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Test du Realme 8i : le 120 Hz à portée de toutes les bourses, mais à quel prix ?

À défaut d'un Realme 9, l'entrée de gamme de Realme s'étoffe d'un smartphone de plus en la personne du Realme 8i. Il vient compléter les Realme 8, Realme 8 5G et Realme 8 Pro. Sur le papier, il n'a rien d'une itération inutile comme on peut le voir dans certaines gammes étendues à l'infini chez certains concurrents, puisqu'il propose l'un des écrans 120 Hz les moins chers à ce jour. Avant l'annonce des Xiaomi Redmi Note 11 Pro et Pro+, il était même le premier à proposer un tel taux de rafraichissement à ce tarif.

Son nombre d'images par seconde lui a donc permis d'attirer les gros titres. Mais cette fonctionnalité mise à part, le Realme 8i est-il un bon smartphone d'entrée de gamme, capable de tirer son épingle du jeu dans un segment ultra disputé ? C'est ce que nous allons tenter d'élucider dans ce test.

Fiche technique

Design

Le Realme 8i a un lourd héritage en matière de design. En effet, les Realme 8 et 8 Pro portaient tous deux les stigmates d'un marketing devenu fou, sous la forme d'un slogan gigantesque « Dare to Leap » sur leur face arrière. Le Realme 8i évite cela (pour notre plus grand bonheur).

Est-ce à dire qu'il opte pour la voie de la sobriété ? Avec le revêtement « Violet Spatial » ultra-réfléchissant de notre modèle, la chose n'est pas entendue. Surtout que c'est un peu « traces de doigt land », nous vous conseillons vraiment de prévoir l'achat d'une coque si c'est une chose qui vous rebute. Ajoutons que l'autre coloris Noir Spatial a l'air tout aussi réfléchissant. Ceci étant, pour un smartphone vendu à partir de 200 euros, le revêtement un peu catchy a au moins le mérite de sortir du lot et de donner un peu de personnalité à un design, sinon assez classique.

Avec son bloc photo rectangulaire, ses tranches épaisses légèrement arrondies vers l'arrière, ses bordures très visibles, on est dans le classique de l'entrée de gamme. On peut même dire qu'il n'y a pas vraiment de fausse note.

Les boutons du volume sont situés sur la tranche gauche, en compagnie du tiroir de SIM. Celui-ci peut accueillir jusqu'à 2 cartes cartes nano et une microSD. Le bouton d'alimentation a trouvé sa place à droite et il accueille en prime le capteur d'empreinte. Ce dernier fonctionne sans encombre.

Pour terminer, sur la tranche basse, signalons la présence du classique port USB-C, d'un port jack 3,5 mm et du seul et unique haut-parleur du téléphone.

Écran

Il ne faut pas s'attarder longtemps sur l'écran 6,6 pouces du Realme 8i pour s'apercevoir qu'il s'agit d'un LCD. Le taux de contraste et la profondeur des couleurs sont sans commune mesure avec ce qu'on connaît sur un écran OLED. Ce sont vraiment des caractéristiques qu'on peut sentir au quotidien en utilisant le smartphone. Si la qualité de l'écran est un critère primordial pour vous, le Realme 8 « classique » pourrait se montrer plus intéressant.

Si l'on sent effectivement à l'usage la présence du taux de rafraichissement à 120 Hz et ses 6 taux de rafraichissements différents (30 Hz, 48 Hz, 50 Hz, 60 Hz, 90 Hz et 120 Hz), l'avantage théorique qu'il apporte n'est pas évident au quotidien face au plaisir que procure un écran OLED.

Si on entre un peu dans le détail, grâce à notre sonde et au logiciel Calman de Portrait Display on constate que comme souvent, Realme pousse un peu trop dans les bleus sur ses réglages de base. Là où l'on conseille généralement d'atteindre les 6500 ou 6600 Kelvin en température de couleur pour avoir un rendu de ces dernières plus naturelles, le mode vive plafonne à 7900K, le mode doux à 7882 K. Même la réglette du sous-menu « température de couleurs » permet au mieux d'approcher les 7000 K, mais jamais de descendre plus bas.

Niveau échelle des contrastes, il est évidemment bien loin des contrastes infinis d'un OLED. Il propose un taux de contraste de 1141:1. Soyons clairs, ce n'est pas très bon. Même le TCL 20SE que nous avons noté 6/10 (pour d'autres raisons) parvenait à proposer mieux.

La luminosité maximale est à l'avenant avec 425 cd/m². Même pour un smartphone d'entrée de gamme, se trouver en dessous des 500 cd/m² n'est pas une bonne performance.

Logiciel

L'interface du Realme est éponyme, puisqu'elle s'appelle Realme UI 2.0. En réalité, il s'agit d'une interface tournant sur Android 11 et ressemblant à plusieurs égards au ColorOS d'Oppo.

On ne peut pas décemment appeler son interface Realme et ne pas proposer une myriade d'options de personnalisation. Alors, autant vous le dire, vous allez être servi. L'interface intègre nativement pléthore de fonds d'écran, on peut y régler précisément la taille et le style des icônes (jusqu'à la taille des noms des apps), mais aussi choisir parmi un large choix d'animations lorsqu'on change de page sur l'écran d'accueil. Bref il y a de quoi faire.

De nombreuses couleurs sont aussi à disposition, de même que des options sympathiques comme le fait de choisir si l'on souhaite ou non activer le smartphone lorsqu'on le soulève, d'appuyer deux fois pour verrouiller le smartphone, etc.

En règle générale, lorsqu'on cherche une option pour personnaliser un point du smartphone, on l'a, et on trouve même plus que ce qu'on cherchait au départ, comme lorsque je me suis aperçu que je pouvais afficher les secondes au niveau de l'horloge. C'est parfaitement inutile, mais c'est toujours agréable d'avoir le choix.

Notons aussi la présence d'une belle quantité d'options : un mode enfant très simple d'utilisation pour protéger vos chérubins, divers raccourcis pour prendre des captures d'écran, des gestes sur écran éteint, un mode écran scindé facile à lancer, une barre latérale de raccourcis sans fioriture. Bref, la promesse d'une interface pleine d'options et de fonctionnalités est bien remplie et c'est une grande force pour ce smartphone, surtout au prix auquel il se négocie.

Pas de souci pour visionner des contenus en streaming en HD depuis les plateformes de SVoD : le DRM Widevine L1 est bien activé.

Ce qui ne marche pas

Bien sûr, tout n'est pas parfait dans cette interface. À commencer par l'expérience générale et les animations qui manquent globalement de fluidité.

Ajoutons que certains menus, dans leur envie de proposer un maximum d'options, tombent parfois dans un aspect un peu brouillon. Le menu Batterie pour sa part manque de fonctionnalités. On aimerait avoir une courbe ou une représentation visuelle de l'utilisation de la batterie.

Dommage aussi pour un bolide de ne pas faire vrombir son moteur : le mode 120 Hz est un peu caché dans un sous-menu d'un menu. Il pourrait être intéressant de le mettre en avant dès le premier allumage par exemple ou simplement de ne pas l'enterrer au fond d'un menu.

Photo

Quand on propose un téléphone à 200 euros, il faut bien lâcher du lest quelque part. Ici, cela passe notamment par la partie photo. Le Realme 8i embarque en effet trois capteurs, mais un seul est vraiment utilisable. Jugez plutôt.

Heureusement, le capteur selfie de 16 mégapixels se montre tout à fait correct et permet de rattraper un peu l'ensemble.

Capteur principal

Le rendu du capteur principal est correct pour un appareil à ce prix. On a des photos juste exploitables et c'est à peu près tout ce qu'on demande.

Signalons tout de même des couleurs un peu trop pétantes et un grave manque de piqué dans l'image.

Sur le deuxième cliché ci-dessous avec une fenêtre, on peut voir que l'HDR parvient à faire le job, même si le manque de détail à l'extérieur est visible à l’œil nu. Sur le troisième cliché, la tour est beaucoup plus orange qu'elle ne l'était en réalité.

Macro

Ne nous attardons pas sur le capteur macro. Pour être honnêtes, nous avons eu le plus grand mal à savoir si tous nos clichés étaient flous, ou si la définition du capteur était juste trop basse.

Noir et blanc

Difficile de voir l'intérêt du troisième capteur, censé aider dans les clichés en noir et blanc. On a surtout le sentiment qu'un simple traitement logiciel parviendrait au même résultat et que la présence d'un troisième capteur se justifie juste par de bêtes raisons marketing.

La nuit

La nuit, sans aide du mode dédié, le capteur principal montre bien vite ses limites. On navigue entre des clichés flous ou très pixelisés.

Le mode nuit ne s'en sort pas beaucoup mieux, mais il a au moins le mérite de réduire grandement le bruit, comme cela est visible dans le cliché ci-dessous. On récupère au passage une belle quantité d'informations.

En revanche, comme on peut le voir sur la comparaison ci-dessous, le mode nuit peut bizarrement avoir tendance à perdre en exposition par rapport à une captation qui s'en passerait. Si vous regardez les voitures à droite, elles sont davantage plongées dans le noir en mode nuit.

Mode Portrait

Le mode portrait est plutôt efficace, et même assez bluffant pour un smartphone aussi peu cher. On a un détourage un peu grossier sur les cheveux bouclés, mais qui offre un bel effet de flou dans le fond. Si on s'éloigne des visages comme sur ce cliché de main, il s'en sort aussi plutôt bien.

En revanche, signalons la couleur de mon écharpe, qui est beaucoup plus pétante sur le cliché qu'en vrai.

Selfie

Le capteur selfie manque clairement de piqué et de contraste. Si vous regardez ma barbe ou mes cheveux sur les clichés ci-dessous, ils sont clairement blanchis par rapport à leurs rendus réels. La peau est aussi lissée et le fond manque cruellement de détail (cela est particulièrement visible dans le cliché numéro 3 ici).

Le mode portrait tend à être un peu grossier là encore, comme vous pouvez le voir dans le 4e cliché ci-dessus.

Performances

Sur le volet performances, le Realme 8i troque le Mediatek Helio G95 du Realme 8 pour un Helio G96. On s'attend donc à un gain de performances. Il propose en outre 4 à 6 Go de RAM LPDDR4X et entre 64 et 128 Go de stockage UFS 2.

Realme aurait peut-être dû rester sur le G95, car ce nouveau SoC peine à convaincre de son utilité. Au petit jeu des comparaisons en benchmarks, les performances sont très proches de celle de l'ancien SoC. Elles sont même inférieures pour toutes les tâches qui impliquent l'utilisation de la 3D.

À l'usage, le Realme 8i s'avère être un smartphone assez peu véloce, avec des micro-temps de chargement et des micro-frises très réguliers. Si vous souhaitez vraiment vous éviter cela ou que vous y être particulièrement sensible, il faut peut-être mieux se tourner vers un modèle un peu plus cher. Ceci étant, la perte en fluidité n'est pas non plus scandaleuse. Le 8i reste un téléphone tout à fait utilisable au quotidien, pour peu qu'on ne soit pas trop exigeant.

Là où ces piètres performances (mais pas scandaleuse au regard du prix de l'objet) deviennent un souci, c'est lorsque le téléphone possède pour argument de vente principal un écran 120 Hz. On a un peu envie de dire : à quoi bon intégrer du 120 Hz si le téléphone n'est pas capable de l'afficher de manière stable ?

N'espérez pas non plus lancer une petite partie de Fortnite. Le jeu n'est tout simplement pas installable sur cet appareil (sauf à bidouiller un peu bien sûr, mais par la voie traditionnelle, niet).

En dépit d'autre chose, nous lançons PUBG Mobile à la place. Celui-ci tourne comme un loir, mais il ne permet pas de profiter de la fréquence d'échantillonnage exceptionnel (pour son prix) du smartphone. Les modes plus fluides ne sont pas disponibles. N'espérez pas lancer des jeux vraiment gourmands comme Genshin Impact : celui-ci fait buguer le téléphone dès le téléchargement.

Batterie

Si nous sommes un peu critiques sur ce Realme 8i, il faut dire que s'il y a bien un point où il excelle, c'est sur l'autonomie proposée. À l'usage, lors de notre test, l'appareil s'est montré absolument infatigable, tenant sans souci deux à trois jours d'affilés avec une utilisation très sobre (entre 2 à 3 heures d'écran par jour).

Testé sur notre logiciel Viser via un protocole de notre cru qui simule une utilisation plutôt intense du smartphone, il nous a tout simplement soufflés (oui). Il lui aura fallu 16 heures et 40 minutes pour passer de 100 % à 10 % de batterie.

Il affiche là le cinquième meilleur score mesuré au cours de 2020 et 2021 et dépasse même un Wiko Power U30, une marque plutôt connue pour son endurance.

Il va falloir être patient

Le revers de la médaille tient en ceci : le 8i est un smartphone plutôt long à charger à cause d'une puissance de charge qui culmine à 18W seulement, là où la plupart des Realme ont franchi le seuil du 33W. Au moins le chargeur est fourni dans la boîte.

En charge voici ce que nous avons pu mesuré en partant de 0 % d'autonomie :

Audio

Realme a beau comporter les mêmes lettres que « ear », le son proposé par l'unique haut-parleur de son téléphone n'est vraiment pas très agréable. Les aigus sont beaucoup trop poussés et le son a tendance à grésiller relativement vite.

Fort heureusement, le Realme 8i intègre une prise jack 3,5 mm qui permet de rattraper quelque peu cela. Sa qualité nous a d'ailleurs semblé plutôt honnête, avec un bon rendu équilibré.

Réseaux et communications

En appel le Realme 8i offre une prestation correcte. Sur un boulevard très fréquenté, mon interlocuteur m'a indiqué que ma voix était toujours intelligible et assez peu compressée. Qui dit peu de compression dit souvent peu de réduction de bruit. Et ici, cela se vérifie aussi. Presque aucun bruit ne semble filtré, qu'il s'agisse d'un moteur, d'une sirène ou autre. Ajoutons que si je tenais pas le téléphone bien devant ma bouche, il avait tendance à couper le début et la fin de mes phrases, ce qui est plutôt normal.

Le Realme 8i est un smartphone 4G. Il bénéficie du Wi-Fi 5 et du Bluetooth 5.1. Côté système de localisation par satellite, il propose GPS, Glonass, Beidou et Galileo.

Prix et date de sortie

Le Realme 8i est disponible en deux coloris : Noir spatial et Violet spatial. Deux configurations sont proposées pour deux prix : 4 Go de RAM et 64 Go de stockage pour 199 euros et 4 Go de RAM et 128 Go de stockage pour 219 euros.