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Test du Huawei P40 Pro : l'amour impossible (pour le moment)

Le Huawei P40 Pro est un smartphone qui, pour faire honneur à ses prédécesseurs, prétend embarquer le meilleur appareil photo du marché. Cette promesse nous fait évidemment saliver. Le souci de taille cependant, c'est que ce téléphone ne profite pas des services Google à cause de l'embargo américain qui est infligé à la marque. Cela rend cet appareil vraiment unique et nous vous livrons ici notre test complet pour savoir ce qu'il vaut. Dans quelle mesure peut-on l'utiliser normalement ?

Ce test a été réalisé avec un modèle fourni par Huawei.

Notre test en vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=RfWUL36nEsI

Fiche technique

Ce test a été réalisé à partir d'un modèle prêté par Huawei.

Design

Le design du Huawei P40 Pro profite vraiment d'un soin tout particulièrement agréable en main. Certes, ce n'est pas le plus léger (203 grammes) et encore moins le plus compact (72,6 x 158,2 x 8,95 mm), mais il jouit de bordures parfaitement travaillées. Le châssis en aluminium s'inscrit ainsi dans la continuité des surfaces en verre courbées à l'avant et à l'arrière tandis que les angles bien arrondis évitent tout inconfort dans la paume.

Regardons le Huawei P40 Pro de face pour observer un premier élément qui pourrait gêner certains utilisateurs : le poinçon. En effet, la dalle du téléphone est percée dans le coin supérieur gauche pour loger le double capteur photo avant. On se retrouve ainsi avec une assez large bulle noire dans cette zone. Celle-ci est bien visible et ne se fait pas oublier facilement.

Nous serions dans l'abus total si nous affirmions que cela gâchait vraiment l'immersion, mais il faut admettre qu'esthétiquement parlant, on a vu mieux en la matière. Le contour noir autour de l'écran incurvé, lui, se fait parfaitement discret même s'il reste visible. Le menton est plus large que les autres bords, mais cela ne gêne aucunement.

La vraie force du design du Huawei P40 Pro réside dans le confort offert par sa surface arrière, du moins, c'est le cas pour le modèle que nous testons. En effet, dans ce coloris gris -- « Silver Frost » --, le téléphone jouit d'un traitement mat qui confère au verre un toucher soyeux, satiné et qui ne capture que modérément les traces de doigts. C'est vraiment une belle qualité, d'autant plus que ce coloris est bien réussi -- mais ce jugement n'engage que moi.

Que dire sinon du module photo du Huawei P40 Pro ? Entre l'iPhone 11 Pro et, surtout, le Samsung Galaxy S20 Ultra, nous avions déjà assisté au début d'une ère de modules photo imposants et décomplexés. Il est donc bon de garder cette tendance en tête regardant les quatre capteurs photo et le flash LED que nous avons là.

Le rectangle noir qui s'offre à nous est gros. Ceci est un fait objectif. Toutefois, il faut admettre que son intégration paraît moins grossière que sur le fleuron de Samsung. Le module dépasse en relief, certes, mais cela reste assez modéré. Aussi, sa largeur est suffisamment petite pour ne pas non plus être trop envahissant. Difficile donc d'être choqué devant ce composant tant qu'il ne défigure pas le téléphone.

Sinon, on salue le positionnement du lecteur d'empreintes dans l'écran : assez haut pour ne pas être difficilement embêtant à aller chercher au moment de déverrouiller l'appareil. Enfin, il faut noter l'absence de prise jack. Seul un port USB-C est visible sur la tranche du bas en plus de la grille haut-parleur et du tiroir hybride pour deux nano SIM ou une seule nano SIM et une nano carte mémoire (le format poussé par Huawei pour remplacer la microSD).

Par ailleurs, le téléphone est résistant à l'eau et à la poussière, comme en atteste sa certification IP68.

Écran

L'écran de 6,58 pouces profite d'un affichage OLED et d'une définition Full HD+. Le Huawei P40 Pro est par ailleurs doté d'un mode 90 Hz permettant d'afficher 90 images par seconde. C'est forcément un point agréable, à souligner pour son apport en termes de fluidité. Toutefois, difficile de ne pas comparer cette fonctionnalité qui semble souffrir de la comparaison avec les 120 Hz des Galaxy S20 de Samsung ou du OnePlus 8 Pro -- encore non officialisé au moment où nous écrivons ces lignes. C'est donc une belle qualité... qui arrive un peu en retard par rapport à la concurrence.

Qu'importe. Cela n'empêche pas de profiter d'une très belle qualité d'affichage avec un contraste excellent grâce aux pixels noirs éteints de l'OLED. Par défaut, l'écran tire un poil trop vers les teintes bleues, mais ce détail est très vite réglé en faisant un tour dans les paramètres d'affichage. Personnellement, j'ai bien aimé cette dalle après avoir laissé le mode des couleurs vives activé tout en positionnant le curseur de la palette sur des teintes un peu plus chaudes.

Sous notre sonde et les analyses du logiciel CalMAN de Portrait Displays, on mesure une température à 7112 K ce qui confirme cette appétence pour les teintes bleutées. Dans l'idéal, on préfère en effet tourner autour des 6500 K. La luminosité maximale, quant à elle, affiche 582 cd/m². Un résultat qui garantit une bonne lisibilité dans presque toutes les situations, même si le soleil tape fortement sur l'écran. On aurait cependant aimé voir ce nombre monter au-dessus de la barre des 600 cd/m² sur de l'OLED pour que chacun soit parfaitement sûr et certain de toujours pouvoir distinguer ce qui est affiché.

La vraie surprise vient plutôt de la palette des couleurs un peu limitée dont semble souffrir le Huawei P40 Pro. Je m'explique. La marque promet une grosse couverture du DCI-P3 sur les contenus HDR comme le montre l'image ci-dessous. Le DCI-P3 est un espace colorimétrique très vaste et lorsqu'un écran le couvre bien, il est en mesure d'offrir des couleurs vives qui pètent agréablement à l'œil. À cet égard, le Huawei P40 Pro est clairement à la hauteur dès qu'on lance une vidéo HDR.

Hélas, les photos que vous verrez sur Instagram ne sont pas en HDR. Or, sur ce genre de contenus SDR plus classiques, le Huawei P40 Pro n'offre pas une couverture aussi bonne du DCI-P3. Notre sonde indique en effet que le téléphone couvre seulement 84 % de cet espace colorimétrique contre 126 % pour le sRGB (un espace moins large et donc moins complexe à gérer).

Ces mesures ont de surcroît été faites avec le mode vif activé. Quand on passe en couleurs normales, la couverture du DCI-P3 tombe à 69 %. Ainsi, le Huawei P40 Pro ne déploie sa pleine palette de couleurs que sur les contenus HDR. Pour le reste, il faudra composer avec une dalle moins performante sur cet important détail.

En contrepartie, le Huawei P40 Pro offre une belle fidélité aux couleurs avec un Delta E moyen sur le DCI-P3 relevé à 3,77. Rappelons qu'on espère toujours tendre vers un indice de 3 ou moins sur ce critère. Ce smartphone s'en approche beaucoup.

Logiciel

Évidemment, nous devons nous attarder un temps sur l'absence des services Google. Impossible d'éviter la question. Huawei a fait beaucoup d'efforts ces derniers mois pour rendre son écosystème, basé sur les Huawei Mobile Services, plus attrayant et facile à utiliser. Au cœur de la stratégie, on trouve le magasin d'applications AppGallery.

Ce dernier s'est un peu étoffé depuis la fin de l'année 2019. On y trouve notamment TikTok -- même sur la version française du catalogue, ce qui n'était pas le cas auparavant --, mais aussi des applications comme Snapchat, Amazon, Deezer, VLC, Asphalt 9, Telegram... ou Frandroid (sifflote innocemment).

Ce n'est pas tout. Huawei a aussi imaginé une application -- à télécharger depuis AppGallery -- appelée TrouvApp. Nous en parlions il y a quelque temps : il s'agit d'une plateforme qui cherche pour vous les liens de téléchargement d'applications populaires non disponibles sur le magasin asiatique.

Dans la liste, sont mis en avant Instagram, Netflix, Messenger, WhatsApp, Firefox ou encore Adobe Acrobat Reader. Ces apps deviennent donc un peu plus simples à télécharger, plus besoin d'aller vous-même faire une recherche sur le web. Le plus souvent, c'est un lien vers APK Pure qui est proposé, mais dans le cas de WhatsApp, par exemple, TrouvApp vous redirige sur le site officiel de l'application qui permet en effet le téléchargement. Pour les apps non disponibles, c'est simplement la version web qui est suggérée.

Enfin, il est possible de récupérer une bonne partie des applications de votre ancien téléphone via le service de transfert Phone Clone. Quid des applications Google ? Pour la grande majorité des cas, il faudra vous servir de la version web. À cet égard, il est agréable de voir que Google a bien pensé les interfaces web sur mobile de ses services. Ainsi, à défaut d'être vraiment pratique, l'utilisation du Huawei P40 Pro est envisageable, mais il y a quand même beaucoup de points à connaître.

Tout d'abord, AppGallery reste incomplet pour le moment, malgré les efforts de Huawei. Il faut encore un peu de patience et de persévérance de ce côté. Ensuite, TrouvApp n'est pas la panacée : vous devrez encore aller chercher vous-même les liens de téléchargement de fichiers APK sur le web pour installer une application non référencée sur cette plateforme. Dans mon cas, je me suis retrouvé à installer l'application d'APK Pure pour avoir les APK à portée de clics et je dois admettre que j'ai finalement surtout utilisé ce service pour installer mes applications un peu comme si je me servais du Play Store (c'est même par là que je tenais mes apps à jour). Ce n'est pas une méthode recommandée, car elle offre moins de garanties de sécurité qu'un magasin officiel.

Aussi, si la plupart des apps Google fonctionnent bien dans leur version web -- et encore on ne profite pas de YouTube en plein écran, ce qui est très frustrant -- ce n'est pas le cas de toutes les applications basées sur les services de Mountain View. Dans le cas de Pokémon Go, par exemple, vous ne pourrez même pas lancer le jeu.

Enfin, pour la SVoD, même si Netflix a fonctionné temporairement sur le téléphone, la qualité HD des vidéos n'était pas débloquée. En effet, il faut profiter d'un DRM Widevine à un haut niveau de sécurité (L1) pour cela. Or, ce DRM est géré par Google et comme Huawei ne peut plus travailler avec le géant américain, la marque doit se contenter d'un niveau de faible sécurité (L3) sur Widevine qui oblige son P40 Pro à se limiter à la qualité standard sur les séries et films visionnés sur ces plateformes (capture d'écran de gauche ci-dessous).

Et comme Widevine L1 dépend, entre autres, d'une intégration matérielle, ce n'est pas un souci qu'on peut facilement contourner avec une petite bidouille logicielle. De toute façon, je n'ai pas profité longtemps de Netflix... Après une mise à jour de l'application, celle-ci refusait de s'ouvrir sur le P40 Pro en arguant qu'il lui manquait des éléments clés pour fonctionner (capture d'écran de droite ci-dessous). En d'autres termes, une simple mise à jour peut faire sauter une app sur ce téléphone. Pour le prix qu'il coûte, ce n'est pas rassurant.

Il y a du mieux, le chantier avance de manière convaincante, mais Huawei doit encore faire un gros travail pour convaincre davantage de développeurs à rendre leurs applications compatibles avec les Huawei Mobiles Services et disponibles sur AppGallery.

Au-delà de ces problématiques, il faut savoir qu'on profite d'une interface EMUI 10.1 basée sur Android 10. Celle-ci accueille quelques nouveautés. La plus notable est l'arrivée d'un nouvel assistant personnel intelligent : Celia. Quand il fonctionne, cet outil montre une belle réactivité. On s'étonnera toutefois de ce choix de voix suave.

https://twitter.com/OmarBelkaab/status/1243499234248273920

Notez aussi que, pour le moment, beaucoup de requêtes ne sont toujours pas comprises par Celia. Sa pertinence est donc encore un peu limitée. Je n'ai pas encore vu de trace de l'application MeeTime qui permet de passer fluidement de votre Huawei P40 Pro à un PC portable pendant vos appels vidéo. Peut-être parce que ce service n'est pour l'instant compatible qu'avec des ordinateurs de la marque. Le constructeur a précisé que des entreprises tierces étaient libres de rendre leurs appareils compatibles avec la plateforme. Reste à savoir si ces derniers joueront le jeu.

Soulignons l'existence de Huawei Share qui permet le partage de fichiers entre smartphones Huawei sans données mobiles. Cette même fonction permet aussi d'accéder aux fichiers de votre téléphone depuis n'importe quel PC ou Mac connecté au même réseau Wi-Fi. Dans la pratique, mon ordinateur reconnaît bien le Huawei P40 Pro dans l'onglet Réseau, mais n'arrive pas à se connecter à lui.

Dans l'ensemble, la navigation est plutôt fluide et propose plusieurs personnalisations, dont la possibilité de passer au mode sombre, de configurer une navigation par gestes ou d'activer ou non le tiroir d'applications. Une barre latérale de raccourcis paramétrables permet d'afficher la fenêtre d'une app par-dessus une autre.

Sachez aussi que vous profiterez de trois mois gratuits sur Huawei Music pour découvrir cette plateforme de streaming audio.

Le lecteur d'empreintes, lui, est bien efficace et réactif sous le doigt. Rien à signaler à ce sujet.

Audio

Le haut-parleur du Huawei P40 Pro a plusieurs atouts. Tout d'abord, il est puissant et peut aisément couvrir quelques conversations. Ensuite, il restitue agréablement le son avec des médiums et des aigus clairs et propres quand les basses manquent un peu de jus. Il évite aussi de saturer lorsqu'on pousse le volume à fond -- à quelques très rares exceptions près.

Toutefois, et c'est dommage, il suffit de couvrir la grille -- par exemple quand on tient le téléphone à l'horizontale -- pour ne plus rien entendre. Sans stéréo, il n'arrive pas à fournir une spatialisation intéressante du son. Il est toujours plus agréable d'avoir l'impression que l'audio vient de la gauche et de la droite, mais ce n'est pas le cas ici.

Au casque Bluetooth, je n'ai remarqué aucun souci particulier -- même si cela ne dépend pas vraiment du téléphone. En filaire, les écouteurs USB-C fournis dans la boîte font bien le job, mais ne fournissent pas une bonne suppression passive du bruit, ce ne sont pas des intras.

Photo

Le Huawei P40 Pro se dote d'un quadruple module photo à l'arrière. On a ainsi droit à un capteur principal de 50 mégapixels avec un objectif ouvrant à f/1,9 qui a la particularité d'être très large (1/1,28 pouce), ce qui lui permet de capter plus de lumière et de détails dans une photo. En effet, même si les smartphones ont tendance à miniaturiser au maximum les composants photo, ces derniers obéissent toujours à une règle assez simple : plus le capteur est large, plus il peut capter de lumière.

Pour le reste de la configuration, on a les capteurs suivant :

Commençons par les photos classiques prises dans les bonnes conditions lumineuses. Le Huawei P40 Pro est, sans aucune surprise, excellent dans ce domaine. On obtient en effet des photos bien nettes et dont le niveau de détails se maintient assez haut même en périphérie de l'image. Petit bémol : malgré la technologie Octa PD promettant un autofocus aux petits oignons, j'ai eu du mal à faire le point sur les photos rapprochées.

Même s'il peut avoir tendance à verser dans la saturation des couleurs, le Huawei P40 Pro réussit à préserver l'aspect naturel de la scène avec des tonalités assez fidèles à la réalité -- sauf parfois le ciel qui peut être plus bleu qu'en vrai. La dynamique aussi est bien gérée avec de bons compromis réalisés dans les scènes à fort contraste pour éviter la surexposition.

Il existe un mode intelligence artificielle censé sublimer certaines couleurs sur l'image en fonction de ce qui est détecté dans la photo. Je n'ai toutefois pas l'impression que la différence saute aux yeux avant et après activation de cette fonction.

De nuit, le niveau des détails est bien maintenu. Les scènes nocturnes immortalisées jouissent en outre d'une bonne gestion des fortes sources de lumière.

On se rend surtout compte que le Huawei P40 Pro voit très bien dans l'obscurité, presque mieux que l'œil humain. Ainsi, dans une scène particulièrement sombre, le téléphone réussit à engendrer un cliché sur lequel on aperçoit bon nombre d'éléments qui échappaient pourtant au regard.

C'est le cas de la photo ci-dessous : je ne distinguais presque rien et pourtant, sur la photo, on dirait que c'est le tout début de soirée.

Avec le mode nuit activé, la scène s'éclaire encore plus, c'est impressionnant.

Le capteur principal permet aussi de prendre des photos en plein format, à 50 mégapixels, sans pixel binning (fusion de pixels). Les images obtenues sont donc plus grandes et profitent ainsi de plus de détails.

Attention cela dit, les images ainsi prises pèsent plus lourd sur l'espace de stockage. Aussi, elles sont moins performantes en faible luminosité puisqu'elle capte moins de lumière sans fusion des pixels. Vous pouvez retrouver quelques images de 50 mégapixels en cliquant ici.

On retiendra aussi que le Huawei P40 Pro propose une option « image dynamique ». Lorsque celle-ci est enclenchée, les algorithmes de l'appareil vont capter des images avant, pendant et après la prise de vue pour vous proposer ensuite plusieurs outils de retouche. L'intérêt premier de la fonctionnalité est de choisir l'instant que vous préférez : si la fraction de seconde avant le déclenchement de la photo est plus intéressante, vous pouvez ainsi la récupérer.

Au-delà de cela, on est surtout frappé par l'option permettant de supprimer un passant de l'image. Dans ce menu des retouches photo, un bouton permet en effet d'effacer une personne qui traverse la scène et qui vous gâche malencontreusement le cliché. Ce n'est pas une réussite à chaque tentative, mais quand ça fonctionne, cette fonction est vraiment bluffante d'efficacité.

Voici les images avant/après issues de l'exemple montré ci-dessus. On voit bien la passante disparaître de la scène.

L'ultra grand-angle parvient à offrir une qualité d'image de haute volée tout en étant plutôt cohérent avec le capteur principal sur le traitement des couleurs. Le niveau de détails chute, c'est normal, mais il reste tout de même vraiment très satisfaisant.

Pour le zoom, le Huawei P40 Pro offre des rendus vraiment très bons sur les grossissements x5 en préservant un grand nombre d'informations dans l'image.

Toutefois, le zoom x10 n'est pas non plus en reste et, en fonction des situations, on obtient également de jolis clichés pour capturer ce qui se trouve vraiment au loin.

Le zoom x50, pour sa part, mériterait encore des affinements pour être tout à fait pertinent. Comme souvent avec ses gros niveaux de grossissement, on a affaire à une fonctionnalité surtout très gadget, qu'il est amusant de découvrir sans en attendre forcément grand-chose. Le résultat est donc assez impressionnant et très loin d'être catastrophique, certes, mais pas forcément exploitable.

On arrive maintenant au mode portrait. Si les couleurs gardent des tons assez naturels sur les prises de vue traditionnelles, ce n'est pas vraiment le cas de ce mode portrait où les photos en extérieur se nippent d'une atmosphère chaude, un peu saturée qui subliment les couleurs -- ce traitement logiciel intervient d'ailleurs une fois le cliché capturé. Le visage de la personne photographiée est très bien retranscrit, parfaitement net et très bien découpé par l'effet bokeh.

Pour les selfies, on a affaire à un capteur frontal de 32 mégapixels (f/2,2) épaulé par un capteur TOF. Les selfies aussi profitent d'une excellente qualité d'image permettant de compter (presque) sans peine les poils de ma barbe. En faible luminosité, j'ai trouvé que le mode avec flash (l'écran passe en blanc) était efficace pour éclairer le visage sans compromettre l'arrière-plan.

Grâce au capteur TOF, le mode portrait en selfie profite lui aussi d'un excellent découpage entre la trombine et le décor.

Côté vidéo, le Huawei P40 Pro maintient son excellent niveau quand il enregistre. On note que l'application appareil photo propose, par défaut, de filmer avec l'ultra grand-angle. Le capteur correspondant est en effet spécialement conçu pour la vidéo. Vous pouvez filmer jusqu'en 4K à 60 images par seconde.

https://www.youtube.com/watch?v=xwp45a1gFKs

En selfie aussi, il est possible de profiter du 4 K 60 FPS.

https://www.youtube.com/watch?v=NSZV78nSEc8

Performances

Avec un Kirin 990 et 8 Go de RAM, les promesses du Huawei P40 Pro en termes de performances sont bien belles. La puce a déjà montré toute sa puissance et ses performances en rendus graphiques sur le Mate 30 Pro. Le téléphone qui nous intéresse aujourd'hui a donc une arme particulièrement efficace pour faire face sans peine à toutes les tâches du quotidien. Quelle que soit l'activité, il résiste sans peine.

À 30 FPS sur les jeux vidéo gourmands

Vous profiterez ainsi d'une partie de Fortnite avec les graphismes réglés sur le niveau élevé et avec la résolution 3D à 100 % pour une partie qui tourne à 30 images par seconde de manière très stable. Sur les quelques parties auxquelles je me suis livré, je n'ai constaté aucune chute de framerate. Même commentaire sur Call of Duty Mobile avec les graphismes poussés à fond les ballons. Nous avons là un très bon smartphone pour jouer.

Des benchmarks à la traine par rapport à la concurrence

Ces observations ont par ailleurs été menées sans le mode performance. En activant ce dernier, on booste sensiblement la puissance brute de l'appareil comme on peut le voir sur les benchmarks. Ces mêmes benchmarks qui montrent aussi, hélas, que le Kirin 990 est bien à la traîne sur ce terrain-là par rapport au Snapdragon 865 et même face à l'Exynos 990. Cependant, face à ce dernier, le SoC de Huawei a un autre avantage bien plus important : la bonne gestion de la consommation d'énergie.

La chauffe est par ailleurs très modérée.

Batterie

Avec sa batterie de 4200 mAh, le Huawei P40 Pro offre une très belle autonomie, même avec son écran réglé à 90 Hz. Le téléphone fait face à toutes les activités de la journée en ne montrant des signes de fatigue que très tard.

Une vidéo Full HD lue une heure durant consommera en moyenne seulement 5 % de batterie. Une partie Fortnite avec les réglages graphiques réglés au maximum grappillera entre 5 et 8 % de batterie sur une session de 20 ou 25 minutes. Même TikTok qui est pourtant particulièrement gourmand en énergie ne parvient que modérément à éprouver le P40 Pro.

Notez cependant que nous n'avons pas pu soumettre le Huawei P40 Pro à notre protocole de test personnalisé ViSer. En effet, ce processus automatisé s'appuie en partie sur des applications Google. Toutefois, mon expérience personnelle avec cet appareil m'a fortement convaincu de son autonomie.

Ajoutez à cela une charge rapide de 40 W qui permet de faire le plein à la vitesse de l'éclair, mais aussi une compatibilité avec la recharge sans fil et une option de recharge inversée.

Réseau et communication

Le Huawei P40 Pro est compatible avec le réseau 5G, mais il ne prend pas en charge les ondes millimétriques qui seront déployées un peu plus tard en France. Côté 4G, je n'ai rencontré aucun souci en région parisienne avec le réseau d'Orange. Le téléphone est d'ailleurs compatible avec toutes les bandes de fréquence 4G françaises.

Pour les appels, le Huawei P40 Pro est un très bon téléphone. Mes interlocuteurs signalent une voix claire, propre et pas trop compressée, même quand je lançais à plein volume une vidéo d'un embouteillage à New York. Ce bruit de ville ne couvrait pas ma voix et se faisait à peine entendre à travers le micro.

Signalons aussi que le téléphone est compatible avec le Wi-Fi 6. Côté GPS, aucun souci à signaler sur la géolocalisation, mais il faut savoir qu'en période de confinement, je ne l'ai pas follement exploité. Enfin, sachez que vous pouvez insérer deux nanoSIM (ou une nanoSIM et une nano carte mémoire). Le Huawei P40 Pro est aussi compatible eSIM.

Prix et date de sortie

Le Huawei P40 Pro est vendu en France au prix conseillé de 1099 euros pour une commercialisation qui démarre le 21 avril en ligne et le 4 mai dans les magasins. Durant la période de précommande ainsi que pendant les premières semaines suivant le lancement, une offre spéciale fait tomber son tarif à 949 euros et vous recevez un accessoire en cadeau.