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Six mois avec le Vivo X80 Pro : un téléphone efficace, mais un gros point rouge

Régulièrement sur Frandroid, nous nous relayons au sein de la rédaction pour utiliser certains smartphones sur le long terme. L'occasion de vous faire part de nos retours en dehors de tests au format forcément répétitif, et de vous faire part d'impressions plus personnelles, avec un usage quotidien non pas limité à une ou deux semaines, mais sur plusieurs mois.

Après les Huawei P30, Oppo Find X2 Pro et Google Pixel 6 Pro, j'ai ainsi pu récupérer le Vivo X80 Pro en août dernier. Alors que son successeur est désormais annoncé en France -- avec une sortie du Vivo X90 Pro prévue le 8 mars prochain -- il est temps de vous faire part de ces six mois passés au quotidien avec le Vivo X80 Pro.

Une combinaison photo efficace

Bien évidemment, chez Frandroid, on ne teste pas tous les smartphones sur plusieurs mois. Ce serait tout simplement ingérable. On s'accorde donc le luxe de choisir ceux que l'on souhaite embarquer avec nous dans notre vie quotidienne pendant six mois ou un an en fonction de nos préférences. L'idée est bien évidemment que l'on ne soit pas pénalisé par un appareil que l'on ne souhaite pas utiliser.

Lorsque mon collègue Titouan a testé le X80 Pro en juin dernier, il avait été plutôt séduit par les performances globales téléphone. Si Vivo n'est pas un nouveau venu dans le domaine de smartphones, le constructeur chinois a encore un nom à se faire dans l'Hexagone où il est arrivé bien après ses compatriotes Huawei, Xiaomi, Oppo ou OnePlus.

De mon côté, c'est un exercice photo qu'il a réalisé lors de son test qui m'a tapé dans l'œil : l'essai des différents modes portraits pris en charge par le Vivo X80 Pro. Le smartphone ne se contente en effet pas de flouter l'arrière-plan, mais va intégrer plusieurs modes, conçus en partenariat avec la marque allemande d'objectifs Zeiss, pour proposer des flous d'arrière-plan plus fidèles à ce qu'on retrouve sur de véritables appareils photo. On va ainsi retrouver des styles Biotar, Sonnar, Planar, Distagon et Cinematic, du nom des optiques de Zeiss, avec des billes de bokeh et parfois même des lens flare plutôt réalistes. Le principe est ainsi de proposer des formes différentes pour les points de lumière en arrière-plan, parfois avec une forme ronde, parfois avec une forme d'œil de chat.

En plus de ces filtres portrait, le Vivo X80 Pro présentait un intérêt de taille par rapport au Google Pixel 6 Pro que j'utilisais jusqu'à présent : une large polyvalence en photo. Le smartphone est en effet doté d'un module allant de l'ultra grand-angle équivalent 14 mm à un zoom x5 équivalent 125 mm. Et si la plupart des smartphones embarquent actuellement un appareil ultra grand-angle, c'est moins le cas à l'autre bout du spectre, avec des téléobjectifs encore trop rares, même sur des smartphones haut de gamme.

Sur ce plan-là, je n'ai pas été déçu par le Vivo X80 Pro. Le smartphone m'a permis de capturer des souvenirs dont je suis très content, parfois avec des mises en scène originales permises en grande partie grâce à la polyvalence optique de l'appareil photo.

Deux regrets sont tout de même à soulever : d'abord, la faible performance de l'appareil avec zoom x5 en basse lumière. En raison d'un capteur de petite taille et d'une faible ouverture focale de f/3,4, les photos réalisées de nuit se sont souvent avérées floues ou bruitées.

Enfin, si les filtres Zeiss proposés par le mode portrait attirent l'oeil et peuvent rappeler des photos prises avec un véritable appareil dédié, j'ai fini par passer outre cette fonctionnalité. Il faut dire que le Vivo X80 Pro n'est pas aussi efficace que bien des concurrents pour le détourage et la fluidité du changement de plan.

Reste que, si Vivo n'est pas encore au niveau de Samsung, d'Apple ou de Google sur la qualité photo, le constructeur chinois tend à s'en rapprocher et a su proposer, avec son X80 Pro, un smartphone à la très bonne polyvalence, permettant de multiplier les angles et les prises de vue pour faire preuve d'originalité. C'est déjà un très bon point.

Une charge rapide dont je ne peux plus me passer

Un autre élément qui a su me convaincre d'essayer le X80 Pro sur le long terme est la présence d'une charge rapide… très rapide. C'était un point que j'avais trouvé très frustrant sur le Pixel 6 Pro, limité à 30 W en venant de l'Oppo Find X2 Pro et ses 65 W. Le Vivo X80 Pro est ainsi fourni avec un chargeur -- ce qui est déjà un point à saluer, n'est-ce pas Samsung, Apple et Google -- mais celui-ci fournit une puissance de charge de 20 V pour 4 A, soit une puissance maximale de 80 W. En partant d'un smartphone complètement déchargé, je peux ainsi récupérer une batterie complètement chargée en moins de 40 minutes.

Alors certes, l'autonomie du Vivo X80 Pro est loin d'être monstrueuse avec sa batterie de 4700 mAh, mais, en six mois d'utilisation, je n'ai jamais senti de limitation en raison d'une batterie trop juste. Pas un seul soir je ne me suis couché avec un smartphone éteint en raison d'une batterie vide. Après, il faut bien le concéder, j'ai un rapport plutôt restreint à mon smartphone dans la journée. Je ne joue que très peu dessus -- et je joue essentiellement au Sudoku, un jeu loin d'être énergivore -- et je le consulte essentiellement pour les réseaux sociaux ou la messagerie.

Concrètement, la plupart de mes journées se terminaient avec 40 à 50 % de batterie restante pour 1 à 2 heures d'écran allumé chaque jour. Bien évidemment, cette autonomie sera bien trop limitée pour un utilisateur plus assidu qui consulte très régulièrement son portable. Mais pour moi, c'était largement suffisant.

Surtout, grâce à la recharge rapide, s'il pouvait m'arriver de craindre que l'autonomie soit trop juste, il me suffisait de brancher le chargeur quelques minutes à une prise secteur pour récupérer 50 % de batterie en moins de 15 minutes. Il n'y a pas à dire, c'est un point dont je ne peux plus me passer actuellement et, à choisir entre une batterie me permettant de jouer à Genshin Impact cinq heures par jour ou une charge me permettant de récupérer toute ma batterie en 30 minutes, je préfère de loin le second point.

Interface agréable

Le X80 Pro est le premier smartphone de Vivo que j'ai eu l'occasion d'utiliser. C'est donc avec lui que j'ai eu l'occasion de découvrir l'interface FunTouch OS.

Depuis sa sortie, en juin 2022, le téléphone est passé d'Android 12 à Android 13, avec l'interface graphique FunTouch OS 13. Au moment d'écrire ces lignes, le 23 février 2023, il profite par ailleurs du patch de sécurité de janvier 2023 avec des mises à jour régulières proposées environ tous les mois ou tous les deux mois. Autant dire que, de ce point de vue, le suivi de la sécurité est à la hauteur. Rappelons par ailleurs que Vivo promet trois ans de mises à jour majeures d'Android, ce qui devrait donc permettre de profiter d'Android 15 en 2025.

Au niveau de l'interface, on retrouve sur le Vivo X80 Pro tout ce qu'on est en droit d'attendre d'une interface Android moderne.

Le système permet facilement de personnaliser son expérience avec le choix entre une navigation gestuelle ou par bouton. Un glissement est possible vers le bas ou le haut sur l'écran d'accueil pour ouvrir le panneau de notifications ou le tiroir d'applications. Un mode sombre et un mode vision nocturne sont programmables par horaires. L'intégration de Google Discover sur la gauche de l'écran d'accueil et même une gestion de Monet et des couleurs du système non seulement au sein des applications, mais également sur les icônes d'applications elles-mêmes, tout cela est très complet.

De Monet d'ailleurs, on retrouve la même déception de découvrir certaines applications --- comme Feedly, Instagram, Messenger ou Strava -- qui ne gèrent toujours pas cette fonctionnalité, mais ce n'est pas de la faute de Vivo.

Petite surprise du chef : le lecteur d'empreintes digitales est l'un des points sur lesquels le Vivo X80 Pro se démarque le plus de la concurrence. Non seulement il est réactif, mais il est surtout très large. Il s'agit en fait non pas d'un unique point, mais d'une large zone. Je n'ai que rarement eu à m'y reprendre à deux fois pour déverrouiller le smartphone. Vivo en profite même pour permettre d'utiliser cette zone comme d'un raccourci pour accéder directement à certaines applications en positionnant quatre icônes d'applis au sein même de la zone de déverrouillage. C'est bien pensé.

En dehors de ça, je dois bien admettre que l'interface FunTouch OS n'a rien d'époustouflant. Elle est fluide et propose un bon niveau de personnalisation et c'est bien là tout ce qu'on lui demande.

Quelques regrets néanmoins du côté de l'optimisation de batterie un peu trop poussée sur quelques applications. Pour mon application de réveil, Alarmy, j'ai par exemple dû chercher longuement avant de comprendre pourquoi elle ne se déclenchait pas le matin. Après avoir cherché longuement dans les paramètres de l'application elle-même -- au sein de l'entrée « applications » des paramètres du smartphone -- j'ai finalement trouvé que l'application était gérée automatiquement au sein des paramètres de batterie du X80 Pro. En désactivant l'optimisation de batterie pour Alarmy, les choses sont rentrées dans l'ordre.

Un point rouge à noter

L'expérience n'est pas complètement rose pour autant et, au mois de janvier, elle a même tourné au rouge, de la couleur d'un point qui est apparu sur la gauche de l'écran du Vivo X80 Pro : un pixel mort.

C'est la première fois, en près de quinze ans à utiliser des smartphones, que je découvre un pixel mort sur l'un de mes appareils. Or, je n'ai pas fait subir au Vivo X80 Pro d'expérience plus contraignante qu'à d'autres de mes précédents smartphones. Après tout, les pixels morts sont des choses qui arrivent et qui pourront arriver avec n'importe quel smartphone. Mais dans ces tests d'appareil sur le long terme, c'est un point à noter. Comme tous les smartphones, le Vivo X80 Pro peut faire l'objet de pixels morts.

Interrogé, Vivo France m'a indiqué ne pas avoir eu de remontées spécifiques quant à une généralisation d'un tel problème. C'est déjà bon à prendre.

Reste que ce pixel s'affiche désormais comme une petite tâche rouge sur la gauche de mon écran à chaque fois que j'allume le smartphone. Pire encore, puisqu'il s'agit d'un écran Oled avec un mode always-on, le pixel devient même plus visible encore en mode always-on : toute la dalle reste éteinte à l'exception de l'heure, de la date, du niveau de batterie, de l'emplacement du lecteur d'empreintes… et de ce satané pixel rouge.

Parmi les autres dégâts classiques d'usure observable sur ces six mois, j'ai également pu noter quelques microrayures sur l'écran, mais rien de bien grave -- rappelons que le smartphone n'embarque pas de protection en verre Gorilla Glass. Au dos, le verre dépoli a fait son effet en gardant son aspect granuleux mat.

Un téléphone qui manque d'un je-ne-sais-quoi

Reste qu'après 6 mois passés avec le Vivo X80 Pro et malgré ses belles qualités -- polyvalence photo, interface personnalisable, charge rapide -- je n'ai aucun avis élogieux à faire à son sujet.

Le Vivo X80 Pro est un bon smartphone, oui, mais qui est loin d'en mettre plein les yeux. Les promesses en photo sont pour la plupart tenues, la charge rapide apporte un confort indéniable et l'interface est agréable à utiliser au quotidien, mais c'est le lot de nombreux smartphones haut de gamme sur Android en 2023. Je ne m'attendais pas à être particulièrement bluffé par le X80 Pro et je n'ai pas été déçu, mais, à l'usage, le smartphone m'a finalement paru très classique et dans la même veine que bon nombre de modèles comme le Find X2 Pro que j'ai pu tester il y a deux ans.

Après tout, il rempli la plupart des cases qu'on lui demande de cocher et c'est bien là l'essentiel. Peut-être est-ce moi qui en demande encore trop aux smartphones récents. Ces six mois d'utilisation m'ont conforté dans l'idée que le marché du smartphone est arrivé à maturité et que les évolutions d'une année sur l'autre ne sont qu'incrémentales. Certes, le X80 Pro est un smartphone puissant, mais pour mon usage ludique essentiellement limité au Sudoku, ça n'a que peu d'intérêt.

Un autre aspect à prendre en compte est la taille importante du smartphone en main. Les tout premiers smartphones que j'ai pu tester, il y a plus de dix ans, ne dépassaient pas les 4 pouces de diagonale d'écran. Tant et si bien qu'ils s'utilisaient avant tout à une main. Et même si les bordures se sont affinées, les smartphones récents, comme le X80 Pro, atteignent désormais les 6,7 voire 6,8 pouces. Le problème, c'est que ma manière de les prendre en main n'a pas évolué durant cette période, à tel point que je me retrouve fréquemment à devoir me tordre les pouces.

Le souci du Vivo X80 Pro est le même que pour la plupart des smartphones haut de gamme en 2023 : c'est un smartphone de bonne facture, avec un design soigné, qui n'a pas de défaut flagrant, mais qui n'apporte que très peu d'innovation sur le marché. Et le tout pour un gabarit que je trouve encore trop impressionnant. Finalement, si je devais choisir un smartphone à utiliser sur du long terme, je m'orienterais sans doute davantage vers modèle plus compact, comme le Pixel 7, l'Asus Zenfone 9 ou le Samsung Galaxy S23. Des smartphones qui n'ont pas nécessairement la polyvalence photo d'un ultra haut de gamme, ou même sa recharge ultra-rapide, mais qui proposent une expérience qui sera sans doute plus confortable au quotidien.