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Test du Motorola Edge 30 Ultra : 200 mégapixels de frustration

Le titre de ce test du Motorola Edge 30 Ultra en dit déjà long, nous en avons bien conscience. Alors que le constructeur met en avant pour son smartphone l'intégration du premier capteur 200 mégapixels du marché, nous l'affublons d'emblée d'un descriptif péjoratif. Mais derrière ce simple réside une myriade de subtilités qu'il faut bien aborder. Testons donc proprement ce Motorola Edge 30 Ultra.

Fiche technique

Ce test a été réalisé avec un modèle prêté par Motorola.

Design

Pour avoir eu dans les mains l'intégralité de la gamme, nous pouvons facilement établir dès la première prise en main que le Motorola Edge 30 Ultra est l'appareil qui a reçu le plus d'attention. Non pas pour dire que les petits frères ont tiré la courte paille, mais simplement car il se place immédiatement dans la catégorie premium... dès qu'il touche votre peau.

Cela passe par son cadre arrondi, dont le verre de l'écran rejoint en un arrondi les bords. Sa taille, son format, son petit poids bien équilibré qui laisse à penser qu'un ingénieur, quelque part, s'est vraiment creusé la tête sur les détails. Ou même cet îlot photo au dos, qui s'éloigne du Edge 30 Pro ou classique avec un design en trois parties organisées comme une sorte d'escalier, et qui prend très peu de place au coin supérieur gauche de l'appareil contrairement à la tendance du moment.

Il est un détail dans ce design qui me frappe particulièrement, sans que je ne sache s'il a été réfléchi à la conception ou est simplement un heureux accident. Le dos en verre brossé n'est poli qu'à un seul endroit : le logo Motorola. Ce verre brossé est terriblement glissant, et pourtant, à l'usage, je me suis surpris à ne jamais avoir de problème de prise en main grâce à ce logo.

Ce fameux logo en verre lisse, qui se place précisément là où mon index se repose naturellement, et qui arrive toujours à agripper ma peau. Ce faisant, le côté glissant du Edge 30 Ultra est contrebalancé par cette simple touche. Heureux accident ou génie d'ingénierie ? Au bout du compte : ça fonctionne.

Reste cependant que les bords du cadre n'ont pas un feeling particulièrement agréable, comme si ces derniers et l'écran n'étaient pas parfaitement alignés. Un détail, certes, mais dans cette catégorie... Le détail compte.

La suite est habituelle : le côté droit intègre le bouton de verrouillage et les touches de volume, quand le bas propose le port USB-C, la trappe SIM et la grille haut-parleur.

Écran

Le Motorola Edge 30 Ultra s'équipe d'une dalle pOLED de 6,67 pouces en définition Full HD+ de 2400 par 1080 pixels, soit un ratio 20:9. Cette dernière est une dalle 10 bits supportant le HDR10+ et un taux de rafraîchissement de 144 Hz, avec une fréquence tactile de 360 Hz. Deux modes d'affichage sont disponibles dans les options : saturé ou naturel, correspondant respectivement à l'espace DCI P3 et l'espace sRGB, comme souvent.

Sous notre sonde et avec le logiciel DisplayCal, nous avons relevé une luminosité maximale très bonne de 492 cd/m², qui pourra être boostée jusqu'à 1250 cd/m² en mode HDR ou en cas de grand soleil. En mode saturé, la colorimétrie couvre 174.3 % de l'espace sRGB, 123,5 % de l'espace DCI P3 et 120,1 % de l'espace Adobe RGB. C'est évidemment excellent.

Cependant, la colorimétrie n'est pas tout à fait correcte. Le mode saturé est relevé à un delta E00 moyen de 1,72, bon sans être excellent, pour une température de couleurs moyenne très froide de 7270K. Pour retrouver des couleurs plus naturelles, proche de la norme NTSC, vous pourrez toujours ajouter un peu de chaleur dans l'interface prévue à cet effet. Le mode sRGB suit la même tendance, à ceci près qu'il limite le gamut de couleurs au sRGB.

S'il n'offre pas le meilleur écran du marché, la dalle du Motorola Edge 30 Ultra reste une excellente dalle qui n'a pas à rougir face à la concurrence du secteur premium.

Logiciel

Motorola continue dans sa lancée de faire confiance à Android dans une forme relativement pure, sans naturellement ajouter de grandes modifications. Nous avons donc ici Android 12 et son patch de sécurité en date de septembre 2022, qui a été déployé au cours de notre test. Le Widevine L1 est évidemment de la partie pour les contenus en HD sur les plateformes. Et pour le reste... Nous sommes en terrain conquis.

Le constructeur propose tout de même quelques modifications, comme le fait de simplifier la personnalisation poussée d'Android 12 en la proposant dans un menu légèrement plus didactique que sur l'OS dans sa forme la plus pure. Ready For simplifie également légèrement le fait d'interconnecter son téléphone à d'autres appareils, là encore sans être fou. Le véritable ajout majeur de Motorola face à Google est fondamentalement l'intégration d'un mode bureau, à la manière du Samsung DeX qui a popularisé la pratique, là où le développeur du système libre refuse de le faire sur ses propres produits.

Audio

Oui. Oui, Motorola. L'intégration d'un véritable haut-parleur stéréo, et pas un simple soutien par le biais du haut-parleur d'écoute, est un vrai argument. C'est un absolu plaisir d'utiliser l'Edge 30 Ultra pour regarder des vidéos rien que pour cela, le son sortant du haut-parleur d'écoute étant à un niveau et une qualité similaire au haut-parleur principal situé à côté du port USB-C.

Le son en lui-même manque naturellement de basse, mais les aigus sont vraiment respectés et les milieux se détachent proprement de l'ensemble. C'est un vrai plaisir de retrouver une telle configuration après de multiples tests où cette configuration disparaît ou n'offre pas une véritable expérience stéréo.

Photo

C'est LE point le plus important de ce Motorola Edge 30 Ultra. Celui qui est le plus mis en avant par la communication du constructeur. Le smartphone est le premier du marché à intégrer un capteur principal de 200 mégapixels, à objectif ouvrant en f/1,9.

Il est soutenu par un second capteur ultra grand angle 114° de 50 mégapixels, à objectif ouvrant en f/2,2 et un téléobjectif 2x de 12 mégapixels à objectif ouvrant en f/1,6.

Je ne vais pas aller dans le détail point par point dans cette analyse de l'expérience photo du Motorola Edge 30 Ultra, tout simplement parce que le constat est constamment le même. Si les capteurs sont clairement capables de belles choses, ce qui apparaît dans des conditions de luminosité parfaites, ils ne sont tout simplement pas soutenus par un rendu capable de véritablement profiter de leurs capacités brutes. Le travail logiciel manque cruellement à l'appel.

Cela se voit dans des conditions d'intérieur, où le bruit se fait tout à coup plus présent et le piqué perd brutalement en qualité. Les larges plages dynamiques posent problème, elles qui ont besoin d'un bon algorithme pour être bien représentées dans le résultat final. En intérieur de nuit, le smartphone est très sincèrement grinçant à utiliser : la capture prend bien trop de temps à être faite, pour un résultat qui est souvent loupé par une mise au point foireuse ou tout simplement un sujet qui a bougé. C'est particulièrement vrai en mode portrait, dont l'effet est souvent loupé et la qualité de l'image loin d'être à niveau.

Le pire dans tout cela est que le téléobjectif et l'ultra grand-angle s'en sortent souvent bien mieux dans des conditions difficiles que le capteur 200 MP, qui devrait pourtant être la star du show. Et on le comprend : le traitement est habitué à ces capteurs bien plus qu'au tout dernier arrivé. C'est bon d'être à la pointe de la technologie, oui, mais encore faut-il la maîtriser. On peut espérer que des mises à jour viennent améliorer les résultats du Motorola Edge 30 Ultra, mais en l'état, il n'est tout simplement pas à la hauteur de ses concurrents. Il bloque, réfléchit trop pour un résultat souvent décevant et des sujets qui en ont marre de prendre la pose. Même la stabilisation vidéo est beaucoup trop marquée par un large tremblement au moindre pas. L'optimisation n'est tout simplement pas là, pour un résultat certes "bon", mais absolument pas à la hauteur du marché qu'il essaie d'occuper. L'utiliser a été une gigantesque frustration.

Capteur avant

À l'avant, on retrouve un unique capteur de 60 mégapixels à objectif ouvrant en f/2,2. Ce dernier offre un très bon résultat qu'importe les conditions, surtout soutenu par l'écran principal se transformant en gigantesque flash pour l'occasion. Quelle ironie que d'être plus satisfait par les clichés du capteur avant que de la configuration arrière. Même les portraits sont largement supérieurs en façade !

Performances

Pour pouvoir être le "meilleur du meilleur" de Motorola, il fallait nécessairement que l'Edge 30 Ultra intègre le Qualcomm Snapdragon 8+ Gen 1, indubitablement la meilleure puce du marché pour les smartphones Android. C'est bien le cas, et elle est ici couplée à 12 Go de RAM LPDDR5 et un espace de stockage de 256 Go en UFS 3.1. Les bases d'un smartphone premium sur cette fin d'année.

Évidemment, la moindre tâche classique est une promenade de santé pour le Snapdragon 8+ Gen 1 intégré à ce Edge 30 Ultra. Il est cependant intéressant de voir que les performances 3D sont légèrement moins bonnes sur les tests synthétiques de GFXBench, pour une raison très simple : pour limiter la chauffe de l'appareil, le Motorola Edge 30 Ultra ne livre ses meilleures performances que lorsqu'elles sont débloquées en mode jeu. Un mode sûrement activé par défaut et discrètement sur le populaire 3DMark, mais pas sur le moins commun GFXBench.

Ce qui ne veut pas dire pour autant que les performances sont moins bonnes que sur les autres smartphones du marché. Une fois le mode haute performance activé sur Genshin Impact, on peut trouver un bon 60 FPS bien soutenu en mode graphique Haut, ou même un 30 FPS en mode Très haut. La chauffe est qui plus est bien gérée et n'est jamais gênante à l'usage. Merci le 8+ !

Autonomie

Sur ce point, le Motorola Edge 30 Ultra a tenté de tout intégrer. Nous avons ici une batterie de 4610 mAh, mais ce n'est pas tout. Le smartphone est vendu avec un bloc de charge TurboPower de 125W, et peut accepter une charge sans fil jusqu'à 50W avec un socle TurboPower vendu séparément. Vous pouvez même utiliser la charge sans fil inversée jusqu'à 10W.

L'autonomie de l'appareil en lui-même n'est pas tout à fait remarquable. Oui, dans un usage tout à fait commun, le Motorola Edge 30 Ultra vous tiendra toute une journée sans le moindre problème. Il pourra même glisser sur la seconde journée, selon votre usage. Mais c'est ici le commun du marché, dont le smartphone ne dépasse pas le moins du monde.

La recharge rapide est cependant excellente. En seulement 15 minutes, nous avons pu récupérer 60 % de batterie (de 16 à 76 %). Le temps de faire ses dernières ablutions avant de partir en soirée, et l'Edge 30 Ultra sera prêt à encaisser une nouvelle journée complète. C'est excellent.

Prix et date de sortie

Le Motorola Edge 30 Ultra est d'ores et déjà disponible en France. Son prix de vente conseillé est de 899 euros.