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Si l'Europe s'en prend à Huawei, la Chine pourrait s'attaquer à Nokia et Ericsson

La Chine hausse le ton, mais pourrait-elle finir par mordre ? La question se pose alors que, selon des sources du Wall Street Journal, le ministre chinois du Commerce tablerait sur des représailles à l'encontre des groupes scandinaves Nokia et Ericsson en cas de nouvelle éviction de Huawei et de sa 5G sur le sol européen. Ces informations nous viennent après le récent rétropédalage des autorités britanniques à l'égard du géant chinois des télécoms, et alors que Washington maintient depuis des mois la pression sur ses partenaires européens pour les enjoindre à éviter les équipements 5G de Huawei sur leurs propres réseaux.

Il faut dire que la volte-face anglaise passe mal à Pékin. Pour des raisons politiques, Boris Johnson a fait marche arrière sur le cas de Huawei, pour finalement contraindre les opérateurs britanniques à stopper l'achat d'équipements télécoms 5G au leader mondial d'ici fin 2020, et se débarrasser de la totalité de ses antennes déjà installées d'ici la fin d'année 2027.

Bloquer les expéditions de Nokia et Ericsson, mots en l'air ou menace sérieuse ?

Concrètement, les mesures de représailles envisagées par le ministre chinois du Commerce sont simples : Nokia et Ericsson recensent tous deux plusieurs usines et sites dédiés à la recherche et développement en Chine. Des sites dénombrant plusieurs milliers d'employés (environ 16 000 pour Nokia et près de 14 000 pour Ericsson, note le WSJ).

Une partie importante des équipements télécoms des deux marques est ainsi fabriquée en Chine ou assemblée ultérieurement à partir de pièces et technologies fabriquées ou conçues sur place. C'est là-dessus que le ministre du Commerce prévoirait d'agir. L'idée serait de bloquer l'exportation hors de Chine de ces pièces. Un blocus qui pourrait en théorie sérieusement impacter les activités de Nokia et Ericsson, et par ricochet gêner leur capacité à équiper des pays en réseau 5G.

Reste qu'avec ce plan, la Chine pourrait en réalité « plus aboyer que mordre », estime le Wall Street Journal. Le média rappelle par exemple que Pékin avait promis en mai dernier de créer une blacklist des entreprises étrangères ayant échoué à fournir les entreprises chinoises à des « fins non commerciales ». Une liste que les autorités chinoises n'ont finalement toujours pas publiée. Les menaces du ministre chinois du Commerce, qui n'a pas souhaité donner de commentaires auprès du WSJ, pourraient en outre s'avérer contre-productives pour sa propre économie.

Des mesures qui pourraient, en réalité, nuire plus à la Chine qu'à Nokia et Ericsson

« Ce type d'action pourrait se retourner contre [la Chine] en effrayant certaines entreprises technologiques étrangères et en les incitant à délocaliser leur production hors du pays », explique notamment Jim McGregor, président d'APCO Worldwide : « Les entreprises sont déjà très nerveuses à l'idée d'être prises dans des batailles géopolitiques et réévaluent leurs sites de production et leurs chaînes d'approvisionnement pour protéger la continuité de leurs activités ».

Dans les faits, une pareille décision pourrait notamment faire le jeu de l'Inde qui profite d'ores et déjà des tensions entre la Chine et l'Occident pour encourager les géants de la tech à investir dans des sites de production sur son territoire.