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Huawei abandonne l'Europe sans abandonner l'Europe

Ce n'est un secret pour personne, les temps sont durs pour Huawei depuis l'embargo imposé par les États-Unis. En Europe plus particulièrement, on sent que la stratégie de la marque est clairement tournée vers la survie. Abandon progressif du smartphone au profit d'un d'un virage vers les wearables, non-déploiement d'HarmonyOS en Europe sur les smartphones. Il se pourrait que les choses aillent encore plus mal qu'on ne le pense en coulisses, comme le démontre un article de Politico. Ses premiers mots valent tout résumé : « Huawei abandonne l'Europe. »

Rassurez-vous, si vous êtes amateurs des produits de la marque, vous pouvez continuer d'en acheter en France. Mais gardez à l'esprit que la marque fera désormais surtout acte de présence sur le Vieux Continent sans y consacrer autant d'énergie que par le passé. Du moins, le temps que la tempête se calme. Ajoutons qu'il n'est pas impossible que certains produits lancés dans le futur ne parviennent pas jusqu'à nous, au vu des révélations du journal américain.

Une entreprise qui « sauve ses fesses »

Dans cet article, divers employés actuels et anciens de l'entreprise témoignent anonymement et tous tendent à démontrer que Huawei se tourne de plus en plus vers le marché chinois, ne concentrant plus son attention en Europe que sur quelques pays, Allemagne, Espagne et Hongrie. « Ce n'est plus une entreprise flottant sur la mondialisation », avance un responsable. « C'est une entreprise qui sauve ses fesses sur le marché intérieur. »

Le fondateur de la société Ren Zhengfei a prononcé un discours devant les dirigeants en juillet dernier qui n'a pas été rendu public, mais que Politico a pu consulter. Il y déclare que trois défis majeurs ont été opposés à l'entreprise : l'hostilité de Washington, les perturbations qui découlent de la pandémie et la guerre en Ukraine. Ces deux derniers sujets ont largement perturbé les chaînes d'approvisionnement et accentué les inquiétudes en matière de dépendance économique en Europe. « Nous avions auparavant un idéal de mondialisation s'efforçant de servir toute l'humanité », aurait-il ajouté. « Quel est notre idéal aujourd'hui ? Survie ! »

Programme de « rationalisation »

Plus concrètement, l'entreprise aurait amorcé un « programme de rationalisation des affaires publiques en Europe ». Concrètement, Huawei cherche à réduire des activités en Europe et regroupe de nombreux pôles dans une seule ville, Düsseldorf. Huawei a ainsi fermé plusieurs bureaux en Europe ou du moins réduit la voilure. Le lobbyiste en chef de la marque à Bruxelles travaille désormais à Dusselforf par exemple. À Paris, de nombreux démissions et départs ont marqué l'été.  À Londres, le directeur de la communication arrivé en 2019 a quitté son poste en octobre 2022. Si certains officiels ont qualifié ces nombreux départs de « fluctuations » normales pour une entreprise, d'autres évoquent sous le couvert de l'anonymat qu'il s'agit là du signe d'un changement radical en interne.

Un changement amorcé en 2021 lors du retour en Chine de Meng Wanzhou, directrice financière du groupe et fille du fondateur, assignée à domicile près de trois ans au Canada. Un responsable confie à Politico : « Le moment où Meng est descendu de l'avion a été le moment où Huawei le mondialiste est mort. » Cela a le mérite d'être clair. L'héritière présumée de la direction de l'entreprise aurait gravi les échelons depuis son retour et aurait amorcé elle-même ce remaniement dont on commence à voir les effets. Une chose est certaine, Huawei, repoussé de partout à la fois sur les smartphones, mais aussi sur la vente d'équipements 5G, tend à se recentrer de plus en plus sur son marché domestique, où l'entreprise a aussi beaucoup perdu.