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Test du Google Nest Wifi : toujours aussi mignon, et maintenant il parle

Lors de la conférence Made by Google 2019, qui a entre autres révélé au monde les Pixel 4, la firme de Mountain View en a profité pour dévoiler également le Google Nest Wifi, seconde génération de routeur produit par la marque, succédant au Google Wifi. Les nouveautés sont néanmoins mineures sur le routeur principal, les améliorations ayant essentiellement été apportées sur le satellite.

Son but, comme toujours, reste d'améliorer les capacités de votre réseau WiFi à travers votre habitation par rapport à ce que proposent les opérateurs avec leurs box.

Fiche technique du Google Nest Wifi

Test réalisé avec un Google Nest Wifi + satellite prêté par la marque.

Toujours aussi mignon, encore plus discret

Les routeurs, objets pour geeks par excellence en France, ont généralement tendance à jurer dans un salon art-déco. La faute bien souvent aux antennes qui font ressembler l'appareil au sommet de la tour de Sauron. Google de son côté, dès sa première génération, a souhaité rendre le routeur plus sexy en proposant un tout petit cylindre blanc teinté d'un rai lumineux.

Avec le Nest Wifi, Google peaufine un peu plus son design. L'objet reste toujours aussi petit, mais ses courbes s'arrondissent et s'adoucissent. Par ailleurs, sa bande lumineuse cède sa place à une toute petite LED. Une excellente chose pour éviter des sources lumineuses gênantes chez vous. Même si l'intensité de celle-ci peut être réglée via l'application, la lumière générée par le Google Wifi pouvait s'avérer dérangeante, notamment dans le cas d'un positionnement en face d'un écran (avec le reflet) ou derrière.

Notons que Google affirme que 45 % du boitier (40 % dans le cas du satellite) est en plastique recyclé.

Pour ce qui est de la connectique, Google a réussi à régresser d'une génération à l'autre. On retrouve sous le Nest Wifi deux ports Ethernet, un WAN pour se connecter au réseau (votre box généralement), et un LAN pour y connecter un appareil. Dans mon cas j'y ai branché un Chromecast Ultra afin de profiter du mode "priorité au mode jeu" lié à Stadia, mais si vous souhaitez y connecter plusieurs appareils -- j'ai dû laisser mes consoles branchées à ma Livebox à cause de cela --, il vous faudra un hub.

Ce point est d'autant plus gênant que Google crée un sous-réseau qui ne communique pas avec celui de votre box. Comprenez par là que si vous avez un ordinateur ou un NAS connecté à votre box, vous ne pourrez pas y accéder depuis un appareil connecté au Nest Wifi, lui-même connecté à la box. Il est possible d'activer le mode "Pont" pour remédier à cela, mais cela ne fonctionne qu'avec un seul point d'accès. Si vous souhaitez profiter du réseau maillé offert par les satellites, il faudra faire une croix sur cette option.

Outre cette connectique limitée, qui l'était déjà sur le modèle de 2017, l'alimentation est passée de l'USB-C à une alimentation coaxiale. Bien que cela reste un standard, il est dommage de perdre l'USB-C qui devient de plus en plus présent par ailleurs.

Au final, niveau taille, le principal concurrent du Nest Wifi est certainement l'Ubiquiti AmpliFi Instant, ce dernier s'offrant le luxe d'un affichage LED sur l'une de ses façades.

Premier lancement et configuration

La première configuration d'un point d'accès est enfantine, surtout si vous avez déjà un appareil signé Google chez vous. En effet, s'il fallait passer par l'application Google Wifi pour configurer le routeur du même nom, le premier démarrage du Nest Wifi se fait à l'aide de l'application Home, utilisée également pour les Chromecast ou les Google Home.

C'est une bonne chose pour centraliser tous les éléments domotiques de son habitat et accéder aux paramètres les plus basiques. Pour des réglages avancés en revanche, il est toujours nécessaire de se tourner vers l'ancienne application. C'est à la fois bien de ne pas laisser ce genre d'éléments à la portée du premier venu, mais aussi désagréable pour l'utilisateur averti qui doit donc posséder deux applications pour un même routeur.

Pour le premier lancement, il suffit de suivre les étapes indiquées par Google, de flasher le QR code qui se trouver sous le Nest Wifi, de rentrer un nom de réseau SSID et un mot de passe et le réseau est prêt à être utilisé en quelques minutes seulement. De même pour le satellite, le QR code étant cette fois-ci sur une simple étiquette, et non plus directement à même la coque.

Dans la boite, vous trouverez un câble Ethernet plat de 183 cm, pratique pour relier votre Nest Wifi à une box, même si elle n'est pas juste à côté, et ainsi s'adapter au mieux à la configuration de votre intérieur.

Précisons que si en 2017 le Google Wifi comptait parmi les rares routeurs à proposer une interface aussi claire et une installation aussi simple, ce n'est plus le cas aujourd'hui. De nombreuses autres marques (Orbi, Ubiquiti, Asus...) ont suivi ce chemin et permettent des installations et une gestion à portée du premier néophyte venu également.

Des débits... de Livebox

Si vous ne l'aviez jamais remarqué, le Wifi embarqué par les box des opérateurs n'est pas toujours de la plus haute qualité. Leur adjoindre un véritable routeur permet donc d'améliorer sensiblement les débits, la portée ou la stabilité.

Dans mon cas, avec la Livebox 4 d'Orange et une connexion fibre à 1 Gbps, je n'ai généralement pas à me plaindre des débits, et la stabilité est désormais au rendez-vous, mais il fût un temps où j'étais obligé de séparer les bandes et de me connecter au Wifi 2,4 GHz tant les déconnexions étaient fréquentes sur la bande 5 GHz. Par ailleurs, mon appartement comprend une chambre à l'étage, ce qui réduit fortement la qualité de la connexion Wifi, et donc des débits en 2,4 GHz.

Le Google Nest Wifi et son satellite ont donc pour objectif d'améliorer la qualité de mon réseau. Pour cela, le routeur propose du Wifi 5 MU-MIMO AC2200 4x4 (en 5 GHz, ou 2x2 en 2,4 GHz), et le satellite du Wifi 5 MU-MIMO AC1200 2x2, mais nous y reviendrons plus tard pour nous concentrer essentiellement sur le routeur dans un premier temps.

En théorie, le Nest Wifi est donc capable d'offrir jusqu'à 2,2 Gbps répartis sur plusieurs appareils, tandis que ses 4 antennes lui permettent d'envoyer jusqu'à 1732 Mbps à un seul et même appareil. C'est donc le double que ce que propose le Google Wifi (en MIMO 2x2), mais il fait tout de même l'impasse sur le Wifi 6, une norme qui devrait se populariser dans les prochaines années, voire les prochains mois.

En pratique, comme d'habitude, ce n'est pas exactement cela, d'autant qu'il faut encore posséder un appareil disposant d'un Wifi compatible.

J'ai effectué plusieurs speedtests, sur des serveurs différents et à des heures différentes. À 1 mètre de ma Livebox en 5 GHz et du Google Nest Wifi, la différence de débit n'est pas flagrante. Dans les deux cas, les résultats tournent autour de 500 Mbps. J'ai par ailleurs testé la stabilité du réseau en jouant sur Stadia, un domaine où le routeur de Google devrait exceller puisqu'il est capable de reconnaître le flux et de lui donner la priorité.

À ce petit jeu, les deux connexions étaient parfaitement stables, il m'a donc fallu tenter de les mettre en difficulté. En jouant à Stadia sur un appareil, j'ai lancé Netflix sur un autre. Une nouvelle fois, égalité. J'ai donc lancé un téléchargement sur Steam, sans restriction de vitesse, ce n'est que là que j'ai pu voir une différence : en étant connecté à la Livebox, mon téléchargement tournait entre 370 et 400 Mbps, tandis que le jeu sur Stadia n'était pas fluide. Connecté au Nest Wifi en revanche, le téléchargement ne tournait qu'à 300 Mbps, laissant assez de bande passante à Stadia pour tourner sans hoqueter.

Un réseau maillé perfectible

À courte portée, le Google Nest Wifi n'a donc qu'un intérêt très limité par rapport aux meilleures box opérateur (ce qui n'est pas forcément le cas de la vôtre si elle n'est plus de toute fraîcheur), et il peut couvrir à lui seul jusqu'à 120 m² selon Google. Une zone qui s'étend jusqu'à 210 m² avec un satellite bien positionné.

Habitant un appartement parisien, tester l'étendue d'une telle surface m'a bien sûr été impossible. En revanche, ce qui m'intéressait était la possibilité d'améliorer le réseau de la pièce à l'étage, assez lointaine de la box et du routeur. J'ai donc effectué 3 mesures à multiples reprises depuis cette pièce éloignée :

Sans surprise, que ce soit sur la Livebox ou le Nest Wifi, la connexion est moins bonne, divisée par deux environ par la distance et les surfaces à traverser. Sur tous les tests, le WiFi 5 GHz de ma Livebox 4 reste néanmoins plus rapide que le Nest Wifi.

J'espérais en revanche que cette perte soit réduite en me connectant sur le satellite. Malheureusement, celui-ci fonctionnant en MIMO 2x2 dual band, il n'a pas de backhaul dédié à la communication avec le retour. On perd donc un peu plus en qualité et je n'ai jamais dépassé les 200 Mbps dans cette configuration.

Par ailleurs, ce satellite ne dispose pas de port Ethernet. Impossible donc d'en tirer le meilleur parti.

En revanche, ce qu'il possède, c'est un haut-parleur, puisqu'il propose également de faire office d'assistant Google. Il permet ainsi de combiner un Google Home Mini et un Google Wifi en un seul et unique appareil.

Enfin, pour ce qui est de la partie "Google Home Mini", comptez essentiellement sur les interactions avec Google Assistant. De nouvelles interactions sont d'ailleurs possibles comme « OK Google, quelle est la vitesse de ma connexion internet », même si cela mesure le débit du routeur et non du satellite.

La partie audio quant à elle est assez médiocre, moins bonne que celle d'un Google Nest Mini. Le son est totalement plat, les basses aux abonnés absentes, les aiguës manquent de définition également et le tout sature un peu si on le pousse à plein volume. Heureusement, vous aurez la possibilité de rajouter une petite enceinte Bluetooth si vous le désirez et de la contrôler à la voix via le satellite.

Comme d'habitude, un bouton à l'arrière du module permet de couper le micro si on le souhaite. La LED se colore alors en orange pour le signaler.

Le plein de fonctionnalités

On retrouve l'essentiel des paramètres nécessaires à une gestion légère du réseau via l'application Home. Vous verrez les appareils connectés, pourrez donner la priorité à l'un d'eux, créer un réseau familial afin de gérer des heures de connexion sur certains appareils ou encore créer un réseau invité si vous souhaitez limiter l'accès à vos appareils aux personnes qui se connecteraient à votre réseau.

On ne peut malheureusement pas créer des SSID différents si on le souhaite (ne serait-ce que pour séparer 2,4 et 5 GHz), mais Google a tout de même intégré une sécurité WPA3 pour les appareils compatibles.

Enfin, vous pouvez "appeler" votre satellite via Google Duo, ce dont on ne voit que très peu l'intérêt, ou l'utiliser pour diffuser un message dans toutes les pièces grâce à la fonction "Mégaphone" de Google Home, ce qui est tout de suite beaucoup plus pratique que de s'égosiller à crier son message.

Pour aller plus loin, ça se passe dans l'application Google Wifi. Vous y trouverez des paramètres plus avancés, comme la gestion des DNS, la réservation d'IP DHCP, la gestion des ports, l'activation de l'UPnP, de l'IPv6, ou la configuration de l'interface WAN.

Il est également possible de contrôler ses appareils domotiques depuis cette interface, mais uniquement via On.here. Exit les périphériques qui se connectent via le protocole Zigbee (comme les Philips Hue par exemple). C'est donc assez limité.

L'élément "vie privée"

Rappelons à toutes fins utiles que le principal business model de Google est de collecter et de revendre des données, ce qui peut donc en effrayer certains lorsqu'il s'agit de confier la totalité de nos données de navigation à un routeur de la marque. Dans l'application Google WiFi, les statistiques d'utilisation de l'application et les services cloud sont activés par défaut.

Google promet néanmoins de ne pas surveiller le trafic des utilisateurs ni utiliser les données collectées à des fins publicitaires.

Prix et date de sortie

Le Google Nest Wifi est disponible depuis début décembre 2019. On le trouve à partir de 159 euros pour le routeur, 139 euros pour le satellite supplémentaire ou 259 euros le pack regroupant l'un et l'autre.