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Test du Philips Screeneo U5 : l’un des rares vidéoprojecteur à ultra courte focale compatible Dolby Vision

Le Screeneo U5 de Philips est le premier modèle à ultra courte focale de la marque à proposer un véritable rendu cinéma avec un calibrage aussi fidèle que possible, selon Philips. Il s’agit d’un appareil qui a la particularité d’être compatible avec les sources 3D, mais aussi avec les contenus HDR10 et Dolby Vision. Avec sa source de lumière mono-laser avec une roue au phosphore, ce projecteur DLP est capable, à seulement quelques centimètres d’un écran, d’afficher une très grande image avec une définition Ultra HD par simulation.

Il dispose de plusieurs atouts, dont la présence d’entrées HDMI 2.1, la promesse d’une grande luminosité et quelques aptitudes pour le gaming. Vendu sans écran, animé par Android TV, il sera très prochainement disponible pour un prix de lancement de 3300 euros environ ce qui est plutôt raisonnable au regard de ses caractéristiques. Nous avons voulu savoir s’il valait vraiment le coup pour des séances dédiées, la vie de tous les jours, ou les deux.

Fiche technique

Conditions du test

Le vidéoprojecteur testé nous a été prêté par la marque, couplé à un écran Lumene Eden Extra Bright 240C, un modèle spécialement conçu pour les vidéoprojecteurs à ultra courte focale. Les mesures ont été réalisées avec du matériel professionnel adapté et en face de l’écran afin de limiter les erreurs et de proposer des valeurs en accord avec ce que le spectateur peut réellement voir.

Design : une boîte sobre

Le vidéoprojecteur Philips Screeneo U5 est une belle boîte noire rectangulaire avec de petites rainures sur les côtés, comme pour lui donner un côté plus effilé. D’un poids de 9,7 kg, il est plus léger que le Samsung LSP9T et pèse autant que le Samsung LSP7T.

Il est plus compact que les modèles Samsung mesurant 485 cm de façade, 325 mm de profondeur et 151 mm de hauteur.

La surface supérieure est légèrement bombée et d’un aspect brossé lui conférant une certaine classe. Elle est largement biseautée pour faire de la place à la source de lumière qui en sort. Notez la présence d’un détecteur de présence qui permet de baisser automatiquement l’intensité du faisceau lumineux dès que l'on s’approche trop. Le hic, c'est que la fonction est désactivée par défaut. Il faut se rendre dans les menus pour l’activer, une manipulation à faire dès les premiers instants de fonctionnement de l’appareil pour éviter les problèmes.

De plus, il n’y a pas de cache qui permet de limiter l’accumulation de la poussière. Dommage.

Toujours sur la partie supérieure, un unique bouton permet d’allumer ou d’éteindre le projecteur. Dessous, deux patins que l’on peut visser aident à régler l’horizontalité de l’appareil. Notez également la présence de quatre pas de vis si l'on souhaite accrocher le projecteur la tête en bas, soutenu par un support adapté fixé au plafond.

Connectiques

Les connectiques sont toutes regroupées dans un petit espace, à l’arrière, dirigées vers l’écran (ou le mur dans le pire des cas). Il y a un port Ethernet, une sortie audio coaxiale, une sortie analogique auxiliaire, une sortie optique et une prise RS232. On peut par ailleurs compter sur la présence de deux entrées HDMI 2.1 ainsi que sur deux prises USB-A. On regrette l’absence d’une prise Trigger 12V, ce qui permet de piloter automatiquement l’ouverture ou la fermeture d’un écran motorisé, par exemple. Certains peuvent aussi regretter qu’il n’y ait pas de Tuner TNT (présent sur les Samsung The Premiere).

Pour regarder les programmes TV, il faut donc utiliser une application comme Molotov. La prise d’alimentation de l’appareil est située juste en dessous. Le Screeneo U5 est compatible Bluetooth 5.1 et Wi-Fi 5. La liaison Bluetooth permet ainsi d’utiliser des enceintes externes plutôt que les haut-parleurs intégrés de l’appareil, le cas échéant.

Enfin, il supporte la fonction Chromecast, permettant l’envoi sans fil de contenus audio et vidéo depuis un appareil mobile. L’assistant vocal de Google est de la partie.

Écran : libre choix

Contrairement à la marque Hisense qui livre un écran avec ses vidéoprojecteurs, Philips laisse à l’utilisateur la possibilité de choisir parmi les différentes offres dans ce domaine. Il faut donc penser que le budget sera plus important que le seul achat du vidéoprojecteur Philips pour une qualité optimale. Comptez de 500 à 2700 euros environ pour des écrans de différentes tailles dont la surface profite d’un traitement spécifique.

Ces écrans dits « spéciaux pour les vidéoprojecteurs à ultra courte focale » optimisent la direction du faisceau de lumière vers le spectateur et non plus vers le plafond en rapport avec l’angle d’incidence de l’appareil qui vient frapper l’écran.

Installation : facile à faire

L’installation du vidéoprojecteur Philips Screeneo U5 est assez facile. Il suffit de le placer sur un meuble à quelques centimètres de l’écran. L’horizontalité se règle, si nécessaire, avec les patins situés en dessous de l’appareil. Comme le Samsung LSP9T, il n’y a pas de zoom, ce qui signifie que vous devez ajuster le recul en fonction de la taille d’image désirée. Officiellement, l’appareil a un rapport distance de projection / largeur de l’image de 0,21:1. Dans la réalité, pour obtenir une image de 220 cm de base (100 pouces en diagonale), nous avons placé l’appareil à exactement 21,5 cm de l’écran.

Pour régler l’image, on passe par le menu dédié dans l’interface. Il s’agit d’abord d’ajuster les coins et deux points intermédiaires. Cette étape est assez facile à réaliser. Ensuite, il faut régler la mise au point, qui est électrique et s’effectue via une mire. Sur ce point, nous avons pu obtenir la netteté sur l’ensemble de l’image sauf dans le coin supérieur gauche, sans possibilité d’avoir mieux.

Interface : Android TV à bord

L’avantage avec une source de lumière laser, c'est le fait que l’appareil s’allume quasi instantanément. Le vidéoprojecteur est animé par le système Android TV 11. Il s’agit de la même interface que sur les télévisions. On a donc droit à une page d’accueil qui propose plusieurs sources de contenus avec une bande pour regrouper les applications installées. D’autres peuvent être téléchargées depuis la plateforme Google Play Store puis installées sur l’appareil, le cas échéant. Plusieurs suggestions de contenus sont proposées.

Les principales applications de streaming sont là. Notez toutefois que notre modèle de test a refusé de lancer l’application Netflix. En outre, le programme de lecture de médias installé par défaut est limité à la lecture de fichiers dont le poids est inférieur à 4 Go (limites du format de fichiers FAT32) et ne permet pas d’accéder aux ressources disponibles sur le réseau domestique. Il faut donc installer une autre application pour y arriver. Sur ce point, les projecteurs Samsung LSP9T et LSP7T sous Tizen ont l’avantage de pouvoir accéder aux contenus partagés depuis le menu des sources.

Ici, les seules sources externes proposées sont les entrées HDMI et la page d’accueil Android. Lorsqu’on utilise un appareil externe, l’affichage des menus change, proposant alors un bandeau en bas de l’écran pour accéder rapidement à certaines fonctions. Les menus Paramètres du vidéoprojecteur sont bien organisés et assez simples. Nous avons trouvé que l’interface était plutôt réactive.

Image : une bonne tenue et du Dolby Vision au programme

Le vidéoprojecteur Philips Screeneo U5 utilise une puce DMD 0,47 pouce de Texas Instruments (comme le Samsung LPS7T) simulant une image avec une définition Ultra HD depuis une matrice Full HD. Pour cela, il utilise le traitement XPR de Texas Instruments qui projette deux images légèrement décalées à une fréquence extrêmement élevée, créant l’illusion d’une définition accrue. Avec sa source mono-laser, l’appareil propose une très belle qualité d’image. Avec des contenus standards, nous avons trouvé que le vidéoprojecteur produisait un rendu empreint d’un très bon piqué. Les programmes sportifs sont bien traités. On peut tout de même constater quelques légers décrochages autour des balles de tennis lors de la diffusion de matches, mais cela reste acceptable. L’image est globalement plus froide que sur le Samsung LPS9T.

Les couleurs paraissent vives et on apprécie le niveau de contraste. On peut notamment voir de bons résultats sur la scène d’approche de la Lune depuis le Blu-ray The First Man, par exemple. Les scènes des documentaires National Geographics sur Disney+ sont très belles avec un excellent piqué et une certaine profondeur de champ. On apprécie la bonne gestion des images HDR même s’il ne s’agit pas de gérer dynamiquement le contenu. On peut apprécier les contenus Dolby Vision qui sont très bien gérés. L’impression d’image juste est aussi présente lors du visionnage de certaines séquences de la série Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir (sur Prime Video) avec une bonne fluidité dans les scènes compliquées, car très rapides et chargées en détail.

La compensation des mouvements et la mise à l’échelle

La compensation des mouvements est bonne, même si l'on observe des contours perfectibles lors de courses poursuites endiablées alors que le Samsung LSP9T se tient légèrement mieux. Quant à la mise à l’échelle, elle se montre tout à fait satisfaisante, mais il reste encore de nombreux détails sur les images qui sont peu lissées.

L’effet Arc-en-ciel

Avec sa source de lumière mono-laser et sa roue chromatique au phosphore à six segments, le vidéoprojecteur Philips Screeneo U5 propose des effets arc-en-ciel plutôt limités. Nous avons trouvé qu’ils étaient légèrement moins prononcés qu’avec le Samsung LSP9T, par exemple. Ce phénomène est présent sur tous les vidéoprojecteurs qui utilisent la technologie DLP de Texas Instruments, mais dont sont totalement exempts les modèles Tri-LCD. La visibilité de ce phénomène dépend de la sensibilité du spectateur et peut survenir en donnant l’impression de voir de petits arcs-en-ciel (rouge/vert/bleu) sur les contours des objets lumineux sur des fonds sombres, voire sur certains sous-titres, par exemple.

Mesures : une bonne luminosité, mais c'est moins bien pour la fidélité des couleurs

Le vidéoprojecteur propose plusieurs modes d’images dont Utilisateur, Standard, Vif, Sport, Cinéma, Jeux et Économie d’énergie. C’est le mode Cinéma qui permet d’obtenir les meilleurs résultats hors calibrage et en sortie de carton. Nous avons pu mesurer un taux de contraste de 1088:1, une valeur acceptable, mais moins élevée que sur le Samsung LSP9T, par exemple. Le vidéoprojecteur propose trois niveaux de luminosité pour sa source : Économie, standard et « souligné » (très mal traduit…).

La luminosité maximale a été relevée à 90 cd/m² pour des noirs mesurés à 0,083 cd/m². Pour la fidélité des couleurs, hors calibrage, nous avons mesuré un Delta E moyen de 8,16, ce qui est élevé et bien au-dessus du seuil de 3, en dessous duquel l’œil humain n’arrive plus à faire la différence entre la couleur affichée et celle demandée. Pour arriver à descendre en dessous de 3, un calibrage est donc impératif.

Le gamma moyen a été relevé à 1,61 donc assez loin de la valeur cible qui est de 2,4 pour un visionnage en conditions sombres. La courbe est suivie sur les gris les plus foncés, mais ensuite, l’appareil décroche en proposant des images plus lumineuses qu’elles ne devraient l’être. Enfin, la température des couleurs moyenne a été mesurée à 6769 K, une valeur supérieure à celle attendue qui est de 6500 K. L’image apparait donc plus froide qu’elle ne devrait l’être, ce que nous avons pu constater lors de nos tests de visionnage. Les trois couleurs primaires se suivent assez bien, aucune n’étant véritablement plus importante que les autres.

Avec des contenus HDR, c’est aussi le mode Cinéma qui permet d’approcher le meilleur rendu pour les films ou les séries. La fidélité des couleurs est ici une réalité puisque nous avons mesuré un Delta E moyen de 2,88, ce qui est une bonne chose pour ce vidéoprojecteur. Le pic de luminosité a été relevé à 90 cd/m² en mode Cinéma. En mode Sport, il monte jusqu’à 115 cd/m² et le mode Jeux propose un pic de luminosité de 105 cd/m², toujours face à l’écran.

Enfin, concernant la couverture des espaces colorimétriques, le vidéoprojecteur fait juste le job. Nous avons obtenu un résultat de 86,50 % pour l’espace DCI-P3 et un très moyen 67,2 % pour l’espace BT2020.

Gaming : un input lag presque acceptable pour un vidéoprojecteur

Un mode Jeu peut être activé dans les paramètres du vidéoprojecteur. Celui-ci permet de réduire automatiquement le temps de retard à l’affichage. Nous avons pu mesurer un input lag de 35,1 ms, ce qui est mieux que le Samsung LSP9T (56 ms), mais pas encore au niveau d’attente des joueurs les plus exigeants. Cela correspond à un peu plus de deux images de retard entre le moment où le joueur appuie sur le bouton de la manette et où l’action se déroule à l’écran. Les joueurs qui s’adonnent à des parties en local pourraient toutefois s’en satisfaire.

Contrairement aux téléviseurs de la marque, il n’est pas question ici d'afficher une barre de jeu pour communiquer des informations sur le signal vidéo entrant ou sur les réglages possibles.

Audio : pour l'appoint, mais un son trop clair

Le vidéoprojecteur Philips Screeneo U5 est équipé d’un système audio 2.2 canaux à partir de deux haut-parleurs délivrant 2x10 watts. On apprécie la compatibilité Dolby Atmos et DTS. Le son proposé par l’appareil sonne très creux. Il est nettement plus caverneux que celui offert par le Samsung LSP9T, par exemple, qui propose un rendu nettement plus chaleureux. En outre, il n’a pas non plus autant d’amplitude que le son du Samsung.

Les dialogues sont très clairs, ce qui est toujours une bonne chose, mais cela a bien du mal à nous faire oublier certains champs du spectre audio qui sont absents ici. Malgré la présence de deux haut-parleurs, le vidéoprojecteur tente parfois quelques effets latéraux qui étonnent, en bien, se détachant du reste de la scène.

La télécommande

Plutôt compacte, la télécommande livrée avec le vidéoprojecteur Philips Screeneo U5 est en plastique. Au démarrage, elle est uniquement infrarouge, ce qui signifie qu’il faut vraiment pointer la pointer vers l’appareil. Ensuite, dans les paramètres, on peut l’associer en Bluetooth et la navigation devient alors plus facile. Pour l’association, pressez simultanément les touches Retour et Volume bas. Notez l’intégration d’un microphone pour capter les commandes vocales.

Disposant de peu de touches, elle jouit d’une certaine ergonomie, même si on peut lui reprocher de ne pas proposer de système de rétroéclairage. Il est très facile d’identifier les touches pour régler le volume, par exemple. Les plateformes de streaming Disney+, YouTube et Prime Video profitent de touches dédiées. Une touche permet d’accéder directement à l’interface de réglage de la netteté, ce qui est très pratique.

Les paramètres sont également rapidement accessibles, notamment lorsqu’on visionne un contenu depuis une plateforme de streaming donnant directement accès aux réglages pour l’image et pour le son.

Une consommation et un bruit raisonnables

Le vidéoprojecteur Philips Screeneo U5 consomme 216 watts en mode Cinéma avec une mire blanche à 100 %. Cette mesure est donc plutôt raisonnable pour un tel dispositif.

Concernant la nuisance sonore, officiellement, Philips annonce 25 dB en mode Eco. Nous avons mesuré un bruit de 36 dB en moyenne au niveau du vidéoprojecteur (mode le plus lumineux) et de seulement 28 dB à 2 m, devant l’appareil, soit des valeurs légèrement supérieures à celles que nous avons obtenues avec le Samsung LSP9T, par exemple. Il faut admettre que le vidéoprojecteur est vraiment discret. Le fait qu’il soit positionné devant soi, avec le système audio qui projette le son vers le spectateur, permet d’atténuer la nuisance sonore par rapport à un vidéoprojecteur classique que l'on place plutôt derrière soi et qui peut donc être positionné plus proche de l’auditeur.

Prix et disponibilité

Le Philips Screeneo U5 arrive au printemps 2023 au prix de 3300 euros.