Huawei doit « oser dominer le monde » avec HarmonyOS estime le fondateur de la firme

 

Le fondateur de Huawei appelle les employés de la firme à « oser dominer le monde » en termes de développement logiciel afin de garantir l'indépendance de l'entreprise vis-à-vis de l'embargo des États-Unis.

Huawei monde
Le patron de Huawei veut « dominer le monde » avec ses logiciels // Source : Frandroid

Aujourd’hui encore, malgré sa situation très difficile, Huawei continue de voir les choses en grand. Du moins, c’est le cas du fondateur de la firme, Ren Zhengfei. Dans une note interne — et que Reuters a pu consulter — il appelle en effet les employés de l’entreprise à « oser dominer le monde » dans le domaine des logiciels.

D’après lui, il s’agit d’un secteur clé, car toutes les avancées qui seront faites dans ce domaine resteront « hors du contrôle des États-Unis et nous aurons une plus grande indépendance et autonomie ». Avec cette phrase, Ren Zhengfei semble faire une allusion explicite à HarmonyOS, le système d’exploitation multi-plateforme que développe Huawei pour, à terme, ne plus dépendre d’Android.

L’ambitieux HarmonyOS

En effet, même s’il est possible d’exploiter Android sans l’écosystème Google — l’OS étant open source –, réussir à séduire le grand public avec une telle formule est très compliqué. Avec HarmonyOS, Huawei serait bien plus libre de ses mouvements pour imposer sa vision et sa stratégie tout en permettant aux développeurs de facilement adapter leurs applications. L’objectif est de faire en sorte que ce système d’exploitation fonctionne sur une myriade d’appareils, dont les smartphones. Les Huawei P50 devraient d’ailleurs tourner nativement sur HarmonyOS.

Par ailleurs, Ren Zhengfei ne cache pas son animosité envers les États-Unis.

Une fois que nous aurons dominé l’Europe, l’Asie-Pacifique et l’Afrique, si les normes américaines ne correspondent pas aux nôtres, et que nous ne pouvons pas entrer aux États-Unis, alors les États-Unis ne pourront pas entrer sur notre territoire.

Plus globalement, rappelons que l’embargo américain contre Huawei a été instauré par l’administration Trump en 2019. L’ex-président estimait en effet que le géant des télécoms œuvrait pour le compte de la Chine afin d’espionner les citoyens des États-Unis. Conséquences : non seulement Huawei ne peut plus travailler avec Google, mais il ne peut pas non plus se fournir auprès d’entreprises étrangères exploitant des technologies américaines.

Un embargo parti pour durer

De ce fait, Huawei rencontre énormément de difficulté à s’approvisionner en composants et se voit confronter à un climat de défiance de la part des alliés des États-Unis dans un contexte de déploiement des infrastructures et réseaux 5G.

En outre, le gouvernement du nouveau président Joe Biden ne semble pas pressé de lever les sanctions à l’égard du géant chinois et introduit même une nouvelle donne dans l’équation : le rôle soupçonné de Huawei dans la persécution des Ouïghours dans la région du Xinjiang au nord-ouest de la Chine.


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