce ZenBook utilise un clavier tactile, et Asus prévoit d’inclure un clavier et un trackpad de taille normale. Il s'agit du clavier Bluetooth, Asus ErgoSense, qui s'installe sur la partie inférieure de l’écran ou peut même être utilisé séparément comme clavier sans fil.

À première vue, l'expérience visuelle est réussie. Cette dalle OLED est lumineuse, précise et les couleurs paraissent vives et riches. Toutefois, il n'y a aucun traitement pour les reflets… Ce qui complique la lecture dès que l'on est trop proche d'une fenêtre ou d'une lumière directe. C'est un écran brillant, très brillant même. Oubliez l'usage en extérieur. De plus, les bordures sont épaisses. Asus nous parle de solidité, mais on est loin des standards actuels des ultrabooks et tablettes.

Par ailleurs, on se pose évidemment des questions concernant la charnière, certainement la pièce la plus critique de ce genre de machine pliante. Va-t-elle tenir le temps ? Peut-elle continuer à fonctionner parfaitement après plusieurs centaines d'ouvertures et de fermetures ?

Asus nous explique qu'ils ont généré « plus de 30 000 cycles d'ouverture et de fermeture pour garantir une fiabilité maximale et une tranquillité d'esprit totale ». Or, ces tests sont généralement réalisés en laboratoire dans des environnements contrôlés. Il faut s'en méfier. De notre point de vue, la charnière nous a semblé solide, néanmoins le mécanisme n'est pas encore parfait. Si vous ne mettez pas le clavier externe au milieu, comme un sandwich, il y a un espace au niveau de la pliure. De plus, cela rend l'ensemble épais.

Il n'est ni fin ni léger

Oubliez les ultrabooks fins, ce Zenbook 17 Fold OLED n'est pas fin, ni léger. Il pèse environ 2 kilogrammes avec le clavier, cela se ressent vraiment en main. C'est deux fois plus qu'un ultrabook léger. Ce qui est vrai, c'est que ce poids reste étonnamment bien plus léger que n'importe quel ordinateur avec un écran de 17 pouces de diagonale. Celui-ci est également épais quand il est plié avec le clavier entre les deux écrans, comme un sandwich.

Malgré tout, il est extrêmement plaisant de transformer ce PC en énorme tablette, en PC traditionnel ou en livre, en fonction de ce que l'on fait. C'est intuitif, même si parfois on se trompe de sens, Windows 11 semble correctement gérer ces transitions. On peut afficher les fenêtres par zones, on les déplace, on les organise comme on veut, c'est enfantin.

Et, ce n'était pas chose facile, loin de là. Imaginez que ce PC doit non seulement savoir s'il est en mode portrait ou paysage (comme n'importe quelle tablette ordinaire), mais il doit par ailleurs détecter s'il est plié, comment il est plié et où se trouve le clavier, puis redimensionner son interface en conséquence. Et, tout fonctionne.

La question des performances et de l'autonomie

Du côté des performances, c'est ici que le bât blesse. Sur ce type de machine, le choix s'oriente vers un processeur à ultra basse consommation pour des raisons évidentes : épaisseur du châssis, chauffe et consommation. Avec l'architecture x86, seul Intel propose un CPU adapté. Il s'agit du Intel Core i7-1250U ou du Core i7-1255U de la dernière génération Alder Lake.

Ici, Asus a choisi Intel Core i7-1250U dont la consommation ne dépasse pas 9 W, avec huit cœurs efficients et deux cœurs performances. Certes, cela consomme peu d'énergie et c'est sans doute plus simple à intégrer dans le châssis, néanmoins les performances sont également modérées.

De plus, Asus n'a pas réussi à se séparer d'un système de refroidissement actif, on retrouve donc un ventilateur. Inévitablement, mis à part quelques solutions ARM, aucune magie n'existe pour les petites machines comme l'Asus Zenbook 17 Fold OLED. On aurait aimé une puce Apple M1, qui n'a pas besoin d'un système de refroidissement actif comme sur MacBook Air M1 ou iPad Air M1.

Pour accompagner ce CPU, on retrouve 16 Go de mémoire vive DDR5 et 1 To de stockage SSD NVMe. C'est une configuration haut de gamme pour justifier le prix élevé de la machine, 4 000 euros pour rappel.

Concernant l'autonomie, elle est annoncée de 8 à 9 heures avec le plein écran utilisé. Si vous utilisez seulement la moitié de l'écran avec le clavier physique, Asus m'a expliqué que l'autonomie n'est améliorée que d'une heure environ. Finalement, l'écran OLED consomme assez peu. Quand on a un MacBook Air M1 qui dépasse les 15 heures d'autonomie, disons que 9 heures est le strict minimum que l'on doit attendre d'un PC portable.

Une première génération qui n'est pas sans défauts

Pour cette première prise en main, j'ai commencé par être très enthousiaste, « Waouh, l'écran est grand, on peut le mettre dans cette position, c'est franchement intelligent », après 20 minutes de prise en main, « meh, ils ont fait des compromis ici et là, il est lourd, les bordures sont tellement épaisses... ».

On sent qu'Asus a conçu un produit fonctionnel, néanmoins ils ont fait des compromis un peu partout. Par exemple, les bordures de l'écran sont épaisses (pour des raisons de solidité), le clavier ne se charge pas automatiquement quand il est posé sur l'écran (il faut le brancher en USB-C), il n'est pas rétroéclairé non plus, l'ensemble n'est pas protégé contre les éclaboussures d'eau et la poussière, aucune prise en charge de stylet... et surtout, il coûte 4 000 euros pour des performances que l'on présume seulement correctes.

L'Asus Zenbook 17 Fold OLED est un produit que l'on a envie de recommander d'un point technologique, mais qu'il ne faut pas acheter dans cette première itération. Le mot clé ici est « patience ». Parce que tout cela étant dit, il faut attendre les prochaines générations.

Les premiers smartphones pliants de Samsung étaient criblés de problèmes. Cependant, plusieurs générations plus tard, le Galaxy Z Fold 4 est un très bon smartphone (bien que trop cher). La base du Zenbook 17 Fold OLED est solide. Toutefois, Asus a encore du travail à fournir pour concevoir un produit qui remplacera n'importe quel PC ou tablette.

NB : l'auteur de cet article, Ulrich Rozier, est à Berlin pour couvrir l'IFA 2022 dans son ensemble, mais il participe à un voyage de presse organisé par Asus.