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Fin de Facebook et Instagram en Europe : quand Mark Zuckerberg veut nous faire chanter

Mise à jour à 14h16 : un représentant de Meta nous a partagé la déclaration suivante concernant la situation.

Reléguer l'Europe au rang d'une dictature dans laquelle Facebook et Instagram ne pourraient pas faire affaire ? C'est ce à quoi semble ressembler le dernier pari en date de Meta après la chute vertigineuse de Meta en bourse.

Dans son rapport annuel à la SEC (U.S. Securities and Exchange Commission), l'autorité des marchés financiers américains, Meta prévient qu'elle ne pourrait « probablement » plus proposer ses « plus importants produits et services » comme Instagram ou Facebook si l'entreprise n'est plus autorisée à utiliser le modèle d'accord en cours ou une alternative. Ce dernier fait référence à la possibilité par Meta de transférer les données personnelles des utilisateurs depuis l'Europe vers ses serveurs aux États-Unis.

Dans une autre déclaration, Meta insiste sur ce point : « le partage de données entre pays ou régions du monde est crucial pour offrir nos services et de la publicité ciblée ». Rappelons que le modèle économique de Meta repose essentiellement sur ses publicités, là où Amazon, Apple, Microsoft et même Google ont réussi à diversifier leurs sources de revenus aux fils des ans.

Que veut obtenir Meta ?

Cette affaire est la conséquence de l'annulation du Privacy Shield par la Cour de justice européenne en 2020. Cet accord devait encadrer le transfert de données entre l'Union européenne et les États-Unis, car il allait à l'encontre du RGPD. Ce dernier prévoit que pour permettre un transfert de données, le pays en question doit proposer le même niveau de protection des données personnelles que ce que prévoit l'UE avec le RGPD, or il a été jugé que ce n'était pas le cas des États-Unis.

Pour effectuer ses transferts de données, Meta a recours au Privacy Shield, désormais annulé et à des « modèles d'accords ». Ces derniers sont minutieusement observés par l'Union européenne. Avec ce nouveau coup de chantage, Meta entend obtenir un nouveau socle sur lequel s'appuyer pour permettre aux données privées de ses utilisateurs européens d'être transféré et traité aux États-Unis. La firme se refuse à les traiter sur le sol européen dans le cadre de la législation prévue par l'UE.

Quel est le poids de la menace ?

Hormis le fait de ne plus permettre aux Européens d'accéder aux applications comme Facebook et Instagram, Meta veut surtout mettre dans la balance les centaines d'entreprises qui font appel à ses services. Dans une réponse au média City A.M, Meta masque à peine son chantage : « un manque de transferts internationaux de données sûrs, sécurisés et légaux nuirait à l'économie et entraverait la croissance des entreprises axées sur les données dans l'UE, au moment même où nous cherchons à nous remettre de Covid-19 » avant d'enfoncer le clou « l'impact serait ressenti par les entreprises, grandes et petites, dans de multiples secteurs».

Mais peut-on y croire ?

Rappelons que si Meta s'est récemment effondré en bourse, c'est notamment parce que le groupe a pour la première fois de son existence affiché une perte d'utilisateurs dans son bilan. Plus précisément, c'est un million d'utilisateurs quotidiens qui n'utilisent plus les services Facebook, WhatsApp ou encore Instagram.

Lors du résultat du dernier trimestre de l'année 2021, Meta a annoncé que l'Europe représentait 8,357 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour Meta, soit près d'un quart du total réalisé par le groupe pour 427 millions d'utilisateurs actifs mensuels sur Facebook. Le revenu moyen par utilisateur sur Facebook était de 19,68 dollars en Europe, en deuxième position derrière les États-Unis et le Canada avec 60,57 dollars.

Quand on voit l'effet de la disparition d'un million d'utilisateurs sur les résultats du groupe, peut-on vraiment croire que Meta serait prêt à fermer ses services en Europe et ainsi se priver de millions d'utilisateurs ? Cela paraît inconcevable.