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MWC 2023 : Huawei a tracé les visiteurs de son stand, concurrents compris

C'est une mauvaise presse dont Huawei se serait bien passé. Alors que le salon professionnel du Mobile World Congress 2023 (du 27 février au 2 mars) de Barcelone venait de se terminer, plusieurs visiteurs du stand d'exposition du constructeur chinois Huawei ont remarqué que le badge qui leur avait été donné à l'entrée contenait plusieurs traceurs de données.

Selon le média en ligne spécialisé LightReading, qui rapporte cette découverte dès le vendredi 3 mars, Huawei aurait demandé à tous les visiteurs de porter ce badge obligatoirement au sein du stand, puis de le rendre à la sortie.

Analyser le temps passé devant ses produits

L'un de ces visiteurs n'est autre que le vice-président de Nokia Europe, Rolf Werner. Dans une photo communiquée à LightReading, on observe que le petit bloc de plastique rond attaché au badge à son nom contient un petit circuit imprimé vert. Un circuit qui, selon les dires du dirigeant auprès du média spécialisé, peut être utilisé comme traceur.

Si cette découverte a surpris les visiteurs, cette technologie serait pourtant indiquée au dos du badge prêté. Un texte précise que le constructeur chinois a utilisé « la technologie RFID et Bluetooth pour collecter le passage de cette carte Huawei à l'entrée de la zone d'exposition Huawei, la localisation en temps réel et le temps passé par les titulaires de cette carte Huawei dans la zone d'exposition Huawei. Ces informations seront collectées et traitées uniquement dans le but d'analyser l'intérêt porté en général par nos invités sur nos produits afin d'améliorer la qualité de notre service. Nous protégerons ces informations conformément à notre politique de confidentialité. »

Un contexte de défiance européenne

Dans un communiqué transmis le mardi 7 mars, Huawei a réagi à cette affaire en affirmant que « les modules RFID et Bluetooth distribués n’intègrent aucune donnée personnelle. Le module RFID permet de contrôler l’accès au stand afin de ne pas dépasser la capacité maximale d’accueil et de garantir ainsi la sécurité des visiteurs », affirmant que les données Bluetooth sont anonymisées. Malgré ces promesses et ce message plein de transparence, le choix de tracer les visiteurs reste critiquable si cela permet de mesurer précisément l'intérêt porté par des membres d'entreprises concurrentes à certains produits.

Surtout, cette nouvelle affaire nourrit le doute porté par les gouvernements et les entreprises européennes envers Huawei, accusé de vouloir de collecter des données personnelles de ses utilisateurs ou d'espionner les Européens pour le gouvernement chinois. Des doutes qui avaient provoqué de nombreuses interdictions des antennes 5G Huawei en Europe.

Dans le cas de ce badge à traceurs, le hasard fait que ce soit un dirigeant de Nokia qui s'en soit rendu compte : la marque finlandaise est une concurrente directe de Huawei sur le marché des infrastructures 5G (15 % de part de marché, contre 30 % pour le Chinois).

Une enquête est ouverte

La présence de ce badge a surpris jusqu'aux organisateurs du MWC de Barcelone. Questionnée par LightReading, la GSM Association s'est dite surprise : « Bien sûr, vous savez que certains fournisseurs exigent que les visiteurs des stands retirent les cordons et la marque des concurrents pour des raisons évidentes, mais l'idée de dispositifs de suivi est une allégation sérieuse. Nous enquêtons à ce sujet, mais nous n'avons pas de détails à partager pour le moment. »

Une situation qui semble mettre mal à l'aise les organisateurs. Comme le rappelle LightReading, la GSM Association obtient la majorité de ses revenus grâce au MWC, dont Huawei est le 3e plus gros sponsor... avec Nokia et Ericsson.