Essai de la Renault Mégane E-Tech (220 ch) : bien au-delà des espérances
La Renault Mégane est une petite institution en France, mais force est de constater qu’après la quatrième génération, sortie en 2016, la compacte au Losange s’est fait couper l’herbe sous le pied par une Peugeot 308 qui a élevé le niveau d’un cran.
Les 308 et Mégane se renouvellent quasiment en même temps, et quand Peugeot fait le choix de proposer sa nouvelle 308 en hybride rechargeable et en thermique (la 308 électrique devrait arriver en 2023), Renault préfère conserver sa Mégane actuelle et proposer un modèle totalement nouveau.
Avec dix ans de Renault Zoé et des synergies avec Nissan, la firme au Losange avait toutes les cartes en main pour proposer une voiture électrique aboutie.
Fiche technique
Design
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la nouvelle Renault Mégane E-Tech est plus petite que la quatrième génération.
La Mégane E-Tech, on ne sait pas trop ce que c’est.
Habitabilité
À l’intérieur, c’est tout beau tout neuf, et c’est surtout quasiment de l’inédit partout.
Nous retrouvons une double dalle, fournie par LG (comme le pack batterie), dont la qualité est étonnante.
Là où la Renault étonne, c’est par sa qualité de fabrication.
Le coffre est annoncé à 389 litres (1245 litres banquettes rabattues), soit seulement 13 litres de moins que la Mégane IV.
À l’arrière, deux adultes pourront s’installer sans trop de problèmes, même si les assises sont légèrement plus fermes qu’à l’avant et l’espace aux genoux un poil juste pour les plus de 1,80 mètre.
Technologies embarquées
La parade, c’est un rétroviseur intérieur équipé d’un petit écran.
Cet équipement fait partie d’un pack d’options appelé « Augmented Vision and Advanced Driving Assist » qui intègre le rétroviseur intérieur à caméra, le détecteur d’angle mort, l’assistant de maintien dans la voie, l’assistant de stationnement automatisé, la caméra 360, le régulateur de vitesse adaptatif et l’alerte collision arrière.
La grosse surprise de la Renault Mégane E-Tech, ce sont ses deux écrans.
L’autre écran central, tactile cette fois-ci, fait 12 pouces (9 pouces sur la version entrée de gamme « Équilibre ») et, lui aussi, brille par sa réactivité et sa qualité graphique.
La Renault Mégane E-Tech intègre les technologies Google directement dans son système d’infodivertissement, avec Google Maps, Google Assistant et le Play Store.
Avec le Play Store, vous aurez la possibilité de télécharger des applications à utiliser directement dans votre voiture, tandis que Google Assistant sera votre assistant vocal pour ne pas quitter la route des yeux.
Au niveau des aides à la conduite, c’est du très classique pour une voiture moderne, avec tout un lot d’assistances permettant de faire de la Mégane E-Tech un modèle doté de la conduite semi-autonome de niveau 2.
En matière de connectivité, la Mégane E-Tech bénéficie des mises à jour over-the-air (à distance), de quoi ajouter certaines fonctionnalités un peu plus tard, et d’un appareillage avec l’application MyRenault.
Conduite
Notre essai s’est déroulé dans l’arrière-pays de Malaga, en Espagne, avec des températures plutôt clémentes, en l’occurrence 15 degrés en ce joli mois de février, et avec de très belles routes bien lisses au relief parfois assez marqué.
Les premiers tours de roue sont convaincants, avec une douceur d’utilisation appréciable propre aux électriques et un silence assez remarquable.
En matière de performances, Renault annonce un 0 à 100 km/h en 7,4 secondes et une vitesse maximale limitée à 160 km/h (150 km/h pour les versions dotées du moteur de 130 chevaux).
Allier deux qualités aussi antinomiques que le confort et le dynamisme, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus simple, mais force est de constater que le contrat est là aussi très bien rempli.
Malgré les roues de 20 pouces, le confort est presque royal, à ceci près que la voiture laisse juste apparaître quelques trépidations à basse vitesse à cause des jantes de 20 pouces qui réduisent la course des amortisseurs arrière.
La partie châssis est globalement excellente, et les ingénieurs de feu Renault Sport (maintenant Alpine) n’y sont pas étrangers visiblement d’après les dires d’un ingénieur présent sur place.
Le centre de gravité, très bas grâce aux batteries, permet d’avoir une voiture scotchée à la route, mais qui ne dit pas non à quelques petits déhanchements au lever de pied.
En termes de consommations, et donc d’autonomie, comme souvent avec ce genre de présentation au parcours prédéfini et surtout défini pour mettre en avant les qualités de la voiture, sans avoir besoin de passer par la case recharge, nous n’avons pas pu dégager de chiffres précis.
Sur notre parcours d’essai d’environ 220 kilomètres, avec beaucoup de réseau secondaire et des petites routes sinueuses pour mettre en avant les qualités dynamiques de l’auto, nous sommes parvenus à établir une moyenne à 17,8 kWh, ce qui est excellent vu notre type de conduite.
Autonomie, batterie et recharge
La gamme se compose de deux versions (EV40 et EV60), qui affichent des capacités de batterie de 40 et 60 kWh et des puissances moteurs respectives de 130 et 220 chevaux.
Le tableau est presque parfait pour le moment, sauf quand on arrive au chapitre de la recharge. Ou des recharges devrait-on plutôt dire, car c’est un véritable casse-tête. La Mégane EV40 en entrée de gamme dispose d’un chargeur embarqué de 7 kW. Un second niveau, baptisé « Boost », fait un peu mieux en ajoutant une charge rapide allant jusqu’à 85 kW, mais rien d’incroyable non plus, surtout si vous souhaitez faire de longues distances. Et quand on sait que certaines bornes de recharge rapide facturent à la minute et non au kWh en France, cela peut agacer.
Pour avoir quelque chose de plus convaincant, il faut passer sur l’EV60 qui peut grimper jusqu’à 135 kW en courant continu et qui permet de récupérer 300 kilomètres d’autonomie en 30 minutes. Renault a eu la bonne idée d’intégrer une fonction de préchauffage afin de rapidement atteindre la puissance de recharge.
Pour avoir du 22 kW en courant alternatif, comme ont les Zoé et Twingo électriques, il faut opter pour le haut de gamme et sa charge appelée « Optimum ». C’est assez étonnant de ne pas proposer ce type de charge de série sur une telle voiture, mais d’après la marque, les retours d’expérience de la Zoé montrent que la plupart des clients réalisent une très grande majorité de charge à domicile.
Prix
Côté prix, la Renault Mégane E-Tech débute à partir de 35 200 euros en version EV40, avant le bonus écologique de 6000 euros valable jusqu’au 30 juin 2022. Pour ce tarif, vous avez le droit à un modèle doté d’une batterie de 40 kWh, d’une autonomie WLTP de 300 kilomètres et d’un moteur de 130 chevaux. Gros point négatif en revanche, cette version entrée de gamme « Standard Charge » est dépourvue de chargeur rapide en courant continu.
Elle a toutefois la bonne idée de s’afficher 2350 euros de moins qu’un Peugeot e-2008 de base (batterie de 50 kWh et 136 chevaux), l’un de ses principaux concurrents, même si à cause de sa silhouette, il est encore difficile de l’inscrire dans tel ou tel segment.
Notre version d’essai, bardée de tous les équipements comme vous devez vous en douter, est un modèle EV60 « Super Charge Techno » doté d’une batterie de 60 kWh, d’une autonomie de 450 kilomètres WLTP et de 220 chevaux. La facture est de 43 200 euros, hors bonus, avec une bonne dotation de série (écran de 12 pouces, services connectés, volant en cuir chauffant…) et une puissance de charge maximale de 130 kW en courant continu.
En faisant le comparatif avec une Volkswagen ID.3 Pro Performance (58 kWh, 204 chevaux et 418 kilomètres d’autonomie), vous remarquerez sans doute que c’est plus cher puisque l’Allemande s’affiche à 40 900 euros. Mais la Mégane, dans cette version milieu de gamme (une version plus haut de gamme baptisée « Iconic » est aussi proposée) est mieux équipée que l’ID.3 et se montre également mieux finie et plus agréable à conduire.