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Test de la Xiaomi Mi Scooter 3 : le parfait compromis

Nouvelle année, nouvelle trottinette électrique Xiaomi. Dévoilée dans le courant de l'été 2021, la Xiaomi Mi Electric Scooter 3 (de son nom complet) se positionne comme une évolution de la Xiaomi Mi Scooter 1S reprenant certains arguments de la Mi Scooter Pro 2. Mais le mariage est-il réussi ? C'est ce que nous allons voir dans ce test complet.

Ce test a été réalisé avec une Xiaomi Mi Scooter 3 prêtée par la marque.

Fiche technique

Design : comme un air de déjà vu

Après quelques essais, Xiaomi semble appliquer à ses trottinettes électriques la même stratégie qu'avec ses smartphones : décliner ad nauseam ses modèles au risque de provoquer la confusion dans l'esprit des consommateurs. Ainsi, c'est sans surprise que la Xiaomi Mi Electric Scooter 3 ressemble presque à s'y méprendre à une Mi Scooter 1S. On peut dire qu'on ne change pas une équipe qui gagne, mais on n'aurait pas craché sur certaines petites améliorations.

Au premier coup d'œil, presque rien ne différencie la Xiaomi Mi Scooter 3 de ses ancêtres, si ce n'est la couleur des câbles. Anciennement rouges, ils sont ici bleus pour signaler qu'il s'agit bien d'un nouveau modèle. Mis à part cela, elle reprend tous les codes des trottinettes électriques Xiaomi, jusqu'à sa certification IP54 garantissant une résistance aux éclaboussures pour vos trajets sous la pluie.

Toujours aussi légère

Autre petit détail qui aura son importance : le système de pliage de la potence. Auparavant simple levier, il se dote désormais d'une nouvelle sécurité qui nécessite d'actionner une gâchette pour être activé dans un sens ou dans l'autre. Cela offre une sécurité supplémentaire pour éviter que la trottinette ne se replie en plein voyage, mais rend également le pliage un peu plus compliqué, d'autant que cette manette se montre un peu robuste et nécessite de forcer un peu pour actionner le mouvement de la potence.

C'est donc aussi bien un avantage qu'un inconvénient. Le mécanisme d'accroche reste quant à lui toujours aussi simple et efficace : un crochet sur le garde-boue vient se passer dans un maillon au niveau du guidon, permettant de plier la trottinette et la soulever en un seul et même mouvement.

Par rapport à la Mi 1S, la Mi Scooter 3 prend un léger embonpoint. Elle passe ainsi de 12,5 à 13,2 kg. Elle reste néanmoins facilement transportable et cela ne m'a pas dérangé pour monter les escaliers sur 4 étages, d'autant que son gabarit est plutôt restreint, ce qui la rend assez simple à glisser dans le coffre d'une voiture ou dans un petit recoin d'appartement. On aimerait que les poignées puissent se replier sur elles-mêmes, mais cela ne semble toujours pas à l'ordre du jour chez Xiaomi.

En extérieur en revanche, il faudra la garder près de vous, le seul endroit permettant de glisser un antivol étant la roue arrière. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus sécurisé.

Un deck réduit, un guidon bien positionné

Pour ce qui est du plateau -- ou deck --, rien de nouveau non plus. Comptez 14,5 cm de large pour 56,5 cm de long, dont 46 réellement utilisables. C'est la contrepartie d'une trottinette compacte : pour vous installer confortablement, il faudra positionner vos pieds à l'équerre ou placer l'un d'eux sur le garde-boue, celui-ci étant fixe et ne faisant donc pas office de frein mécanique.

Le guidon, de son côté, est positionné à 110 cm du sol et 95 cm du deck, ce qui rend la Mi Scooter 3 accessible à toutes et tous. Du haut de mon 1,75 mètre, je l'ai trouvé correctement positionné, bien qu'un peu bas après avoir testé la Himo L2. Un système de réglage de hauteur serait un plus. J'ai vite repris l'habitude néanmoins et cela ne m'a pas dérangé.

On retrouve les mêmes poignées et ce même revêtement en caoutchouc texturé. Idéal pour éviter de glisser, même avec les mains mouillées, et globalement assez confortable, même si l'on n'a pas forcément envie de se frotter dessus pendant des heures.

Guidon en main, on retrouve le frein à disque arrière sur la poignée gauche, ainsi que la sonnette et l'accélérateur sur la poignée droite. Une disposition très standard, avec une course parfaitement dosée sur l'accélérateur pour éviter les positions inconfortables sur les longues distances. La sonnette est cependant un peu lointaine et il faut bien tendre le pouce pour l'atteindre.

Un écran inchangé

Du côté des contrôles, rien ne change. La potence est reliée au guidon par un écran et un unique bouton à tout faire. Un appui court allume le phare -- très lumineux et bien orienté pour éclairer la route et les possibles obstacles --, un appui long éteint l'engin et un double tap permet de passer d'un mode de conduite à l'autre, même en route.

L'écran affiche quant à lui le strict minimum : la vitesse en temps réel, l'état de la batterie signalé par une jauge à 5 segments et le mode de conduite (piéton, D ou S). Des voyants servent également à indiquer si la trottinette est verrouillée, en appairage Bluetooth ou si elle souffre d'un problème technique. Espérons que vous ne verrez pas ce dernier symbole trop souvent.

On aurait apprécié une petite horloge et un indicateur de batterie ou de kilomètres parcourus plus précis, mais ce sont là des critiques que l'on émet à chacun de nos tests de trottinettes.

Une conduite bien nerveuse

Si la Mi Scooter 3 recycle le design de la 1S, elle reprend surtout le moteur de la Pro 2. On passe ainsi de 250 à 300 W de puissance nominale (et de 500 à 600 W de puissance maximale). Sur la vitesse maximale, vous ne verrez pas la différence, la législation française obligeant un bridage moteur à 25 km/h, mais sur les accélérations et dans les côtes, ce gain de puissance est notable.

Selon Xiaomi, cela permet à la Mi Scooter 3 de gravir des côtes à 16 %. On ne va pas se mentir, sur des routes aussi pentues, n'espérez pas maintenir les 25 km/h, mais il faut avouer que c'est assez impressionnant de tenir les 10 km/h sur une partie escarpée de la rue Ménilmontant (14 %). Pour ce qui est des autres côtes, la Mi Scooter 3 frémit à peine et on se maintient aisément au-dessus des 23 km/h.

Le plus agréable reste les accélérations de cette Mi Scooter 3. Sans être brutales, elles permettent de rapidement atteindre la vitesse maximale autorisée, ce qui est particulièrement efficace pour se sortir d'un carrefour embouteillé, pour prendre de l'avance au passage d'un feu au vert ou encore pour doubler plusieurs cyclistes d'un coup. J'ai pu ainsi dépasser cinq biclous d'une traite lors de l'un de mes trajets en quelques mètres seulement avant de me rabattre.

Stable, mais toujours pas d'amortisseurs

Légère et de taille moyenne, la Mi Scooter 3 offre une excellente maniabilité et une bonne stabilité générale de conduite. On peut facilement se faufiler entre les voitures au feu rouge ou slalomer en roulant au pas et même lâcher une main tout en maintenant la trottinette sur son cap sans le moindre effort. Pratique si vous devez vous gratter le nez ou pointer du doigt la direction dans laquelle vous souhaitez tourner puisque Xiaomi ne propose pas de clignotants de série sur ses modèles.

Bien que très agréable à conduire, la Mi Scooter 3 souffre d'un problème déjà vu et revu sur les générations précédentes et bien d'autres trottinettes concurrentes : ses petites roues (à chambre à air) de 8,5 pouces ne suffisent pas à elles seules à absorber les chocs de la route. En l'absence d'amortisseurs, les voies pavées risquent de vous secouer fortement. On est loin du confort des trottinettes plus lourdes.

Freinage et tenue de route : c'est rassurant

Concernant la sécurité et la tenue de route, Xiaomi a bien travaillé sa copie depuis la toute première M365 de 2017. Le freinage se compose d'un frein régénératif réglable et d'un frein à disque arrière. Celui-ci est à la fois progressif sur la course de la manette et mordant lorsqu'on l'enfonce au maximum. C'est exactement le comportement que l'on attend d'un tel engin de déplacement personnel : qu'il ne nous envoie pas valdinguer par dessus le guidon lorsque l'on souhaite s'arrêter tranquillement, mais qu'il puisse réagir prestement en cas d'urgence pour éviter l'accident.

Notons par ailleurs que la tenue de route est bonne et que même en cas de freinage d’urgence, la Mi Scooter 3 ne chasse pas trop de l’arrière-train sur route sèche. Sur route mouillée, on vous conseillera toujours de réduire votre vitesse pour éviter les mauvaises surprises…

Même batterie, autonomie en (quasi) hausse

Du côté de la batterie, Xiaomi a gardé le même accumulateur NE1003-H que sur la Mi Scooter 1S avec une capacité de 7650 mAh pour 275 Wh. Un peu plus lourde et plus puissante, elle devrait donc en toute logique proposer une autonomie moindre. Pourtant, Xiaomi annonce toujours 30 km, comme l'année dernière. Rappelons néanmoins que ce chiffre est totalement biaisé puisqu'il est obtenu dans des conditions bien précises très difficiles à reproduire : avec une charge de 75 kg à 25 °C, sans vent, sur route plate, et surtout à 15 km/h.

Dans les faits, si vous profitez de votre trottinette en mode sport, vous aurez donc beaucoup de mal à atteindre les 30 km de portée sur une seule charge. Pourtant, la Xiaomi Mi Scooter 3 se montre plus endurante que le modèle qu'elle vient remplacer. Avec la 1S, j'avais relevé un trajet moyen de 20 km avant de tomber en panne de batterie. Ici, c'est entre 20 et 22 km sur le même trajet. Les 20 km ont été réalisés sur la charge où j'ai effectué mes tests en montée sur la rue de Ménilmontant.

Ne vous attendez pas à une grande hausse cependant. Par ailleurs, l'indicateur de batterie étant très peu précis, on vous conseille de bien vous souvenir de vos trajets parcourus et/ou de toujours garder le chargeur avec vous.

Pour la recharge, rien de neuf non plus. Comptez toujours autour de 5h30 pour passer de 0 à 100 %. Le port de charge se situe sur la partie basse du deck, recouvert d'un capuchon en caoutchouc pour éviter qu'il ne se mouille lorsque vous roulez dans les flaques.

Une application toujours très imparfaite

Pour ce qui est de l'application, Xiaomi n'a pas fait d'efforts. On retrouve donc la même que l'année dernière, à savoir Xiaomi Home, disponible sur le Google Play Store ou l'App Store. Dans les grandes lignes, l'application permet de régler quelques éléments de la trottinette, comme le régulateur de vitesse, le feu arrière toujours allumé, ou encore la force du freinage régénératif. Vous y trouverez également quelques informations intéressantes, comme le kilométrage total de votre Mi Scooter 3, son numéro de série, l'état de la batterie, son pourcentage, ainsi que le kilométrage estimé.

Malheureusement, les défauts n'ont toujours pas été corrigés. Ainsi, il est toujours nécessaire de lier votre trottinette à une pièce de votre maison (pourquoi pas, ce n'est qu'une fois), et il est impossible d'accéder à vos informations si la trottinette est éteinte, l'application n'enregistrant pas les dernières données pour consultation. Vous vous demandez si votre trottinette a encore assez de jus pour votre trajet quotidien du lendemain ? Vous ne pourrez pas le savoir sans vous lever de votre canapé. Tant pis.

Pour plus de détails sur l'application, n'hésitez pas à jeter un œil à nos tests de la Mi Scooter Pro 2 et de la Mi Scooter 1S.

Prix et disponibilité

La Xiaomi Mi Scooter 3 est disponible au prix conseillé de 449 euros sur le site de Xiaomi et chez divers marchands.

Elle vient donc totalement remplacer la Mi Scooter 1S sur ce segment de prix. Elle risque même de faire grandement de l'ombre à la Xiaomi Mi Scooter Electric Pro 2, qui ne garde pour elle que 5 km d'autonomie réelle en plus.