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Test du Samsung Galaxy Z Fold 3 : l'avenir des smartphones est-il déjà plié ?

Le Galaxy Z Fold 3 est un smartphone pliable. Au-delà de ça, il s'agit de la vision que Samsung développe pour l'avenir du marché de la téléphonie mobile. Le constructeur veut imposer ce nouveau paradigme, cette nouvelle norme. On se retrouve ainsi avec un smartphone bourré de technologies et dont les finitions sont à des années-lumière de la première génération. Toutefois, malgré une baisse du prix, la note reste salée. Voici notre test complet pour savoir si la marque a raison d'y croire.

Notre vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=LmxYE4eGh-I

Fiche technique

Ce test a été réalisé avec un Galaxy Z Fold 3 prêté par Samsung.

Design

Le Samsung Galaxy Z Fold 3 est un smartphone pliable qui, lorsqu'on le déploie, adopte les dimensions d'une sorte de tablette. Rassurez-vous, je ne dis pas ça car je doute de votre sens de l'observation, je ne me permettrais pas. Cette évidence sert plutôt à souligner le fait qu'il n'est pas forcément aisé de juger le design d'un tel format d'appareil. Contrairement aux téléphones traditionnels, les pliants ne sont pas encore légion. Les points de comparaison se font donc rares.

À vrai dire, je peux surtout le comparer à son prédécesseur, le Z Fold 2. Or, si ce dernier creusait un gros fossé avec la première génération, le Galaxy Z Fold 3 propose des évolutions plus subtiles, mais importantes. D'un point de vue purement esthétique, les deux modèles se ressemblent donc beaucoup, mais l'expérience finale pour l'utilisateur monte d'un cran.

Le Galaxy Z Fold 3 plie, mais ne rompt pas

Samsung a notamment fait un gros travail sur la durabilité de son Galaxy Z Fold 3. Il s'agit du premier smartphone pliant pouvant se targuer d'une certification IPX8 pour l'étanchéité -- on a testé (comme vous pouvez le voir dans notre vidéo) ! Une prouesse technique au vu des espaces qui se créent forcément autour de la charnière quand on la manipule. C'est aussi et surtout le gage d'une plus grande sérénité au quotidien pour les utilisateurs qui auront investi une très grosse somme dans ce téléphone.

Ce sentiment de sérénité est par ailleurs renforcé par le Gorilla Glass Victus qui protège les faces recto et verso à l'extérieur et par l'utilisation d'un aluminium plus résistant pour le cadre et la charnière. Aussi, l'écran interne devient 80 % plus solide selon Samsung. Je ne vous invite pas à essayer cela chez vous, mais je me suis amusé à taper avec une force modérée sur la dalle et je n'ai observé aucun souci à cette maltraitance technologique.

De tous ces éléments se dégage une observation qui fait du bien : un smartphone pliant n'est, en 2021, plus un objet excessivement fragile.

Caméra cachée !

Autre détail intéressant, quand on ouvre le téléphone, on n'aperçoit plus de bulle sur le grand écran. En effet, le capteur photo frontal est caché dans la dalle. Disons-le clairement : le camouflage n'est pas parfait, pas encore. À l'emplacement de la caméra selfie, on voit bien que les pixels n'y sont pas aussi denses que sur le reste de la zone d'affichage -- car il faut bien laisser la lumière atteindre le capteur. Néanmoins, l'immersion est au rendez-vous. Dès que vous consultez du contenu, notamment de la vidéo, ce détail se fait oublier.

Finalement, le quadrillage un peu particulier à cet endroit saute surtout aux yeux par-dessus un aplat blanc et, par transparence, on distingue aussi la cachette de la caméra sur un fond noir. Dans toutes les situations, cela reste plus discret qu'une bulle -- ou qu'une encoche évidemment.

Encore lourd

Malgré les belles nouveautés que nous avons, le Galaxy Z Fold 3 est aussi encore et toujours l'objet de quelques frustrations persistantes. Le poids par exemple. L'allègement de 11 grammes par rapport au Fold 2 est à saluer, mais le téléphone affiche encore 271 grammes sur la balance ! À côté, l'ogre Galaxy S21 Ultra (presque 230 grammes) semble aussi léger qu'une plume.

Exemple tout bête : pour la plupart de mes shorts, il me fallait serrer la ceinture d'un cran supplémentaire pour que le poids du Galaxy Z Fold 3 n'abaisse pas mon culbutant jusqu'à l'indécence. J'exagère un peu, mais c'est pour vous donner une idée.

Encore épais

L'encombrement au format plié fait aussi encore grincer des dents. Avec une épaisseur de 16 mm au niveau de la charnière (et 14,4 mm vers les bords opposés), l'appareil ne trouve pas encore aisément sa place dans une poche de pantalon.

Notons que déplié, l'épaisseur du smartphone pliable devient bien plus agréable en main à 6,4 mm, heureusement. Pour en revenir à la forme repliée, j'ai eu quelques difficultés à taper correctement du texte à cause de l'étroitesse de l'écran en façade qui rétrécit les touches du clavier.

Et la pliure ?

Autre souci : la pliure qui coupe le grand écran interne en deux reste bien visible dès lors qu'on ne tient pas le Galaxy Z Fold 3 devant soi. Un regard oblique vers l'appareil déplié fera apparaître ostensiblement la ligne. Sans être un défaut majeur, cela gâche un peu le look raffiné de ce bijou à 1800 euros.

Au-delà de ces aléas, on signalera que la face avant est frappée d'un poinçon -- seule la dalle interne a caché sa caméra selfie. Au dos, le revêtement mat, d'un noir profond et élégant sur notre modèle de test, offre un toucher qui bonifie la prise en main. Il y a un triple module photo arrière, aligné dans le sens de la longueur et très légèrement protubérant.

Le lecteur d'empreintes se situe au niveau du bouton de déverrouillage sur le côté droit, sous les touches du volume. La prise USB-C se situe en bas, tandis que les haut-parleurs stéréo sont allés se loger sur les tranches supérieures et inférieures.

Écran

En ce qui concerne les écrans, qu'il s'agisse de celui qui se plie ou de celui à l'extérieur du smartphone, Samsung fait ici du Samsung. Comprenez que le géant sud-coréen maîtrise toujours aussi bien son vieux savoir-faire pour proposer une qualité d'affichage au top, sans toutefois forcément chercher les tonalités les plus fidèles loin de là comme nous allons le voir un peu plus bas.

Des points communs et surtout des différences

Avant d'entrer dans les détails, commençons par quelques informations techniques importantes. Les deux écrans du Galaxy Z Fold 3 partagent deux points communs : la technologie AMOLED (ainsi que le contraste parfait qui en découle) et le mode 120 Hz adaptatif qui apporte une belle impression de fluidité.

Toutefois, ce sont évidemment les différences qui sautent aux yeux. L'écran externe de 6,2 pouces se contente d'une définition HD+ avec un ratio étroit de 24,5:9. À l'intérieur, la grande dalle atteint les 7,6 pouces quand elle se déplie pour un ratio de 22,5:18 et une définition QXGA+ de 2208 x 1768 pixels. Grosso modo, c'est à peu près du QHD+.

D'aucuns pourraient regretter que la définition ne soit pas un poil plus conséquente sur la dalle à l'extérieur. On rappellera cependant qu'utiliser le Galaxy Z Fold 3 plié sert surtout à s'occuper de certaines tâches rapides. Pour un confort visuel plus poussé pour la productivité, Samsung vous incite clairement à déplier la bête.

Disons qu'on ne serait pas contre du Full HD+ en soi sur cet écran externe, mais que le fait de ne pas en profiter ne constitue pas un défaut majeur. Cela permet sans doute de préserver la batterie.

De la lumière et beaucoup de couleurs

Passons à l'analyse. En plus du très bon contraste, les deux écrans du Samsung Galaxy Z Fold 3 assureront une excellente lisibilité en toutes circonstances grâce à une luminosité maximale de 787 cd/m². Aucun besoin de plisser les yeux.

Par défaut, comme tous les appareils de la marque, le Galaxy Z Fold 3 est réglé sur le mode vif qui propose une grande palette de tons. Notre sonde et le logiciel CalMan de Portrait Displays nous permettent de voir que l'espace colorimétrique sRGB est couvert à 213 % sur le grand écran et à 198 % sur le petit écran. Le DCI-P3, plus vaste et donc plus difficile à gérer, est pour sa part couvert à hauteur de 142 et 133 %.

En d'autres termes, on en prend plein les mirettes grâce à la pluralité des couleurs, c'est beau. En contrepartie, le mode vif ne cherche absolument pas à être fidèle à la réalité. Ce coquin volage enregistre un Delta E moyen sur le DCI-P3 de 7,29 sur la grande dalle interne et de presque 6 à l'extérieur. Rappelons qu'idéalement, il faudrait que cet indice s'approche plutôt de 3 pour une bonne fidélité des couleurs. On en est loin, mais ça flatte la rétine.

Même son de cloche au niveau de la température moyenne : on tourne autour des 6870 K, ce qui se traduit par une prédominance de bleu. L'idéal se situe plutôt à 6500 K.

Si ces frivolités vous rebutent, vous pouvez ajuster le curseur de la température à votre guise ou activer le mode naturel. Ce dernier amoindrira significativement la riche palette de couleurs proposées par les écrans (la couverture du DCI-P3 descend sous les 80 % par exemple), mais accroîtra la fidélité des tons.

Le Delta E moyen sur le DCI-P3 se rapproche de 5 tandis que la température moyenne se stabilise vers 6330 K -- assez rouge -- sur le grand écran et à 6420 K sur le petit.

Bref, on résume : le Samsung Galaxy Z Fold 3 propose des écrans 120 Hz très lumineux, riches en couleurs et merveilleusement contrastés, mais qui préfèrent globalement faire plaisir à vos yeux plutôt que d'être fidèle à la réalité.

Logiciel

L'interface One UI 3.1.1 est à l'œuvre sur ce Samsung Galaxy Z Fold 3 et se base sur Android 11. Je ne vais pas m'attarder très longtemps sur l'expérience classique que nous résumons régulièrement en testant les différents appareils de la marque sud-coréenne afin de me concentrer sur les intéressantes particularités de ce modèle.

Pour aller vite, on rappellera donc que One UI est très bien pensé pour faciliter l'usage des grands écrans à une main en abaissant bon nombre d'éléments d'interaction, tandis que la navigation est bien intuitive dans l'ensemble malgré quelques options ici et là qu'il faut parfois chercher un certain temps.

Les présentations sont faites, intéressons-nous maintenant de plus près aux fonctions logicielles pensées spécifiquement pour le Galaxy Z Fold 3 et son format si particulier. D'un côté, il y quelques options tirant profit du grand écran pliable, de l'autre il y a le stylet S Pen qui fait jaser.

Petit écran, grand écran

Samsung a implanté plusieurs choses dans One UI pour que l'interface se plie à vos envies. Tout d'abord, on retrouve cette agréable continuité entre les deux écrans. Si vous avez ouvert une application en utilisant le Z Fold 3 en mode smartphone et que vous ouvrez l'appareil au format tablette, vous pourrez poursuivre votre tâche sans interruption. La seule exception que j'ai pu observer pendant mon utilisation concerne, hélas, une plateforme très populaire : TikTok. En passant de la petite à la grande dalle, le réseau social est toujours ouvert, mais la vidéo en lecture n'est plus la même, comme si vous aviez rafraîchi votre fil.

Sinon, il faut savoir qu'il est possible de profiter de cette même continuité du grand vers le petit écran, mais il faudra paramétrer cela service par service dans le sous-menu dédié : « Basculement des applications sur l'écran externe ». Autrement, fermer le smartphone revient à le mettre en veille.

L'appareil photo représente un autre cas où les deux écrans travaillent de concert. Si vous le souhaitez, il y a un petit bouton tout en haut à droite qui permet d'activer le retour vidéo sur l'écran externe pour que la personne que vous photographiez puisse voir à quoi elle va ressembler sur le cliché.

Une touche similaire existe aussi quand le Z Fold 3 est replié. En appuyant dessus, vous serez alors invité à ouvrir le smartphone et à utiliser cette même fonction pour un selfie en profitant des capteurs photo arrière.

Un affichage bien pensé

Pour exploiter à fond le grand écran interne, plusieurs choses ont été mises en place. Je fais notamment référence aux applications responsive. Cet adjectif anglicisé emprunté au web signifie que l'affichage de l'app s'adapte au format de l'écran. Sur certaines apps, cela correspond simplement à un agrandissement de ce que vous voyez ; sur d'autres, c'est plus intelligemment réalisé.

Samsung s'est en effet associé des développeurs tels que Google, Microsoft ou Adobe pour que leurs applications soient plus ergonomiques et efficaces sur le grand écran du Z Fold 3. Les options de Gmail apparaissent ainsi sur une barre à gauche, les différentes rubriques de YouTube s'agencent astucieusement si vous ne regardez pas la vidéo en plein écran, idem sur YouTube Music, etc. C'est une réelle expérience de tablette.

Même son de cloche sur Lightroom, la suite Office 365 ou les paramètres généraux du téléphone -- les rubriques principales sont à gauche, les sous-rubriques à droite.

Certains de ces affichages adaptés ne se déclenchent que si vous tenez le Galaxy Z Fold 3, déplié, à l'horizontale (exemple : les apps YouTube). L'appareil photo aussi figure parmi les applications exploitant le grand écran, mais une action de votre part sera nécessaire. L'écran déplié devant vous affiche en effet une icône discrète dans le coin supérieur gauche. Grâce à celle-ci vous pouvez diviser l'appareil photo en deux parties séparées par le pli de la dalle.

À droite, vous avez l'aperçu et le déclencheur, à gauche, les clichés tout récemment capturés. Ce n'est pas très éloigné du Flex Mode que nous allons aborder sous peu.

Pour les applications qui n'utilisent pas tout le grand écran par défaut, il faudra passer par l'option Labs cachée dans Fonctions avancées. Il faut vous y rendre après avoir déplié le smartphone sinon une partie du menu est grisée et inaccessible. C'est à partir de là que vous allez pouvoir sélectionner les apps une par une pour forcer le mode grand écran.

C'est notamment ce que j'ai dû faire avec Instagram.

Le Flex Mode

Nous l'avons très brièvement évoqué, mais le Galaxy Z Fold 3 profite d'un Flex Mode, à l'instar du Galaxy Z Flip 3. Cette fonction permet d'utiliser le téléphone position assise, car il sépare l'interface en deux parties. Par exemple, sur l'appareil photo, la partie haute sera réservée au retour vidéo, la moitié inférieure aux commandes. On retrouve un fonctionnement similaire sur Google Duo ou YouTube -- la vidéo s'affiche sur la partie redressée tandis que les commentaires et suggestions sont à plat.

C'est donc pratique pour regarder une vidéo dans un train en posant le téléphone sur la table. Dans mon cas très personnel, le Galaxy Z Fold 3 se retrouve très régulièrement sur une étagère en exploitant le Flex Mode lorsque je me brosse les dents ou que je suis en cuisine en regardant du contenu sur YouTube. Même Disney+ profite nativement du Flex Mode -- mais avec une moitié basse qui ne sert plus à rien, c'est juste noir. Malheureusement, ce n'est pas encore le cas de Netflix ou Prime Vidéo.

Le sous-menu Labs -- évoqué un peu plus tôt -- permet de forcer le Flex Mode sur toutes les applications. La partie basse de l'écran logera ainsi quelques boutons génériques pour régler le volume et la luminosité, faire une capture d'écran rapidement ou afficher les notifications.

C'est pratique, l'effort de Samsung est tout à fait louable et apprécié, mais ce n'est pas encore la quintessence de l'optimisation.

La beauté du multitâche

Le grand écran du Galaxy Z Fold 3 veut aussi être un allié précieux pour les aficionados du multitâche. Utiliser deux applications en même temps avec un affichage plus généreux que sur les diagonales traditionnelles a quelque chose de très pratique. Les power users purs et durs s'amuseront allègrement avec la possibilité d'ouvrir trois apps en même temps. Il suffit de faire un glisser-déposer depuis le tiroir latéral.

Ce même geste, si vous l'arrêtez au milieu de l'écran, permet aussi d'utiliser la troisième application dans une fenêtre volante si cela vous convient plus. C'est un bonheur de productivité et l'agencement du multitâche s'avère grandement personnalisable et assez facile à prendre en main.

On salue notamment la possibilité d'enregistrer un duo ou un trio d'applications dans la barre latérale pour les ouvrir rapidement en même temps. Pensez simplement à refaire un tour dans le menu Labs pour forcer l'activation de l'affichage fractionné sur toutes les apps pour ne pas être embêté.

D'ailleurs, cette fameuse barre latérale, vous pouvez même l'épingler pour vous en servir comme d'une barre des tâches qu'on trouverait sur un ordinateur. Seul hic : pour avoir accès à l'option d'épinglage, il faut d'abord aller faire un tour dans le menu Labs (oui, encore lui) pour cocher Épinglage de vos applis favorites.

Seulement ensuite, en appuyant sur les trois barres en dessous du fameux volet latéral, vous trouverez le petit bouton qui permet d'en profiter. Il s'agit d'un processus laborieusement long que Samsung n'a pas pris le temps d'expliciter,dommage.

Autre chose intéressante pour avoir l'impression d'utiliser un ordinateur (outre l'option Samsung Dex évidemment toujours de la partie) : Google Chrome, sur le grand écran, offre la possibilité d'ouvrir deux fenêtres côte à côte.

Vous consulterez ainsi deux sites à la fois au lieu de jongler d'un onglet à l'autre.

Un S Pen aussi soigné qu'à la peine

Nous parlons de productivité depuis un petit moment maintenant. Or, cet exercice a été longtemps le terrain de jeu favori de la gamme Note qui n'a pas de représentant en 2021. En effet, le Galaxy Z Fold 3 vient chiper la place du Note 21 fantôme et se dote, pour ce faire, d'une compatibilité avec le stylet S Pen. Plus précisément, avec deux stylets : S Pen Fold Edition et S Pen Pro.

Le S Pen Pro profite d'un système lui permettant de changer de mine afin de pouvoir être utilisé sur d'autres appareils compatibles. Chez Frandroid, nous avons pu tester uniquement le stylet Fold Edition qui ne fonctionne officiellement qu'avec le Z Fold 3. Dans les deux cas, Samsung a redoublé d'ingéniosité pour que cet accessoire fonctionne avec un écran pliable qui n'est pas en verre -- sauf pour une fine couche interne.

Le panneau introduit par le constructeur sous la dalle capable de capter le signal du stylet fait un boulot remarquable. Prendre des notes, effectuer des retouches précises, dessiner... Toutes ces actions avec le S Pen jouissent d'une très belle réactivité -- avec une latence de 9 ms comme sur le Note 20 Ultra -- et un système de pression très bien géré : le trait devient épais quand on appuie, s'affine quand on lève un peu la main, etc.

Prise de notes sur écran éteint, sélection intelligente, création de GIF, traduction... On retrouve donc toutes les fonctionnalités importantes d'un stylet de Galaxy Note -- sauf les Air Actions pour le S Pen Fold Edition --, mais sur un écran plus grand et confortable. Parfait pour être productif. D'ailleurs, le passage de la mine sur la pliure ne pose aucun souci de confort. On sent le renfoncement, mais cela ne gêne jamais le geste.

Soyez aussi rassuré au niveau de la solidité : l'écran ne se raye pas tant que vous n'utilisez pas une mine incompatible et un système de ressort sur le styler permet aussi à la pointe de se rétracter si d'aventure vous en veniez à appuyer comme un bourrin.

Hélas, le S Pen sur le Galaxy Z Fold 3 souffre de deux problèmes importants :

Ainsi, le S Pen Fold Edition coûte 49 euros, le S Pen Pro vaut 99 euros. Admettons que vous craquiez pour un des deux, pourriez-vous l'emmener avec vous sans craindre systématiquement de l'oublier quelque part ? Le stylet est vendu avec une petite housse qui paraît bien dérisoire pour régler ce souci. À titre personnel, il m'est arrivé plusieurs fois de ne volontairement pas prendre avec moi le S Pen, car j'avais peur qu'il connaisse le funeste destin d'innombrables stylos ayant croisé ma route. Je me privais donc de cette fonction.

Pour y remédier, vous pouvez vous procurer une coque conçue pour protéger le téléphone tout en embarquant le stylet. Hélas, cet accessoire est très encombrant -- or vous aurez déjà fort à faire avec les dimensions imposantes du Galaxy Z Fold 3.

En cela, la famille doit encore muscler son jeu pour vraiment s'imposer comme la digne héritière de la gamme Note.

Quelques retours sur l'utilisation globale

Pfiou ! Il y avait beaucoup de choses à dire forcément dans cette partie logicielle, mais elle est importante. D'autant qu'elle permet de faire un rapide bilan à mi-chemin de ce test. Les parties qui suivent se concentrent en effet sur des critères où le Galaxy Z Fold 3 suit une trajectoire un peu plus classique sur le haut de gamme.

J'adore utiliser ce Galaxy Z Fold 3. Le produit a été très bien pensé et regorge de fonctions mettant en lumière l'intérêt d'un plus grand écran. Reste que des questions subsistent encore et toujours. Est-ce vraiment l'avenir des smartphones ? Oui, sans doute, mais le chemin est encore long. Cette troisième génération de pliant offre un produit particulièrement bien fini, mais les usages n'ont pas encore pleinement suivi.

Regarder une vidéo sur le grand écran du Z Fold 3 est en effet très confortable et immersif, mais sur l'immense majorité des contenus, cela se fait au prix de grosses bandes noires ou alors, si vous zoomez dans l'image pour occuper toute la zone d'affichage, il faut accepter le fait que la vidéo soit rognée. Un peu frustrant.

On espère voir toujours plus de développeurs tiers jouer le jeu pour proposer un agencement de leur app propre au grand écran du Fold. Cela permettrait une expérience plus cohérente dans son ensemble et où les optimisations d'affichage seraient pleinement pertinentes. Or, le processus va forcément prendre un peu de temps.

J'en profite aussi pour signaler un bug dans l'espoir qu'il soit corrigé : si on ouvre YouTube sur le grand écran puis sur le petit, plusieurs boutons de la barre inférieure disparaissent, car l'app ne réadapte pas comme il faut au format smartphone. Je n'ai pas accès à la rubrique Bibliothèque par exemple. Il faut killer YouTube et le relancer pour effacer le souci.

Bref, la vision de Samsung est très solide et elle commence à toucher du bout des doigts un avenir où les pliants seront monnaies courantes. Le géant sud-coréen a toutefois encore quelques foulées à couvrir avant de franchir cette ligne d'arrivée. Au moins, il montre qu'il a pris une grosse longueur d'avance sur la concurrence.

Audio

Les haut-parleurs stéréo du Galaxy Z Fold 3 font du très bon travail pour restituer fidèlement les morceaux de votre service de streaming, même si les graves restent peut-être légèrement en retrait. Le téléphone évite habilement la saturation désagréable quand le son est poussé à fond et propose une spatialisation très appréciée.

Comme toujours sur One UI chez Samsung, nous vous invitons à faire un tour dans l'égaliseur natif qui est complet. Au casque (sans fil ou USB-C), la fonction Adapt Sound vous sera utile pour configurer le profil audio qui vous correspond le mieux.

Enfin, nous vous recommandons par ailleurs d'activer l'option Dolby Atmos pour un son plus englobant et immersif.

Photo

Pour la photo, c'est assez simple à retenir, le Galaxy Z Fold 3 dispose de trois capteurs au dos, tous de 12 mégapixels. On a ainsi un objectif grand-angle (f/1,8), un ultra grand-angle (f/2,2, 123 degrés) et un téléobjectif x2 (f/2,4).

À l'heure actuelle, il paraît encore compliqué pour Samsung d'intégrer du matériel plus sophistiqué sans encombrer davantage le produit déjà suffisamment épais comme ça.

Ainsi, comme nous allons le voir dans les lignes qui suivent, on se situe à peu près au niveau d'un modèle premium d'il y a deux générations, une sorte d'équivalent au Galaxy Note 10+. Aujourd'hui, ce dernier est toujours très satisfaisant dans cet exercice, simplement il n'est pas pourvu de la foultitude de fonctionnalités qu'on a vue émerger depuis dans la photographie sur smartphone.

Le triple module photo arrière

Le capteur principal est fidèle à ce que Samsung a l'habitude de faire : il propose des images avec une très bonne netteté, une dynamique aux petits oignons (surtout grâce au traitement logiciel après la prise de vue) et des couleurs qui saturent pour bien sauter aux yeux. Sur le cliché des fleurs ci-dessous, les tons rouges et jaunes ont été accentués par rapport à la réalité.

Pour atténuer cet effet, vous pouvez désactiver l'optimiseur de scène si vous le souhaitez, mais c'est plutôt sur les photos de nuit que cette fonction se fait vraiment ressentir.

En effet, sur les scènes de nuit, l'optimiseur de scène agit comme un mini mode nuit, dans le sens où il fait la même chose -- éclairer la scène --, mais moins intensément.

De manière générale, je vous conseille de laisser l'optimiseur enclenché pour avoir une scène mieux éclairée sans trop dénaturer le côté authentique de la scène. Cette option désactivée, les prises de vue peuvent manquer de peps avec des zones sombres facilement bouchées.

Dans la scène ci-dessous (légèrement flippante, je le concède), l'apport de l'optimiseur saute aux yeux. Il rattrape bon nombre d'éléments.

Quant au mode nuit, il peut lui arriver d'en faire des caisses pour éclairer une scène. Dans certains cas, cela sera parfaitement pertinent, dans d'autres, vous regretterez peut-être de ne pas retrouver l'atmosphère tamisée d'une ruelle ou le bleu obscur du ciel.

Passons à l'ultra grand-angle qui fait du bon travail pour éviter la distorsion optique et pour préserver une bonne cohérence colorimétrique. De nuit, par contre, il vaut mieux laisser tomber. Vous ne tirerez rien d'intéressant avec ce mode de prise de vue.

Le zoom x2 du Galaxy Z Fold 3 se montre tout à fait satisfaisant tant il préserve bien les détails. On remarque simplement que le capteur dédié éclaire moins la scène que ses deux comparses. En résultent des photos au teint un chouia plus naturel, mais qui dénote du coup par rapport au grand-angle et à l'ultra grand-angle. Dommage aussi qu'on ne profite pas sur un smartphone premium de 2021 d'un zoom optique allant jusqu'à x3 ou x5.

Enfin, le mode portrait du Galaxy Z Fold 3 est très bien soigné. Le téléphone est très efficace et précis dans son effet bokeh. Sur plusieurs photos, le seul vrai défaut à ce niveau-là s'est ressenti au niveau d'une de mes oreilles (4e photo dans la galerie ci-dessous).

Les caméras selfie

Sur le papier, le Galaxy Z Fold 3 embarque deux capteurs photo pour faire des selfies. En réalité, l'utilisateur sera surtout amené à se servir de celui placé sur l'écran externe en tenant le smartphone dans sa forme repliée. Cet appareil photo là propose une définition de 10 mégapixels et restitue très bien les détails du visage.

Le capteur frontal camouflé dans le grand écran interne produit des selfies de bien moindre qualité, freiné par sa faible définition de 4 mégapixels. Toutefois, ce n'est pas du tout un défaut puisqu'il vous servira plutôt pendant vos visioconférences. En effet, l'image qu'il propose équivaut à celle d'une webcam de PC classique. Les autres participants à l'appel vidéo ni verront que du feu.

La vidéo

Le Galaxy Z Fold 3 est aussi très bon en vidéo. Notez qu'il peut filmer jusqu'en 4K à 60 fps avec une stabilisation très soignée. Cependant, avec cette configuration maximale, la caméra peut tomber dans le piège de la surexposition à certains endroits.

https://www.youtube.com/watch?v=8_w9rxrkFic

L'enregistrement à 4K en 60 images par seconde est aussi possible en selfie.

Performances

Avec un puissant Snapdragon 888 et 12 Go de RAM, le Galaxy Z Fold 3 ne posera aucun souci pour vos parties de jeux vidéo les plus exigeantes. Fortnite tourne ainsi plutôt bien en qualité Épique et à 60 fps, le tout avec une résolution 3D poussée à 100 % (au lieu de 75 % par défaut).

Il y a bien quelques turbulences au niveau du framerate. Après cinq minutes en jeu, on remarque une lente chute vers les 45 fps avant que ça ne remonte aux alentours de 55/60 fps. Les saccades vraiment marquées sont rares heureusement dans cette configuration. Par ailleurs, en baissant la résolution 3D, on atténue ces soucis et on les efface presque complètement en basculant sur un préréglage à 30 fps.

Étrangement, au moment du test, le Galaxy Store indiquait que le launcher d'Epic n'était pas compatible avec le téléphone. J'ai dû passer par le site officiel du développeur pour le télécharger et installer Fortnite. Je suis toutefois persuadé que ce petit souci va vite se régler -- le jeu fonctionne vraiment sans souci.

Quant aux benchmarks, sachez qu'on les a effectués en dépliant le Galaxy Z Fold 3 afin de le pousser dans ses retranchements avec la définition QXGA+ éprouvante. Les résultats sont ainsi plus pertinents que sur l'écran HD+ pour les tests impliquant la partie graphique.

On peut voir que le Galaxy Z Fold 3 n'a absolument pas à rougir de ses performances globales par rapport à d'autres modèles puissants. Toutefois, dans un exercice portant sur les capacités graphiques, Car Chase sur GFX Bench, on voit qu'il est sensiblement en retrait. Ce n'est pas le meilleur de la discipline, mais vous profitez en contrepartie d'un écran bien plus grand et agréable pour vos parties.

Le téléphone chauffe rapidement quand il est grandement sollicité, mais dès qu'on le laisse souffler, il se refroidit presque tout aussi vite.

Batterie

Le Samsung Galaxy Z Fold 3 s'équipe d'une batterie de 4400 mAh, et qu'est-ce que cela donne en termes d'autonomie ? Eh bien tout dépend de votre utilisation du grand écran, car c'est lui qui, sans surprise, se montre particulièrement énergivore avec sa grande définition.

Je me suis prêté à une petite expérience qui illustre bien cette remarque : un dimanche, loin du travail, j'ai déplié le Galaxy Z Fold 3 à la moindre occasion. Musique, web, vidéo, messages, prise de photo, etc. Je n'ai pas utilisé une seule fois mon ordinateur pour réaliser toutes ces tâches, j'ai vraiment tout effectué depuis le smartphone au format tablette.

Avec cette utilisation, le téléphone a vu sa batterie fondre rapidement. Alors qu'il n'était pas encore 18 heures, il ne restait plus que 20 % d'énergie au bout de 8h42 d'utilisation et un temps d'écran de 7 heures. C'est un peu trop juste, si j'avais dû partir en soirée dans la foulée, je n'aurais pas été très serein.

Le lendemain, de retour au travail, je me sers du téléphone avec cette fois une utilisation plus hybride, moins forcée, alternant entre les deux écrans. Résultat des courses : à presque minuit, j'avais utilisé le Galaxy Z Fold 3 pendant près de 16 heures avec un temps d'écran faible de 6 heures et 9 minutes et il me restait 7 % de batterie.

On tient la journée, pas plus

Ce que l'on peut en déduire, c'est que le Galaxy Z Fold 3 n'est clairement pas un champion de l'autonomie, surtout si on ne fait qu'utiliser le grand écran. Il serait cependant incongru de vous conseiller d'utiliser au maximum la dalle externe pour économiser de la batterie, car ce n'est pas le but de cet appareil. Son design vous incite à l'ouvrir dès que vous avez besoin d'un confort accru.

Ainsi, avec une utilisation hybride de l'appareil, vous serez en mesure de voir le bout de la journée sans trop de souci, mais il ne faudra clairement pas miser sur une nuit sans recharger le téléphone. À titre indicatif, lors de notre protocole de test automatisé ViSer, le Galaxy Z Fold a tenu 9h18 en étant déplié puis résisté pendant 11h et 55 minutes dans son format replié. Dans le premier cas, il s'agit d'un résultat décevant, dans le second, le score est plutôt satisfaisant.

La vitesse de charge

Par rapport à la charge, sachez que le Galaxy Z Fold 3 est malheureusement limité à une puissance de 25 W, ce qui est un peu dommage quand on voit la concurrence redoubler d'effort sur des solutions bien plus rapides.

Comptez donc 30 minutes pour passer de 8 à 54 % puis encore une demi-heure pour aller jusqu'au 90 %. Il faudra encore un peu plus de 15 minutes supplémentaires pour retrouver toute la patate. Il faudra aussi utiliser un chargeur que vous avez déjà sous la main ou acheter séparément, car l'adaptateur n'est pas livré dans la boîte.

La charge sans fil -- en inversée également -- est de la partie.

Réseau et communication

Le Samsung Galaxy Z Fold 3 est un smartphone compatible avec toutes les bandes de fréquence 4G en France. Pendant mon utilisation, je n'ai rencontré aucun souci sur le réseau d'Orange dans Paris et ses alentours. La 5G est également au rendez-vous, notamment sur la bande de fréquence n78 à 3,5 GHz qui est basée sur des infrastructures vraiment dédiées à ce réseau pour mieux en exploiter le potentiel. Toutefois, l'appareil ne jouit pas encore des ondes millimétriques.

Au niveau des appels, une interlocutrice m'a signalé que ma voix lui parvenait de manière compressée, un peu métallisée. En contrepartie, elle n'a pas perçu le moindre bruit environnant malgré le fait que je l'appelais en bordure d'un grand boulevard parisien très fréquenté. Une très bonne atténuation des sons parasites donc.

La géolocalisation n'a pas posé problème non plus, tandis que l'on peut aussi compter sur le NFC pour le paiement mobile, évitez juste de le faire avec le smartphone déplié, ce n'est pas très pratique. Notez aussi que l'on profite du Bluetooth 5.2 et du Wi-Fi 6.

Prix et disponibilité

Le Samsung Galaxy Z Fold 3 est disponible en France à partir de 1799 euros officiellement pour le modèle doté de 256 Go de stockage. Pour profiter d'un espace de 512 Go, il faudra aligner 1899 euros sur ce téléphone.

Vous trouverez trois coloris : noir (comme le nôtre), argent et vert.