Essai de la Mercedes EQS : le luxe et la technologie à outrance
Retour à l’automne 2019.
L’arrivée du modèle s’inscrit dans le programme de la marque baptisé « Ambition 2039 » lequel prévoit de ne plus vendre que des véhicules neutres en CO2 d’ici 2039.
Fiche technique
Design
Si, pour garder une cohérence dans la gamme, Mercedes a conservé le « S » dans l’appellation de l’EQS -- juste après les lettres « EQ » synonymes d’électrification pour la marque à l’étoile --, c’est bien pour signifier qu’il s’agit de la Classe S des véhicules électriques.
C'est l’aérodynamisme qui a sculpté les formes de cette EQS pour la rendre la plus efficiente possible.
Étonnant pour une voiture imposante, qui mesure quand même 5,21 mètres de long, 1,92 mètre de large et 1,51 m de large.
Avant de passer à l’intérieur, zoom sur la signature lumineuse de l’EQS qui reprend à son compte et réinterprète le design des autres modèles badgés EQ, avec ce bandeau lumineux qui occupe toute la largeur à l’arrière et ces feux Digital Light à l’avant, intégrés dans la calandre dite « Black Panel ».
Dans le détail, le module Digital Light consiste en des phares intégrant trois LED, lesquelles envoient leur lumière dans 1,3 million de micro-miroirs, pour une résolution de plus de 2,6 millions de pixels.
Habitabilité
Rentrer dans cette EQS, c’est comme rentrer dans une Classe S du futur.
Au milieu de cette débauche de luxe, l’EQS n’en oublie pas d’être pratique non plus avec de larges rangements que ce soit au pied de l’écran central, sous l’accoudoir central, mais aussi entre les passagers avant, sous la console centrale.
Les places arrière offrent également beaucoup d’espace.
Le coffre est quant à lui gigantesque : offrant déjà 610 litres sous le hayon, avec notamment un espace profond sous le plancher pour ranger des câbles, il peut aller jusqu’à 1770 litres une fois les sièges arrière rabattus.
Technologies embarquées
Comme déjà évoquée un peu plus haut, la pièce maîtresse de cette Mercedes EQS s’appelle Hyperscreen MBUX, qui regroupe pas moins de trois écrans sous une même dalle de 1,41 m de large.
Avec la déclinaison EQS 450+, et sans cocher l'option Hyperscreen MBUX, vous aurez une configuration qui correspond davantage à ce qu’on trouve dans une Classe S : un combiné d’instrument LCD de 12,3 pouces (31,2 cm) et un écran central OELD de 12,8 pouces (32,5 cm).
Revenons à notre impressionnant Hyperscreen MBUX composé d’un écran conducteur LCD de 12,3 pouces (31,2 cm) avec rétroéclairage matrice LED, d’un écran central OLED de 17,7 pouces (44,9 cm) et d’un écran passager OLED de 12,3 pouces (31,2 cm).
Pour ce qui est de la navigation dans ces différents écrans, elle reste parmi les plus intuitives et les plus réussies graphiquement.
Cette dernière correspond à un écran de 77 pouces qui affiche les infos comme si elles se trouvaient à 4,5 m devant la voiture.
L’écran central, en forme d’hexagone, conserve dans sa partie basse une partie fixe relative aux fonctions de climatisation automatique, donc facilement accessible en permanence.
Il est aussi possible d’activer la nouvelle interface utilisateur dite « Zéro Layer », qui affiche directement les applications les plus importantes ou les plus utilisées, en fonction de la situation notamment, et ce sans avoir à rentrer dans un menu ou un sous-menu.
Sur ce grand écran central, on apprécie également le fait qu’il soit légèrement incurvé, facilitant la navigation et l’accessibilité.
Passions au troisième et dernier écran, celui qui fait face au passager avant, un peu comme dans une Porsche Taycan.
Autonomie, batterie et recharge
La Mercedes EQS est proposée pour son lancement en deux versions baptisées 450+ et 580 4MATIC.
Le rapport de supériorité s’inverse niveau autonomie avec une autonomie maxi en cycle WLTP de 780 km sur l’EQS 450+, contre 676 km sur l’EQS 580 4MATIC.
À noter que Mercedes-AMG s’est déjà occupé d'upgrader l’EQS en dévoilant une version plus puissante, l’EQS 53, qui propose jusqu’à 761 chevaux.
Quelle que soit la version, la nouvelle berline luxueuse de la marque à l’étoile est équipée d’une batterie de capacité utilisable de 107,8 kWh et peut être rechargée sur une borne de recharge rapide jusqu’à 200 kW (tension d’alimentation de 400 volts).
La nouvelle Mercedes EQS bénéficie d’un système de planification des voyages (Electric Intelligence) parmi les mieux faits et les plus intuitifs.
Même les coûts de recharge sont indiqués. À noter qu’il est possible de faire ses propres choix et d’exclure une borne ou une autre. L’application Mercedes me, disponible son smartphone ou tablette, permet également de planifier son itinéraire. Il existe par exemple un filtre permettant de trier les points de recharge et voir la puissance de charge ou la disponibilité.
Vous pouvez également régler le niveau de charge que vous souhaitez à l’arrivée, ce qui modifiera forcément le temps de passage en station : vous pouvez choisir à quelle borne vous arrêter, ou pas, selon une liste établie, filtrer les bornes en fonction de leur puissance de recharge… L’interface utilisateur est parfaitement bien faite, compréhensible, lisible, et même jolie avec une représentation parlante de votre trajet.
On peut également visualiser -- et c’est nouveau dans cette EQS -- si la capacité de la batterie permet de revenir au point de départ sans se recharger.
Recharge
Pour tester la recharge de 200 kW annoncée par Mercedes, direction une borne Ionity.
Sur les quatre bornes, une est prise par une Tesla Model 3, étonnée de voir notre EQS arrivée, et une autre ne fonctionne pas.
Cela nous a permis de grimper à 208 kW de puissance : les 200 kW ont été atteints en 1 minute 33 secondes.
Les valeurs de charge ont ensuite chuté : nous avons décidons d’arrêter la charge au bout de 30 minutes, comme ce qu’annonce Mercedes (de 10 % à 80 % en 31 minutes).
Cette Mercedes EQS 450+ également un bon allié pour les longs trajets, puisque son autonomie affichée est de 780 km en cycle WLTP.
Et ce sans se restreindre, avec quelque belles accélération et l'ensemble des fonctions de confort activé. Certains de nos confrères ont quant à eux relevé une consommation autour de 19 kWh/100 km, voire même 17 kWh/100 km, ce qui permet davantage de flirter avec les 600 kilomètres.
Conduite
Si se déplacer dans une voiture électrique donne bien souvent une sensation d’être sur un tapis volant, le luxe apporté par cette Mercedes EQS accentue encore un peu ce ressenti. Les premiers tours de roue se font dans le silence le plus parfait. Et l’on est rapidement épaté par le rayon de braquage qui, grâce aux roues arrière directrices (4,5°, jusqu’à 10° en option), permettent de tourner plus court… qu’une Classe A ! La position de conduite est parfaite et se règle toujours automatiquement via les commandes traditionnelles sur la portière, et le maintien des sièges dits « multicontours » est excellent.
D’ailleurs, la voiture peut enregistrer différents profils de conducteurs, permettant de régler automatiquement la position du siège, les rétroviseurs, ou encore les préférences personnelles sur l’éclairage d’ambiance… Et la voiture de détecter automatiquement la personne qui se met au volant pour mettre ses réglages !
En dépit de la puissance, la Mercedes EQS se conduit du bout des doigts, et appelle à une conduite calme et coulée. L’amortissement pneumatique efface littéralement les défauts de la chaussée notamment grâce à des capteurs et algorithmes qui adaptent les amortisseurs en permanence.
En augmentant un peu le rythme, la voiture conserve son insonorisation de grande berline de luxe allemande. On la sent un peu lourde, et pourtant notre EQS 450+ fait preuve d’un bon dynamisme, notamment dû là aussi aux roues arrière directrices. La direction est précise. La puissance de 333 chevaux est largement suffisante, même parfois presque trop présente, notamment en mode Sport dans lequel la réponse à la pédale de droite est immédiate, et dépasse même l’essieu arrière jusqu’à ressentir une très légère glisse. Pas de quoi se faire peur pour autant.
Ce qui est un peu plus gênant au volant, c’est notamment la largeur de la voiture (presque deux mètres) qui, sur les petites routes de campagne, nécessite de bien anticiper les virages de façon à ne pas se faire surprendre par une voiture (ou a fortiori un tracteur) qui arriverait en face. D’autant qu’il faut également « plonger » sur les freins pour ralentir, avec un ressenti un peu spongieux qui donne là aussi quelques sueurs froides. Cette EQS peut se conduite vite, mais c’est à un train de sénateur qu’elle s’apprécie le plus.
Un petit mot sur le freinage régénératif qui peut être en mode automatique ou manuel, et qui permet, sans poser le pied sur le frein, d’aller jusqu’à l’arrêt. Trois niveaux peuvent être sélectionnés via les palettes au volant, allant de la sensation de roues libres, au freinage qui va jusqu’à l’arrêt, en passant par une décélération intermédiaire.
Prix
La Mercedes EQS, vous vous en doutez, n’est pas donnée.
À ces prix-là, l’EQS se présente en finition AMG Line à l’intérieur comme à l’extérieur, la seule finition au catalogue.
La Mercedes EQS fait donc payer très cher ses prestations de haut vol et se cale sur les prix de la Mercedes Classe S thermique.