Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

Test de la Google Pixel C : Android n'est pas encore à la hauteur

La Pixel C est un appareil ô combien étrange. Officiellement, ce n’est pas une tablette. Du fait de sa dénomination, il ne s’agit pas de la remplaçante de la Nexus 9, puisqu’elle a été conçue par Google et non par un constructeur tiers. Ensuite parce que cet appareil est plus proche d’un PC hybride, comme une Surface… que d’une tablette, justement. Et ce, alors qu’elle est bel et bien installée sous Android. Un mélange des genres osé, donc, mais aux qualités plus qu’incertaines, comme nous allons le voir dans ce test.

pixel C test frandroid 19

Fiche technique

Si l’on excepte l’absence de GPS ou de puce NFC, la Pixel C a tout d’une tablette haut de gamme, pour ne pas dire très haut de gamme. Entre son écran QHD au ratio étrange (en fait, au ratio d’une feuille de papier A4), son SoC surpuissant en provenance de Nvidia, sa grosse batterie ou encore son design, on a rarement vu un appareil Android aussi bien équipé pour ce tarif.

Ce que ne dit pas cette fiche technique, toutefois, c’est que la Pixel C prend tout son sens avec un clavier Bluetooth vendu à 169 euros. Un clavier, on y reviendra dans le test, de bonne qualité dont la particularité est de ne posséder aucun port de rechargement, ce dernier s’effectuant uniquement par induction, en se collant, ou plutôt en s'aimantant à la tablette.

Les deux appareils, une fois assemblés l’un à l’autre, forment un véritable petit PC hybride, installé sous la dernière version d’Android, Android 6.0 Marshmallow. Comment se comporte ce mélange détonnant au quotidien ?

 

Design : Pixel C comme classe

Est-ce la qualité (discutable) de fabrication de la Nexus 9 qui a poussé Google à concevoir son propre appareil ? En tout cas, et contrairement à la Nexus 9, le design et la qualité des matériaux de cette tablette sont tout simplement irréprochables. C’est bien simple, de mémoire d’utilisateur d’appareil Android, je ne me souviens pas avoir déjà croisé une tablette aussi bien finie et respirant autant la qualité. Il suffit de prendre l’appareil quelques minutes en main pour se convaincre du soin apporté à la conception de l’appareil.

Il est difficile de ne pas rapprocher la Pixel C d’une Surface de Microsoft durant les premières minutes de prise en main. Malgré ses 7 mm d’épaisseur, la minceur de la Pixel C ne se ressent pas vraiment et on a plutôt l’impression d’avoir entre les mains une moitié de PC portable. Une impression renforcée par le poids de l’appareil, 517 grammes, plutôt conséquent. Ce n’est pas innocent, la Pixel C a été conçue à l’origine comme un Chromebook et non comme une tablette.

Dans le détail, le dos de l’appareil est intégralement en aluminium brossé et surmonté d’une barre de couleur typique des appareils Pixel. Les appareils de la gamme Pixel n’étaient constitués jusqu’à présent que de Chromebook haut de gamme sortis uniquement aux États-Unis. Et tous disposent de cette fameuse barre de couleur, marque de fabrique de la gamme et indicateur d’autonomie restante. Cette barre est séparée en quatre portions représentant chacune 25 % d’autonomie restante.

Je suis en revanche un peu plus circonspect sur la façade de l’appareil. S’il n’y a vraiment rien à redire au niveau des finitions, je dois bien admettre que j’ai dû attendre quelques jours d’utilisation avant de ne plus remarquer des bordures d’écran noires vraiment très larges. De ce point de vue, la Nexus 9, ou la Galaxy Tab S2 de Samsung sont un peu mieux loties.

Les tranches de l’appareil sont également d’une très grande sobriété. Des deux côtés de la tablette se trouvent des séries de trous grillagés contenant les haut-parleurs. Un placement qui n’a pas très heureux quand on tient la tablette à deux mains, mais qui est pardonnable si l’on possède le clavier/support officiel. Le port USB type-C se trouve en bas de la tranche gauche tandis que le port jack se trouve en haut à droite de la tranche droite.

Puisque l’on parle des ports, il faut noter qu’aucun câble USB type-C n’est fourni avec la tablette. Il faudra en acheter un pour transférer du contenu. Seul un chargeur de 15 Watts (charge rapide) est compris dans la boîte de la Pixel C.

 

Un très bon clavier

La comparaison de la Pixel C avec la Surface se justifie d’autant plus que cette tablette est accompagnée d’un clavier physique, vendu séparément (169 euros sur le Play Store). Ce clavier, qui fait également office de support, est un accessoire très original, puisqu’il ne comporte absolument aucun port et aucune attache visible. La connexion avec la tablette s’effectue directement en Bluetooth (la tablette reconnaît automatiquement le clavier dès son premier démarrage) tandis que le, ou plutôt les systèmes d’attaches passent par des aimants invisibles situés à la fois sur le clavier et sur la tablette.

Car ce clavier fait aussi surtout de support. Il est ainsi possible d’attacher la tablette à un support qui permet de l’incliner d’un angle de 90 à 180 degrés par rapport aux touches. C’est un peu déroutant la première fois puisque la tablette est fixée par un système d’aimants très solide. Pour la détacher du support, il faut “casser” les deux éléments, au point d’hésiter lors des premières fois tant l’aimantation entre les deux appareils est puissante.

Pour la recharge du clavier, il suffit de poser le clavier sur la tablette, de telle façon que les aimants maintiennent les deux appareils collés l’un à l’autre, et de la “refermer” comme un PC portable pour que la recharge par induction se lance. Il faut également ajouter que le poids additionné des deux appareils est de plus de 900 grammes, ce qui l’approche effectivement d’un petit laptop.

D’une manière générale, ce système d’accroche original remplit parfaitement son office, du moins en mode support. Lorsque la tablette est refermée ou que le clavier est glissé sous la tablette - pour passer en mode tablette justement - il est plus facile de faire glisser l’un des deux appareils, la tenue des aimants étant plus lâche… et donne une sensation de sécurité moindre.

Quant à la qualité du clavier, elle est excellente. Ce n’est clairement pas un gadget, mais bien un véritable clavier destiné à la productivité. La course des touches est certes courte (elle est plus ou moins équivalente à celle des claviers des Surface), mais suffisante pour que la frappe soit agréable. Les touches sont parfaitement espacées et le clavier français comporte tous les accents et caractères spéciaux que l’on peut attendre d’un clavier AZERTY standard. Preuve que ce clavier est tout à fait praticable, les presque 3000 mots de ce test ont été intégralement rédigés sur le clavier de la Pixel C.

pixel C test frandroid 10

pixel C test frandroid 11

Seul bémol, ce clavier manque cruellement de touches spécifiques à Android. Si les boutons Ctrl Alt et Alt Gr sont bien présents - pour les raccourcis claviers classiques - une touche retour n’aurait pas été de trop pour pallier l’absence de souris.

Un écran presque irréprochable

La Pixel C embarque un écran de 10,2 pouces de définition QHD (2560 × 1800 pixels) et d’une résolution d'environ 306 ppp. Des caractéristiques très classiques (voire les meilleures si l’on parle de résolution) sur les tablettes haut de gamme et que l’on retrouvait déjà, par exemple, sur la Galaxy Tab S2 de l’année dernière.

pixel C test frandroid 05

Au quotidien, cet écran se révèle excellent. Sa luminosité est très bonne (478 cd/m²), son contraste aussi (1400:1), ses angles de visions sont irréprochables et les couleurs sont très fidèles, avec un blanc qui tire très légèrement vers le rose, sans que cela soit particulièrement gênant. C’est d’ailleurs ce que nous a confirmé notre sonde. Les couleurs s’avèrent très fidèles, à l’exception du rouge qui a tendance à être trop saturé. D’excellentes qualités que l’on doit certainement au type de dalle utilisé utilisé, un écran LCD IPS (LTPS).

 

Android, un OS bien mal adapté aux appareils hybrides

Quand bien même la Pixel C n’appartient pas à la gamme Nexus, elle bénéficie du suivi logiciel rapproché de Google. À ce titre, elle est installée sous la dernière version d’Android, Android 6.0.1 Marshmallow, et bénéficie des dernières mises à jour logicielles aussi rapidement que les autres smartphones et tablettes Nexus.

Produit Google oblige, il s’agit d’une version “Stock” d’Android, une version “de base” sans aucune surcouche ou fonctionnalité supplémentaire. On ne revient pas sur les nouveautés de Marshmallow, nous en avons déjà parlé longuement l’année dernière. On se contentera juste de noter que le pourcentage de batterie est toujours absent de la barre d’état et qu’un astucieux gestionnaire de permissions des applications a été mis en place.

La seule originalité logicielle de cette tablette provient de la disposition des touches de navigation situées dans le bas de l’écran. Elles ne sont pas centrées, comme sur les autres tablettes Android, mais excentrées, de façon à être accessibles plus rapidement et sans que les mains cachent l’écran.

S’il n’y a pas de véritable surprise à l’aspect logiciel de la tablette, il faut toutefois constater qu’Android n’est clairement pas l’OS le plus adapté à un appareil destiné avant tout à la productivité. Entre les applications qui ne s’affichent pas toujours en plein écran en mode paysage ou encore un mode multifenêtre mal adapté, il y a de quoi râler. À vrai dire, cette tablette aurait très certainement eu beaucoup plus d’intérêt sous Chrome OS, un OS qui a le mérite de bien fonctionner sur de grands écrans et avec un clavier et une souris.

En fait, et c’est bien le principal problème de cette tablette, la Pixel C se veut comme une concurrente directe de la Surface de Windows ou de l’iPad Pro d’Apple. Et de ce point de vue, Android ne tient pas la route face à ses concurrents. Certes, les applications Office existent bien sur Android et ont été considérablement améliorées ces derniers temps, mais elles n’ont rien à voir avec celles que l’on peut trouver sur une Surface. Et, contrairement à un iPad Pro, aucun stylet n’existe pour faciliter la vie de l’utilisateur.

Enfin, à quoi bon avoir un appareil dédié à la productivité si c’est pour se retrouver avec une mémoire non extensible ? Certes, la tablette est disponible en version 32 ou 64 Go. Mais elle n'a aucun port carte microSD pour y ajouter de la mémoire.

Performances : la plus puissante des tablettes Android

Google n’a pas voulu faire de compromis avec la Pixel C et il y a intégré la puce mobile la plus puissante du moment : le Nvidia Tegra X1. Une puce que l’on ne retrouve pour l’instant que dans la Android Shield TV (une console/boîtier TV) et dans quelques voitures de luxe. C’est donc la première fois que l’on retrouve cette puce dans un appareil vraiment mobile.

Et pour l’occasion… Google a décidé de brider cette puce. Pour une raison que l’on a bien du mal à comprendre, la Pixel C embarque bien un Tegra X1, mais avec quatre cœurs au lieu de huit. Concrètement les quatre coeurs Cortex A-53, des cœurs habituellement dédiés aux tâches les plus simples et le moins gourmandes en énergie. Pourquoi ? Nvidia nous a expliqué ne pas connaître la raison de ce choix étrange opéré par Google.

Les benchmarks sont pourtant sans appel : la Pixel C est - et de très loin - la tablette Android la plus puissante du moment. Elle est un bon cran au-dessus de la Nvidia Shield Tablet et enfonce littéralement toutes les autres tablettes haut de gamme, à commencer par la Galaxy Tab S2 dont le prix est pourtant presque équivalent.

Et pourtant, à bien y regarder il semblerait bien que le GPU de cette tablette soit légèrement bridée. Les résultats de 3D Mark de la Pixel C par rapport à la Shield Android TV montrent un décalage trop grand pour que la résolution de l’appareil soit mise en cause. En d’autres termes, la Pixel C est puissante, très puissante, mais Google, pour une raison inconnue, n’a pas déployé son plein potentiel. Mais y en avait-il besoin ?

La réponse semble négative après quelques jours d’utilisation. Que cela soit pour les jeux, les applications gourmandes ou pour tout autre usage, la Pixel C ne bronche absolument jamais. Les applications se lancent toutes très rapidement, le mode multitâche est d’une fluidité sans faille, il n’y a vraiment rien à redire à cette tablette, à laquelle le Tegra X1 garantit une durée de vie plus que confortable.

 

Une excellente autonomie

Preuve supplémentaire s'il en est que Google désirait faire de cette tablette Android un véritable PC hybride, la batterie embarquée par la Pixel C est de loin la plus grosse que l'on a jamais vue dans une tablette de 10 pouces : 9000 mAh. Avec une capacité pareille, elle capable de tenir facilement deux jours d'utilisation classique. En l'utilisant pour du traitement de texte, sa batterie est capable de tenir facilement trois jours si l'on fait attention. Évidemment, dès que l'on commence à lancer des jeux, c'est une autre histoire.

autonomie pixel c

Notre traditionnel test d'autonomie confirme d'ailleurs nos impressions. Après une heure de vidéo sur YouTube avec le son au maximum légal et la luminosité réglée à 200 cd/m2, la Pixel C n'a perdu que 8 % de batterie. La moyenne des smartphones et tablettes en 2015 se situait plutôt aux alentours de 14 %. Un résultat tout simplement excellent.

 

Prix et disponibilité

La Pixel C n’est vendue qu’en ligne et que sur un seul site : le Google Store. Pour les prix, c’est très simple, comptez 499 euros pour la version 32 Go, 605 euros pour la version 64 Go, et enfin 169 euros pour le clavier.