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Test du Nikon Z5 : la photo plein format pour moins de 2000 euros

Il aura tardé, mais Nikon embrasse l’hybride pour de bon. Certes, la marque jaune a proposé quelque temps les hybrides à petit capteur de la série Nikon 1, mais c’était sans grande conviction. Leader du reflex pendant plusieurs décennies, avec son compatriote Canon, le fabricant est finalement revenu sur le marché de l’hybride, cette fois par la grande porte, quelques années plus tard.

En 2018, Nikon lance effectivement la série Nikon Z, qui se distingue notamment par sa nouvelle monture Z, la plus grande du marché du « plein format », et qui promet à ce titre des objectifs d’encore meilleure qualité.

Nikon a d’abord lancé les Z6 et Z7 (qu’il vient de renouveler), deux appareils photo haut de gamme à capteurs 24 x 36 mm, destinés à un public éclairé. Puis la marque a lancé le Z50, un « Z » premier prix (1150 € avec un objectif équivalent 24-75 mm) à capteur APS-C (24 x 16 mm, 2,25 fois plus petits).

Nikon a récemment complété la série Z avec le Z5, un hybride à capteur « plein format » destiné au grand public. Ce modèle propose l’essentiel de ce qui a fait la renommée du Z6, pour environ 1000 euros de moins en « kit ». Voyons quelles concessions Nikon a faites pour y parvenir.

Dans la lignée des Z6 et Z7

Les Nikon Z6 et Z7 sont plébiscités pour leur qualité de fabrication et leur ergonomie. En 2018, le Nikon Z7 était l’appareil photo le mieux protégé des intempéries que Lensrentals avait jamais démonté. Le Nikon Z5 semble hériter presque entièrement de ces qualités. En effet, son boîtier est majoritairement constitué d’acier et d’alliage de magnésium, sauf le dessus et le dessous qui sont en plastique, et il comporte des joints d’étanchéité qui le protègent des éclaboussures et de la pluie.

Sur le plan ergonomique, le Z5 est identique aux Z6 et Z7, si ce n’est qu’il perd l’écran de contrôle sur l’épaule droite. La molette de sélection de mode (PSAM…), jusqu’alors sur l’épaule gauche, prend sa place, et devient ainsi accessible de la main droite. Il ne reste plus que deux boutons à gauche, ceux de lecture et de suppression des photos et vidéos, qui nécessitent de lâcher l’objectif pour contrôler le résultat entre deux déclenchements.

Sur la tranche gauche, justement, on trouve une connectique complète, comprenant une entrée microphone 3,5 mm, une sortie casque 3,5 mm, une prise propriétaire pour une télécommande filaire, une sortie mini-HDMI et un port USB-C. Ce dernier permet de recharger la batterie, mais aussi d’alimenter l’appareil en fonctionnement, ce qui est utile pour sa fonction webcam ou pour réaliser de longs time-lapses.

Sur la tranche droite, alors que les Z6 et Z7 avaient fait le choix clivant d’un seul logement XQD/CFexpress Type B, des formats de cartes mémoires très performants, mais très rares et très chers, le Z5 propose deux logements SD UHS-II.

Écran et visée : pas de surprise

On retrouve par ailleurs la poignée et le repose-pouce très prononcés des Z6 et Z7. Le Z5 reprend également à l’identique la disposition des boutons et des menus, les adeptes de Nikon seront en terrain connu. On retrouve également un écran orientable seulement sur l’axe vertical, à 90° vers le haut ou à 45° vers le bas. On ne peut pas le retourner en position auto-portrait, et on y pense moins, mais on ne peut pas non plus l’orienter vers le haut ou vers le bas lorsqu’on fait une photo à la verticale.

Cet écran de 3,2 pouces demeure tactile. Sa définition passe de 2,1 à 1,04 million de points (soit 720 x 480 pixels), mais ce n’est pas très perceptible. Contrairement à Panasonic sur le S5, Nikon n’a pas transigé sur le viseur électronique en revanche, qui maintient sa définition de 3,69 millions de points (soit 1280 x 960 pixels) et son grossissement confortable de 0,8x. On peut faire encore mieux, mais les viseurs de 5,76 millions de points soit 1600 x 1200 pixels sont encore réservés à des appareils photo haut de gamme.

Un bon appareil photo

À l’image du Panasonic S5 pour la monture L, le Nikon Z5 sera certainement le premier « plein format » à monture Z de la majorité de ses acquéreurs, qui le choisiront probablement pour son prix modéré et se tourneront majoritairement vers le kit avec l’objectif 24-50 mm, pour seulement 300 euros de plus que le boîtier nu. C’est donc dans cette configuration que nous l’avons testé.

L’encombrement et le prix des objectifs pour capteurs 24 x 36 mm sont deux freins à l’adoption du plein format. C’est pourquoi Nikon a conçu, spécialement pour le Z5, cet étonnant 24-50 mm f/4-6,3. Son amplitude de zoom est de seulement 2,08 fois, il est très lent, mais c’est ce qui lui permet d’être rétractable, compact et abordable. Le Z5 proprement dit n’est pas plus compact que le Z6, mais avec cet objectif il n’est pas plus gros que des appareils photo à capteurs plus petits, et il loge ainsi dans un sac à main.

Sensibilité et dynamique

Le Nikon Z5 dispose d’un capteur CMOS de 24 millions de pixels qui, contrairement à celui du Z6, n’est pas rétro-exposé. Il est donc un peu plus lent et capte un peu moins de lumière. La plage de sensibilité normale du Z5 s’étend néanmoins de 100 à 51200 ISO, comme celle du Z6.

En pratique, le bruit reste discret jusqu’à 1600 ISO. Comparé au Panasonic S5, 400 euros plus cher, que nous avons récemment testé, l’écart est perceptible à partir de 3200 ISO. Certains détails sont alors noyés dans le grain qui grossit subitement, mais qui reste élégant, surtout en RAW. Affichées en plein écran sur ordinateur, les photos sont exploitables jusqu’à 12 800 ISO, 1 EV en dessous du Panasonic S5. À 25 600 ISO, un bruit de chrominance disgracieux s’ajoute au bruit de luminance et commence à détériorer les couleurs en plus du niveau de détail, mais cette sensibilité peut encore servir à figer de beaux souvenirs dans des conditions de très faible luminosité. À 51 200 et 102 400 ISO, il y a autant de bruit que d’image.

On regrette essentiellement que Nikon applique un lissage si prononcé en JPEG, qui réduit perceptiblement la netteté dès 800 ISO. Nous conseillons de passer le réglage « Réduction du bruit ISO » de Normale à Faible, voire à Désactivée, ou mieux de photographier en RAW.

Le Nikon Z5 offre lui aussi une bonne plage dynamique. Les fichiers RAW notamment permettent de récupérer du détail dans les hautes lumières et surtout de déboucher franchement les ombres sur des scènes à fort contraste. On peut se permettre d’« exposer à gauche », c’est-à-dire de sous-exposer volontairement, pour protéger les hautes lumières lors de la prise de vue puis rehausser les ombres dans un second temps en post-production.

Le 24 x 36 permet ici aussi de choisir des vitesses d’obturation assez élevées afin de figer des sujets tels que des enfants ou des animaux, sans trop se soucier des hautes sensibilités, y compris en intérieur. Le Nikon Z5 propose à ce sujet le meilleur réglage automatique de la sensibilité du marché. Celui-ci permet en effet de choisir une vitesse d’obturation minimale en fonction de la longueur focale de l’objectif.

On considère qu’il faut une vitesse de 1 sur la longueur focale pour obtenir une photo nette, par exemple 1/50 seconde à 50 mm. Nikon va plus loin que ses concurrents en proposant de multiplier ou de diviser par deux ou trois la longueur focale. On peut donc configurer l’appareil pour qu’il déclenche à 1/50 s à 24 mm ou à 1/100 s à 50 mm en ajustant automatiquement la sensibilité.

Autofocus et rafale

Le Nikon Z5 dispose tout comme le Z6 d’un autofocus hybride combinant corrélation de phase et détection de contraste, qui promet le meilleur des deux modes de mise au point les plus utilisés sur appareil photo.

De fait, cet autofocus est rapide et précis dans la plupart des situations. Avec le mode de sélection automatique de la zone de mise au point, il détecte efficacement les yeux ou les visages et assure un excellent suivi du sujet en cas de mouvement du sujet ou du photographe. Le Z5 manque rarement sa cible ! Il suffit de maintenir une vitesse d’obturation suffisante pour la situation pour réussir ses photos.

On peut facilement changer l’œil ou le visage sur lequel faire le mise au point à l’aide du joystick, et on peut basculer rapidement en mode de mise au point sélective en pointant le sujet sur l’écran tactile, ou bien en appuyant sur OK et en utilisant le joystick.

Malheureusement, la plage de fonctionnement de l’autofocus du Z5 est plus réduite que celle du Z6. Associé au 24-50 mm f/4-6,3, peu lumineux, il peine à faire la mise à point quand la luminosité diminue, _a fortiori_ quand on zoome. Même l’éclairage artificiel d’un appartement la nuit peut mettre en défaut le Z5, surtout à 50 mm donc à f/6,3. La mise au point se fait malgré tout, mais lentement, si bien qu’on perd toute spontanéité. En revanche, si l’objectif n’est pas stabilisé, le capteur l’est, et il compense efficacement les mouvements du photographe, de 5 vitesses selon la norme CIPA.

Une autre grande concession du Z5 est la cadence de prise de vue en rafale, puisqu’il plafonne à 4,5 images par seconde, contre 12 pour le Z6.

Pas une bonne caméra vidéo

À l’opposé du Panasonic S5 qui mise autant sur la photo que sur la vidéo, le Nikon Z5 est un appareil résolument tourné vers la photo. Il sait filmer bien sûr, et il tire d’ailleurs profit des bonnes performances de l’autofocus. Mais il applique un fort recadrage de 1,7x en Ultra HD « 4K » à 23,976, 25 ou 29,97 images/seconde. Le 24-50 mm devient alors un 41-85 mm, de quoi faire de jolis gros plans, mais pas de plans larges. Surtout, on utilise alors une surface moindre du capteur, ce qui augmente la visibilité du bruit.

On peut filmer sans recadrage, mais en Full HD 1080p à 23,976, 25, 29,97, 50 ou 59,94 images par seconde. Le Z6 et le S5 atteignent respectivement 120 et 180 images par seconde dans cette définition.

Le Z5 propose quelques fonctions avancées comme la « mise en relief de la mise au point » (focus peaking), l’« affichage des hautes lumières » (highlight clipping), le timecode ou un profil « uniforme » (flat), mais ni profil N-Log, ni enregistrement 10 bits, ni sous-échantillonnage 4:2:2.

Concrètement, on profite d’une excellente netteté et d’une faible profondeur de champ semblable à celle d’un appareil à capteur APS-C, mais le bruit est effectivement plus prononcé que sur un appareil filmant sans recadrage et on a peu de marge de manœuvre en post-production.

Transfert instantané sur smartphone

Combien de photographes font deux fois la même photo, une fois avec leur appareil photo, une autre fois avec leur smartphone, afin de la partager facilement sur les réseaux sociaux ? Combien ont carrément abandonné leur appareil photo, car ils ont la flemme de transférer leurs images ?

Pourtant, malgré des progrès fulgurants, la qualité des photos des smartphones reste médiocre en comparaison avec celle d’appareils photo. La photographie algorithmique et l’intelligence artificielle ne compensent pas (encore ?) l’écart entre un capteur « plein format » (environ 24 x 36 mm) et les capteurs 10 à 100 fois plus petit des meilleurs smartphones (de 1/1,33 pouce soit 9,6 x 7,2 mm pour le grand angle à 1/3,6 pouce soit 4 x 3 mm pour le téléobjectif).

Nikon est l’un des rares fabricants d’appareils photo à s’être saisi de ce phénomène. Il propose en effet l’application SnapBridge, qui efface la frontière entre l’appareil photo et le smartphone, donc le cloud. On peut configurer son appareil photo Nikon pour qu’il transfère instantanément des JPEG de 2 millions de pixels (1620 x 1080 pixels) vers son smartphone.

Le coup de génie de Nikon est de recourir au Bluetooth Low Energy, qui permet un fonctionnement transparent, contrairement au Wi-Fi. Avec des smartphones Android permettant l’exécution d’application en arrière-plan, les transferts se font sans aucune manipulation, avec certains smartphones Android ou avec un iPhone il faudra relancer l’application pour activer les transferts instantanés pour un certain temps.

Inversement, on peut configurer l’appareil photo pour que le smartphone initie le transfert même s’il est éteint, on peut le configurer pour désigner manuellement les photos à transférer, on peut synchroniser automatiquement l’horloge et le fuseau horaire (qui n’a jamais oublié lors d’un voyage) ainsi que les coordonnées de localisation. La connexion prend quelques secondes, mais on peut aussi basculer en Wi-Fi pour transférer plus rapidement un lot de photos (JPEG de 2 MP, JPEG pleine définition ou RAW) et de vidéos (fichiers originaux), ainsi que pour photographier à distance. Il faut 1 seconde par JPEG de 2 MP en Wi-Fi, contre 8 s en Bluetooth, ou 6 seconde par JPEG pleine définition en Wi-Fi.

L’application n’est pas exempte de défauts, mais les photos aboutissent dans la pellicule du smartphone, d’où elles peuvent d’ailleurs être envoyées sur iCloud, Google Photos ou autre, donc on l’utilise peu.

Nikon propose autrement le logiciel Wireless Transmitter Utility, qui permet quant à lui de transférer les photos et vidéos vers un ordinateur exécutant Windows ou macOS (pas encore Big Sur), via votre réseau Wi-Fi. Il suffit de quelques clics sur l’appareil photo pour lancer le transfert. On peut basculer d’une connexion avec un mobile à une connexion avec un ordinateur en quelques clics.

Pour compléter la panoplie, Nikon développe enfin un logiciel baptisé Webcam Utility, qui permet comme son nom l’indique d’utiliser son appareil photo Nikon comme une webcam sur son ordinateur, via USB. Une fonction à laquelle nous consacrerons bientôt un article séparé.

Prix et disponibilité du Nikon Z5

Le Nikon Z5 est disponible depuis cet été

Nikon propose 5 options avec différents objectifs, sans objectif, avec ou sans adaptateur pour monture F. Toutes ces options sont actuellement en promotion :

Si vous souhaitez un zoom plus lumineux, Nikon propose un 24-70 mm f/4, pour 1000 euros. Mais il n’est pas proposé en kit avec le Z5, et le boîtier et l’objectif achetés séparément reviennent à 2 500 ou 2 600 euros avec ou sans la promotion, alors qu’un kit Nikon Z6 + 24-70 mm f/4 coûte 2 500 euros sans promotion. Or il n’y a aucune raison de préférer le Z5 au Z6. Le nouveau Nikon Z6 II + 24-70 mm f/4 coûte quant à lui 2 800 euros.

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