Test du Samsung 55Q80T : une télé QLED qui assure... même pour le gaming
Présentée au CES de Las Vegas en janvier dernier, la nouvelle collection de téléviseurs QLED 2020 de chez Samsung tarde à nous parvenir pour les tests compte tenu de la situation sanitaire actuelle. Le premier modèle que nous recevons est le QE55Q80T. Celui-ci se positionne au milieu de la nouvelle gamme, bordée par des modèles moins performants que sont les Q60T et Q70T, mais chapeautés par un Q95T - que nous testerons également. Les différences ? En gros, ce Q80T est le premier de la gamme à disposer d’un rétroéclairage Full LED (les Q60T et Q70T utilisent du Edge LED) qui compte 48 zones contre le double pour le 95T. C’est ce que Samsung appelle le Full LED Local Dimming Silver, renommé en Gold donc dans le cas du Q95T.
Le test en vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=RZUT0fp5ilI
Fiche technique
Les tests ci-dessous ont été menés sur un téléviseur envoyé en test par Samsung. Les mesures ont été réalisées à l’aide d’une sonde Xrite i1 Display Pro et le logiciel Calman Business de Portrait Display.
Design
De prime abord, le design de ce téléviseur est assez quelconque. Un grand tableau noir, avec un cadre imitation métal… rien de bien innovant. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, on note quelques détails réussis. Les bordures de l’écran sont assez fines, ce qui, et c'est d'autant plus vrai si d'aventure vous décidez d’utiliser le mode ambiant, devrait permettre de facilement intégrer voire camoufler l’objet parmi la déco de votre salon.
Rappelons que le « mode ambiant » de Samsung consiste à afficher une œuvre d’art, une photo ou des widgets (heure, météo, fil d'actualités, etc.) lorsque la télé est en veille avec quelques astuces pour limiter la consommation électrique.
Plus original, avec la famille Q80T, comme sur les Q95T et les modèles 8K (Q800T et Q950TS) d’ailleurs, Samsung affirme répondre à une demande de ses clients en optant pour un pied central assez étroit puisqu’il ne mesure que 39 cm de large par 20 cm de profondeur.
En effet, si la hauteur importante de ce pied (le bas de la dalle est à environ 8 cm) permet de placer une barre de son, ou vos appareils (box TV, console de jeux, etc.), elle peut aussi s’avérer plus contraignante pour la gestion des câbles.
Image
Comme nous le disions, la gamme Q80T embarque un rétroéclairage Full LED comptant 48 zones.
Sans surprise le processeur Quantum 4K livre de bonnes performances.
Outre l'upscaling très propre, la gestion de la fluidité par le Quantum Processor 4K s’est également montrée satisfaisante sans que nous ayons à y appliquer un quelconque réglage manuel dans les menus disponibles sous Tizen OS.
Dans l’ensemble, nous avons été séduits par l’image tantôt douce tantôt d’un dynamisme saisissant avec les contenus HDR. Le petit coup de boost apporté par la techno QLED fait son effet.
Comme nous l’évoquons régulièrement à l’occasion de nos tests, ces télés utilisant des panneaux à cristaux liquides ont encore du mal à ne pas créer de halo lumineux autour d’un sous-titre lorsqu’il s’affiche dans une zone sombre de l’image, par exemple.
Mais dès que les angles de vision changent un peu, on perçoit plus nettement les fuites lumineuses.
Enfin, rappelons que les télés Samsung ne sont pas compatibles avec Dolby Vision, et que la 20th Century Fox devrait abandonner petit à petit le HDR10+ au profit du codage Dolby en raison de son rachat par Disney.
Un mode intelligent qu'ils disaient
Avant de passer aux mesures, partageons nos impressions quant au mode « Intelligent » proposé par Samsung.
Pour l’audio cela passe encore et nous expliquerons plus loin pourquoi. Mais pour la vidéo… ce n’est franchement pas à notre goût. Sitôt activée, on note un surplus de puissance lumineuse qui provoque un rendu plus froid, saturé parfois, et pas franchement flatteur. La fluidité est trop accentuée rendant l’image artificielle. Alors qu’on imaginait que ce mode serait encore plus à même de soigner la qualité d’image, notre constat est tout autre. Dans les deux images ci-dessous, nous comparons la même scène issue de Fast and Furious 7 (que nous utilisons par ailleurs pour les tests audio/vidéo pour ses scènes rapides et explosives et riches en effets numériques pour en juger le traitement) et franchement, le résultat est mauvais.
Une fois le mode intelligent activé, on remarque à quel point les artefacts inondent la partie gauche de l’image. Le processeur tente sans doute de renforcer le piqué, ce qui a ici pour effet de générer une pixellisation affreuse. À noter que nous avons volontairement affiché le débit vidéo qui, lui aussi, est assez affreux pour une connexion fibre 1 Gibts/s. Confinement et restrictions obligent, nos films en Full HD sont cantonnés à un débit d’environ 2 Mbits/s et ceux en UHD à moins de 8 Mbits.
De quoi mettre à mal justement l’électronique des téléviseurs avec un moyen de consommation de média très populaire... et nous permettre de constater que ce mode intelligent n’est pas convaincant du tout dans ces conditions. On se focalise sur le mode cinéma, notamment pour réaliser nos mesures.
SDR et HDR, des mesures inégales
Comme tous ses concurrents qui nous parviennent pour test, le Samsung QE55Q80T a dû se soumettre à sa vague de mesures.
En revanche, sous l’espace DCI-P3, comme souvent chez Samsung, les mesures sont en retrait par rapport à la concurrence.
Perfectible donc sur la colorimétrie et sur la température également que nous avons mesuré, 7004K au lieu des 6500 K de référence. Des couleurs un peu trop froides donc comme nous l'indiquent par ailleurs les précédentes mesures. Nous avons mesuré une luminosité moyenne de 390 nits en mode cinéma.
À noter que le Q80T en a encore un peu sous le pied puisqu’en mode Dynamique ces mêmes mesures affichent 910 nits environ.
En fait, ce qui est assez regrettable, c’est que nous savons d’expérience que les grands constructeurs de télé comme Samsung, ont aujourd’hui tout ce qu’il faut techniquement pour produire une calibration parfaite, et que ce n’est pas le cas. À croire qu’ils préfèrent laisser cela entre les mains des professionnels qui n’ont aujourd’hui plus qu'à connecter un boîtier et un PC au téléviseur. Ce dernier intègre désormais toutes les options de calibration avancée sans même que ledit technicien n'ait à s'embêter avec les menus. Dans le cas spécifique de Samsung, on regrette qu’il ne propose pas ici plus de modes vidéo. Il faut se contenter d’un mode dynamique (on passe), naturel (pourquoi pas pour la TNT en plein jour), un mode cinéma qui est celui que nous recommandons et un mode pour le jeu. Bien des constructeurs proposent des modes experts, ISFCC, Technicolor, etc.
Gaming
Voilà pour les mesures.
Pour jouer en haute définition en 120 Hz
Le débit max de cette interface devrait donc être de 48 Gpbs, ce à quoi vous pourriez nous répondre que ça vous fait une belle jambe. En pratique, cela se traduit surtout par le support de la 4K jusqu’à 120 images par seconde, mais évidemment pas la 8K à 60 ips puisque ce n’est pas une dalle 8K Ultra. À cela s’ajoute donc le eArc (enhanced Audio Return Channel), mais plus important pour les joueurs, l’ALLM (Auto Low Latency Mode), soit la capacité de basculer automatiquement dans un mode à faible temps latence, et le Freesync VRR (Variable Refresh Rate) soit la gestion d’un taux de rafraîchissement variable pour éviter les effets “de déchirement” (tearing) de l’image en mode jeu.
Un cocktail de technos explosif qui garantit aux joueurs de ne pas être déçus par leur expérience gaming sur ce QLED.
Sinon il suffit descendre un palier et jouer en 2560 x 1440 pixels.
Audio
Certains téléviseurs de cette cuvée 2020 de chez Samsung seront proposés avec une technologie audio appelée Object Tracking Sound (OTS et OTS+) qui consiste à ajouter une forme de précision au son en faisant concorder la restitution avec les zones de l’image. Pour cela, Samsung utilise ici un système 2.2.2 qu’on peine à identifier dans le châssis, mais dont la puissance de 60 watts ne manque pas de s’exprimer.
OTS : un suivi audio douteux, mais une belle prestation
Nous avions trouvé le rendu de la techno Sony Acoustic Audio Multi étonnant à l’occasion du test du Sony KD-75XH95 et bien ce Q80T s’en sort pas mal du tout lui aussi. C’est moins détaillé et moins riche que chez Sony, mais la puissance est remarquable. Il ne faut pas trop compter sur une forte présence des basses, mais ce n’est pas ridicule pour autant.
Ce que Samsung cache derrière le terme marketing AVA (pour Active Voice Amplifier), soit la capacité de mettre les voix en avant, consiste tout simplement à ajuster la plage de fréquence pour renforcer les voix.
En revanche, on repassera pour la surcouche OTS censée suivre les objets/sujets/effets sonores à l’image. Peut-être que l’effet sera plus perceptible sur de plus grandes dalles, permettant une répartition plus espacée des différentes enceintes.
Interface Tizen OS
Dans cette version de Tizen OS, Samsung ajoute quelques nouveautés comme le support natif d'Amazon Alexa en plus de Samsung Bixby. Le constructeur nous indique également que la compatibilité avec Google Assistant devrait être effective d'ici le mois de juin. De manière assez classique, il est donc possible d'utiliser ces outils pour accéder à du contenu multimédia et piloter vos appareils connectés.
La compatibilité Apple AirPlay 2 est toujours de mise, toujours aussi simple à utiliser et efficace.
Une sorte de mosaïque personnalisée qui change et se complète au fur et à mesure de nos habitudes de consommation.
https://www.youtube.com/watch?v=syLQSNuXSRo
Quoi qu’il en soit, lorsque cela fonctionne, il est très simple de sélectionner quelle est la source qu’on souhaite voir s’afficher à côté de l’image du smartphone.
Enfin, pour en finir avec Tizen OS et parler au passage de la télécommande, nous regrettons que Samsung n’ait pas ajouté une petite fonctionnalité qu’on apprécie sur Android TV (notamment), à savoir la possibilité de cliquer sur la touche « Netflix » de la télécommande – qui intègre également une touche Amazon Prime Video et Rakuten TV - pour allumer le téléviseur directement sur cette application. En l’état, il faut allumer la télé, puis sélectionner l’application.
Prix et date de sortie
Le téléviseur Q80T de Samsung est d'ores et déjà disponible. Il est proposé en 5 diagonales d'écran : 49 pouces (1400 euros), 55 pouces (1600 euros), 65 pouces (2200 euros), 75 pouces (4000 euros) et 85 pouces (5000 euros).