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Test du Moustache Samedi 28.5 : très confort pour la ville, trop salé pour votre portefeuille

Moustache est l’une des marques de vélos électriques parmi les plus connues en France. Le constructeur vosgien a réussi à se faire une place de choix sur le marché des VAE, grâce à des modèles qualitatifs et fiables. Son offre relativement large couvre aussi bien les vélos urbains, les VTC, les VTT, les cargos longtail, les fatbikes et les speedbike.

Bref, vous l’aurez compris, il y en a pour tout le monde. En revanche, ce gage de qualité s’échange contre des sommes relativement importantes : le premier prix du catalogue débute à 2299 euros avec le Samedi 28.1. Nous avons de notre côté testé la version 28.5, vendue 3599 euros. Voici notre retour d’expérience.

Fiche technique

Ce test a été réalisé à partir d’un Moustache Samedi 28.5 prêté par la marque.

Un design digne d'un Moustache

Le Samedi 28.5 fait partie de la gamme phare de la marque. Visuellement, il est reconnaissable au premier coup d’œil eu égard au fameux guidon en forme de M, la signature de Moustache. La copie globale est propre et mêle qualité de fabrication, sentiment de solidité et, sur notre modèle de prêt, une couleur bien flashy (rouge métallisé).

Le fabricant français vous laisse généreusement le choix entre deux types de cadres : ouvert ou standard. Le premier est fortement apprécié par le grand public, puisqu’il facilite l’enjambement du vélo : avec, vous n’avez aucun risque de craquer votre pantalon, ni la contrainte de jouer les gymnastes.

Dans notre cas, notre Moustache était équipé du cadre standard, lui-même composé d’aluminium et conçu de manière à accueillir exclusivement une batterie du fournisseur Bosch. Nous pourrions reprocher les quelques pliures de soudure grossières et visibles, mais ce n’est que du détail esthétique.

L’avantage de Moustache, c’est que le groupe décline ses modèles en plusieurs tailles. L’idée étant de s’adapter au maximum d’utilisateurs et d’utilisatrices. Vous retrouvez le Samedi 28.5 en taille Small (cyclistes de 150 à 170 cm), Medium (168 à 183 cm), Large (180 à 195 cm) et X-Large (190 à 205 cm).

Encore une fois, nous vous conseillons d’aller le voir et de l’essayer dans une boutique spécialisée : c’est à ce moment-là que vous vous faites un premier avis souvent déterminant pour votre achat, à la fois sur le gabarit, le confort et la position de conduite. Et, vu son prix, une petite prise en main n’est jamais de trop, croyez-nous.

Le poids de ce modèle est un élément à prendre en compte : 26 kg sur la balance, ce qui ne le place pas dans la catégorie des VAE poids plume. Le monter dans des escaliers à la force de vos bras sera un exercice bien plus que délicat. Privilégiez un ascenseur suffisamment grand pour le placer en diagonale ou le faire basculer sur sa roue arrière.

Cette dernière technique est un exercice à la portée de tous : je n’ai pas trouvé l’avant du vélo particulièrement lourd au moment de soulever la roue avant. Pour les plus chanceux et chanceuses, un local sécurisé est une excellente alternative, à condition de bien l’attacher ou de souscrire à une assurance pour les plus frileux d’entre vous.

Ce modèle dispose enfin d’un très bon rayon de braquage, ce qui permet de réaliser un demi-tour avec facilité à très faible allure ou à pied.

Un équipement généreux, encore heureux

À 3599 euros, vous êtes en droit d’attendre une panoplie d’équipements complète. Cela tombe bien, le Samedi 28.5 ne fait pas de fausse note particulière. Le porte-bagages arrière en aluminium est compatible avec tous les sacs et accessoires MIK, très pratique pour y clipser des sacoches par exemple.

Les garde-boue tubulaires, eux aussi en aluminium, enveloppent correctement les roues pour bloquer les éclaboussures d’eau. Sur ce point, nous n’avons rien à leur reprocher. À l'avant, un phare Spanninga Axendo de 80 Lux fait le job, même s’il aurait été préférable d’avoir affaire à des feux SuperNova plus puissants, mais aussi plus chers.

Toujours est-il que le Samedi 28.5 est apte pour emprunter quelques sentiers battus plus isolés : avoir d’excellents phares dans ce type de situation est un atout considérable. À noter que son feu est directement alimenté par la batterie du vélo : si vous tombez en panne d’énergie, il cessera donc de fonctionner.

Pour terminer, petit bonus avec une béquille réglable et un bloque-roue AXA situé sur la roue arrière. Pour le verrouiller, il suffit d’utiliser la même clé que celle de la batterie amovible (nous y reviendrons).

Un écran lisible, mais un poil insuffisant à ce prix

Le guidon du Samedi 28.5 est équipé d’un ordinateur de bord Bosch Intuvia, relié à une commande déportée depuis laquelle il est possible de gérer les modes d’assistance (Eco, Tour, Sport Turbo) et le Walk Assist. D’une manière simple et intuitive, il suffit d’appuyer sur les boutons « + » ou « - » pour gérer lesdits modes.

Bien lisible même au soleil, l’interface principale indique votre allure du moment, le mode utilisé et le niveau de batterie restante sous forme de petite barre. En appuyant sur le bouton « i », d’autres informations défilent à l’écran, comme l’autonomie restante en km ou encore le kilométrage total. Notons aussi la présence d'un port USB-C.

À ce prix-là, il aurait tout de même été plus généreux d’intégrer l’ordinateur de bord appartenant à la gamme supérieure, à savoir le Kiox, qui profite de la couleur et de plus amples informations de conduite (puissance en W, RPM). Surtout que le Samedi 28.7 – il n’y pas de 28.6 – passe directement au système Nyon, le plus haut de gamme du catalogue.

Dans l’ensemble, la prise en main de la commande déportée et de l’écran est accessible aux plus néophytes, avec un temps d’adaptation relativement court. En revanche, aucune connectivité Bluetooth n’est de la partie : vous ne pouvez donc pas appareiller votre vélo à l’application mobile de Bosch.

Au-delà de ce manque, nous pourrions pointer du doigt l’absence de systèmes de sécurité (alarme, géolocalisation, moteur bloqué électroniquement) pour un VAE aussi onéreux. Ce n’est pas une fin en soi d’en posséder, mais c’est toujours un plus intéressant d’en avoir à ses côtés.

Lors de notre voyage de presse à Lille pour rencontrer Decathlon, les ingénieurs de l’équipe nous ont assuré que 91 % des vélos électriques Decathlon équipés d’une puce GPS étaient retrouvés en cas de vol. Pour eux, ce type de technologie est donc un véritable atout pour rassurer les clients. Il n'aurait pas été de trop sur ce modèle.

Une conduite agréable

Au guidon du Samedi 28.5, la position de conduite adoptée par défaut est relativement droite. Pour celles et ceux qui apprécient ce type de posture, c’est un bon point. Pour les personnes préférant des attitudes plus sportives, alors ce vélo n’est probablement pas fait pour vous.

Ce n’est donc pas un vélo qui appelle à la performance, mais davantage un modèle pour vous déplacer d’un point A à un point B dans les meilleures conditions possibles, que ce soit en termes d’expérience de conduite que de confort. Car justement, le Samedi 28.5 met l’accent sur ce dernier point.

Par ailleurs, je n’ai pas rencontré de difficultés particulières à me faufiler entre deux voitures ou sur une piste cyclable fréquentée. Comme tout vélo, un petit temps d’adaptation est nécessaire pour le contrôler du mieux possible. Mais dans l’ensemble, c’est un bon candidat pour quelques dépassements et autres manœuvres plus délicates.

Un confort au rendez-vous

Pour garantir une bonne dose de confort à son vélo, Moustache l’a équipé d’une fourche suspendue Suntour NEX-E25 d’un beau débattement de 63 mm. Cet équipement est associé à une selle elle aussi suspendue, d’un débattement légèrement plus faible, 40 mm au total.

L’ensemble est associé à des pneus de 28 pouces Schwalbe Big Apple, surtout taillés pour le bitume, mais aussi dédiés au trekking dans une moindre mesure. Ce type de pneus cherche à allier rendement et confort. Pour le confort, c’est le pari gagnant : la fourche, la selle et les pneus sont un très bon trio pour amortir les chocs, les aspérités de la route et les pavés.

Ce n’est cependant pas le même son de cloche pour la selle Selle Royal Shadow Ergonomic, qui nous a paru un poil trop ferme. Une gêne pouvait se manifester au bout de 10 à 15 minutes de trajet. Au pire des cas, c’est un élément que vous pouvez changer.

Moteur et transmission

Le Samedi 28.5 est équipé du moteur Bosch Performance Line d’un couple de 65 Nm. Une question s’impose : à 3600 euros, ne doit-on pas s’attendre au meilleur de Bosch, à savoir un système Performance Line CX et son couple de 85 Nm ? D’un côté, oui, car l’investissement est tel que les exigences sont hautes.

D’un autre côté, pas totalement, car un Performance Line se suffit à lui-même pour des déplacements urbains sur de petits sentiers battus. Quitte à se répéter, ce Samedi 28.5 ne recherche pas la performance. De ce fait, le moteur utilisé a du sens, d’autant plus qu’il remplit très bien son rôle sur des dénivelés positifs.

Rappelons que le moteur central est associé à un capteur de couple toujours bienvenu. Pour rappel, un capteur de couple permet de recevoir de l’assistance électrique de manière proportionnelle à la force que vous mettez dans les pédales. La réactivité aux démarrages et aux reprises est ainsi plus que plaisante.

Ce cycle offre donc un pédalage simple et particulièrement naturel, ce qui ravira les plus néophytes d’entre vous. Nous avons en revanche rencontré des difficultés avec la transmission Shimano Deore RD-M4120 à 10 vitesses, combinée au levier de vitesses Shimano Deore M4100.

Les passages de vitesse se sont avérés brutaux et bruyants : une sorte de claquement se faisait sentir sous la pédale, tout particulièrement lorsque nous montions de rapports. Ce constat est particulièrement étonnant compte tenu des expériences précédemment vécues avec cette transmission.

Par exemple, nous n’avions aucun reproche à lui faire sur le Lapierre e-Explorer 6.5. Par ailleurs, et après avoir prévenu la marque, nous avons pu essayer un autre modèle Moustache équipé de cette transmission. Cette fois-ci, l’ensemble du manège s’est déroulé sans accroc. Il s’agit probablement d’un problème de réglage sur notre modèle d’essai.

Au niveau des modes d’assistance, notre Moustache en propose quatre : Eco, Tour, Sport et Turbo. Le mode Sport est généralement suffisant en ville pour des trajets plats. En revanche, le Turbo apporte un véritable coup de pouce pour les dénivelés positifs : vous ne vous en lasserez pas pour minimiser vos efforts et les coups de chaud.

Des freins au top

Au chapitre du freinage, difficile de prendre en grippe le Moustache 28.5. Ses freins à disque hydrauliques Shimano MT200 (disque de 180 mm à l’avant, 140 mm à l’arrière) sont à la fois mordants et progressifs. Il est par ailleurs très facile de gérer le dosage, qui est très bien calibré à l’avant comme à l’arrière.

Forcément, un freinage ultra brusque aura tendance à bloquer la roue arrière, qui peut avoir tendance à chasser. Le tout est d’anticiper chaque situation pour gérer au mieux sa distance de freinage, sans se brusquer. Pour les situations urgentes, ce modèle n’en reste pas moins un très bon allié au quotidien.

Autonomie

L’autonomie du Moustache Samedi 28.5 est somme toute honorable, sans non plus faire partie des meilleures références de son segment tarifaire : comptez environ 60 km — pour un utilisateur de 65 kg — en jonglant entre le mode Turbo et Sport, ce qui reste confortable au quotidien pour multiplier vos trajets au cours d’une semaine.

Sa batterie Bosch de 500 Wh vient se loger dans la partie supérieure du tube diagonal. Avec le modèle en cadre haut, nous avons été très gênés par la barre supérieure au moment de remettre l’accumulateur dans son emplacement : on s’y prend à plusieurs reprises, non sans se pincer parfois les doigts.

Forcément, la version « cadre bas » n’a pas ce type de problématique, en l’absence de barre supérieure. Toujours est-il que le fait que la batterie soit amovible reste un atout intéressant. Si vous stockez votre monture dans un local ou une cour sécurisée, il suffit d’embarquer la batterie avec vous pour la recharger à votre domicile. Simple, pratique et efficace.

Au niveau de la recharge, le chargeur standard permet de retrouver 100 % de batterie en 4,5 heures. La recharger une après-midi au travail ou durant la nuit est donc tout à fait envisageable.

Prix et disponibilité

Le prix du Samedi 28.5 pique les yeux et fait mal au portefeuille. L’industrie du vélo électrique a connu une forte période d’inflation, où les augmentations tarifaires ont été légion sur un grand nombre de catalogues de constructeurs. Ici, il faut débourser la somme de 3599 euros pour se le procurer.

Ce coût paraît vraiment élevé, d’autant plus que certains concurrents aux prestations et équipements peu ou prou équivalents sont moins chers : en témoigne le Lapierre e-Explorer 6.5, vendu 400 euros de moins. À noter que des primes à l’achat sont disponibles selon les régions, départements et communes.

Au niveau des garanties, le cadre et la fourche le sont durant 5 ans, contre 2 années pour le moteur, la batterie (ou 500 cycles) et les accessoires.